Soldes pour l’Occident : à qui Kiev veut vendre des entreprises d’État pour quelques centimes d’euro ?

Soldes pour l’Occident : à qui Kiev veut vendre des entreprises d’État pour quelques centimes d’euro ?

par Dmitri Kovalevitch.

Mardi 30 mars, la Verkhovna Rada a adopté en deuxième lecture le projet de loi n°4543, qui lance la « grande privatisation ». Les premières entreprises à passer sous le marteau seront la première usine de construction de machines de Kiev (usine « Bolchevique »), l’usine portuaire d’Odessa, la société minière et chimique unie, l’hôtel Président et six entreprises d’électricité.

La « grande privatisation » a été suspendue en mars dernier par la loi n°540-IX pour cause de quarantaine et de pandémie. Curieusement, cette année, la privatisation revient sous le même prétexte – pour lutter contre la pandémie.

« Le budget de l’Ukraine a besoin de ressources pour lutter contre la pandémie et maintenir la stabilité économique du pays… Afin de remplir le budget de l’État avec des fonds provenant de la vente de grands objets de privatisation, il convient de supprimer les restrictions législatives sur l’adoption de toute mesure de privatisation d’objets de grande privatisation, y compris les ventes aux enchères », indique la note explicative du projet de loi.

Le même jour, le Parlement ukrainien a adopté en première lecture le projet de loi n°4020, qui approuve une liste d’entreprises d’État non soumises à la privatisation.

Cette liste comprend des géants tels qu’Ukrpotchta (la poste ukrainienne), Ukrzaliznytsia (les chemins de fer), Naftogaz Ukraine et Artiom Holding, soit plus de 650 sociétés au total.

Cette liste comprend des entreprises qui assurent l’indépendance énergétique et la capacité de défense de l’État, qui sont des monopoles naturels ou qui sont essentielles à la société. Les auteurs du projet de loi indiquent qu’il est interdit de privatiser des sociétés dont les fonctions ne peuvent pas être entièrement remplies par des entités du secteur non gouvernemental.

Toutefois, la même loi, qui interdit la privatisation de ces entreprises, autorise la vente de 49% de leurs parts à des intérêts privés. En d’autres termes, cela ne semble pas être une privatisation, mais cela ressemble quand même à une privatisation. Les députés et ministres ukrainiens adorent manipuler les mots.

Par exemple, les autorités ukrainiennes ont récemment « arraché » l’usine Motor Sich de Zaporojié aux Chinois, mais le premier ministre Denis Chmygal a déclaré qu’il ne s’agissait pas du tout d’une nationalisation, mais seulement d’une restitution de la propriété à l’État, comme si ce n’était pas la même chose. L’histoire de cette usine. De même que la pandémie de coronavirus n’est pas susceptible d’aider à vendre des entreprises ou des parties d’entreprises à un prix avantageux.

Peu d’investisseurs oseront investir des sommes importantes dans des entreprises ukrainiennes, compte tenu de la versatilité et de l’imprévisibilité des autorités ukrainiennes. Seuls ceux qui sont confiants dans l’inviolabilité de leurs biens peuvent se décider, et seuls leurs partenaires occidentaux sont dans ce cas.

Il convient de mentionner que les acheteurs potentiels bénéficieraient d’une privatisation partielle de géants tels qu’Ukrpochta, Ukrzaliznytsia et Naftogaz. Ces monstres comprennent à la fois des entreprises rentables et des entreprises déficitaires. Une privatisation partielle permettra de mettre la main sur des entreprises rentables, tandis que les autres constitueront une charge pour le budget de l’État. Parce que certaines pertes ne seront pas compensées par les gains d’autres activités, cela conduira à la fermeture des succursales d’Ukrpochta dans les villages isolés et à la suppression de trains et de lignes vers les villes de province.

« Là où nos oligarques sont entrés, même à 20%, l’État n’a rien obtenu (sauf des pertes). Ce mécanisme est donc pire que la privatisation. Ce mécanisme permettra aux oligarques de faire de l’argent sur les entreprises et de faire peser les dépenses et les amortissements sur le budget », a écrit la chaîne Telegram « Le fumoir des députés », en commentant le projet de loi n°4020.

Le fait que les entreprises seront vendues lors de la privatisation pour « quelques centimes » a été confirmé par Roxolana Pidlassa, vice-présidente de la commission parlementaire pour le développement économique.

« Plus on reporte, plus ces entreprises deviennent bon marché. Par exemple, ils ont un jour voulu acheter l’usine portuaire d’Odessa pour 400 millions de dollars. Maintenant, si nous la vendons pour un dollar, ce sera un grand succès », a déclaré Pidlassa.

Andreï Souzdaltsev, doyen de la faculté d’économie mondiale de l’École supérieure d’économie de Russie, affirme également que la privatisation de l’Ukraine sera un bradage à bas prix.

« Une grande privatisation pour l’Ukraine n’est qu’une vente de bribes de l’économie ukrainienne, d’entreprises. Pendant la crise, les prix seront bas, mais Kiev est prêt à tout vendre, car la pandémie a fini par vider le trésor public », affirme M. Souzdaltsev.

Naturellement, les acheteurs potentiels ont intérêt à acheter les entreprises au prix le plus bas possible. Le gouvernement, au contraire, a intérêt à vendre à un prix plus élevé pour couvrir au moins partiellement le déficit budgétaire de l’État, qui atteint 246,6 milliards de hryvnias (7,5 milliards d’euros) en 2021. Le fait que les députés ouvrent la voie à la « grande privatisation » lorsque les cours des actions chutent à cause de la pandémie, montre bien dans quel intérêt ils travaillent.

La chaîne Telegram Cartel affirme que les députés ukrainiens sont pressés par les sociétés occidentales.

« Le lobby occidental précipite le dossier de la privatisation, qui est bloqué à cause du vote du marché foncier. De nombreuses multinationales doivent avoir le temps d’acheter des actifs appartenant à l’État maintenant, pendant que l’épidémie fait rage et que le prix est réduit de 70% », écrit Cartel.

Le politologue et économiste Alexandre Doudchak affirme que la privatisation aura lieu précisément dans l’intérêt du capital occidental, ce que Kiev est poussé à faire par le FMI.

« Le FMI n’accorde pas de prêts pour les montants promis, il pousse donc Kiev à reprendre les privatisations. Cette vague de ventes d’actifs, surnommée « la grande », n’est pas fondamentalement différente des autres campagnes similaires. Dans ce format, cette procédure se transforme en une vente à bas prix d’actifs précieux, qui se fait dans l’intérêt du capital occidental », dit-il.

Il convient de noter qu’en février, le secrétaire du CSND, Alexeï Danilov, a annoncé la reprivatisation, en expliquant les sanctions prises à l’encontre des entreprises liées au leader de la « Plate-forme de l’opposition – Pour la vie », Viktor Medvedtchouk. L’Ukraine a fait fuir les investisseurs chinois en leur « arrachant » Motor Sich. Il est interdit aux investisseurs russes d’acheter quoi que ce soit en Ukraine. De cette façon, la « main invisible du marché » coupe toutes les options de privatisation, à l’exception de celles détenues dans l’intérêt des entreprises occidentales.

Alors pourquoi ont-ils besoin des entreprises ukrainiennes ? En les achetant au prix minimal, on fermera celles d’entre elles qui sont concurrentes sur le marché mondial ou ukrainien, et on augmentera les prix en conséquence. Cela affectera en premier lieu les consommateurs ukrainiens qui seront privés d’une alternative bon marché.

source : https://ukraina.ru

traduit par Christelle Néant pour Donbass Insider

via https://www.donbass-insider.com

Source : Lire l'article complet par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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