- Une attaque de missiles nocturne qui réveille toutes les peurs d’Israël
- L’Axe de la Résistance résolu à frapper ouvertement Israël si ses attaques se poursuivent
Une attaque de missiles nocturne qui réveille toutes les peurs d’Israël
Le missile syrien qui a atterri près de Dimona illustre à quel point cette bataille est dangereuse. S’il avait frappé à l’intérieur de l’enceinte du réacteur, les Israéliens se réveilleraient face à une réalité très différente.
Source : Jerusalem Post, le 22 avril 2021
Traduction : lecridespeuples.fr
Les informations faisant état de sirènes retentissant près de la ville de Dimona et d’explosions dans le centre d’Israël représentent la somme de toutes les peurs avec lesquelles les gens vont se coucher et qu’ils espèrent ne pas trouver concrétisées au réveil.
Mais cela s’est produit tôt jeudi matin lorsqu’un missile sol-air syrien [datant des années 60-70] a atterri près de Dimona [parcourant donc plus de 200 kilomètres au-dessus de la Palestine occupée sans être intercepté par les défenses israéliennes], auquel Israël affirme avoir réagi en frappant des cibles en Syrie.
Les premiers rapports sont sortis vers 2 heures du matin. Ils ont commencé par des informations faisant état de sirènes dans le sud d’Israël et des rapports des médias étrangers selon lesquels ces sirènes se trouvaient à proximité du réacteur nucléaire secret d’Israël.
Le missile syrien qui a atterri près de Dimona illustre à quel point cette bataille est dangereuse. S’il avait frappé à l’intérieur de l’enceinte du réacteur, les Israéliens se réveilleraient face à une réalité très différente.
Les médias iraniens ont largement repris les rapports sur les sirènes et explosions en Israël, qui pouvaient être entendues aussi loin que la bande de Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem et Modi’in. Des informations sur le site d’information arabe Shahab ont également indiqué que les communautés bédouines proches de Dimona avaient entendu des sirènes et des explosions. Celles-ci ont également été entendues dans les collines d’Hébron. Le nombre inhabituel de rapports et leur ampleur représentent un incident grave et inhabituel.
Cet incident suit immédiatement l’affirmation des médias iraniens qu’une explosion dans le centre d’Israël il y a deux jours aurait pu être due à une attaque « délibéré ».
Voir Que construit Israël sur son site nucléaire de Dimona ?
Ce n’est peut-être que de la propagande, mais cela va néanmoins de pair avec un autre reportage de Fars News sur l’Iran utilisant un drone pour surveiller avec une grande précision un porte-avion américain navigant dans les eaux du Golfe.
Il y a quelques jours à peine, le journal iranien Kayhan, lié au pouvoir, a appelé l’Iran à viser Dimona, selon l’expert Yossi Mansharof. Les médias iraniens ont appelé à une « action » contre Dimona, affirmant qu’ils frapperaient une « installation nucléaire » israélienne en représailles à un incident survenu à l’installation d’enrichissement nucléaire iranienne de Natanz, largement attribué à Israël.
Les dernières attaques majeures contre Israël depuis la Syrie ont inclus un drone lancé depuis la base T-4 en février 2018 et une salve de roquettes trois mois plus tard en mai.
Voir à ce sujet La Syrie impose de nouvelles règles de confrontation à Israël
En 2018 et 2019, l’Iran aurait déplacé des missiles balistiques en Irak ; il a également déplacé des missiles à guidage de précision en Irak et en Syrie et a armé le Hezbollah de missiles à longue portée. En janvier, Newsweek a rapporté que Téhéran avait fourni un drone au Yémen qui avait une portée lui permettant de frapper Israël.
Voir Nasrallah : le Yémen représente une menace stratégique pour Israël
L’Iran a utilisé des drones pour frapper l’Arabie saoudite et a ciblé une base américaine en Irak en janvier 2020 avec des missiles balistiques de précision.
Voir Khamenei : nos frappes contre la base d’Al-Assad ont brisé le prestige des Etats-Unis et Nasrallah : la frappe de l’Iran est le premier pas vers l’expulsion de tous les soldats américains du Moyen-Orient
Israël et ses habitants ne peuvent qu’espérer que l’incident de missile syrien d’aujourd’hui ne présage rien des choses à venir et de la mise à exécution des menaces qui ont été proférées.
***
L’Axe de la Résistance est en état d’alerte maximale, prêt à cibler « ouvertement » Israël si ses attaques contre la Syrie et l’Iran se poursuivent
L’analyste politique libanais principal et rédacteur en chef du journal Al-Binaa, Nasser Qandil, affirme que l’ensemble de l’Axe de la Résistance est maintenant en état de guerre et prêt à répondre en ciblant « ouvertement » au plus profond d’Israël, au milieu de tensions croissantes entre Tel Aviv et Téhéran.
Dans une récente interview sur Al Mayadeen, Qandil, qui entretient des relations étroites avec le Hezbollah, a déclaré que les États-Unis doivent maintenant choisir entre s’engager dans un accord sur le programme nucléaire iranien et freiner à Tel Aviv, ou un scénario de guerre dans lequel l’Axe de la Résistance frappera ouvertement Israël.
« Axe de la résistance » désigne une alliance stratégique anti-impérialiste, anti-israélienne & anti-américaine composée notamment de l’Iran, de la Syrie, du Hezbollah, du Hashd al-Cha’abi irakien, du mouvement AnsarAllah au Yémen et des diverses factions armées palestiniennes.
Source : Interview Al Mayadeen du 14 avril 2021, via Middle East Observer
Traduction : lecridespeuples.fr
Transcription :
Rédacteur en chef du journal libanais Al-Binaa, Nasser Qandil : […] Je souhaite ajouter certaines informations (internes). Hier soir, j’ai reçu certaines informations (privilégiées) de dirigeants influents de l’Axe de la Résistance selon lesquelles la décision d’une confrontation directe avait été prise. Une confrontation ouverte est imminente, et à moins que Washington ne réussisse à dissuader Israël de poursuivre l’escalade, l’intérieur israélien sera « ouvertement » visé. (En d’autres termes), la partie responsable de l’attaque sera connue. Des déclarations officielles seront publiées disant : « C’est nous qui vous avons frappé ». Nous sommes au bord de la guerre. Ce n’est rien de moins que cela.
Même l’Axe de la Résistance (dans son ensemble) se considère désormais pleinement concerné. Je veux dire que l’Iran est maintenant en confrontation et se défend. C’est vrai. Cependant, il y a des comptes qui s’accumulent (et qui n’ont pas été réglés) et (cette période actuelle offre) aux forces de la Résistance une opportunité en or, alors qu’Israël est préoccupé par la confrontation avec l’Iran.
Voir En sabotant le programme nucléaire iranien, Israël menace la paix mondiale et Assassinat d’un scientifique iranien : Moscou condamne une ‘attaque terroriste’, l’UE s’abstient pour couvrir Israël
D’une part, la résistance au Liban (Hezbollah) a réservé son droit de répondre à l’opération israélienne dans laquelle l’un de ses combattants est tombé en martyr (le 20 juillet 2020), et nous nous souvenons de la promesse de Son Eminence, Sayed Hassan Nasrallah, où il a confirmé que le la réponse (pour l’attaque) arriverait inéluctablement. (D’un autre côté), la Syrie a également accumulé des comptes en suspens, à savoir les nombreux raids israéliens (contre elle). Par conséquent, toute la région peut basculer dans une confrontation dont la Palestine occupée et les installations israéliennes vitales seront l’arène.
Voir Nasrallah : les soldats israéliens se terrent comme des rats, mais nous finirons bien par en tuer un et Israël se prépare à une attaque dévastatrice depuis le Liban, la Syrie, l’Irak et l’Iran
Les États-Unis ont maintenant des discussions avec les Israéliens. Ils n’ont qu’un choix, à savoir dire aux Israéliens : « Nous sommes responsables de vous protéger, à moins que vous ne déclenchiez une guerre. Nous sommes actuellement en négociations et nous vous demandons de vous abstenir de toute escalade ». Si les États-Unis veulent utiliser leur position pour avancer leurs pions sur les deux tableaux…
Voir Frappes israéliennes en Syrie : l’Iran révèle l’étendue de ses pertes et menace Tel-Aviv et Pourquoi la Syrie ne riposte pas aux attaques israéliennes ? La réponse de Nasrallah
Présentateur : Il convient de noter qu’Israël dit avoir informé les États-Unis de l’attaque contre (la centrale nucléaire de) Natanz et même le navire iranien plus tôt.
Nasser Qandil : C’est vrai. Nous ne pouvons pas imaginer qu’Israël oserait faire ce qu’il a fait sans que les États-Unis aient non seulement connaissance (de l’opération), mais aussi ferment les yeux pour tester jusqu’où irait l’Iran (pour se défendre). Si la position iranienne favorisait le maintien du climat de négociation et l’abandon de l’option militaire, les États-Unis encourageraient Israël à mener davantage de frappes, en espérant que cela affaiblira la position de négociation de l’Iran.
(Cependant,) la position iranienne aujourd’hui est claire et n’a plus besoin d’être analysée. Elle repose sur la règle suivante : « Nous répondrons (aux attaques) à tout prix, et notre réponse sera douloureuse et dure. » Une fois de plus, les États-Unis sont de retour à la case départ. Vous voulez un accord (avec l’Iran) ? Il y a un prix à cet accord, et vous devez le payer. […]
Pour soutenir ce travail censuré en permanence (y compris par Mediapart) et ne manquer aucune publication, faites un don, partagez cet article et abonnez-vous à la Newsletter. Vous pouvez aussi nous suivre sur Twitter, Facebook et VKontakte.
Source: Lire l'article complet de Le Cri des Peuples