Alberto Fernández.
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) ― Photo : Casa Rosada/Wikimedia Commons
Le président argentin Alberto Fernández a promulgué jeudi la loi sur l’avortement qui entrera en vigueur neuf jours après sa publication au Journal. C’était une promesse de campagne de Fernández — après de multiples tentatives infructueuses du lobby de la culture de mort —, et sa discussion a débuté au Congrès national le 1er décembre 2020. Il aura fallu moins de deux mois pour que le projet de loi soit approuvé par le Congrès, suivi par le Sénat qui l’a approuvé par 38 voix pour, 29 contre et 1 abstention. Et il n’aura fallu que deux ans pour inverser le courant depuis le rejet d’un projet de dépénalisation en 2018.
C’est une loi extrêmement libérale puisqu’elle autorise les avortements jusqu’à la 14e semaine de grossesse sans qu’il soit nécessaire d’établir un motif pour en faire la demande. Passé ce délai, il est possible de demander un avortement pour cause de viol, la demande de la femme étant suffisante. Les femmes de plus de 16 ans doivent simplement signer une déclaration sous serment. Pour les filles de moins de 13 ans, aucune attestation ne sera requise et pour celles ayant entre 13 et 16 ans, seul un « consentement éclairé » écrit sera exigé. Après 14 semaines de gestation, un avortement pourra également être pratiqué en raison d’un « danger pour la vie ou la santé » de la mère.
« Il y a eu un vaste débat sur la question » : c’est avec ces mots qu’on peut résumer, avec ACIPrensa, l’argumentaire des pro-mort. Ils ont en effet mené une campagne d’une rare intensité, qui a culminé avec le délire joyeux des foules de féministes qui ont salué le vote de la loi à Buenos Aires.
Le projet a été adopté à marches forcées : en décembre 2020, les sessions parlementaires ont été modifiées, le nombre de présentations d’experts a été réduit et le projet de loi a été approuvé malgré le fait que plus de 90 % de la population argentine sont opposés à l’avortement légal.
Lors de la cérémonie de promulgation, qui s’est tenue au Musée du Bicentenaire de la Casa Rosada — le palais présidentiel argentin — Alberto Fernandez a déclaré qu’il avait tenu parole et que cette loi rendait l’Argentine « un peu plus égalitaire, un peu plus juste ».
Source : Lire l'article complet par Campagne Québec-Vie
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