« Malgré Octobre 1970, le mépris, le rapatriement unilatéral et le sabotage économique. Voici un peuple qui aime tendre l’autre joue. »
Quelques jours après les révélations sur Pierre Elliott Trudeau, je ne décolère pas. Je trouve absolument terribles ses tentatives de nuire à l’économie du Québec.
Personne n’a jamais douté de sa combativité à pourfendre le mouvement souverainiste. Ça, c’est le débat démocratique. Mais déplacer des emplois hors du Québec pour mal faire paraître le gouvernement du PQ, c’est du sabotage.
Ceux qui veulent protéger l’héritage historique de Trudeau ont remis en question la fiabilité de cette nouvelle. Les informations proviennent d’un diplomate américain qui a contre-vérifié ses sources du côté du gouvernement et du côté de Paul Desmarais. Le public doit comprendre le très haut niveau de fiabilité des informations qu’un diplomate ramène à son pays. Aucun intérêt à mentir ou à romancer.
Inexcusable
Les actions de Pierre Elliott Trudeau sont réelles et condamnables. On ne parle plus de débat démocratique lorsqu’on est prêt à mettre au chômage des pères et des mères de famille. Il s’agit de fabriquer une souffrance dans sa population pour arriver à ses fins politiques.
Cela doit être dénoncé et sanctionné. La défaite électorale sanctionne en théorie les comportements politiques répréhensibles. Une telle trahison aurait mérité une dégelée électorale. Une chose que n’a jamais connue Pierre Elliott Trudeau.
Pierre Elliott Trudeau n’a connu qu’une seule défaite électorale en 1979. Alors qu’il s’apprêtait à quitter ses fonctions de chef du Parti libéral, le gouvernement minoritaire de Joe Clark fut rapidement renversé. Et Trudeau est revenu au pouvoir en héros.
Succès électoraux successifs
Puisqu’on parle d’une déloyauté à l’endroit du Québec, il est intéressant d’analyser le comportement électoral des Québécois durant cette longue période. En 1968, le Québec donne 56 sièges sur 74 à Pierre Elliott Trudeau au moment où il devient premier ministre du Canada.
L’élection suivante lui offre le même résultat au Québec malgré la crise d’Octobre et malgré qu’il ait perdu des plumes à l’échelle canadienne. Puis, en 1974, il améliore sa performance récoltant 60 sièges au Québec.
En 1979, lors de sa seule défaite, il obtient 67 sièges sur 75 en sol québécois. Fait à noter, c’était exactement trois ans après le coup de Jarnac révélé cette semaine. On dira que les électeurs ne pouvaient pas se douter…
Puis lors de son retour triomphal de 1980, Trudeau a balayé le Québec avec 74 sièges sur 75. Seul le conservateur Roch Lasalle avait résisté dans Joliette. Quatre ans plus tard, monsieur Trudeau décidait paisiblement de quitter la vie politique en prenant sa marche sous une neige féérique.
Durant sa carrière politique, il n’aura reçu des électeurs québécois que des mercis à chaque occasion. Malgré Octobre 1970, le mépris, le rapatriement unilatéral et le sabotage économique. Voici un peuple qui aime tendre l’autre joue.
Tout cela appartient maintenant à l’Histoire. Au moins lorsque des documents de cette importance sont rendus publics, les plus jeunes la découvrent. Cela me console. Un peu.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec