Par Matthew Ehret − Le 22 janvier 2021 − Source Strategic Culture
Comme beaucoup de gens le savent, CNN a récemment diffusé une merveilleuse interview de Steve Hassan, ancien déprogrammateur des adeptes du culte de Moon, donnant des conseils aux Américains souhaitant déprogrammer leurs très chers proches portant une casquette MAGA, maintenant que l’ère de Trump touche à sa fin.
J’ai eu la chance d’avoir lu le livre de Hassan et que le shampoing de la vérité me lave le cerveau de toutes ses sympathies autrefois pro-Trump et je peux honnêtement dire que je suis très certainement mieux d’avoir quitté ces vieilles illusions du passé.
Avant toute chose, j’avais l’habitude de jouir de mon droit à la liberté d’expression … mais grâce aux terribles événements du 6 janvier 2021 qui ont fait 3 morts, les partisans de Q, encornés faisant des séances de photos pour les médias, les émeutiers pro-Trump que les gardiens ont laissé entrer dans le bâtiment du Capitole, et des bus remplis de personnages particulièrement violents que certains qualifient de «provocateurs» – quoi que cela signifie – je me suis rendu compte que j’avais tout faux. La liberté d’expression est en fait très dangereuse. Les mots que nous avons pris pour acquis comme «patriote», «nationalisme» ou «fraude électorale» sont en fait très racistes et leur usage est un signe certain que vous pourriez être un terroriste national. En tout cas, leur utilisation devrait au moins suffire à faire bannir quelques uns des médias sociaux et à les mettre sous surveillance.
Pendant longtemps, j’ai pensé qu’un nombre record d’électeurs noirs et hispaniques soutenant Trump en 2020 signifiait que Trump n’était pas raciste, mais je me rends compte maintenant que ces pauvres gens souffraient juste de «blancheur multiraciale».
Je pensais que remettre en question les machines à voter qui avaient été prises en flagrant délit de manipulation des élections à travers le monde était patriotique et qu’un certain conglomérat de Big Tech, de médias, d’agences de renseignement et une chose appelée «État profond» étaient de connivence pour provoquer une révolution de couleur aux USA… mais je réalise maintenant que je soutenais en fait les théories du complot et donc la violence et donc le terrorisme domestique.
J’étais allé si loin, que mon moi pré-déprogrammé était en fait convaincu de l’idée folle que les agendas de dépeuplement [le malthusianisme] se cachaient sous le couvercle d’un «Grand programme de réinitialisation», concocté par une élite obscure d’oligarques sociopathes. J’ai maintenant appris que c’était soit une théorie du complot stupide, le résultat de mes propres illusions, ou bien, si c’était vrai, alors je peux au moins dire avec certitude que tout cela est fait pour mon propre bien.
La vérité que je viens de découvrir, c’est que la liberté d’expression est allée trop loin. Cette pratique a atteint ses limites, et le directeur des Relations publiques de Twitter, Vijaya Gadde, a parfaitement raison. Les médias sociaux devraient faire leur devoir civique et étendre leur censure des «pensées dangereuses» aux citoyens et aux responsables politiques en dehors des États-Unis afin de protéger le monde de lui-même. Si d’autres dirigeants du monde s’inquiètent de cette nouvelle vérité, ils devraient sérieusement faire une introspection et apprendre à penser différemment.
L’ancien moi est parti depuis longtemps, et maintenant tout ce que je peux dire, c’est «Dieu merci», Joe Biden s’est retrouvé à la position de leader du monde libre en ce moment historique de changement.
Pendant un certain temps, il a semblé que Donald Trump arrêterait pour toujours les guerres et détacherait l’armée américaine de la CIA. Ce suprématiste blanc a en fait failli détruire les fondements de la mondialisation dans l’organisation de laquelle de nombreux milliardaires éclairés avaient investi des décennies d’énergie – d’abord en détruisant le partenariat transpacifique d’Obama, puis les accords de Paris sur le climat, et même en plus avec le culot de supprimer l’ALENA en donnant aux États-nations un mot à dire dans les affaires économiques !
Il a même commis le péché de critiquer l’OTAN – le fondement même de la sécurité collective occidentale face aux menaces évidentes de la Russie et de la Chine !
Il a appelé à des choses insensées comme «ramener l’industrie manufacturière aux États-Unis», «restaurer le protectionnisme» et «faire de l’exploration spatiale et du développement de l’Arctique une priorité pour la nation» et tout le monde sait que tout ça c’est revenir à 1963 …
Mais maintenant, la «perturbation» est terminée, et l’ère de Biden est arrivée !
Joe Biden est un homme qui comprend ce que signifient vraiment les valeurs libérales et «l’ordre fondé sur des règles».
Il a eu la sagesse de sauter dans le train unipolaire avant qu’il ne devienne populaire en rédigeant le projet de loi de surveillance de 1994 que John Ashcroft a ensuite utilisé textuellement pour le Patriot Act après le 11 septembre.
Il était assez intelligent pour savoir que Wall Street ne pouvait pas conduire l’Amérique dans le 21e siècle tant que le Glass-Steagall Act était en place et, en conséquence, votait pour son abrogation en 1999.
Il était l’un des plus fervents partisans de l’ALENA, qui a contribué à réduire considérablement les émissions de carbone en exportant des emplois industriels sales à l’étranger, là où ils devaient être.
Il a également donné aux sociétés de Cartes de crédit le soutien politique dont elles avaient besoin pour empêcher les citoyens d’abuser de leur générosité, ce qui a beaucoup aidé les Américains à se forger un caractère et à assumer la responsabilité de leurs décisions de consommation à courte vue.
Après le 11 septembre, Biden a également brillamment soutenu l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, qui n’ont peut-être rien eu à voir avec le 11 septembre, mais il a au moins montré aux terroristes qui était le patron.
Contrairement à ces fascistes sectaires trumpistes, Biden a eu le courage de proclamer, même avant les horribles émeutes insurrectionnelles du 6 janvier, qu’un nouveau Patriot Act, un Domestic Terror Act, serait nécessaire pour purger la république du terrorisme domestique dangereux et des crimes de pensée insidieux qui semaient le doute sur des élections honnêtes, et la méfiance envers les structures politiques bienveillantes qui dirigent le monde occidental. Imaginez que les gens sachent que penser provoque parfois des actions… Si nous voulons vraiment remédier à de mauvaises actions comme les émeutes du 6 janvier ou le dangereux déni de la COVID, alors nous devrions très certainement porter la bataille dans le royaume de l’esprit.
Le brillant Steve Hassan a même reconnu cette réalité dans son interview à CNN quand il a déclaré que « l’essentiel est que toute l’Amérique a besoin d’une déprogrammation parce que nous avons tous été influencés négativement par Donald Trump. »
Bien sûr, certaines personnes pensent que les 46 décès et 32 émeutes causés par Antifa et BLM au cours des six derniers mois pourraient être qualifiés de terrorisme domestique, mais c’est uniquement parce qu’ils sont infectés par une mauvaise pensée raciste et ne se rendent pas compte que ces groupes se battaient simplement. contre le fascisme et le racisme.
Certes, les cent premiers jours après l’inauguration de Biden seront inspirés.
Déjà, Biden s’est engagé à faire revenir les États-Unis dans les accords de Paris sur le climat, juridiquement contraignants, pour nous aider à gagner la guerre contre le climat, et a eu le bon sens de renverser la décision désastreuse de Trump de briser le Traité Trans-Pacifique anti-chinois en 2016. Biden a toujours déclaré qu’il renégocierait ce traité afin de «responsabiliser la Chine», et tout le monde sait que la décision égoïste de Trump n’a fait qu’aider la Chine en libérant ses voisins pour qu’ils puissent travailler ensemble sur la BRI (Initiative des Routes de la soie). Si seulement Trump n’avait pas tué le Traité Trans-Pacifique, alors le partenariat économique de coopération régionale solide de quatorze pays, que la Chine vient de finaliser, ne se serait jamais produit.
Plus important encore, nos seigneurs bienveillants qui se réunissent à Davos chaque année sont à nouveau heureux et ont même béni l’inauguration de Biden par une célébration spéciale intitulée «l’agenda de Davos» qui se déroulera du 25 au 29 janvier. Selon le World Economic Forum (WEF), cet événement «marquera le lancement de l’initiative de la Grande réinitialisation du Forum économique mondial et commencera la préparation de la réunion annuelle spéciale au printemps. Chaque jour se concentrera à l’un des cinq domaines de la Grande réinitialisation .»
Le nouvel envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry, a parfaitement saisi l’enthousiasme de ce moment merveilleux en déclarant : «La notion de réinitialisation est plus importante que jamais… nous sommes à l’aube d’une période extrêmement excitante.»
Selon les architectes de la Grande réinitialisation, c’est certainement la bonne idée.
Le président du WEF, Klaus Schwab, nous a appris que «l’ère de la possession des choses» est révolu, et nous savons que cette relique obsolète du capitalisme n’est pas compatible dans notre nouvelle ère de paix et de fraternité mondiales.
La propriété des «choses» nous rend égoïstes et nous fait oublier le vrai but de la vie… qui est vraiment une question de sacrifice. Mettre en place de nouvelles organisations supranationales pour gérer les leviers de consommation et de production selon les normes factuelles et les réalités scientifiques d’une capacité durable est le seul remède aux maux du populisme, et ignorer cette réalité n’empêche pas les conseils d’experts qui sont plus intelligents que vous ne le dites.
Selon le site Web du WEF à propos de la Grande réinitialisation, la production mondiale de CO2 s’est effondrée de plus de 7% au cours des 12 mois de blocage mondiale dû à la COVID-19 … ce qui signifie que le COVID-19 est plus une bénédiction que ne le réalisent de nombreux nationalistes égoïstes et sombres d’esprit qui aiment posséder des choses.
Alors, que se passe-t-il si la population mondiale se contracte sous la fermeture de l’économie mondiale due aux confinements en raison de la COVID ? Et si nous perdions notre capacité à soutenir la civilisation industrielle par l’imposition d’un réseau mondial d’énergie verte ?
Le grand regretté Maurice Strong, qui était directeur général du WEF et père de la Grande réinitialisation n’a pas posé la question en 1991 :
Et si un petit groupe de dirigeants du monde concluait que le principal risque pour la Terre vient des actions des pays riches ? Et si le monde veut survivre, ces pays riches devraient signer un accord réduisant leur impact sur l’environnement. Vont-ils le faire ? La conclusion du groupe est «non». Les pays riches ne le feront pas. Ils ne changeront pas. Alors, pour sauver la planète, le groupe décide : le seul espoir pour la planète n’est-il pas que les civilisations industrialisées s’effondrent ? N’est-il pas de notre responsabilité d’y parvenir ?
Alors préparez-vous pour une période passionnante de l’histoire, et j’espère que la Chine apprendra enfin que le nouvel ordre mondial est unipolaire – avec un gros câlin vert pour tous les dirigeants bien élevés qui se débarrassent d’idées aussi stupides que le «nationalisme», le «progrès industriel» ou «mettre fin à la pauvreté par le développement», des concepts dangereux que des initiatives comme les « Routes de la Soie » menacent de diffuser. Plus important encore, la Chine doit vraiment se déprogrammer de sa conviction que la Russie est un partenaire valable au 21e siècle. Xi a pris la bonne décision d’assister à la conférence sur la Grande réinitialisation de ce mois-ci. Modi et lui feraient bien d’abandonner les combustibles fossiles sales, leur soutien au développement de l’énergie nucléaire ou à l’exploitation minière spatiale afin d’adapter leurs réalités aux modèles informatiques qui nous ont dit comment attacher nos destinées à un monde d’entropie et de rendements décroissants.
Matthew Ehret
Note du Saker Francophone Cet article a fait l'objet d'une analyse par nos amis de dedefensa.org
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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