Affaiblissement du multilatéralisme, persistance de la menace terroriste, monde instable, la France fait face à des menaces protéiformes et durables. Ce sont quelques-uns des défis identifiés dans la revue stratégique remise au président de la République en octobre 2017 dans le cadre de la préparation de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025.
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Consulting : le ministère de la Défense réduit la voilure
Après la formalisation d’un accord-cadre ministériel multiattributaire en 2018 sur les achats de conseil, le ministère des Armées remet les cabinets en concurrence avec un nouvel appel d’offres ouvert portant sur un ensemble de quatorze lots (voir la liste au pied de l’article), dont trois axés sur de la stratégie.
La date de clôture de remise des offres est fixée au 15 juin à 17 heures. Mais cette fois, le marché est de 50 millions d’euros, contre 87 millions d’euros en 2018. Cet accord-cadre restera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2025.
De ce constat est né « Ambition 2030 », un plan prévoyant un effort de 198 milliards d’euros au profit des armées sur les cinq premières années de la LPM, soit jusqu’en 2023.
Un effort qui passe aussi par la case consulting. Car la Grande Muette a besoin d’accompagnement en conseil pour, non seulement maintenir l’effort de défense, mais aussi pour rechercher une meilleure efficacité à moindre coût.
Des consultants mis au régime
En 2018, le marché de l’accord-cadre régulant l’achat de prestations de conseil pluriannuelles par la Défense s’élevait à 87 millions d’euros (lire notre article ici). Ces dépenses avaient été ventilées entre quinze cabinets. Cette année, le budget de dépenses en conseil est plus économe qu’en 2018 : 50 millions d’euros sur quatre ans, bien qu’en 2021, le budget des Armées voté par l’Assemblée nationale soit de 39,2 milliards d’euros, soit 1,7 milliard d’euros de plus par rapport au budget voté l’an passé.
Pour mémoire, le ministère des Armées est autonome dans ses achats de conseil, il ne passe pas par des centrales d’achat publiques comme l’UGAP (relire notre article) par exemple.
Acquisition d’équipement pour les forces armées, reconversions et mobilités professionnelles
Le premier des trois lots qui intéresse le conseil en stratégie dans ce nouveau marché porte sur l’évaluation de la performance et la mise en œuvre des politiques publiques. Il concerne la Direction générale pour l’armement (DGA), l’état-major des armées et le Secrétariat général pour l’administration.
Sur l’évaluation, le périmètre est large et susceptible de porter sur un dispositif, une politique interministérielle, un programme ou une action au sens budgétaire. Il peut s’agir par exemple d’un appui à la révision des processus d’acquisition pour l’équipement des forces ; l’évaluation de la stratégie de soutien à la reconversion et aux mobilités professionnelles du personnel civil.
Ce lot touche aussi à l’analyse de la maturité du ministère en matière de système d’information et de numérique. Le ministère vise en effet à renouveler sa façon de travailler grâce au numérique en introduisant plus systématiquement la méthode agile dans sa gestion de projet ou en se servant de démonstrateurs qui pèsent moins sur son budget. Il souhaite aussi que ses projets soient plus participatifs en mettant en place des outils de communication plus collaboratifs (messagerie unifiée, outils de communication instantanée, de réunions virtuelles, espaces de travail collaboratif).
L’analyse stratégique attendue par le ministère est claire : pas de simple confrontation des avantages/inconvénients théoriques, mais une intégration des objectifs stratégiques poursuivis par le ministère qui tienne compte de l’ensemble des spécificités de chaque département et des services placés sous leur autorité. Les cabinets devront en outre vérifier la faisabilité de chaque scénario sur le plan légal, technique ou financier, afin de déterminer les modalités de mise en œuvre les mieux adaptées.
Modernisation de la Journée défense et citoyenneté, rapprochement fonction publique territoriale et de la fonction publique hospitalière
L’objectif du deuxième lot vise à « concrétiser la vision stratégique des décideurs publics, concevoir les transformations, puis éventuellement accompagner et sécuriser leur mise en œuvre ».
Là aussi, la palette des missions concernées est assez large. Elles pourront aller de l’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la préparation du contrat de modernisation de la journée défense et citoyenneté, à la stratégie de rapprochement avec la fonction publique territoriale et la fonction publique hospitalière.
Le troisième lot consiste, lui, à mener l’ensemble des projets de transformation du ministère et organismes et établissements publics de l’État sous tutelle. Les consultants retenus devront gérer les phases de réalisation et d’évaluation de la conduite de projets complexes comme, par exemple, le déploiement du lean management au sein de la direction générale de l’armement, l’animation d’un lab dédié à l’innovation pour le maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres, ou l’accompagnement du projet de transformation des groupements de soutien de base de défense (GSBdD).
En termes de profils de consultants souhaités par le ministère sur les lots 1 à 3, il s’agit soit de consultants juniors placés sous l’autorité d’un directeur de mission ou d’un consultant senior ; de consultants seniors ; de chefs de projet, de directeurs de missions ou senior managers ainsi que de partners et d’experts. Le suivi de l’accord-cadre sera assuré par un comité de pilotage qui se réunit en principe une fois par an.
Emmanuelle Serrano pour Consultor.fr
Les lots du nouveau marché de conseil par le ministère de la Défense
Lot 1 : Accompagnement en vue d’une prise de décision stratégique, évaluation de la performance et de la mise en œuvre des politiques publiques
Lot 2 : Conseil à la définition de la stratégie et du cadrage de projet dans le cadre de la transformation du ministère des armées
Lot 3 : Conseil pour le pilotage de projet et l’accompagnement à la conduite de changement dans le cadre de la transformation du ministère des armées
Lot 4 à 14 : Conseil en ressources humaines, juridique, en gestion financière, comptable, R2HL (restauration, hôtellerie, hébergement, loisirs), en chaîne logistique et en maintien en condition opérationnelle (le seul à requérir de la part des consultants une habilitation confidentiel défense)
Source : Geopolintel
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