Un mètre et demi insuffisant dans les salles de spectacle et les cinémas?

Un mètre et demi insuffisant dans les salles de spectacle et les cinémas?

La distance de 1,5 mètre entre les spectateurs qui avait été réclamée pour autoriser la réouverture des salles de spectacle et de cinéma n’était peut-être pas suffisante pour endiguer la contagion au virus de la COVID-19. C’est ce qui pourrait justifier la décision du gouvernement du Québec de fermer les salles de spectacles et de cinéma à partir du 1er octobre.

« Le consensus scientifique actuel, c’est que ce qui est le plus important, c’est de garder une distance avec les gens aux alentours parce qu’il y a des nuages de particules qui peuvent être transférés. Deux mètres ou plus, c’est vraiment à cette distance qu’on commence à observer » une baisse de la transmission, dit le Dr Stéphane Perron, de l’Institut national de santé publique du Québec. « À 1,5 mètre, c’est plus risqué, dit-il.  Dans une salle de spectacle où il y a 25 personnes qui sont à trois ou quatre mètres de distance, ça n’est pas là que [la contagion] va se passer »

Il pourrait ainsi être plus facile de maintenir une distance de deux mètres dans un gymnase que dans une salle de spectacle. « Le gymnase, c’est un peu la même logique, dit-il. Il y a beaucoup de gens qui sont en train d’observer l’influence des activités sur la production de particules qui pourraient nous infecter, et on n’a pas beaucoup de confirmations là-dessus »

Le consensus scientifique actuel, […] c’est de garder une distance avec les gens aux alentours

 

Dans le contexte, la distanciation de deux mètres et plus est la consigne la plus efficace à observer. « Quand on est plusieurs dans un endroit fermé et qu’on est à l’étroit », c’est le moment où les risques sont les plus élevés, note le médecin. « Quand les gens sont très proches, les risques sont très élevés, et une seule personne contagieuse » peut contaminer plusieurs personnes.

Que faire à l’école ?

Or, cette consigne n’est manifestement pas observable dans les écoles, où les jeunes continuent de fréquenter des classes d’une trentaine d’élèves. « Ça inquiète tout le monde dans le milieu de l’éducation, que les écoles restent ouvertes avec 30 élèves par classe », reconnaît le Dr Perron.

En haut de dix ans, « il n’y a plus grand monde », qui répète que les jeunes ne sont pas contagieux, dit-il. « En haut de dix ans, c’est beaucoup moins clair [que la contagion est moindre], dit-il. Et à partir de 20 ans, le niveau de transmission est comparable à celui des adultes »

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Ce qu’on observe, c’est que la distance entre les personnes, la réduction du nombre et de la fréquence des contacts sont, pour l’instant, les comportements connus les plus efficaces pour combattre l’épidémie.

Or, en automne ou en hiver, les risques de transmission sont plus élevés notamment du fait que la vie se déroule davantage à l’intérieur des maisons. Et selon les données consignées par la recherche de contacts, c’est bien dans les foyers que la transmission se fait le plus.

Le Dr Perron se réjouit par ailleurs que l’accès aux CHSLD ait été restreint pour lutter contre la propagation du virus.

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À propos de l'auteur Le Devoir

Le Devoir a été fondé le 10 janvier 1910 par le journaliste et homme politique Henri Bourassa. Le fondateur avait souhaité que son journal demeure totalement indépendant et qu’il ne puisse être vendu à aucun groupe, ce qui est toujours le cas cent ans plus tard.De journal de combat à sa création, Le Devoir a évolué vers la formule du journal d’information dans la tradition nord-américaine. Il s’engage à défendre les idées et les causes qui assureront l’avancement politique, économique, culturel et social de la société québécoise.www.ledevoir.com

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