Un BAPE générique sur l’enfouissement et l’élimination des déchets

Nous avons lu avec attention le communiqué de votre organisme sur son mandat débutant le 8 mars prochain dont le titre «L’état des lieux et la gestion des résidus ultimes » est troublant à plusieurs égards. 

  • Comment les résidus ultimes peuvent-ils être au centre du mandat alors qu’ils ne représentent que 10 % des matières résiduelles enfouies ou incinérées au Québec ?  
  • Allez-vous laisser écarter de l’enquête qui vous est confiée ce gaspillage de ressources que représente le 90 % des matières résiduelles enfouies actuellement mais qui ne devraient pas l’être parce qu’elles sont compostables ou recyclables ?  
  • Est-ce que sera occultée l’urgence sanitaire d’interdire de l’enfouissement les matières organiques ainsi que le fait que leur simple compostage à des fins d’autonomie alimentaire par exemple pourrait réduire du 90% ce 60% de matières organiques et, conséquemment, prolonger la vie utile des sites, réduire à la source et substantiellement les odeurs, la contamination des eaux et les émissions de méthane, un puissant et nocif GES.  
  • Comment peut-on ne pas consulter l’expertise du milieu de l’économie sociale pour détourner de l’enfouissement ces déchets-ressources recyclables ?  
  • Comment ne pas inclure dans un BAPE d’une telle importance la clarification légale et courante de termes comme «valorisation», « résidus ultimes », « élimination/incinération », « méga-enfouissement » et « recyclage » ? Allons-nous encore tolérer au Québec que brûler une bouteille en plastique constitue une forme de « recyclage » aussi valable que de créer une nouvelle bouteille à partir de ce même plastique ?  
  • Alors que l’État québécois est, comme pour la santé et l’éducation, le premier responsable de ce service public essentiel, de ces infrastructures sanitaires (LET), allez-vous passer sous silence son bilan désastreux et surtout sa responsabilité future envers les jeunes générations ?  

 

CONTEXTE  

Demandé depuis bien des lunes par plusieurs personnes du milieu de l’environnement, ce BAPE générique tant souhaité a été annoncé le 28 septembre 2020 à Drummondville, du même souffle que le controversé décret d’agrandissement du mégadépotoir unanimement rejeté par le milieu municipal et la population. 

 

COURAGE DEMANDÉ  

Monsieur Bourke, c’est dans ce contexte d’incohérences (décrets) que vous a été confié ce mandat pour un BAPE générique.  

Dans une entrevue récente, Louis-Gilles Francoeur, ex-commissaire du BAPE et ex-journaliste à l’environnement identifiait trois failles majeures qui minent la crédibilité du BAPE. Une d’entre elles est le courage de contester les mandats qui vous sont confiés quand la situation l’exige. 

Monsieur Bourke, nous vous demandons d’intervenir auprès du ministre pour que les enjeux précités soient explicitement inclus dans les enquêtes et audiences publiques de ce BAPE générique et que le rapport de ce BAPE soit remis au ministre au plus tard le premier septembre 2021 afin que les recommandations puissent rapidement être mises en application, avant que n’entrent en vigueur ces décrets de l’incohérence.  

Bon courage monsieur le président, ensemble pour un BAPE de solutions écologiques, citoyennes et vers une relance verte et juste ! 

Normand L Beaudet,
porte-parole Coalition pour un BAPE de solutions écologiques 

 

CO-SIGNATAIRES :  

Benoit Larocque –  Regroupement des organismes communautaires des Laurentides 
Catherine Gauthier, directrice générale  – ENvironnement JEUnesse 
Christian Daigle, président général – Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec 
Denis Blaquière – La pouBelle Province 
Denise Proulx – REgarde Citoyen ! 
Diane Roy et Denise Brouillard – Coalition Alerte à l’Enfouissement Rivière du Nord 
Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets 
Jean-Claude Thibault – Mouvement citoyen OPÉRATION VERRE-VERT 
Jean-Guy Forcier et Berthe Tessier – Groupe d’opposants au dépotoir de Drummondville  
Jessiane Plouffe, Manon St-Hilaire et Geneviève Marois – École Ste-Thérèse de St-Jérôme 
Lucie Massé et Marcel Gosselin – Action environnement Basse-Laurentides 
Pierre Pelletier, responsable environnement – AREQ Laval-Laurentides-Lanaudière 
Sonya Ouellette,  AVSEC – Académie Lafontaine  
Sophie Paradis  –  WWF- Canada  

C.C.     M. Joseph Zayed, président, BAPE générique sur la gestion des résidus ultimes 
           Médias
           S
ociété civile

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