Montréal en territoire mohawk: qui sème les graines de la discorde?

Montréal en territoire mohawk: qui sème les graines de la discorde?

À la suite à une chronique de Joseph Facal qui dénonçait l’idée fausse et maintes fois véhiculée que Montréal est en territoire mohawk non-cédé, le conseil de bande de Kahnawake a répliqué dans un communiqué le 28 janvier dernier.  

À ses yeux, Montréal est située sur un territoire ancestral mohawk. Pourtant, tous les historiens et archéologues qui ont étudié cette question en sont tous venus à la conclusion inverse. 

Par exemple, les Indiens que Jacques Cartier a rencontrés à Montréal en 1535 n’étaient pas des Mohawks, mais des Iroquois. Quand Maisonneuve fonde la ville en 1642, il n’y a aucun autochtone sur l’île et ses environs. Leur présence remonte en fait au régime français. Des Mohawks convertis au christianisme sont venus dans la région de Montréal à l’invitation des Français. 

D’autres sont arrivés suite à l’indépendance des États-Unis, abandonnant leur territoire ancestral du nord de l’État de New York. Mais qu’importe les faits. Suivant certains Mohawks, cette version est à rejeter car elle émane « de cercles académiques non-autochtones». Autrement dit, la vérité historique doit être jugée suivant l’appartenance ethnique des historiens plutôt que sur la solidité des éléments de preuve avancés par les uns et les autres. 

La tradition orale

À cet égard, les Mohawks qui défendent ce point de vue se fondent leurs prétentions sur deux éléments, le premier étant leur tradition orale et suivant laquelle Montréal leur a appartenu. Cet argument ne convainc pas. D’abord, ce n’est que depuis quelques dizaines d’années que cette tradition orale fait état de cette soi-disant dépossession. Or les événements en cause ont eu lieu il y a quelques siècles. La tradition orale autochtone s’apparente ici à une reconstruction a posteriori pour faire valoir des revendications territoriales plus récentes. 

L’autre argument utilisé par les membres du conseil de bande s’appuie sur la politique conduite depuis quelques années par les autorités montréalaises qui, disent-ils, reconnaissent leurs prétentions. Cela est indéniable. 

L’ancien maire de Montréal, Denis Coderre, par ignorance ou par calcul politique, ne cessait de dire que la ville était en territoire mohawk non-cédé, imité en cela par le ministre fédéral Marc Miller. 

Valérie Plante, elle, parle de territoire autochtone non-cédé. Cela est d’autant plus faux que, outre les arguments déjà invoqués ici, il n’y avait pas de cession de territoire sous le régime français. 

Plus souvent qu’autrement, Français et Indiens étaient des alliés, notamment en raison du commerce de la fourrure, et les premiers n’ont pas demandé aux seconds de leur céder leur territoire pour les mettre dans des réserves. Cette pratique remonte au régime britannique et a été poursuivie par les fédéraux avec la confédération. 

Fouilles archéologiques

En 2014, la ville de Montréal a entrepris des fouilles archéologiques au centre-ville en collaboration avec les Mohawks. Les découvertes qui ont été faites ont confirmé ce que nous savions déjà. Les Indiens qui ont habité l’île à l’époque de Jacques Cartier n’étaient pas des Mohawks. Cela bien sûr n’a pas empêché la ville de continuer de prétendre que les Mohawks ont une place spéciale dans l’histoire de l’agglomération, notamment en renommant l’ancienne rue Amherst pour la rue Atateken, un vocable mohawk qui signifie « fraternité ». 

Mais qu’importe la vérité. Pour les multiculturalistes canadiens que sont Coderre et Plante, le but ici est de faire montre d’une conscience sociale supérieure en affichant de la culpabilité envers une minorité politiquement correcte. Certains représentants mohawks en profitent pour faire avancer leurs revendications. Ils reprochent d’ailleurs à Joseph Facal de nous éloigner de la réconciliation. Quand le conseil de bande et ses alliés municipaux et fédéraux propagent des faussetés, ils ne travaillent pas au noble objectif de bonne entente qu’ils disent rechercher. Ils sèment plutôt à tout vent les graines de la discorde. 

Frédéric Bastien, Historien

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