L’influence prépondérante de la télévision sur la politique

Manifestation à Sherbrooke en faveur des Mi’kmaq de Nouvelle-Écosse.

Mise en situation politique

Si on doutait de l’influence prépondérante de la télévision sur la politique, aujourd’hui les victoires provinciales des partis au pouvoir (NPD en Colombie-Britannique et 4e de suite du parti saskatchewanais) et du parti conservateur au Nouveau-Brunswick, les victoires libérales aux élections fédérales avec la bonne 2e place d’Annamie Paul, cheffe du Parti Vert après son congrès télévisé, et les sondages favorables à plus de 50% envers la CAQ au Québec semblent confirmer la réalité de cette influence sur l’opinion des électorats.

En montrant journellement les visages rassurants de chefs dévoués à des efforts anti-COVID respectés par les électeurs, la télévision les magnifie facilement, en comparaison des discours conspirationnistes Q-Anon et des incohérences de propriétaires de gyms ou du parti républicain américain. On verra le 3 novembre si les lamentations quotidiennes de Trump à la TV en des discours aux quatre coins des États-Unis réussiront à le faire réélire. Selon les experts en science politique, un 2e mandat de sa part serait fatal à la démocratie (Maison Blanche, sénat et même minoritaire à la Chambre des représentants), épouvantable pour la justice raciale (police vs Black lives matter) et pour l’égalité des femmes et leurs droits Medicare à l’interruption de grossesse volontaire (surtout après la nomination hier de la juge conservatrice Amy Coney Barrett en Cour suprême). Le Pentagone et le complexe militaro-industriel resteront gagnants, vu que le parti démocrate fait taire l’alliée de CODEPINK, la brillante et à peine trentenaire représentante Alexandria Ocasio-Cortez pour qui l’avenir s’ouvrira, peu importe le résultat du 3 novembre. Vive les jeunes!

Encourageons aussi les syndicats de la Santé (comme la Fédération des Intervenants professionnels de la Santé au Québec[i]  – FIQ) qui luttent pour une reconnaissance de leurs propres efforts anti-COVID infiniment supérieurs à ceux de la classe politique inféodée à un nationalisme vaccinal dénoncé par l’Organisation Mondiale de la Santé et par notre ami Petrella, et favorisons les médias non inféodés à la publicité, libres aussi, par exemple, de critiquer la Gendarmerie Royale du Canada dans son racisme avéré anti-autochtone.

 

Partis conservateurs racistes vs Premières Nations

Car derrière les visages « rassurants » des partis, réélus ou susceptibles de l’être, il n’y a pas qu’au Québec qu’on refuse d’adopter des mesures efficaces parce qu’on ne croit pas au racisme systémique que le chef innu Ghislain Picard affirme éprouver au quotidien. Il est important pour nous, Artistes pour la Paix, que nos gouvernements reconnaissent, plus que par les discours lénifiants de Marc Miller, l’oppression des Premières Nations :

– tant en Colombie-Britannique où le gouvernement NPD brime les Wet’suwet’en opposés à leur version de gazoduc GNL-Saguenay (bravo à nos 300 000 jeunes de s’y opposer!),

– en Ontario à Caledonia, où des membres des Six Nations de la rivière Grand ont dressé une barricade pour bloquer un projet de construction sur leurs terres ancestrales,

– qu’en Nouvelle-Écosse, malgré l’exaspération compréhensible de pêcheurs de homards, à la paie réduite dans un métier soumis à des conditions climatiques houleuses détériorées, exaspération exploitée par de violents et haineux suprémacistes blancs.

Solidaires des jeunes militants de Sherbrooke dimanche dernier révélés par l’article de la jeune Mireille Vachon dans La Tribune, nous demandons au gouvernement Trudeau et aux autorités locales néo-écossaises d’intervenir pour :

•  mettre fin à la violence raciste qui refuse aux Mi’kmaq leurs droits issus du traité de 1752 (trois ans avant le début des tragédies de déportations acadiennes) renouvelé en 1761 et leurs droits territoriaux détenus depuis des temps immémoriaux;

• appliquer la loi contre les agressions des pêcheurs commerciaux blancs : opérations dangereuses de leurs bateaux, agressions physiques sur les quais, discours haineux, destruction de biens (incendie de propriétés et de véhicules autochtones) et obstruction à la pêche de subsistance légale, en déversant des centaines de livres de homards capturés par des autochtones, en coupant leurs lignes de pêche et par bien d’autres méfaits;

• rétablir la paix et la confiance au sein d’une communauté méfiante à bon droit à l’égard de la Gendarmerie Royale du Canada aux actes racistes hélas documentés.

Ridiculisant des inquiétudes économiques véhiculées, Maïka Sondargee de l’Université d’Ottawa compare les forces : avec sept bateaux actifs pour 350 trappes en tout, la pêche de la Première Nation de Sipekne’katik représente une fraction de la pêche commerciale qui débutera en novembre avec 979 bateaux ayant chacun entre 350 et 400 trappes. « Difficile de croire que la pêche des Micmacs nuise au stock de homards! » affirme-t-elle.

 


[i] Une hypothèse circule sur l’indiscipline gauloise peut-être responsable des hauts taux d’infection au Québec et en France, ainsi qu’en Belgique wallonne, par rapport à sa partie flamande.

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