Faina Savenkova – « Bonjour, réverbère ! »

Faina Savenkova – « Bonjour, réverbère ! »

Voici la traduction en français du dernier texte de Faina Savenkova sur le langage des réverbères et la guerre. Comme toujours, c’est un texte plein d’espoir et d’énergie positive malgré le sujet ~ Christelle Néant

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par Faina Savenkova.

Lorsque j’ai reçu mon premier prix lors du concours organisé à l’occasion de l’anniversaire de Andreï Oussatchev, il pleuvait à verse dehors, bien que le mois inscrit sur le calendrier soit celui de décembre. À cette époque, je ne savais pas ce qui m’attendait. Je voulais juste rencontrer mon écrivain préféré, dont ma mère lisait les livres à mon frère et à moi-même. Nous nous asseyions et écoutions les histoires de chats dans la maison sombre, presque morte, à la lumière de la bougie vacillante et crépitante, et nous imaginions nos personnages préférés.

C’était en octobre 2014. Il n’y avait toujours pas d’électricité ni de chauffage, et je pense qu’il n’y avait pas d’eau non plus. La ville pansait ses plaies après le bombardement. Tout le monde vivait dans l’espoir. Nombreux sont ceux qui ont du mal à comprendre ce que l’on ressent lorsqu’il n’y a pas de lumière et que la température intérieure et extérieure est à peu près la même. Mais ça l’était. Et quelque part, c’est toujours le cas. Et tant qu’il y aura des combats et que les bombardements ne s’arrêteront pas, ce sera le cas. Nous vivions dans la croyance que tout allait changer.

Par conséquent, lorsque, après plusieurs mois d’oubli et de silence, les lumières de la rue s’allument, vous êtes immensément heureux. La lumière des réverbères allumés peut être considérée comme des mots, s’ils ne peuvent pas communiquer autrement, n’est-ce pas ? Une ampoule apparemment ordinaire peut devenir un motif de joie. C’est dans ces moments-là que naissent les récits d’un réverbère discret près de chez soi, saluant les passants de sa lumière clignotante. Et papa s’est incliné en retour et lui a présenté toute notre famille.

Avec le temps, la vie commencera à s’améliorer. La plomberie et l’électricité seront réparées, des produits d’épicerie apparaîtront dans les magasins, et le vieux réverbère sera réparé. Il ne sera plus différent des autres réverbères de notre rue. Et c’est probablement une bonne chose. Mais je crois toujours qu’un jour, il me fera à nouveau un clin d’œil de son grand œil jaune. Qui sait, peut-être qu’il le fera. Ainsi, la phrase familière « Bonjour, réverbère ! » continue d’être entendue chaque nuit.

À cette époque, je ne savais pas qu’en quatre ans, je remporterais le concours Oussatchev, que je deviendrais deux fois championne de la RPL et que mes œuvres commenceraient à être imprimées et traduites en Europe et en Russie. Je ne savais pas que ma vie, comme celle de beaucoup d’autres, allait changer.

J’ai récemment terminé un roman et gagné un prix dans un concours de journalistes pour un essai sur mon cher théâtre russe Louspekayev. Et aujourd’hui, il fait gris et sombre et il neige à nouveau, fondant en touchant le sol. Je m’empresse de signaler que nous sommes en fait en mars et qu’il devrait faire chaud. Quelqu’un a informé Mars ? Eh bien, ou au moins avril, pour qu’il puisse arriver au travail à l’heure.

Je veux dire, tu peux voir le bien dans ce monde, tu peux chercher le mal, ou tu peux juste attraper les flocons de neige avec ta bouche. La neige de mars est trop imprévisible pour gaspiller ces précieuses minutes à toutes sortes de bêtises d’adultes.

Faina Savenkova

traduit par Christelle Néant pour Donbass Insider

via https://www.donbass-insider.com

Source : Lire l'article complet par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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