La nation française et la question musulmane

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Partie I : La République, le catholicisme et l’islam

Par Youssef Hindi.

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Les vagues successives d’attentats terroristes qui ont frappé la France durant la décennie qui vient de s’écouler n’ont jamais fait l’objet, dans les grands médias et la classe politique, d’un examen complet des causes, des responsables, des coupables et des finalités. La multitude des « analyses » et des discours sur ces questions sont au mieux fragmentaires, au pire biaisés voire mensongers.

La narration officielle présente ces actes de terreur comme une « guerre des islamistes contre la laïcité, la liberté d’expression et le mode de vie occidental ».

Tout le discours de l’appareil politico-médiatique consiste à maintenir la population dans l’ignorance, la confusion et la peur. D’autant plus que la classe politique française a établi et maintient des alliances et des liens financiers avec les deux pétromonarchies – l’Arabie saoudite et le Qatar – qui promeuvent financièrement le terrorisme et son idéologie source, le wahhabisme.

Cette hypocrisie du pouvoir et de ses auxiliaires masque une autre guerre, celle que mène la République laïque et ses alliés – les réseaux wahhabites et fréristes, pro-israéliens et maçonniques – contre les Français dans leur ensemble et contre les catholiques et les musulmans en particulier.

Ce présent texte vise un double objectif : remonter aux causes de la situation politico-religieuse de la France actuelle et proposer un début de réflexion vers une issue politique, afin de restaurer, non pas cette République qui est à l’origine de ces crises, mais la res publica (le bien public).

La France, l’État moderne et la religion

Le philosophe et théoricien du droit Carl Schmitt (1888-1985) anticipait en 1932 le déclin de l’État moderne :

« L’ère de l’État est à son déclin… Et c’est aussi la fin de toute la superstructure de concepts relatifs à l’État édifiée en quatre siècles de labeur intellectuel par une science du droit public et du droit des gens de caractère eurocentrique. L’État, modèle de l’unité politique, et investi d’un monopole étonnant entre tous, celui de la décision politique, l’État, ce chef-d’œuvre de la forme européenne et du rationalisme occidental, est détrôné. »[i]

Les origines de l’édification de l’État moderne se situent au XVIe siècle, à la réforme protestante, et aux conséquences politico-juridiques qu’elle va entrainer par réactions en chaîne.

Le contexte politique français au XVIe siècle a été parfaitement décrit par l’historien Jacques Bainville (1879-1936) qui a mis en évidence le caractère intrinsèquement révolutionnaire du protestantisme.

En effet, en France, c’est surtout la bourgeoisie – classe historiquement révolutionnaire depuis Etienne Marcel (né entre 1302 et 1310, mort en 1358) – et la noblesse qui adhérèrent au protestantisme, tandis que la population des campagnes, épargnée par la crise économique, resta hermétique à la Réforme. Le parti protestant, explique Bainville, complota contre la couronne et espéra un changement de dynastie après la mort de François II (1544-1560), et donc l’abolition de la monarchie. « Un état d’esprit révolutionnaire se répandait » explique l’historien.

Le premier théoricien de la souveraineté et de l’État moderne, Jean Bodin (1530-1596), était proche du roi Henri III (1551-1589) qui fut très affaibli à cause de la guerre civile qu’a provoqué l’émergence et l’expansion du protestantisme :

« De cette date (NDA : l’année 1576 où eurent lieu les états généraux dont le roi sorti affaibli) à 1585, le gouvernement vécut au jour le jour dans un affaiblissement extrême… Les moyens du roi pour se faire obéir lui manquaient. Beaucoup de gens crurent alors la royauté près de la fin. C’est à peine si le roi était en sûreté dans son Louvre… Les protestants tendaient à former un État dans l’État. Ils voulaient des garantis politiques et territoriales, une autonomie. »[ii]

C’est précisément dans cette période que le jurisconsulte Jean Bodin a théorisé la souveraineté de l’État dans une visée politique claire : il voulait donner plus de pouvoir au roi (très affaibli) de France, au détriment des seigneurs féodaux et par rapport au Pape et aux détenteurs du pouvoir temporel des autres États d’Europe[iii].

Jean Bodin – dans son ouvrage Les six livres de la République (1576) – est le premier à avoir, dans le monde occidental, défini la notion de souveraineté et à conceptualiser la souveraineté de l’État. Il a distingué le détenteur de la souveraineté (qui est Dieu) et le dépositaire de la souveraineté, le Prince.

Toutefois, en définissant la souveraineté, Jean Bodin va suggérer de la transférer à la nation et donc à l’État. Il a alors, par cette réforme juridique fondamentale, ouvert la voie à la divinisation de l’État.

Olivier Camy, spécialiste du droit constitutionnel, a ainsi souligné que :

« Le principal apport de Jean Bodin est un apport dangereux qui consiste à associer Souveraineté et République (ou État), expliquant que la Souveraineté donne sa puissance, son être à la République. Il appartient aux organes d’État d’exercer cette autorité quasi surnaturelle. (Loyseau, Des Seigneuries, 1608, sera encore plus étatiste en définissant la souveraineté comme « la propre seigneurie de l’État »). Le risque devient grand alors que l’État se proclame le souverain ou que le souverain s’identifie à l’État. C’est ce qui va se passer très vite. Les juristes ne tarderont pas à parler d’État souverain ; de son côté le roi expliquera : « L’État, c’est moi » (Formule apocryphe de Louis XIV). »[iv]

À la suite de Jean Bodin, qui développa le concept de souveraineté de la République, les philosophes des Lumières et les Révolutionnaires, vont définitivement transférer la souveraineté divine à la Nation, prétendument au « peuple », ce qui donnera l’article 3 de la Déclaration de 1789 :

« Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ».

Puis, l’article 1 de la Constitution de 1791 :

« La Souveraineté est une, indivisible, inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la Nation »

Dès lors, la Nation, la République, ne seront plus seulement dépositaires, comme le fut le roi, mais titulaires de la souveraineté en lieu et place de Dieu.

À partir de là, la souveraineté, et par suite le droit, ne sont plus d’essence divine ; les lois émises ne se fondent plus sur les lois naturelles, le spirituel et le temporel sont déliés, la religion traditionnelle est confinée dans un espace virtuel dit privé. Autant dire qu’elle est dès lors vouée à disparaître peu à peu comme peau de chagrin pour être remplacée par des idéologies voire parfois des superstitions.

Le concept moderne de nation et de république souveraine renvoie à des régimes de types païens antiques, à la différence près que le souverain détenteur du pouvoir divin n’est pas identifié, il est incarné par l’État et ses institutions : parlement, présidence.

La religion de la République

Aucun régime politique ne saurait être axiologiquement neutre. Chaque régime à sa religion ou son idéologie. J’ai retracé la généalogie de la religion républicaine dans un ouvrage, La Mystique de la Laïcité (Sigest, 2017).

J’y explique, entre autres choses, que les révolutionnaires et leurs successeurs républicains ont compris que pour asseoir le nouveau régime il ne suffisait pas d’abattre la monarchie, l’Eglise et le catholicisme ; il leur fallait impérativement trouver une religion à la République, sans quoi celle-ci ne pourrait se construire solidement et perdurer.

Les révolutionnaires, contrairement à ce que l’on croit généralement, ont compris instinctivement que, s’ils pouvaient détruire la monarchie et l’organisation cléricale en France et par suite le catholicisme, en aucun cas ils ne pouvaient effacer de la mémoire collective du peuple cette structuration.

Alors qu’ont-ils fait dès le lendemain de la Révolution de 1789 ?  Ils ont commencé à édifier, tant bien que mal, une contre-monarchie, la République, et une contre-Église, la religion républicaine, appelée plus tard la laïcité et qui est une religion composite à la confluence de la philosophie des Lumières, de l’illuminisme et de la kabbale juive.

Un des spécialistes de la religion républicaine, Vincent Peillon, qui est un chercheur avant d’être un homme politique, a affirmé à plusieurs reprises, y compris dans un de ses livres, Une religion pour la République, que la laïcité plongeait ses racines dans l’illuminisme et la kabbale juive :

« Avec la Révolution, la Providence a fait sa part de l’œuvre, et c’est du côté humain qu’elle n’est pas encore accomplie… Ce thème du concours de l’homme à la création de Dieu fait jonction entre la kabbale juive, l’illuminisme et les philosophies de l’histoire républicaine… »[v], et d’ajouter « dès lors que, fondamentalement, l’admirable hérésie protestante conduit, comme la kabbale ou l’illuminisme, à considérer que l’action de Dieu exige d’être continuée par l’action de l’homme, que la créature est elle-même créatrice, que la révélation est devant nous, nous nous trouvons face à une anthropologie républicaine qui repose sur une disposition onto-théologico-politique spécifique. »[vi]

J’ai détaillé, dans La Mystique de la Laïcité, comment et par quelles voies la kabbale a pénétré la Révolution et influencé le républicanisme. Vincent Peillon n’est pas le seul à admettre cette influence. Le plus grand historien du judaïsme, Gershom Scholem, a ainsi écrit :

« Cette tentative d’union des idées de la Révolution française et des idées messianiques a eu un succès extraordinaire. Nous avons perdu de vue en général l’attrait qu’elle a exercé sur les esprits et aussi ce qu’avait d’insolite à l’origine ce projet visant à identifier ces deux courants d’idées et à interpréter le messianisme des livres prophétiques et de la tradition juive d’après l’idéal de la philosophie nouvelle du XVIIIe siècle… Nous serons stupéfaits de constater que les racines de cette idée doivent être cherchées précisément dans la Kabbale. »[vii]

La première moitié du XIXe siècle, durant laquelle ces républicains chercheront à établir cette nouvelle religion composite, s’achèvera après l’échec de la Révolution de 1848 qui donnera naissance à une éphémère IIe République (1848-1852).

Edgar Quinet (1803-1875), qui aura une forte influence sur Jules Ferry et Ferdinand Buisson, prend acte de cette réalité : la religion historique et politique de la France est le catholicisme, et aucune autre religion ne peut s’y substituer. Il propose une solution radicale : la séparation absolue de la société ecclésiastique et de la société laïque, de l’Église et de l’État.

L’objectif est de chasser le catholicisme et l’Église, mais pas la religion. Pour comprendre le but religieux de l’Instruction publique (de nos jours Éducation nationale), il faut, avant de poursuivre, souligner que Edgar Quinet, initié à la Franc-Maçonnerie en 1848, croit, comme d’autres illuministes :

« En l’idée d’une révélation primitive universelle qui va se manifester à la fois à travers l’histoire et à travers la nature… il croit en outre que cette révélation serait élucidée par les lumières de la Raison… »[viii]

Dans le projet d’enseignement de Quinet, on retrouve de façon très nette ce messianisme actif de la kabbale faisant de l’homme le moteur de l’histoire et de l’avènement du Paradis terrestre[ix]. Nous parlons ici de l’Homme érigé en Dieu/Messie forgeant seul son devenir et son destin. Le marxisme fera de la masse prolétarienne, du moins en théorie, ce moteur de l’histoire. Avec Edgar Quinet, c’est une version républicaine de la kabbale qui se fait jour. Ainsi, il veut, par l’Éducation laïque, forger en chaque élève un sauveur, c’est-à-dire créer des sortes de messies républicains.

Dans son livre L’enseignement du peuple (1850) il y a un chapitre explicite titré « Le sauveur » où il écrit :

« C’est bien un sauveur, un médiateur qu’il vous faut élever dans chaque homme… il faut qu’il puisse porter sans fléchir une humanité nouvelle »[x]

Celui qui parachèvera cette religion de la République n’est autre qu’un disciple d’Edgar Quinet, Ferdinand Buisson. Ferdinand Buisson (1841-1932) fut le co-fondateur et président de la Ligue des Droits de l’Homme, le président de la Ligue de l’Enseignement (1902-1906), le directeur de l’Enseignement primaire (1879-1896) sous la présidence de Jules Ferry et en 1905, le président de la commission parlementaire chargée de la séparation des Églises et de l’État.

Sous couvert d’un protestantisme réformé (qui rompt avec le luthérianisme et le calvinisme), Ferdinand Buisson va promouvoir cette religion composée par ses prédécesseurs. Il s’inscrit de cette façon dans cette lignée de penseurs républicains prétendant révéler le véritable christianisme en abattant le catholicisme considéré comme une hérésie. Ainsi, Ferdinand Buisson écrit :

« Par de longs siècles d’absolutisme, l’Église a façonné les esprits à ne plus pouvoir comprendre ni la religion sans le dogme, ni le dogme sans le prêtre, ni le prêtre sans le pape. »[xi]

L’œuvre des républicains consistera donc à pervertir les fondations spirituelles et politiques de la France et par là pervertir sa vocation universelle. Et c’est ce qu’affirme clairement Buisson lorsqu’il écrit que la France est :

« La nation croyante qui continue sous la forme moderne, sous la forme progressiste et socialiste au sens large du mot, son rôle séculaire d’initiatrice des idées, de prophète de la liberté, de soldat de Dieu et de l’humanité. »[xii]

Dans son projet d’établissement de ce néo-christianisme kabblistique qui commence avec la fondation d’une Église ouverte à tous (croyants, athées, rationalistes, protestants…), Ferdinand Buisson est soutenu par Jules Michelet, Edgar Quinet et Victor Hugo. C’est à ce dernier que Buisson annonce dans une lettre du 10 juillet 1869 qu’il veut créer « une vaste franc-maçonnerie au grand jour »[xiii].

Le projet de Buisson est donc l’établissement d’un régime politique qui serait l’extension de la Franc-maçonnerie et dont la religion maçonnique[xiv] serait la religion nationale.

L’on ne peut saisir la nature véritable de la laïcité et la finalité de la loi de 1905 si l’on ignore cette histoire politico-religieuse.

La laïcité est souvent assimilée, à tort, à la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État. Cette loi, qui fait suite à l’action de Jules Ferry consistant à chasser l’Église de l’école, est une attaque directe contre le catholicisme, car comme l’a expliqué l’historien Emmanuel Todd :

« Dans certaines régions, le catholicisme, bien loin de s’effriter, s’est consolidé pratiquement tout au long du XIXe siècle. Sa puissance retrouvée a fait peur et conduit les hommes de la République à réaliser en 1905 la séparation des Églises et de l’État. »[xv]

Concrètement, la loi de 1905 avait pour but de chasser l’Église catholique hors du pays en l’affaiblissant, notamment par des mesures d’ordre financier (article 2) et particulièrement par la confiscation de ses biens.

La loi de 1905 est une arme anti catholique, et non pas l’incarnation juridique d’une neutralité religieuse.

Le principal artisan de la loi de 1905, Ferdinand Buisson, défendait lui-même une religion occulte appelée à remplacer le catholicisme. Il n’y a en effet dans l’œuvre intellectuelle et politique de Buisson (et de ses prédécesseurs), rien de neutre, toute son œuvre étant religieuse par essence et destination. D’ailleurs, Jean Jaurès, lui-même grand laïc, avait affirmé que « seul le néant est neutre »[xvi].

Jules Ferry, de façon plus cynique déclara : « Nous avons promis la neutralité religieuse, nous n’avons pas promis la neutralité philosophique, pas plus que la neutralité politique »[xvii].

Vincent Peillon, qui a été récemment ministre de l’Education nationale (de 2012 à 2014), affirme, à la suite de Jules Ferry, que la neutralité de l’État ne saurait être une réalité :

« Face à du positif, il faut du positif. La laïcité est du positif, pas du neutre ! La République laïque n’est pas neutre. Elle est offensive, conquérante. Elle l’est d’autant plus qu’elle se situe dans un champ historique et politique où elle sait qu’elle a des ennemis, qu’elle est contestée et fragile, que les retours en arrière sont toujours possibles, que la neutralité n’existe pas et est donc impossible. »[xviii]

 La IIIe République, instaurée en 1870, s’est attaqué de façon féroce aux congrégations catholiques. Le 29 mars 1880, le gouvernement prend deux décrets : le premier donne un délai de trois mois aux Jésuites pour se dissoudre et fermer leurs établissements ; le second oblige les congrégations non autorisées à demander leur légalisation dans le même délai. Les Jésuites, ayant décidé de rester dans leurs établissements, en sont expulsés violemment. L’application du second texte entraine des fermetures et des expulsions.

La loi Waldeck-Rousseau du 1er juillet 1901 sur les associations donne à l’État le pouvoir d’autoriser la création d’un établissement, de dissoudre ou de fermer un établissement par décret et de dissoudre leurs biens. Sous le gouvernement d’Émile Combes, l’Assemblée nationale rejette en bloc les demandes d’autorisation déposées par les congrégations.

La loi du 4 décembre 1902 crée le délit de congrégation non autorisée.

La loi Combes du 7 juillet 1904 interdit aux congrégations d’enseigner et leur fixe un délai de 10 ans pour fermer leurs établissements (une autorisation exclusive est accordée à la formation des personnes qui enseigneront à l’étranger ou dans des colonies). Cette loi édicte également l’expulsion et la confiscation des biens des congrégations non autorisées.[xix]

La République a vaincu le catholicisme, mais elle se retrouve ainsi privée de son adversaire historique et ontologique qui lui donnait sa raison d’être. Cette République moribonde a alors trouvé en l’islam un nouvel ennemi à combattre pour justifier son existence. D’autant plus que, d’après un sondage Ifop réalisé en février 2019, « pour 67% des Français, l’utilisation des termes de ‘‘République’’ et de ‘‘valeurs républicaines’’ par les politiques “ne les touchent et ne leurs parlent pas vraiment car ces termes ont été trop utilisés et ont perdu leur force et leur sens”, signe d’une certaine usure du registre républicain principalement au sein des catégories populaires (71%) et les électeurs aux marges du spectre politique traditionnelle (LFI, 82% et RN, 80%). »[xx]

La République et son église, le Grand Orient, à l’offensive : après le catholicisme, l’islam

La République traverse actuellement une crise de régime[xxi], et pour se maintenir elle tente de coaliser autour d’elle les composantes majoritaires de la société par la désignation d’un ennemi (conformément à l’enseignement de Carl Schmitt) intérieur, « l’islamisme », confondu sciemment avec l’islam, que les dirigeants français ont laissé s’installer dans l’Hexagone, comme nous le verrons dans la partie II du présent texte.

À l’occasion des récents attentats, les réseaux de pouvoirs logés en France ont élaboré une nouvelle ligne stratégique : une alliance contre-nature entre la République laïque et l’Église catholique contre l’islam.

Cette stratégie a été manifestement élaborée dans la loge maçonnique du Grand Orient, puisqu’elle a été publiquement défendue par Alain Bauer, ancien Grand Maître du Grand Orient (de 2000 à 2003), descendant de familles juives de l’Est, auteur d’une trentaine d’ouvrages sur la Franc-maçonnerie, criminologue et conseillé de l’Exécutif sur les questions de terrorisme depuis plus de vingt ans : il a été consulté par le président de la République Nicolas Sarkozy, par son ami Manuel Valls quand il était ministre de l’Intérieur, ainsi que par Jean-Pierre Chevènement lorsqu’il occupait le même poste (1997-2000).[xxii]

Nous pouvons faire remarquer au passage que les conseils de l’omniprésent Alain Bauer n’ont pas été d’une grande utilité, puisque le nombre d’attentats a explosé depuis 10 ans…

Dans une tribune publiée le 30 octobre 2020 dans Le Figaro, « L’église et l’école face au djihad », Alain Bauer tente de réconcilier l’Église catholique et la République qui la persécute depuis 1789. Ce repositionnement a été opportunément permis par la décapitation d’un hussard laïc (Samuel Paty) et l’attentat dans une église à Nice (une ville pourtant « protégée » par un système de surveillance israélien[xxiii]).

Voilà comment Alain Bauer présente sa stratégie :

« Loin d’un choc des civilisations, nous vivons surtout une tragédie des incultures portées par les éléments les plus engagés d’un Djihad souvent marqué par la profonde inculture de ses porteurs les plus sanguinaires. C’est précisément pour cela qu’ils s’en prennent aux sources de la transmission, aux espaces du recueillement, aux outils de la liberté d’expression. Pour y parer, afin de ne pas être obligé de ne se battre que sur l’espace sécuritaire, il faut justement revenir sur le champ de la bataille principale, celle du savoir et de la culture. Identitaire pour les uns, républicaine pour d’autres, la qualification du terrain ne change rien à la nature du terrain.

Pour ce faire, au nom d’une juste laïcité, qui ne peut se limiter à une neutralité molle, à une adjectivation inutile («plurielle», «diverse»), qui ne peut se résoudre à devenir une simple excuse à l’ignorance des sources des histoires nationales, il convient de revenir sur le terrain d’une dynamique laïque et républicaine, respectueuse des croyantes et des croyants, mais imposant ce qui est l’élément fondateur des valeurs indispensables à faire Nation…

On ne cessera jamais de rappeler que la Déclaration des droits de 1789 fut votée, imprimée et diffusée ‘‘en présence et sous les auspices de l’Être Suprême’’. »[xxiv]

Le projet est ici explicite. Il s’agit de faire à l’islam aujourd’hui ce que la République a fait au catholicisme hier. Alain Bauer s’inscrit bel et bien dans la tradition laïque de combat, qui n’est ni neutre ni athée, et se réclame en toute cohérence de Ferdinand Buisson dont nous avons parlé précédemment :

« Le temps est largement venu de revenir à l’esprit qui permit à la République de financer à l’unanimité de sa chambre des députés la création de la ‘‘Société des Habous et Lieux Saints de l’Islam, devenue Grande Mosquée de Paris’’. Jean Jaurès, déjà, expliquait que ‘‘la France ne devait pas être schismatique mais révolutionnaire’’ et imposait aux radicaux, avec l’aide de Briand et Buisson, une loi de 1905 bien plus modérée et bien plus efficace que la rupture voulue par les plus belliqueux des opposants à l’Église de Rome…

Depuis 1905, la République a longtemps trouvé les moyens de convaincre les religions de s’adapter à ses valeurs. Elle ne l’a pas fait la main tremblante ou la peur au ventre. Elle l’a fait sur le terrain de la loi et sur le terrain de l’école. Pour les Chrétiens, les Juifs. Orthodoxes et Bouddhistes s’y sont pliés de bonne grâce. C’est le moment de l’Islam en France de choisir de devenir l’Islam de France. »

Contrairement à ce qu’écrit Alain Bauer, la République, nous l’avons vu, n’a pas « convaincu » mais combattu, et ce n’est pas de bonne grâce que les catholiques ont accepté la religion de la laïcité. Les autorités ont trainé au sol les prêtres, ont fermé leurs établissements et ont confisqué les biens des congrégations.

Et Alain Bauer de conclure : « le moment est venu du grand retour de la Loi de 1905 »

La République a bien une religion, ce que reconnaît Bauer quand il évoque la divinité maçonnique, l’Être Suprême, et l’absence de neutralité de la laïcité. D’ailleurs, le 25 septembre 2020, sur CNEWS, lors d’un débat avec Eric Zemmour, Alain Bauer a confirmé que :

« La religion progressiste des Lumières est la religion de la République. Je l’ai écrit. J’ai même expliqué que le Grand Orient est l’église de la République. C’est la boîte à outils de la République et c’est la religion de la République. »[xxv]

Alain Bauer est l’héritier et le continuateur revendiqué de cette tradition maçonnique et républicaine anti catholique qui, après avoir laissé s’installer en France des musulmans en nombre, après avoir autorisé les pétromonarchies à diffuser leur doctrine wahhabite sur le territoire, provoquant indirectement des attentats pétrifiant les Français, s’apprête à dissoudre « l’islam de France » dans la religion républicaine.

Alain Bauer et le Grand Orient élaborent la stratégie, et Eric Zemmour s’en fait le héraut. Ainsi, Zemmour, le porte-parole des néo-conservateurs en France, a déclaré le 29 octobre 2020 sur CNEWS :

« Il faut que les gens de cette tradition catholique et les gens de la tradition des Lumières jusqu’à la tradition de Charlie – tout ça c’est le versant révolutionnaire, laïcard, athée – s’allient. Il faut que l’on retrouve nos fondamentaux. Les islamistes nous ramènent à ces fondamentaux. C’est le paradoxe fou de cette histoire. »[xxvi]

Mais les catholiques français, qui pour nombre d’entre eux gardent en mémoire cette histoire douloureuse, ne consentent pas à cette alliance avec la République, avec les Lumières, avec Charlie, contre les musulmans, sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Et nous ne parlons pas ici de catholiques traditionnalistes ou sédévacantistes, mais d’archevêques et de prêtres tout à fait conformistes.

Dans un texte publié le 29 octobre 2020 titré « Le blasphème est-il un droit en démocratie »[xxvii] Monseigneur Cattenoz, archevêque d’Avignon, écrit :

« Une question me travaille depuis des semaines : le blasphème est-il vraiment un droit en démocratie ? Les caricatures blasphématoires sont-elles un droit en démocratie ? Malgré les affirmations du président de la République, je réponds non à cette question et je voudrais argumenter ma réponse. Après les attentats de “Charlie Hebdo”, tout le monde était “Charlie” ! Personnellement, j’ai toujours affirmé : “Je ne suis pas Charlie”, tout en condamnant avec force les auteurs de cet attentat barbare et odieux. Il était fondamental de condamner l’attentat, mais il était tout aussi fondamental de me dissocier d’un journal qui fait sa une de caricatures aussi blasphématoires les unes que les autres. Lorsque “Charlie” a pu reparaître des mois plus tard, la une était toujours scandaleuse et m’a profondément blessé. Elle représentait le pape Benoît XVI sodomisé par le prophète ! Et la presse s’est réjouie de voir ce “journal” renaître de ses cendres. Quelques temps après, j’ai eu l’occasion, lors d’un repas à la préfecture d’Avignon avec le ministre de l’intérieur de l’époque, et les représentants des cultes de poser au ministre la question suivante : le blasphème semble faire partie des gènes de “Charlie Hebdo”, mais ne pensez-vous pas que la liberté de publier blasphème et caricatures s’arrête là où je blesse gravement mes frères ? Et je lui ai dit combien j’avais été profondément bouleversé de voir ainsi bafouer le pape Benoît et même de voir bafouer le prophète à travers cette caricature. »

Et l’archevêque d’Avignon commence ainsi à remettre en question la République : « Je croyais – naïvement peut-être – que l’homme était fait pour vivre en société et que la République avait cru bon d’emprunter aux chrétiens le symbole de la “Fraternité” comme emblème de la République ! Si nous sommes appelés à vivre ensemble en frères, la liberté de chacun s’arrête là où je blesse mon frère. Je peux certes entamer le dialogue avec un frère qui ne partage pas mon point de vue, et user de tout mon pouvoir de persuasion, mais déclarer d’emblée que le blasphème et les caricatures, quelles qu’elles soient sont un droit en démocratie, cela n’est pas juste, cela n’est pas vrai. 

Je dois avouer combien je suis resté sans voix devant les déclarations du président de la République, qui plus est parlant depuis le Liban, face à un tel acte. Il a justifié au nom même de la démocratie la liberté de dire et de publier tout et n’importe quoi, la liberté au blasphème sous toutes ses formes. Je croyais rêver ! »

Monseigneur Cattenoz constate, et il n’est pas le seul, que « nous allons vers une dérive totalitaire qui ne dit pas son nom ».

Le lendemain, vendredi 30 octobre 2020, l’archevêque de Toulouse, Monseigneur Le Gall, interviewé par France Bleu[xxviii], s’est insurgé contre les caricatures qui visent les musulmans comme les chrétiens :

« Ces caricatures sont contre les musulmans mais contre la foi chrétienne aussi. La liberté d’expression a des limites. On ferait mieux d’insister dans la devise républicaine de fraternité. La fraternité est première. »

Et lorsque la journaliste lui demande s’il est favorable au droit de blasphémer la religion, Monseigneur Le Gall répond :

« Pour mon compte, non. On ne se moque pas impunément des religions. On ne peut pas se permettre de se moquer des religions. Vous voyez le résultat que ça donne. Donc au contraire, une liberté d’être ensemble, de parler ensemble, pas de s’invectiver. »

Une déclaration qui a fait pousser des cris d’orfraie parmi les républicains qui croyaient le catholicisme définitivement mort.[xxix]

Alexis Lévrier, universitaire et historien du journalisme a tweeté le 30 octobre 2020 :

« Une nouvelle preuve, s’il en était besoin, qu’il n’y a guère de différence entre l’obscurantisme de l’Islam politique et celui d’un certain catholicisme. Si nous cédons à la terreur, si le délit de blasphème renaît, les intégrismes religieux imposeront leur loi à la République. »

Georges Méric, président (PS) du Conseil départemental de Haute-Garonne, a été quant à lui horrifié de constater que le catholicisme ne s’était pas totalement dissout dans le républicanisme :

« Je regrette les propos de l’Archevêque de Toulouse qui constituent un recul dans le processus de sécularisation de la religion catholique. La liberté de blasphémer appartient au droit de notre République, confirmant la liberté de penser et d’expression.

La laïcisation engagée par la loi de 1905 fixant le principe de séparation des églises et de l’Etat doit être poursuivie et renforcée afin que les croyances, qui relèvent du domaine privé, n’aient aucune incidence sur le domaine public, qui doit être pacifié de tout prosélytisme. » (Twitter, 30/10/2020)

Dans le même temps, sur CNEWS, le père Michel Viot du diocèse de Versailles et aumônier national des anciens combattants (jusqu’en 2018), était invité par Jean-Marc Morandini pour dialoguer avec l’imam Hassen Chalgoumi (celui que les organisations juives ont désigné pour être le représentant de « l’islam de France »)[xxx]. Le père Michel Viot a incriminé :

« Une certaine intelligentsia française qui s’est crue très maline de revenir à l’époque des Lumières où on était anti chrétien et anti religieux et où le blasphème est devenu l’expression de la liberté. »

Cela peut servir de réponse à Alain Bauer et Eric Zemmour qui prônent une alliance entre les gens des Lumières, Charlie Hebdo et les catholiques.

Morandini lui demande alors s’il est contre le blasphème, et le père Viot de répondre :

« Ah moi je suis contre le blasphème car je suis contre que l’on blesse les gens inutilement. Vous savez Portalis, qui était un de nos grands juristes… Portalis, en 1802, il avait connu les horreurs de la Révolution française, il avait connu la guerre religieuse, la guerre civile religieuse, et Portalis disait que ‘‘quand on atteint les hommes dans ce qu’ils ont de plus sacré et de plus saint, on n’est pas loin de la barbarie’’. »[xxxi]

Il semble bien que l’opération « Église et laïcité contre islam » se retourne contre le régime républicain devenu une authentique dictature. Une dictature sanitaire et laïcarde avec à sa tête des dirigeants désorientés qui, voulant diviser la société pour mieux régner, finiront probablement par coaliser contre eux leurs nombreux ennemis.

Youssef Hindi

Le 11/11/2020


[i] Carl Schmitt, La notion de politique, 1932, Champs, 2009, pp. 42-43.

[ii] Jacques Bainville, Histoire de France, 1924, Éditions Tallandier, 2007, pp. 163-182.

[iii] Olivier Camy, Cours de droit constitutionnel général, La souveraineté, disponible sur : http://www.droitconstitutionnel.net/Souverain.htm

[iv] Olivier Camy, op. cit.

[v] Vincent Peillon, Une religion pour la République, Seuil, 2010, pp. 63-64.

[vi] Vincent Peillon, op. cit., pp. 259-261.

[vii] Gershom Scholem, Le messianisme juif, Calmann-Lévy, 1992, pp. 14, 33.

[viii] Vincent Peillon, op. cit., p. 63.

[ix] Sur ces concepts lire : Youssef Hindi, La Mystique de la Laïcité, Sigest, 2017.

[x] Edgar Quinet, L’Enseignement du peuple, 1850, p. 150.

[xi] Ferdinand Buisson, L’instituteur et la République, Paris, 1909, p. 9.

[xii] Ferdinand Buisson, Le Devoir présent de la jeunesse, Paris, Bureaux de la Revue bleue, 1899, p. 26.

[xiii] Cité par Vincent Peillon, Une religion pour la République, 2010, Le Seuil, p. 178.

[xiv] Il y a eu un débat théologique interne à la franc-maçonnerie : en 1854, le Grand Orient a admis dans sa Constitution la référence à Dieu et à l’immortalité de l’âme. Le débat sur la référence à l’Architecte de l’Univers se poursuit entre 1865 et 1877.

[xv] Emmanuel Todd, Après la démocratie, Gallimard, 2008, p. 23.

[xvi] Cité par Vincent Peillon, op. cit., p. 193.

[xvii] Jules Ferry, Discours et opinions, 1893-98, rééd. Hachette 2013, 
t. 4, p. 353, cité dans Jean-Marie Mayeur, La Question laïque, XIX-XXe siècle, p. 58. Vincent Peillon, op. cit., p. 193.

[xviii] Vincent Peillon, op. cit., p. 194.

[xix] https://www.comprendre-la-laicite.fr/17-l-histoire-de-la-laicite/la-laicite-avant-la-loi-du-9-decembre-1905/18-la-lutte-contre-les-congregations-sous-la-iii-republique-avant-1905-1870-1905.html

[xx] https://www.ifop.com/publication/la-sensibilite-des-francais-a-la-thematique-republicaine-dans-le-discours-politique/

[xxi] Sur la crise de régime de l’État français, voir : Youssef Hindi, Du Brexit aux Gilets jaunes, Sigest, 2019.

[xxii] https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Bauer

[xxiii] https://www.usine-digitale.fr/article/reporty-la-start-up-israelienne-de-securite-publique-qui-fait-polemique-a-nice.N640058

[xxiv] https://www.lefigaro.fr/vox/politique/alain-bauer-l-eglise-et-l-ecole-face-au-djihad-20201030

[xxv] https://www.cnews.fr/emission/2020-09-27/eric-zemmour-face-alain-bauer-1002573

[xxvi] https://www.cnews.fr/emission/2020-10-29/face-linfo-du-29102020-1012852

[xxvii] http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Le-blaspheme-est-il-un-droit-en-democratie

[xxviii] https://www.francebleu.fr/infos/societe/video-l-archeveque-de-toulouse-1604040162

[xxix] https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/declaration-polemique-archeveque-toulouse-on-ne-peut-pas-se-permettre-se-moquer-impunement-religions-1889508.html

[xxx] « J’entretiens d’excellentes relations avec le CRIF, qui m’invite chaque année à son dîner prestigieux. » Hassen Chalghoumi, Magazine Tribu, octobre 2012

« Courageux. »

Bernard-Henri Levy, Le Point, 19 février 2010

« L’Imam des lumières. »

Annette Lévy-Willard, Libération, 6 juillet 2012.

« En réalité, quand bien même l’imam de Drancy agirait par ambition personnelle, l’important n’est pas sa personne, que chacun a le droit de ne pas apprécier, mais les idées qu’il incarne. Il faut se rendre à l’évidence : pour certains de nos concitoyens, l’“islam de France” prôné par Chalghoumi n’est pas une chance pour les musulmans français, mais une menace pour leur identité. À ceux là, il faut faire entendre clairement la position de la République : Chalghoumi n’est pas un problème, il est la solution. » Élisabeth Lévy, Le Point du 14 février 2013.

 « C’est un homme sincère et indépendant. Lui n’est pas influencé par des autorités étrangères. » Samy Ghozlan (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) Le Figaro, 27 mars 2009.

« L’islam des services. » Farid Hannache, son ancien bras droit, Faux-imam Chalghoumi : la vérité sur une escroquerie islamophobe, août 2012.

Le lettre confidentielle Faits & Documents rapporte : « Le 11 août 2003, son badge d’accès à la plateforme de Roissy lui est retiré pour « raison de sûreté » (l’enquête portait initialement sur son frère). En effet, ses activités (cf. Jean-Charles Brisard qui cite des notes de la DGPN, AFP, 9 février 2010) ont attiré l’attention de la Direction générale de la police nationale, qui note qu’il tient des propos « particulièrement extrémistes » lors de prêches au foyer Sonacotra de Bobigny (l’autre imam de ce foyer a fait l’objet d’une procédure d’expulsion en 2003), protestant contre la dénonciation des « frères » à la police, encourageant au djihad (« celui qui va mourir au djihad ira au paradis ») et défendant le port de la burqa.

En 2004, « Chalghoumi devait être expulsé par le ministère de l’Intérieur français, indique Farid Hannache, mais il sera sauvé par l’intervention personnelle de Lhaj Thami Breze, l’ancien président de l’UOIF [lié aux frères musulmans NDA]. […], auprès de Claude Guéant alors directeur de cabinet de Nicolas Sarközy, ministre de l’Intérieur et auprès du préfet de Seine-Saint-Denis de l’époque, Jean-François Cordet. » Tout cela lui vaut d’être inscrit sur la no fly list des services antiterroristes américains et de demeurer toujours, semble-t-il, interdit de séjour aux États-Unis… Bernard Koch, assistant du rabbin Michel Serfaty, président de l’Amitié judéo-musulmane se porte garant pour lui. » En réalité Chalghoumi s’est fait remarquer quelques mois plus tôt, le 8 mai 2006 par Bernard Koch et l’Amitié judéo-musulmane, lors d’une commémoration organisée à Drancy. Depuis, Bernard Koch est considéré comme « un proche de la famille » Chalghoumi (Actualité juive, 12 septembre 2013), il « assure sa promotion » (Le Nouvel Observateur, 4 février 2010) et anime la page de soutien Facebook de son affidé, créée en 2009. »

Le 13 décembre 2010, Chalgoumi participe à une conférence, « Islam de France et Laïcité », organisée par le Grand Orient de France (aux Temples 19 et 20).

Lire le portrait de Hassen Chalgoumi par Faits & Documents  ici : https://www.egaliteetreconciliation.fr/Qui-est-Hassen-Chalghoumi-30823.html

[xxxi] https://www.jeanmarcmorandini.com/article-441013-attentat-de-nice-reecoutez-le-dialogue-bouleversant-entre-l-imam-de-drancy-et-le-pere-viot-en-direct-hier-matin-dans-morandini-live-video.html

Source: Lire l'article complet de Strategika

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