L’avidité du patronat est sans limite

Recherche menée par Robert Gil

Pourquoi supprime-t-on des emplois, tant publics que privés? Pourquoi les travailleurs subissent le blocage des salaires, et pour certains basculent dans la pauvreté?  Pourquoi nos conditions de travail ne cessent elles de se dégrader ? Pourquoi casse-t-on nos services publics à coup de démantèlement et de privatisations ? Pourquoi tant de retraités dans la misère, tant de salariés obligés de travailler plus longtemps, quand tant de jeunes galèrent à la recherche d’un premier emploi stable qualifié ? Pourquoi des travailleurs s’épuisent, meurent du travail, quand d’autres souffrent de ne plus en avoir ? Pourquoi plonge-ton les salariés dans la précarité en votant l’austérité budgétaire ? Pourquoi les restructurations et les délocalisations sont-elles devenues monnaie courante ?

Et bien simplement, dans le seul but  d’alimenter  les  dividendes,  les  plus  hauts  revenus  et  faire  grossir  les  grandes fortunes  !  Ces dernières décennies plus de  200  milliards  d’Euros  par  an  ont  été  transférés  des  revenus du travail vers ceux du capital. Et Hollande veut en imposer trente de plus ! Ainsi, en 3 décennies, le nombre de jours travaillés par salarié pour rémunérer les actionnaires est passé de 11  à 45 jours par an.  Il faut arrêter patrons et gouvernements dans leur élan et exiger la satisfaction des revendications dans les entreprises comme dans le service public ! Nous sommes tous et toutes  concernés directement ou indirectement par le « coût du capital ». Davantage de dividendes versés, c’est moins de salaires, moins de cotisations sociales mais aussi moins de recettes fiscales, donc moins de services publics.

Non content d’avoir baissé le « coût » du travail de 10% en 30 ans (part des salaires dans la valeur ajoutée), maintenant le Medef refuse l’impôt ! Afin de satisfaire les actionnaires qui exigent des dividendes à 2 chiffres, il faudrait couper dans « les dépenses » publiques. Sous prétexte de réduire la dette publique et de renforcer la compétitivité des entreprises françaises, les grandes entreprises qui ne contribuent qu’à la hauteur de 12,5% aux recettes de l’Etat (75% pour les ménages) voudraient nous faire croire que l’on peut impunément réduire le « train de vie » de l’Etat. Le gouvernement avait déjà prévu 15 milliards  d’économie  pour 2014. Hollande en annonce 50 autres entre  2015  et  2017  par  le  biais  de réformes structurelles qui vont encore détruire des services publics. Pour  le  patronat,  le travail  est  toujours  perçu  comme  un  coût (insupportable !).  En  réalité,  il  représente  tout  à  la  fois  des  valeurs individuelles et collectives et nécessite une juste reconnaissance, entre autre à travers le salaire socialisé.

Salaire socialisé, de quoi parle-ton ? Il s’agit, en premier lieu, d’un revenu direct qui permet au salarié de répondre à ses besoins. De plus, il est constitué d’une part indirecte, la cotisation sociale, qui est mutualisée pour répondre aux risques sociaux (au sens de la Sécurité Sociale) : santé, chômage, retraite, parentalité. La cotisation sociale, que les patrons et le gouvernement appellent indûment « charges sociales », est une part intégrante du salaire,  la  baisser  ou  la  moduler,  c’est  baisser  ou  moduler  le  salaire  au  profit  du  capital  et  des actionnaires, pour le bien être du plus petit nombre et non le mieux vivre de l’ensemble de la société. Enfin, le salaire est, en partie,  la reconnaissance sociale de la qualification, avec un minimum, le SMIC, qui  est  le  salaire  d’un  travailleur  sans  qualification.  La  dernière  annonce  ultralibérale  d’Hollande d’exonérer les entreprises des 30 milliards de cotisations familiales patronales est une baisse du salaire des travailleurs et surtout une attaque directe contre les prestations familiales.

Bloquer  les  salaires,  c’est  dévaloriser  le  travail.  Abaisser  les  cotisations  sociales,  c’est  condamner  les travailleurs les plus fragiles à la précarité. Méconnaître les qualifications et l’expérience acquise, c’est dégrader les conditions de travail.  A contrario,  diviser  par deux les dividendes des actionnaires libérerait 120  milliards d’euros pour les investissements  productifs,  permettrait  de  revaloriser  le  Smic  et  le  point  d’indice  dans  la  Fonction Publique. Cela créerait de l’emploi et garantirait le financement de la Sécurité sociale.

D’après un document de la FERC
« Nos luttes ont forgées nos droits, nos résignations les détruiront »

Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec

À propos de l'auteur Les 7 du Québec

Les 7 du Québec a pour mission de susciter la réflexion et l'engagement social et politique par le débat et le choc des idées afin de susciter des voix et d'ouvrir des voies de solutions aux problèmes contemporains.Le webzine Les 7 du Québec publie chaque jour des textes de réflexion sur les grands enjeux de société.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You