Bedos ou Craignos ?

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« Attention tu vas mourir ! »

Qui a tort ? Qui a raison ?

Craignos ou Bedos ? Bedos ou Craignos ?

Celui qui craint tout ou celui qui ne craint rien ?

Celui qui a peur de son ombre ou celui qui va plus vite que son ombre ?

Tout insoumis que tu es ou que je suis, préfère avoir tort avec Bedos que raison avec Craignos…

Peut-être pour attester par là que ce n’est pas la peur qui est contestée mais le pouvoir qui ne cesse de nous attrister.

Craignos a peur… Bedos a aussi peur mais de la peur… Lequel est dans l’erreur ?

Craignos qui dit : éloignez-vous les uns des autres ?

Ou Bedos qui dit : aimez-vous les uns, les autres ?

Lequel est crétin ? Lequel est chrétien ?

Délivrez-vous, nous dit Craignos… enivrez-vous, nous dit Bedos…

Lequel voudrait survivre ? Lequel voudrait seulement vivre ?

On a la trouille ou on s’en bat les couilles ? diraient Bourvil et de Funès dans la grande vadrouille ?

Faut-il engraisser la loi comme Craignos ou transgresser la loi comme Bedos ?

Qui louer ? Qui Blâmer ? La prudence d’un Craignos ? Ou l’arrogance d’un Bedos ?

Le premier nous paraît inhibé avec des désirs refoulés.

Le second nous paraît exalté avec des lois bafouées.

Notre choix serait vite fait, si la vérité n’était pas plus complexe et moins réflexe.

Craignos est expérimental, Bedos est sentimental.

Si j’étais sceptique, je ne dirais pas que le premier est plus dogmatique que le second, ni que le second est moins pathétique que le premier… leur angoisse n’est pas la même, mais elle revient au même : Vivre… et ne pas mourir.

Pour l’un, c’est la recherche de la vérité… Pour l’autre, la recherche de l’intensité…

Sacré dilemme : se préserver ou s’éclater ? Prévenir le danger ou vivre dangereusement…

Lequel mérite notre assentiment ? Craignos ou Bedos ? Le Covid ou le vide ?

Soyons sérieux et passons aux aveux : qui n’est pas désemparé avec un savoir à la noix, et un pouvoir aux abois ?

Car non seulement on ne sait pas tout, mais on n’y peut rien…

Et cette incertitude remet au goût du jour notre profonde solitude… il n’y a plus personne pour nous assurer contre le lendemain… on s’en lave les mains et on prend ses distances par rapport à notre prochain.

Pas besoin d’oracle pour songer au destin… pas besoin d’être malin pour ne pas croire aux miracles… car il n’y a pas, il ne peut y avoir de vaccin contre le destin : La Forza del destino comme le suggérait l’opéra de Verdi.

La science ne sait plus de quoi sera fait demain.

Enfin, elle vient juste d’en prendre conscience… de sa foncière ignorance.

Le pouvoir ne peut plus rien sur cette fuite en avant de l’être et du temps, tantôt il les devance, tantôt il les relance… mais il a du mal à être d’aplomb…

Il est débordé, submergé, réduit à l’impuissance. Il ne sait plus comment masquer ses défaillances.

Je suis tout de même tentée par une autre occurrence, une toute autre prise de conscience que celle de Craignos ou Bedos :

Je me demande bien s’il ne s’agit pas tout simplement d’une malédiction qui est entrain de s’abattre sur tout notre pouvoir de décision ?

La terre qu’on dérange peut-être ? Ou le ciel qui se venge, peut-être ?

Dans un cas comme dans l’autre, le Covid nous signifie que nous ne sommes pas les maîtres du jeu… peut-être même qu’aux yeux de Dieu, nous ne sommes que des traîtres qui ne savent pas ce qu’ils prétendent savoir et ne peuvent pas ce qu’ils prétendent pouvoir.

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