En 2005, l’auteur et journaliste états-unien Jacques Leslie, autrefois correspondant de guerre pour le Los Angeles Times pendant la guerre du Vietnam, publiait Deep Water : The Epic Struggle over Dams, Displaced People, and the Environment, littéralement « Eau profonde : le conflit épique des barrages, des populations déplacées et de l’environnement ». Le livre a par la suite été — correctement (fait notable) — traduit et publié en français sous le titre La Guerre des barrages en 2008.
Il commence par une mise en relief de l’avers et du revers d’un barrage, au travers de l’exemple de celui de Hoover, aux USA, construit entre 1931 et 1936, en imaginant ce qu’il se produirait s’il venait à être détruit :
« Supprimez-le, et vous coupez l’eau et l’électricité à vingt-cinq millions de gens. Supprimez-le, et vous effacez une page de l’histoire de l’Amérique : la fin de la Grande Dépression, quand l’annonce de chaque étape de sa construction — le creusement des tunnels de dérivation, l’édification des caissons de terre et de roche, les premières fondations, la progression par incréments de 1,50 mètre des terrasses cimentées qui allaient en former le tablier — rendait courage à travers tout le pays à des gens affamés et misérables. Supprimez Hoover, et vous anéantirez les emplois qu’il offrit à dix ou quinze mille travailleurs, poussés par le désespoir à accepter un travail épuisant et dangereux pour quatre dollars par jour — et dont plus de deux cents allaient trouver la mort au cours de sa construction.
Le barrage et Las Vegas se vivifièrent l’un l’autre ; si Hoover est une glorieuse réussite, Las Vegas, à une cinquantaine de kilomètres de là, est sa jumelle maléfique. Aujourd’hui encore, le barrage Hoover fournit 90 % de l’eau de Las Vegas — cette eau qui a fait d’un avant-poste perdu dans le désert la métropole à la croissance la plus rapide du pays ; supprimez Hoover, et Las Vegas retourne à la poussière. Vous effacerez du même coup la victoire alliée de 1945, qui dépendit en partie des avions et des navires construits en Californie du Sud grâce à l’électricité issue de sa centrale hydroélectrique. Et vous rendrez aussi au néant Los Angeles, San Diego, Phoenix : le grand tournant du XXe siècle de la puissance économique américaine, de la côte est à la côte ouest, n’aura jamais eu lieu. Supprimez Hoover et les barrages qu’il a éparpillés sur le Colorado — Glen Canyon, Davis, Parker, Headgate Rock, Palo Verde, jusqu’à Morelos de l’autre côté de la frontière mexicaine — et l’essentiel du paysage du sud-ouest des États-Unis, y compris une part de ses abondantes terres cultivées, sera rendu aux buissons d’épineux et aux cactus. »
Mais, en contrepoint :
« si l’on supprime le barrage Hoover, on libère aussi les millions de tonnes de sel que le Colorado charriait autrefois vers la mer mais qui se sont depuis répandus dans les champs irrigués, empoisonnant lentement les sols. Faites sauter les barrages sur le Colorado et vous rendrez le limon qui s’accumule derrière eux à un fleuve libéré qui ira de nouveau enrichir les terres en aval, et le delta autrefois d’une richesse exceptionnelle, mais aujourd’hui brûlé, aride et jonché de déchets. Faites sauter les barrages, et les Indiens cocopa, dont les ancêtres ont pêché dans le delta et ont cultivé ses rives pendant plus d’un millénaire, auront peut-être une chance d’éviter l’extinction. Faites sauter les barrages, et le Colorado recommencera à charrier ses nutriments vers le golfe de Californie, y reconstituant ainsi une aire de reproduction des poissons aujourd’hui surpêchée, qui redeviendra ce qu’elle était voici un demi-siècle : un sanctuaire marin d’une exceptionnelle richesse. Enfin, le Colorado reviendra à son état premier : un fleuve tempétueux, inconstant, parfois déconcertant. »
On retrouve ici une mise en évidence de l’insoutenabilité de la civilisation industrielle, de son côté écologiquement délétère. Les merveilles qu’elle accomplit, ou, du moins, les choses qui nous sont souvent présentées ainsi, sont en réalité autant de désastres pour le monde naturel, et donc pour les êtres humains, qui, in fine, dépendent de sa prospérité.
Jacques Leslie explique :
« La dimension, les variations saisonnières et le contenu d’un fleuve déterminent le caractère de son écosystème. Modifiez l’une de ces variables, et l’écosystème est contraint de s’adapter ; modifiez-les toutes de façon substantielle, comme le fait un barrage, et l’écosystème décline. Les petites crues déclenchent les migrations des poissons et des insectes ; les grosses crues créent des habitats pour les poissons en creusant le lit des fleuves et transportent les nutriments dans les plaines fluviales. Les changements de température de l’eau d’un fleuve donnent le signal de la reproduction des poissons, tandis que la composition chimique de l’eau nourrit les animaux déjà adaptés à l’environnement du fleuve. C’est tout cet ensemble qu’un barrage perturbe de façon désastreuse. Les barrages hydroélectriques, par exemple, relâchent de l’eau à travers leurs turbines en fonction de la demande en électricité, qui varie énormément de saison en saison et d’heure en heure. Comme l’explique McCully dans Silenced Rivers, “le lien entre les lâchers d’eau et la demande de courant signifie que les niveaux du fleuve en aval de Glen Canyon changent désormais non pas en fonction des pluies dans le bassin du Colorado, mais de facteurs comme la chute de la demande le dimanche et les jours fériés”. De façon peu surprenante, les cycles induits par les demandes en électricité ne conviennent ni à la flore ni à la faune en aval. Lesquelles sont adaptées à des cycles totalement différents dont les éléments premiers sont les crues. Les variations d’heure en heure déséquilibrent les plantes et les animaux en aval, et accélèrent l’érosion. La perte de végétation provoque le déclin des animaux qui la consomment, alors que ceux qui ne dépendent pas d’elle peuvent prospérer. Les espèces rares et spécialisées qui ont évolué sur des millions d’années s’éteignent ; les animaux les plus robustes, souvent considérés par l’homme comme des nuisances, tendent à prospérer. Les conséquences de l’altération du débit s’étendent jusqu’à l’embouchure du fleuve, où l’intrusion d’eau salée tend à s’accélérer, détruisant des zones humides ou des zones de pêche. »
Les barrages sont en effet désastreux dans leurs impacts sur le monde naturel, une fois construits (le livre de Jacques Leslie est riche d’anecdotes illustrant « la monumentale capacité de nuisance de ces ouvrages »). Mais leur construction même implique de nombreuses industries, jusqu’à celle des extractions minières, elles-mêmes terriblement nuisibles pour l’environnement. Les barrages relèvent de ces techniques autoritaires, caractéristiques de la civilisation industrielle, qui dépendent de tout un ensemble de techniques, d’infrastructures, de dispositions socio-économiques antidémocratiques, du capitalisme et de l’esclavage salarial qu’il impose à tous.
Leur essor est relativement récent :
« Le barrage Hoover fut l’une des meilleures exportations de la nation américaine : après lui, chaque pays a voulu des barrages, et toutes les grandes nations, quelle que soit leur idéologie, en ont construit. Entre Hoover et la fin du siècle, plus de quarante-cinq mille grands barrages, hauts comme des maisons de cinq étages, ont été construits dans cent quarante pays. La planète a dépensé deux mille milliards de dollars en barrages, l’équivalent de la totalité du budget des États-Unis pour l’année 2003. Les barrages du monde ont déplacé une telle quantité de terre que les géophysiciens estiment qu’ils ont légèrement altéré la vitesse de la rotation de la Terre, l’inclinaison de son axe, et la forme de son champ de gravitation. Ils chevauchent 60 % des deux cents plus grands bassins fluviaux du monde, et l’eau accumulée derrière eux pourrait couvrir un espace plus vaste que la Californie. Leurs turbines génèrent un cinquième de l’électricité mondiale, et l’eau qu’ils stockent permet de produire un sixième de l’alimentation de la planète. »
Ces statistiques datent d’il y a plus de 15 ans. Entretemps, la situation a largement empiré. Entre 2005 et 2019, la production d’hydroélectricité a augmenté de 48%[1]. On dénombre désormais plus de 58 000 grands barrages[2]. La France, elle, en compte 569, soit près de 1% du total mondial. Et la situation n’a pas fini d’empirer. La construction du barrage de la Renaissance (en photo de couverture de cet article), sur le Nil en Éthiopie, par exemple, garantit un désastre protéiforme. Les barrages prévus sur le Mékong[3] en garantissent d’autres.
Jacques Leslie le souligne en introduction de son ouvrage :
« La bataille des barrages se trouve au cœur de conflits mondiaux impliquant la pénurie d’eau, la dégradation de l’environnement, la perte de la biodiversité, le développement et la mondialisation, la justice sociale, la survie des peuples autochtones et l’écart croissant entre les riches et les pauvres. À mesure que l’eau se raréfie dans un bassin fluvial après l’autre, on entend monter des voix prédisant l’imminence d’une guerre de l’eau, mais le combat sans merci autour des barrages a commencé voici déjà une vingtaine d’années. Son issue déterminera le sort d’innombrables bassins fluviaux et de tous ceux — hommes, bêtes et plantes — qu’ils font vivre. »
Afin d’explorer cette bataille des barrages, il part enquêter. En Afrique et en Inde, notamment. En Inde, il rencontre Medha Patkar :
« En une quinzaine d’années, elle a arpenté de nombreuses fois les 212 kilomètres du futur réservoir [du barrage de Sardar Sarovar, construit sur le fleuve indien que l’on appelle la Narmada]. Elle dort par terre comme beaucoup de paysans locaux, se lave dans leurs champs et mange la même chose qu’eux. Ils l’appellent Medha-didi, “grande sœur Medha”, un titre qui convient fort bien à l’intéressée, largement dotée de qualités de sœur aînée. Alors que la politique et la spiritualité avaient chez Gandhi un lien étroit, Medha professe son athéisme. Mais dans sa bouche, ce terme a un sens assez flou, car elle est plus proche du pur esprit que quiconque de ma connaissance. “Je crois et je vis dans la force spirituelle en toute humilité, m’a-t-elle dit un jour. Je ne prie pas et je n’accomplis pas de rituels pooja. Le spiritualisme est bien au-delà des dieux et des rituels religieux. Il est humain, et je crois en tout ce qui est humain. ”
Se mettre en avant n’a jamais été l’objectif de Medha. Dans ce cas en effet, elle aurait sans doute trouvé un moyen plus aisé d’y parvenir que de se battre pour des tribus déplacées. Avec sa population de plus d’un milliard d’habitants et son infinie pauvreté, l’Inde ne manque pas de cas frappants de discrimination, d’abus et de négligence. Un tiers de la population indienne — soit environ 350 millions d’individus — est composé de réfugiés écologiques. Ils ont été expulsés de chez eux par les barrages, les mines, la déforestation et d’autres conséquences inexorables du développement, et ils mènent désormais aux marges des villes des existences de journaliers, colporteurs ou mendiants. Les barrages indiens ont déplacé à eux seuls entre 21 et 55 millions de personnes — au choix. En réaction, des centaines de petits groupes de défense des droits de l’homme fondés par des activistes comme Medha ont surgi partout en Inde. Ils mènent des combats désespérés et vains contre une injustice sanctionnée par l’État […]. »
Les conséquences sont terribles :
« En brisant les communautés de paysans et en contraignant leurs membres démoralisés à s’installer dans des villes proches, les barrages ont réduit la diversité humaine aussi clairement qu’ils ont réduit la biodiversité. La saga de la Narmada s’inscrit parfaitement dans ce cadre, car 60 % des personnes confrontées à la dislocation induite par le barrage dans la vallée sont des paysans des tribus. […] En conséquence, “les barrages n’ont pas seulement contribué à maintenir les inégalités actuelles dans la société indienne, mais ils les ont exacerbées. »
Et outre les dommages écologiques sur la biodiversité et les écosystèmes, à l’instar de toutes les autres technologies de production d’énergie que l’on dit « verte », ou « propre », les barrages participent en réalité à aggraver le réchauffement climatique. En raison des émissions liées à leur construction et aux usages de l’énergie qu’ils produisent, mais pas seulement. Dans une interview publiée[4] en 2012 sur le site du quotidien Le Monde, un membre des Amis de la Terre explique :
« S’ils sont présentés comme une énergie renouvelable, les grands barrages sont néanmoins loin de produire une énergie propre. Au-delà des impacts de leur construction proprement dite, et des milliards de tonnes de béton utilisées, leur édification crée d’immenses retenues d’eau qui submergent des terres cultivées ou des forêts, entraînent la décomposition des nombreuses matières organiques et libèrent de grandes quantités de gaz à effet de serre (notamment du méthane et du protoxyde d’azote, respectivement 25 et 300 fois plus puissants que le CO2). Au final, ces ouvrages contribuent à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que le secteur aérien, selon l’association Rivières internationales. »
Retour en Inde, à l’époque ou le barrage Sardar Sarovar n’était encore qu’en projet :
« Pour Medha, le barrage était une illustration monumentale de la mondialisation. La plus grande institution internationale de prêt, théoriquement conçue pour soulager la pauvreté mondiale, repoussait du pied les habitants les plus pauvres de la planète pour que les riches puissent prospérer. »
Medha était prête à s’immoler par l’eau pour s’opposer à sa construction. Mais quel impact cela aurait-il ? Jacques Leslie posa la question à un journaliste indien travaillant pour le quotidien The Hindu. Voici la réponse qu’il obtint :
« Tout le monde écrirait des éditoriaux déchirants, mais — même si cela peut sembler cynique de ma part — je crains que cela n’ait pas le type d’impact moral qu’elle espère, parce que depuis 1991, l’Inde est devenue une société extrêmement matérialiste et orientée vers la consommation. Nous sommes une civilisation Coca-Cola. Nous avons rejoint le versant américain de l’économie de marché. Dans ce pays, les gens les plus créatifs ne pensent qu’à vendre des McDonald’s à des Indiens innocents. Le NBA [mouvement de protection de la Narmada] de Medha est apparu à une époque où la politique impliquait encore des mouvements de masse. Nous étions influencés par des valeurs de Gandhi, avec un objectif moral pour un but collectif. Aujourd’hui, il n’y a plus d’objectif moral ni de but collectif. Tout ce qui est bon pour l’Inde des grandes entreprises est bon pour le reste du pays. »
Le barrage fut construit.
Jacques Leslie se rapproche également d’un employé de la Banque mondiale, Thayer Scudder, impliqué dans la construction de barrages financés — au moins en partie — par l’institution. Scudder constate, inlassablement, tout au long de sa carrière, les désastres se suivre les uns après les autres :
« La détresse de Scudder était aussi intellectuelle qu’émotionnelle.
Elle venait certes du fait d’avoir regardé, impuissant, des villageois qu’il connaissait depuis des années souffrir et mourir ; mais elle était aussi plus personnelle, plus fondamentale, parce qu’elle sapait les présupposés qui sous-tendaient sa carrière dans les barrages. Il admirait un barrage sur plans, contribuait à sa construction à titre de consultant, puis, après avoir soigneusement enregistré les échecs de sa mise en œuvre et les dégâts écologiques et sociaux qu’il provoquait, se retrouvait chaque fois plus désillusionné. Si cette désillusion a gagné son employeur, la Banque mondiale, placé devant les failles de ses propres politiques de réinstallation des populations et de protection de l’environnement, elle s’arrête au seuil du développement économique lui-même. »
Leslie se rend aussi en Australie. Pays-continent où l’eau est rare, où l’on a construit des barrages, et où ces barrages génèrent inéluctablement leur lot de nuisances. Il rapporte cet extrait d’un manifeste écrit par des locaux :
« Nos pratiques de gestion de la terre au cours des deux derniers siècles ont abouti à un paysage où les fleuves étouffent sous le sable, où la couche d’humus est dispersée dans la mer de Tasmanie, où le sel détruit les fleuves et la terre comme un cancer, et où beaucoup de nos plantes et de nos animaux autochtones se dirigent vers l’extinction. »
Cela étant, l’analyse critique de Jacques Leslie laisse plutôt à désirer. Malgré l’ampleur du désastre qu’il constate, ses remarques sont souvent assez modérées. Il ne considère — ou en tout cas ne l’exprime pas clairement — ni le capitalisme, ni l’industrialisme, ni le prétendu « développement », ni l’État, comme intrinsèquement nuisibles. L’embrigadement persistant de Yale, sans doute.
En revanche, sa conclusion, que je partage dans tous les sens du terme, est sans appel :
« Plus grand est le barrage, plus son démantèlement devient coûteux, au point, dans le cas d’un méga-barrage hydroélectrique, que la dépense peut surpasser le coût de sa construction. Imaginez ces barrages dans cinq cents ans, dans mille ans, une fois leur vie utile terminée, fracturés par une secousse sismique issue de la faille située sous le Sardar Sarovar ; imaginez que la banqueroute de la Zambie et du Zimbabwe conduise à une négligence fatale de Kariba, que les Trois Gorges soit submergé de sédiments, que Katse devienne trop coûteux à faire fonctionner — ou que tous souffrent d’un régime fluvial modifié à la suite du changement climatique. Faites votre choix de scénarios mortels : ils sont bien plus plausibles que l’idée que les méga-barrages seront bien financés, adroitement gérés, correctement entretenus pour l’éternité. Certains barrages s’effondreront dans les bassins qu’ils surplombent ; d’autres resteront debout, mais sans plus stocker l’eau qui les traversera ou les contournera. Ce seront des reliques du XXe siècle, comme le stalinisme et les voitures à essence, symboles de la vitesse de la technologie et de son caractère éphémère, de l’ère de croissance-à-tout-prix des banques de développement et internationales, de l’illusion que l’homme échappe à la domination de la nature, de l’avidité et de l’indifférence à la souffrance. S’il y a encore des touristes alors, ils circuleront dans leurs ruines comme ils inspectent aujourd’hui les pyramides, stupéfaits des prouesses technologiques et du coût pharaonique de ces monuments. Les gens qui vivaient autour des barrages auront été dispersés et leurs cultures oubliées, et les fleuves et leurs vallées seront peut-être encore ravagés. Mais ce qui apparaîtra alors, c’est le caractère éphémère des barrages, pas des fleuves. Ils seront les rappels d’un temps ancien où les hommes croyaient qu’ils pouvaient vaincre la nature, et se virent au contraire vaincus par elle. »
Nicolas Casaux
- https://www.iea.org/reports/hydropower ↑
- https://www.nature.com/articles/s41597-020‑0362‑5 ↑
- https://www.liberation.fr/terre/2020/09/06/sur-le-mekong-les-barrages-de-deraison_1798614 ↑
- https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/13/ces-grands-barrages-hydroelectriques-controverses_5982068_3244.html ↑
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