par Candice Vacle.
Agnès Buzin ex-Ministre de la Santé revient dans l’actualité. Son domicile a été perquisitionné et son ordinateur confisqué par la justice, le 15 octobre 2020, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par la Cour de justice de la République sur la gestion de la crise du covid-19[1].
Revenons sur un aspect de sa politique lié à la crise du covid-19 : sa décision de classer l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses, le 13 janvier 2020. Ceci a eu pour directe conséquence: la soumission à prescription médicale de l’hydroxychloroquine et, donc, la fin de la vente libre de ce médicament.
À ce propos, Mme Agnès Buzin a été auditionnée, le 30 juin 2020, par la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée Nationale cherchant à comprendre les défaillances de la gestion française, lors de la crise due au covid-19[2]. Interrogée, entre autre, sur sa décision de classer l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses, elle répond, en partant d’une hypothèse. Elle dit que l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) « a dû recevoir des signalements d’accidents causés par l’hydroxychloroquine »[2]. Si elle dit « a dû » c’est que de fait, elle n’en a pas la certitude. Bien que cette phrase dise clairement que ce doit être ce qui s’est passé mais qu’elle ne le sait pas, elle continue à développer son argumentation, sur cette base incertaine.
L’ANSM a-t-elle eu des remontées de pharmacovigilances concernant l’hydroxychloroquine en 2019 (signalements d’accidents causés par l’hydroxychloroquine) ?
Il n’y a aucune remontées de pharmacovigilances en 2019 concernant l’hydroxychloroquine, sur le site de l’ANSM[3]. En revanche, il y a celles de 2020, en relation avec le covid-19. Compte tenu de ce qui précède et puisque le site de l’ANSM répertorie d’une manière générale les remontées de pharmacovigilance, peut-on conclure qu’il n’y a pas eu de remontées de pharmacovigilances en 2019 concernant l’hydroxychloroquine ? C’est bien probable.
Pour vérifier, j’ai, contacté le service presse de l’ANSM par mail, dès le 16 juillet 2020. Bien qu’Alessandro Evola du service presse m’ait dit, par téléphone, le 17 juillet 2020 que j’aurai une réponse avant une semaine, trois mois après, je n’en ai toujours pas reçu, malgré mes mails de relance[4].
Pour palier a ce silence de l’ANSM, référons-nous a VigiBase http://www.vigiaccess.org/ plus grande base de données dans le monde sur les effets indésirables présumés des médicaments. Selon Vigibase, l’hydroxychloroquine a 5,5 fois moins d’effets indésirables présumés que le doliprane. Donc, a priori, et d’une manière générale, ce médicament est 5,5 fois moins dangereux que le doliprane. Et, puisque le doliprane est en vente libre, il n’y a pas, semble-t-il, d’effets indésirables pouvant justifier que l’hydroxychloroquine soit sur la liste II des substances vénéneuses.
Revenons, à l’audition de Mme Buzin, du 30 juin 2020, par la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée Nationale. Elle explique que l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire
de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a rendu un « avis sur la dangerosité »[2] de l’hydroxychloroquine en novembre 2019. Néanmoins, Mme Buzin ne précise rien du contenu de cet avis. Est-ce que cet avis dit de l’hydroxychloroquine qu’elle est dangereuse ? Et si oui quels sont les dangers ? Les parlementaires ont dû être frustrés de ne pas l’entendre s’exprimer sur ce type de questions. D’autant plus que le cadre posé par la présidente de la commission Mme Brigitte Bourguignon ne permet pas, aux parlementaires, lors de l’audition, de poser toutes les questions qu’ils souhaiteraient. Les parlementaires se retrouvent, donc, en plus de la base incertaine sur laquelle Mme Buzin a posé son argumentaire, avec un vide d’information.
Ensuite, Mme Buzin dit : « conformément à cet avis, l’ANSM a ensuite demandé au ministère de classer ce médicament parmi les substances vénéneuses »[2].
Ce que Mme Buzin a fait. Elle n’explique pas vraiment pourquoi, elle a fait ce que l’ANSM lui a demandé. Elle dit : « Après la crise du Médiator, on ne peut pas reprocher au ministère de la santé de veiller à ce que les Français ne consomment pas trop de médicaments sans ordonnance. Moins on consomme de médicaments, mieux on se porte »[2].
En bref, l’ANSM demande a Mme Buzin le classement de l’hydroxychloroquine dans les substances vénéneuses, alors Mme Buzin « obéit » et classe l’hydroxychloroquine dans les substances vénéneuses. Pourquoi ? Il semble que ce soit à cause de la crise du médiator et pour que les français consomment moins de médicaments. C’est vraiment très étonnant. Mme Buzin n’amène aucun argument scientifique justifiant le bien fondé de la classification soudaine de l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses.
Elle n’a pas cherché à savoir s’il y a eu dans les centres de pharmacovigilance des signalements d’accidents causés par l’hydroxychloroquine. Elle n’a pas chercher à comprendre pourquoi l’ANSM lui a demandé de classer l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses ; ni en janvier 2020, ni lors de l’épidémie de covid-19, ni lors de la polémique sur l’hydroxychloroquine lors de la crise du covid-19, ni pour préparer son audition parlementaire. Ceci même si l’hydroxychloroquine a bénéficié à des millions de patients depuis 1935. Ceci même si sa décision a eu un impact majeur sur la gestion de la crise du covid-19. Ceci même si on peut faire l’hypothèse sérieuse (vu l’étude de l’IHU sur l’hydroxychloroquine) que sans cette décision, il y aurait eu beaucoup moins de morts du covid-19 car des malades auraient pu être soignés avec l’hydroxychloroquine. Ceci même si elle est médecin et Ministre de la Santé.
Que se cache-t-il dans le vide d’information de l’argumentaire de Mme Buzin. Quel est cet avis de l’ANSES sur la « dangerosité » de l’hydroxychloroquine qui a fait qu’il a été demandé à Mme Buzin de classer ce médicament parmi les substances vénéneuses ?
Les parlementaires n’ont pas pu directement le savoir car les responsables de l’ANSES et de l’ANSM n’ont pas été auditionnés pour cette commission d’enquête[5]. C’est sur le site le l’ANSES que se trouve la réponse. L’ANSES a été saisie le 8 octobre 2019 par l’ANSM pour un avis sur une proposition d’arrêté portant inscription de l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses.
L’ANSM dans son courrier du 8 novembre 2020 écrit, entre autres :
« Il convient de noter qu’à ce jour, il n’y a pas d’impact clinique connu du risque génotoxique potentiel de l’hydroxychloroquine »[6].
« Les données issues de la littérature ont montré un potentiel génotoxique de la chloroquine. »
« Toutefois, du fait de la similitude de structure et des propriétés pharmacologiques des deux molécules [chloroquine et hydroxychloroquine], le risque génotoxique de l’hydroxychloroquine ne peut être exclu. »
Donc, cet avis n’amène aucune preuve de la « dangerosité » de l’hydroxychloroquine. C’est une supposition basée sur une similitude, par mesure de précaution, car une substance génotoxique est potentiellement cancérigène. Et, ce n’est, donc, pas comme le « supposait » Mme Buzin à cause de « signalements d’accidents causés par l’hydroxychloroquine » que l’ANSM et l’ANSES étaient favorables à l’inscription de l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses.
Faisons une petite parenthèse pour ceux qui craindraient le risque génotoxique de l’hydroxychloroquine. Le 31 juillet 2020 a été publié un article scientifique, selon lequel, la prise d’antimalarique (hydroxychloroquine/chloroquine) est associée à une diminution très significative de la mortalité chez les patients à la fois cancéreux et covid-19[7].
Parenthèse fermée, remarquons que l’ANSES a été saisie par l’ANSM avant que le covid-19 n’ait été identifié officiellement en Chine. En effet, le covid-19 est apparu entre octobre et décembre 2019 et il a été officiellement identifié seulement en décembre 2019. L’ANSES a émis cet avis favorable, le 12 novembre 2019[8],[9]. Donc, a priori, vu ces dates, cet avis n’a rien d’un complot contre l’utilisation de l’hydroxychloroquine, pour soigner les malades du covid-19, au moins à ce stade. À moins que le covid-19 ait été identifié avant la date officielle ; ou que le covid-19 soit un virus fabriqué comme le pense certains scientifiques dont le Pr. Montagnier[10].
En somme, Mme Buzin peut expliquer en partie, mais pas en totalité, la procédure administrative qui a conduit à ce que l’hydroxychloroquine ait été classée sur la liste II des substances vénéneuses.
Il est remarquable de constater qu’elle n’est manifestement pas du tout intéressée de savoir pourquoi l’ANSM lui a demandé ce classement de l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses. Elle n’a pas non plus vérifié l’avis de l’ANSES. Si ça l’avait intéressé, elle aurait pu lire cet avis sur le site de l’ANSES, ce qui lui aurait pris juste trois minutes. A-t-elle une confiance aveugle dans l’ANSM et l’ANSES ? Pourtant « l’erreur » est humaine et le Lancetgate (sous le ministère d’O. Véran) aurait dû l’inciter à douter du fonctionnement des institutions de santé française. Ça sert à quoi d’être ministre si c’est pour obéir aux demandes de ses subalternes (ANSM) sans vérifier le bien fondé de leurs demandes ?
Mme Buzin lors de l’audition parlementaire du 30 juin 2020 conclut son laïus sur sa décision de classer l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses par cette phrase :
« J’ai vu des théories complotistes circuler sur cet arrêté, mais il est pris le 12 janvier. À cette date, on compte cinquante cas en Chine, et un mort... » Elle oublie de dire que le covid-19 est identifié officiellement depuis décembre 2019 en Chine ; que le 5 janvier 2020, l’OMS publie son premier bulletin sur les flambées épidémiques consacré au covid-19 ; et que le 10 janvier 2020, l’OMS publie un ensemble de conseils concernant le covid-19. Son argument contre les théories complotistes ne tient, donc, pas debout[11].
Devant les parlementaires Mme Buzin, ne s’est donc pas expliquée sur le fond de sa décision de classer l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses. Elle explique ignorer le motif fondateur de sa décision. Est-ce une bonne raison pour que sa décision de classer l’hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses soit reconsidérée ? La supposition d’un risque génotoxique de l’hydroxychloroquine, est à considérer. Cette supposition est-elle toujours judicieuse en regard des nouvelles études scientifiques ?
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[1] https://www.ouest-france.fr/politique/olivier-veran/gestion-de-la-crise-du-coronavirus-des-perquisitions-menees-chez-olivier-veran-et-jerome-salomon-7015702
[2] Page 32 http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/covid19/l15covid191920030_compte-rendu.pdf
[3] https://ansm.sante.fr/
[4] Mails au service-presse ANSM 24/07/20, 11/08/20, 05/09/20, 17/09/20)
[5] Téléphone au secrétariat mission de la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale le 16/07/20 et mail le 17/07/20
[6] Génotoxique: Une substance (produit chimique de synthèse ou agent naturel naturellement génotoxique) ou un rayonnement sont dits génotoxiques quand ils peuvent compromettre l’intégrité physique (cassure chromosomique) ou fonctionnelle du génome. https://fr.wikipedia.org/wiki/Génotoxique
[7] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32737082/
[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Pandémie_de_Covid-19
[9] )https://sport.francetvinfo.fr/omnisport/des-sportifs-francais-contamines-par-le-covid-19-des-octobre-aux-jeux-militaires-de-wuhan
[10] https://fr.sott.net/article/35861-Les-preuves-irrefutables-de-l-origine-humaine-du-Sras-Cov-2
[11] https://www.who.int/fr/news-room/detail/27-04-2020-who-timeline—covid-19
Source: Lire l'article complet de Réseau International