Conflit du Haut Kara Bagh – Les pilonnages des villes se multiplient

Conflit du Haut Kara Bagh – Les pilonnages des villes se multiplient

  1. Campagne de dons – Septembre-Octobre 2020

    Chers amis lecteurs, comme vous avez dû le constater, le site RI enregistre depuis un certain temps une nette augmentation de son audience, ce qui prouve que les propagandistes de la pensée unique formatée ont échoué à atteindre leurs buts d’étouffer les voix discordantes comme la nôtre. Pour tenir compte de l’augmentation du nombre de nos lecteurs, nous envisageons de procéder à une migration du site vers un serveur plus conséquent, ce qui nous permettra de résoudre beaucoup des problèmes de connexions que certains d’entre vous nous signalent régulièrement. Chers amis lecteurs, grâce à vos dons, nous avons prévu de procéder à la migration du site dès la deuxième moitié d’Octobre et, également, apporter quelques améliorations importantes sur le site. Nous comptons sur vous.

    2 936,00 € donated

par Strategika 51.

La reprise des hostilités dans le vieux conflit du Haut Kara Bagh[1] constitue l’une des premières tentatives de mettre un terme à un conflit à sommes nulles de longue durée par la seule force militaire. La montée en puissance de l’Azerbaïdjan dans l’ombre de l’émergence de la Turquie et sa coopération technique avec Israël laissaient prévoir un tel scénario. En face, l’Arménie bénéficie toujours du double soutien russe et européen mais sur le terrain seul l’apport militaire russe pourrait probablement sauver la posture stratégique d’Erevan.

pilonnage de Stepanakert, la capitale du Haut Kara Bagh par l’artillerie Azérie, 04 octobre 2020.

C’est l’aspect superficiel des choses. Une perspective à grand angle démontre que les stratégies suivies par les uns et les autres sont loin de fournir une narration intelligible d’un plan dépassant le cadre du conflit du Haut Kara Bagh mais englobant une manipulation stratégique suivant les nouvelles caractéristiques des conflits post-Syrie et significatif du conflit en Libye où les fronts sont aussi flous et ambiguës que la posture des intervenants et des protagonistes.

Cette impossibilité à identifier les enjeux supérieurs transcendant l’enjeu-purement territorial- de cet ancien conflit caucasien que même la rigueur soviétique n’a pas réussi à atténuer nous laisse dans le brouillard de la guerre mondiale hybride en cours. Encore une fois, quelle que soit l’issue à court terme de ce conflit, les flancs de la Russie demeureront menacés.

À un niveau plus bas, l’Azerbaïdjan vise cette fois la reprise « définitive » du Haut Kara Bagh par la seule force des armes et dans ce cas de figure ce pays dispose actuellement de la domination aérienne grâce non pas à des systèmes d’armes turcs et israéliens mais à l’adoption de nouvelles tactiques turques en matière de gestion des essaims de drones d’attaque, l’une des thématiques majeures des forces aériennes US pour les trente prochaines années. Cette capacité, couplé à un système cybernétique, en est encore à ses balbutiements mais parvient actuellement à neutraliser des colonnes blindées au sol avec une facilité parfois déconcertante.

Cet aspect de la guerre dans le Haut Kara Bagh est commun aux conflits syrien et libyen. Cela rappelle que tout mouvement sur l’échiquier complique davantage toute tentative d’identification des intentions réelles des joueurs.

Dans le cas du Haut Kara Bagh, l’escalade des hostilités et le pilonnage des villes d’Azerbaïdjan et d’Arménie augure d’une extension du domaine de la lutte fort risquée. La guerre des villes a démontré qu’elle est de nature à radicaliser des opinions chauffées à blanc par leurs systèmes de formatage respectifs (la propagande ne parvient à capter dans le meilleur des cas que 40 % de la population). C’est un chemin fort périlleux que la Russie et la Turquie devront déminer à tout prix. Dans ce schéma, la posture stratégique turque demeure incroyablement difficile à cerner : la ré-emergence de la Turquie en tant que puissance renforce-t-elle les capacités en guerre hybride de Washington, et dans ce cas le bras armé de la nouvelle stratégie impériale ou relève-t-elle d’une autre dynamique propre à un déterminisme historique assez spécifique relatif à la résurgence subite des vagues turco-mongoles à travers l’histoire ?

On le saura dans les semaines à venir. Pour le moment, la multiplication des points de friction sur fond de crise biologique exploitée par l’ingénierie de la manipulation sociale laisse entendre que nous sommes au milieu d’une guerre mondiale hybride à somme nulle et où les facteurs de déception et de tromperie ont atteint un coefficient très élevé.

Ce pandemonium stratégique et biologique cache mal une transformation d’un système d’exploitation économique universel au profit de nouvelles oligarchies qui met à mal des anciennes élites prêtes à tout pour sauvegarder le statu quo. D’où le musèlement universel des individus réduits à de simples numéros lorsqu’ils existent. C’est désormais un système où le degré de désordre est en hausse proportionnelle à toutes les échelles et niveaux possibles.

————————

[1] Le Karabagh ou pour être plus précis le Kara Bagh est formé des deux termes turcs : Kara, signifiant noir ; et persan Bagh, signifiant jardin. À titre d’exemple, Baghdad, dérive de Bagh ou jardin et renvoie à des réminiscences relatives aux jardins de Babylone, même si la capitale irakienne est bâtie sur l’ancien Ctesiphon, capitale de l’Empire Sassanide.

source : https://strategika51.org

Source: Lire l'article complet de Réseau International

À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You