Diego Fusaro est un philosophe et essayiste italien de 37 ans, considéré comme le théoricien qui a inspiré la campagne du Mouvement cinq étoiles et l’alliance avec la Ligue du Nord. Dans ses travaux, il propose une synthèse entre des idées de gauche et des valeurs de droite au nom de l’intérêt national (exactement la ligne E&R élaborée par Alain Soral !). Interêt National est d’ailleurs le nom de son association. Voici son analyse en sept points de la « pandémie » de Covid-19 :
– 1. Le pouvoir capitaliste oscille de façon permanente entre une tendance coercitive et autoritaire, d’une part, et permissive, de l’autre : il doit, tout à la fois, empêcher que s’organise la fuite des capitaux tout en favorisant la libre circulation des marchandises et des biens de consommation. D’une part, il requiert l’existence de sujets obéissants et passifs, succubes du pouvoir et de ses émanations, et par ailleurs, il exige que s’affirme la figure du consommateur à qui tout est permis, pour autant que ses moyens économiques le lui permettent.
– 2. Il semblerait que le capitalisme soit actuellement revenu à sa phase de domination autoritaire sous la forme spécifique et inédite d’un régime sanitaire qui nous réduit au rang de simples sujets, à la fois dangereux et asymptomatiques. Il s’y prend, très précisément, en limitant les droits et les libertés et en établissant un véritable état d’exception, dans lequel la sécurité n’est garantie qu’en échange d’un renoncement à des droits majeurs.
– 3. Parmi ceux qui entrevoient dans ces restrictions des droits et des libertés – pratiquées au nom de l’urgence de la situation – des signes ou des « symptômes » d’un changement de paradigme et d’une restructuration verticale du pouvoir, rares sont ceux qui ont la force, le courage, la lucidité et peut-être même l’honnêteté de signaler que nous sommes sans doute là en présence d’un nouveau mode de gouvernance impulsant une nouvelle phase du turbo-capitalisme.
– 4. Ce nouveau mode de gouvernance reconfigure le capitalisme lui-même, par le passage d’une société libérée de toute entrave, aussi bien sociétale qu’économique, à une société de contrôle total, une sorte d’immense hôpital dans lequel l’ancienne relation entre administrés et gouvernants est redéfinie sur la base du lien inédit entre malades et médecins.
– 5. Apparaît aujourd’hui dans toute sa fausseté la narration politiquement correcte (et éthiquement corrompue) qui nous a été assénée durant des années à travers tous les réseaux tenus par les hérauts de l’ordre capitaliste mondial (journalistes, opérateurs des moyens de communication, intellectuels aux ordres) : le Nouvel Ordre mental en vue de la réalisation du Nouvel Ordre mondial liquido-financier nous a seriné sans trêve qu’en dehors du privé il n’y avait point de salut et que le public était le mal absolu.
– 6. Il est aujourd’hui on ne peut plus clair que, si nous survivons à cette catastrophe, nous le devrons au secteur public : grâce à la santé publique et à ses héros que sont les infirmières et les médecins. La narration hégémonique nous a inlassablement répété que le principal ennemi était l’axe du mal formé par des « États voyous », totalitaires, communistes et ennemis des droits de l’homme.
– 7. La vérité, qui éclate aujourd’hui plus que jamais, est que l’alternative demeure toujours la même : socialisme ou barbarie ; il s’agit d’une alternative entre « une humanité sociabilisée », d’une part, faite d’États souverains qui entretiennent entre eux des rapports fraternels, et, d’autre part, « une jungle de l’esprit », celle de la guerre de tous contre tous ainsi que de la mise en compétition universelle de tous les États et de tous les individus entre eux.
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