Taux d’intérêt de banque centrale si bas – c’est sans précédent depuis deux siècles

Taux d’intérêt de banque centrale si bas – c’est sans précédent depuis deux siècles
Le système financier mondial n’a jamais vraiment surmonté la crise de 2008, et sa survie n’est assurée que parce que l’ensemble des monnaies fiduciaires ont été mises en gage pour l’assurer – un coup d’œil à l’histoire longue des taux d’intérêt de banque centrale suffit pour le découvrir.

Ce système s’avèrera-t-il stable, et qu’en sera-t-il de l’avenir des monnaies fiduciaires qui le garantissent ? Seul l’avenir le dira, car la situation est véritablement sans précédent historique aucun.

J’ai trouvé matière à réflexion dans ce graphique retraçant l’évolution du taux d’intérêt de base de la Banque d’Angleterre.

Taux officiel de la Banque d’Angleterre 1830-2020
Source : Resolution Foundation

Son avantage est de replacer dans la longue durée les évolutions récentes, notamment la crise financière commencée en 2007-2008.

On savait que la politique de « taux d’intérêt zéro » (ZIRP en anglais) – comme d’ailleurs l’ »assouplissement quantitatif » (QE) – pratiquée par les principales Banques centrales s’écartait très fortement de l’ordinaire, et de tout ce qui a été classiquement considéré comme la « bonne gestion » d’une monnaie fiduciaire.

Ce graphique montre à quel point cette politique est sans précédent.

Entre 1830 et 2008, le taux d’intérêt de base de la Banque d’Angleterre n’était jamais descendu en-dessous de 2%. Depuis 2008, il n’a jamais été remonté au-dessus de 2%, ni même de 1%. Pourquoi : parce que si la Banque d’Angleterre, la BCE, la Federal Bank américaine etc. faisaient une telle chose, la bulle de l’endettement mondial public et privé exploserait. Or une telle chose est politiquement impensable. C’est pourquoi ces taux ne seront jamais remontés à des niveaux adéquats à une « bonne gestion ».

De deux choses l’une :

1. Soit nous sommes entrés dans une « nouvelle norme » soutenable, un nouveau système monétaire et financier qui est stable en lui-même et peut s’avérer durable dans le plein sens de ce terme – ses seules limites étant physiques la limitation des réserves en énergie fossile et les déséquilibres croissants que nous infligeons à la biosphère. Dans ce nouveau régime, comme le remarquait récemment Paul Jorion dans un entretien avec Le Média, l’endettement importe peu puisque le taux d’intérêt payé sur une obligation (publique ou privée) peut être maintenu aussi bas que nécessaire, au besoin en faisant acheter ces obligations par la banque centrale directement (comme la Federal Bank américaine) ou indirectement (comme la BCE européenne). La seule chose qui importe est bien sûr d’avoir le soutien de la Banque centrale, laquelle décide en dernier recours de qui aura à payer ce taux d’intérêt pratiquement nul, et qui devra payer un taux plus ordinaire – ce qui l’étouffera



« Une quantité infinie de liquide »
Neel Kashkari

2. Soit cette nouvelle norme n’est en réalité pas soutenable. Elle prendra fin à échéance autre que le « long terme », peut-être bien avant le pic des énergies fossiles ou les pires effondrements environnementaux, et puisqu’elle ne peut se terminer que par quelque suite d’événements catastrophiques équivalents à une perte de confiance massive dans les monnaies elles-mêmes, eh bien c’est ainsi qu’elle finira en effet. Si elle continue à durer douze ans après, c’est avant tout à cause de l’énormité de ce qui a été mis en gage de la survie et continuation « tel quel » du système financier mondial. Rien moins que la confiance en les principales monnaies fiduciaires au monde : dollar, euro, yuan, yen, livre, franc suisse, etc. !

Dans le premier cas, nous sommes face à un système de pouvoir nouveau, qui est aussi centralisé que le défunt pouvoir soviétique, tout en étant aussi inégal que le plus dur des capitalismes. Les nouveaux maîtres du monde, c’est-à-dire les Etats (Etats-Unis, Chine…) et systèmes d’Etats (UE) qui contrôlent l’une des principales monnaies, à la fois centralisent un pouvoir sans guère de précédent sur l’ensemble du système économique et l’utilisent pour maintenir voire renforcer des inégalités aiguës et même croissantes entre les 1% – voire en fait 0,1% – et les autres. Tant qu’ils n’iront pas « trop loin », tant qu’ils se souviendront que comme le dit l’adage « il faut tondre les moutons et non pas les écorcher« , leur pouvoir restera sans doute pratiquement inattaquable

Dans le deuxième cas, le système financier mondial est en réalité aussi stable qu’un ballon de baudruche qui gonfle indéfiniment, et la question est ce qui pourrait avancer ou retarder son éclatement. Question ouverte. Une partie de cette question pourrait être de savoir si la baudruche risque de rencontrer le chemin d’une aiguille, par exemple d’un substitut susceptible de « remplacer » les monnaies fiduciaires aux yeux des principaux détenteurs de capitaux – car c’est bien sûr avant tout leur opinion qui compte, non celle du pékin lambda. L’or est la solution classique, c’est une aiguille solide et qui a fait ses preuves. Mais elle est relativement immobile, c’est d’ailleurs un facteur connu puisque son interaction avec les monnaies fiduciaires dure depuis quelques générations déjà. Les monnaies décentralisées de pair à pair – au premier rang desquelles le bitcoin – c’est autre chose : l’aiguille est beaucoup plus petite, sa survie est tout sauf assurée s’agissant d’une tentative si novatrice. Mais elle est rapidement mobile et c’est un facteur très nouveau, dont l’interaction avec les monnaies fiduciaires est encore largement inconnue, et pourrait potentiellement s’avérer dévastatrice, surtout lorsque le système même des monnaies fiduciaires est fragilisé, devant supporter à lui seul le poids de la continuation à l’identique d’un système financier mondial profondément distordu et surchargé de dettes irremboursables.

En l’absence d’une aiguille, qu’elle soit dorée ou crypto, il faut peut-être imaginer que le ballon de baudruche puisse encore gonfler assez longtemps. Même s’il finit bien par exploser au final, et peut-être sans crier gare.

Dans les deux cas, la situation est véritablement sans précédent historique aucun.

source:http://www.noeud-gordien.fr

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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