Assange : à dix jours du procès en extradition, sa compagne et ses soutiens se mobilisent

Assange : à dix jours du procès en extradition, sa compagne et ses soutiens se mobilisent

Alors que la suite du procès de Julian Assange doit s’ouvrir le 7 septembre à Londres pour au moins trois semaines de débats, les soutiens du journaliste emprisonné sont en effervescence malgré le contexte de restrictions sanitaires. Pour rappel, le gouvernement étatsunien demande l’extradition de Julian Assange et poursuit le fondateur de Wikileaks pour ses révélations qui ont secoué le monde durant la décennie qui vient de s’écouler. A Washington, on semble déterminé à le faire tomber pour «espionnage» – il risque 175 ans de prison – une accusation que l’intéressé et ses soutiens récusent formellement, pointant la volonté de Washington de vouloir détruire la liberté de la presse et celle des peuples à être informés.

Mais en pleine crise sanitaire entraînant de nombreuses interdictions de déplacements et de rassemblements, il n’est pas aisé pour les partisans de Julian Assange de matérialiser leur mobilisation dans les rues. D’autres moyens sont actuellement mis en place pour exercer une pression maximale sur les gouvernements impliqués ou pouvant apporter leur soutien au journaliste. 

Stella Moris, la compagne de Julian Assange et mère de deux de ses enfants – qui compare son combat à celui de David contre Goliath – a ainsi lancé une cagnotte pour lui permettre d’assumer les frais de justice engendrés par les procédures en cours. «Nos ressources sont très limitées», écrit-elle, tout en expliquant que les frais de justice pour lutter contre l’extradition de Julian Assange ont «déjà dépassé 500 000 livres sterling [558 375 euros] et continueront d’augmenter». A l’heure où nous publions, la somme récoltée avoisine les 66 000 livres. 

En outre, Stella Moris a annoncé avoir enfin pu rendre visite durant 20 minutes à son fiancé, détenu à la prison de Belmarsh, le 26 août, après près de six mois d’interdiction de visite pour cause d’épidémie de coronavirus. Elle le décrit aminci et souffrant d’une paralysie à l’épaule et d’une entorse à la cheville.

Un journaliste en «danger de mort», selon ses soutiens

Du côté des comités de soutien, on s’active comme on peut malgré le contexte sanitaire. Le Royaume-Uni, où est emprisonné Julian Assange, a annoncé le 14 août la mise en place d’une quatorzaine d’isolement pour toute personne venant de France. Si cette mesure n’est pas levée avant le 7 septembre, les nombreux soutiens français du fondateur de Wikileaks ne pourront pas se rendre devant le tribunal londonien où il sera jugé. D’aucuns envisagent donc un rassemblement à l’échelle européenne à Bruxelles ou à Berlin, mais selon Corinne Henry, du collectif Assange Ultime Combat, rien n’est encore acté. C’est cette militante qui avait organisé le voyage de deux bus de Gilets jaunes à Londres le 24 février pour la première partie du procès d’Assange. En prévision d’un tel déplacement européen, une cagnotte est mise en place pour que ceux qui ne peuvent pas se déplacer puissent soutenir financièrement ceux qui ont le temps de faire le voyage, mais pas l’argent à ces fins.

Le gouvernement britannique ne cesse de recevoir des demandes de libération du journaliste de provenances très diverses. Reporters sans frontières, qui a mis en place une pétition, a promis de la déposer auprès des autorités britanniques le 7 septembre au matin. De nombreux collectifs se sont également mobilisés pour protester contre le traitement de Julian Assange qu’ils estiment en détention «arbitraire» et en «danger de mort». C’est le cas d’un collectif de 216 médecins ou d’un autre de 150 juristes et avocats. 40 organisations internationales de défense des droits ont également interpellé le gouvernement britannique, estimant que l’affaire Assange ternit l’image du Royaume-Uni dans le monde.

En France, l’association Robins de Lois a récemment interpellé le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti pour qu’il intervienne auprès du président de la République dans le but d’accorder l’asile à Assange. «Si un pays européen accorde aujourd’hui l’asile à Julian Assange, la protection subsidiaire s’applique et les autorités britanniques ne pourront pas l’extrader, même si le tribunal de Londres l’ordonnait», explique Emmanuel Ludot, l’avocat de l’association, cité par Le Monde. Pour rappel, Eric Dupond-Moretti était l’un des avocats de Julian Assange avant sa nomination au gouvernement. En février, il avait solennellement appelé à ce que la France lui accorde l’asile.

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