Il s’agit d’un trouble moral profond, comme une angoisse, accompagnant un sentiment de détresse, de déroute ou d’égarement. Le vivons-nous consciemment ou l’escamotons-nous sous différentes attitudes réactives pour garder un apparent sang-froid et lui trouver des explications plausibles qui ne nous permettent toutefois pas de transmuter cet état intérieur?
L’étymologie du mot « desarroyer=mettre en désordre » révèle bien le genre de perturbation dans lequel nous nous sentons plongés lorsque notre corps affectif éprouve un tel sentiment. La situation coronavirale qui peut même virer à la coronafolie suscite bien des situations où notre affect peut vibrer sur cette « longueur d’onde ».
Le reconnaître, c’est déjà percevoir la différence entre son moi conscient et cet état affectif. Cette acceptation de la réalité sensible permet de reprendre possession de nos potentiels pour traverser l’épreuve à laquelle nous répondons par du désarroi. Notre attitude intérieure peut alors nous rendre confiance qu’il y a une voie possible pour passer à une autre étape existentielle et nous connecter à des intuitions profondes que notre brouillard d’angoisse ne nous permet pas de capter.
Les enfants vivent leurs désarrois dans leur entièreté. Au lieu de développer la confiance en eux vers laquelle toute bonne éducation devrait tendre, les mesures dites « sanitaires » les déstabilisent profondément. Ainsi, elles en deviennent à être « contro-sanitaires » voire anti-sanitaires. Ils découvrent un monde à l’envers.
Comme questionne très clairement un médecin : Qui met nos enfants en danger, le SRAS-CoV-2 ou les mesures de nos gouvernements?
Ce qui se révèle de plus en plus et touche aussi leur développement personnel, c’est l’atteinte à leurs développements scolaires : 463 millions d’enfants privés de tout enseignement. «Le grand nombre d’enfants dont l’éducation a été complètement interrompue pendant des mois est une urgence éducative mondiale», alerte l’ONU.
Selon l’âge, le tempérament ou son environnement, un enfant peut être incité à manger davantage pour étouffer son désarroi, à en devenir obèse.
Ou encore mettre fin à sa vie : « Le nombre d’enfants admis pour avoir tenté de mettre fin à leurs jours a presque doublé l’année dernière à l’Hôpital pédiatrique universitaire zurichois. »
Alors que la transmission du savoir par des aînés est essentielle, des étudiants sont sommés de rester enfermés et de travailler par ordinateur, ce qui les prive de beaucoup d’interactions de toutes sortes. Certains se suicident mais d’autres trouvent des forces en eux pour manifester en rue ou réclamer leurs droits plus politiquement : «Les jeunes sont laissés pour compte»
L’élan vital peut être terriblement brimé et le désarroi se perçoit dans la vie de couple qui part en éclats dans des violences et des divorces.
Une autre source de détresse découle de Maintenir la distance : tristesse à venir d’une socialité sans contacts ? « Ce virus annonce-t-il l’avènement d’une culture de la socialité sans corps, à distance, cachée derrière des écrans ? Au prix d’une souffrance silencieuse de la disparition de la tendresse ?…….. Sans contact physique, pas de sécurité affective.. »
Comment se traduit le désarroi chez les hommes politiques? Cet état d’âme semble être abondamment camouflé derrière des discours affirmés, des positions d’apparence très limpides et des décisions très tranchées. Mais au fond, que vivent ses décideurs, du reste à grande majorité masculine? Que ressentent-ils face aux bilans qui leur reviennent sans cesse, prouvant à quel point la population n’en peut plus de ces désastres familiaux, sociaux et économiques? Prennent-ils le temps de reconnaître leurs désarrois? Ils se cachent derrière une générosité financière (sommes dont ils ne sont nullement les propriétaires) qui distrait des impuissances patentes. Ils prétendent gérer la santé publique alors que l’épidémie relève d’une problème médical avant tout. Ils s’appuient sur la science des laboratoires qui créent les vaccins et, dernière nouvelle, un médicament « prometteur », à base d’anticorps monoclonaux, avec l’illusion que la grandeur et la générosité du geste (dont le montant n’est pas dévoilé mais relève de millions de francs) apportent une solution importante, alors que les causes des états pathologiques et des vulnérabilités des patients sont multiples et mériteraient des traitements appropriés – qui existent depuis des décennies mais sont refoulés vigoureusement pas le système politico-scientifico-économico-assécurologique.
Il est intéressant que le Global Times ait publié dans son éditorial du 17 avril une analyse très pertinente, traduite en français, sur : Média chinois – Les « sept péchés » des systèmes politiques occidentaux défectueux. Les caractéristiques mises en évidence permettent de détecter comment les systèmes politiques occidentaux ont manifesté autant de maladresses déroutantes qui les ont amenés en 2020 -2021 à une apothéose illustrée par une gestion de crise aussi déplorable, coûteuse et douloureuse.
Petit rappel de taille : En hébreu, péché signifie « mauvaise visée ». En voici donc sept :
– La dynamique de développement interne en Occident se trouve en déclin. L’aveuglement est aussi une marque d’égarement et le fait de confiner en intensifiant le déclin de maintes entreprises est vraiment « une mauvaise visée ».
– Les systèmes politiques occidentaux deviennent de plus en plus rigides, inefficaces et en déclin. Cette rigidité a éclaté avec toutes les mesures liberticides pour le peuple et toutes les obligations imposées aux médecins praticiens ainsi que les suspensions de pratique pour les thérapeutes complémentaires.
– La confrontation entre diverses forces continue de provoquer un grave clivage social, ce qui à son tour entrave le fonctionnement normal de la société. Ce clivage crève les yeux quand on voit ceux qui s’enrichissent démesurément et ceux qui font faillite.
– l’extrémisme et l’absolutisme – notamment dans la recherche de boucs émissaires de leurs propres échecs. Effectivement, s’il y a une nouvelle vague, il nous est dit que c’est parce que la population n’a pas été sage alors que les virologistes de terrain expliquent très bien la fluctuation des virus.
– Un sentiment de peur et d’impuissance à l’égard de toute idée de réforme s’est ainsi formé. On le voit bien quand on persiste dans la croyance monodirectionnelle que les vaccins sont le seul espoir alors que nous avions déjà l’expérience de la grippe H1N1 qui s’est achevée par peu de morts sauf celui du nombre des vaccins inutilisés!
– Hésitation à rechercher la vérité dans les faits……l’esprit d’apprentissage des élites occidentales s’est asséché et leur affirmation de soi s’est transformée en un narcissisme extrême. Alors que le coronavirus était nouveau et que le système conventionnel ne proposait que de rester chez soi, c’eût été une excellente occasion pour les « élites » médicales et scientifiques de s’intéresser humblement à d’autres pratiques. Actuellement, la vérité des faits est que les vaccins sont loin d’être une solution parfaite comme le démontre : LE MYSTERE DES NONNES DU KENTUCKY.
– En ignorant les lois et les règles internationales, se détournant de convaincre les gens par la vertu et adorant uniquement la force dure.
La suggestion à apporter à notre système occidental : faire évoluer leurs systèmes centrés sur le capital (le fameux libéralisme occidental) à des systèmes centrés sur les personnes. Effectivement, la mise en place des « mesures sanitaires » s’est adressée à l’ensemble de la population, sans du tout tenir compte de l’individualité de chaque habitant avec ses besoins complexes d’être humain.
La conclusion : Et le refus de l’establishment occidental de s’adapter à la réalité contemporaine ne rendra la chute que plus douloureuse. Autrement dit, quand on s’accroche aux chiffres du jour pour prendre des décisions, ce qui contourne les avertissements du cerveau du coeur, on évite de considérer l’essentiel de notre société en voie d’évolution et l’infarctus surgira sous une forme ou une autre…
Il est souvent plus facile de détecter le désarroi chez autrui que chez soi. Nous pouvons le fuir ou au contraire aider avec compassion, sympathie ou empathie. Quelles différences entre ces trois sentiments dont les définitions se basent sur mon vécu ?
La compassion est une élan d’affection du coeur qui offre du courage pour trouver les forces et les moyens de traverser son état de désarroi. La sympathie dont l’étymologie signifie éprouver, souffrir avec, nous incite à pleurer avec; ainsi, la personne se sent moins seule et, à deux une dynamique d’avancée est possible. L’empathie permet de ressentir en soi ce qu’éprouve autrui, sans en être ébranlé soi-même, ce qui incite à percevoir ce qui retient la personne dans son désarroi et, par là, l’accompagner pour le dissiper. De la sorte, après avoir oeuvré dans sa chrysalide, l’être libéré peut s’envoler tel un papillon!
Marie-France de Meuron
Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca
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