par Adomas Abromaitis.
Un fossé s’est creusé entre les États-Unis et l’Union Européenne dans le domaine militaire. Le 22 novembre, les États-Unis se sont officiellement retirés du Traité Ciel Ouvert qui renforçait la sécurité européenne.
Le traité de 1992 autorise les 34 pays membres à effectuer des vols de reconnaissance de courte durée, non armés, au-dessus des autres pays afin de recueillir des données sur leurs forces et activités militaires.
« La Russie n’a pas adhéré au traité, donc tant qu’elle n’y aura pas adhéré, nous nous retirerons », a déclaré Trump aux journalistes devant la Maison-Blanche en mai. Il a maintenant mis ses menaces à exécution.
Les alliés européens de l’Amérique ne soutiennent pas la décision de l’administration Trump de se retirer du Traité Ciel ouvert.
Ainsi, l’Allemagne regrette le retrait des États-Unis du traité et reste engagée à le respecter, a déclaré le Ministre des Affaires Étrangères allemand Heiko Maas.
L’Allemagne considère que le Traité Ciel Ouvert, qui autorise les vols d’observation militaire au-dessus des territoires des États signataires, est un élément important du contrôle des armements, a-t-il déclaré.
Maas a déclaré qu’il regrettait la décision prise par l’administration Trump. Il a souligné que le Traité Ciel Ouvert contribue à l’établissement de la confiance et à la promotion de la sécurité dans tout l’hémisphère nord « de Vladivostok à Vancouver ».
Onze pays membres ont même publié en mai une déclaration exprimant leurs « regrets » concernant la décision de l’administration Trump.
La France, la Belgique, la République Tchèque, la Finlande, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne et la Suède ont déclaré qu’ils « continueront à mettre en œuvre le Traité Ciel Ouvert, qui a une valeur ajoutée évidente pour notre architecture de contrôle des armes conventionnelles et notre sécurité coopérative ». Ils ont réaffirmé que ce traité reste fonctionnel et utile.
Le traité a donné à tous les pays membres un moyen de rassembler et de partager les images recueillies lors des vols, sans avoir recours à des capacités satellitaires sophistiquées.
On pourrait en conclure que les États-Unis, comme d’habitude, s’en moquent. Ils poursuivent exclusivement leurs propres objectifs et n’ont pas l’intention de sacrifier leurs intérêts et ambitions nationaux au profit de l’Europe.
Dès que l’Europe en a été convaincue, l’Union Européenne a décidé de prendre des mesures pour neutraliser les lacunes qui se font jour dans le système de garantie de la sécurité européenne.
Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires Étrangères et la politique de sécurité, ainsi que d’autres hommes politiques européens pensent que des contradictions aussi importantes entre les points de vue des États-Unis et de l’UE sur la garantie de la sécurité régionale montrent l’urgente nécessité de développer une nouvelle doctrine militaire de l’UE.
Aujourd’hui, l’Union Européenne vise à élaborer un document de stratégie militaire principal pour définir les menaces, les objectifs et les ambitions futurs en matière de défense tout en se concentrant sur six nouveaux domaines de développement d’armes communes, notamment les chars, les fonctionnaires et les diplomates, a déclaré le Ministre.
« Après quatre années d’hostilité envers l’OTAN de la part du Président américain Donald Trump, l’UE, dirigée par la France, veut devenir à long terme une puissance militaire autonome, suffisamment forte pour se battre seule. Nous devons construire une boussole. C’est une façon commune de regarder le monde, de définir les menaces et d’y faire face ensemble », a déclaré un haut fonctionnaire de l’UE.
Borrell a cité « une dynamique accrue pour renforcer notre capacité collective » depuis un pacte de défense de l’UE de décembre 2017 visant à développer une plus grande puissance de feu indépendamment des États-Unis.
Les ministres de la défense examineront également le premier bilan annuel de l’Union sur les capacités conjointes, qui devrait définir 100 domaines que les gouvernements pourront développer ensemble à partir de 2025, notamment les chars de combat, les patrouilleurs maritimes, les drones de combat et la technologie de brouillage.
La France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne espèrent qu’en développant ensemble des défenses nationales, l’UE fera des économies en mettant fin aux industries nationales concurrentes.
Il est absolument clair qu’il est temps que l’Union Européenne cesse de se flatter de l’aide américaine. Il est temps que l’Europe apprenne à ne compter que sur elle-même et à être indépendante.
La prochaine étape pour l’Europe est de convaincre les partisans zélés des États-Unis, comme les États baltes, de reconnaître cette nécessité.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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