Enseigner avec un visage masqué : un défi ?

Enseigner avec un visage masqué : un défi ?

La crise sanitaire inédite à laquelle nous sommes confrontés aura un impact singulier sur la classe, avec l’introduction généralisée des masques. Leur port sera « systématique » en cette rentrée 2020. Masquer le visage des enseignants et de leurs élèves risque de constituer un facteur d’instabilité majeure dans la relation didactique. Il est nécessaire d’en prendre conscience pour anticiper les difficultés auxquelles tous seront confrontés lors de la réouverture des établissements.

En effet, la perception visuelle des informations qui se dessinent sur la face de celui ou de celle qui énonce la parole et de celui ou celle qui la reçoit, ainsi que leur traitement, sont des processus déterminants pour la compréhension et la mémorisation des phrases échangées et du cours en général. Ces étapes influencent l’ensemble des paramètres de la relation d’enseignement.

Entre émotions et prosodie

Le visage transmet des informations de plusieurs natures. Celles-ci sont d’abord de nature émotionnelle. Un échange indispensable pour que s’établisse une relation d’empathie entre enseignants et enseignés. C’est la lecture de ces émotions qui permet d’instaurer des conditions de sécurité affective favorables à l’apprentissage.

S’y ajoutent des éléments de nature kinésique, que l’on accompagne une interrogation d’un mouvement de tête ou que l’on souligne par une mimique un accord, une liaison qui apporte un complément d’information

Par ailleurs, des éléments d’ordre articulatoire de nature plus strictement linguistique – le resserrement des lèvres, leur arrondissement, l’écartement des maxillaires – sont des informations complémentaires utiles pour la compréhension langagière. Ce sont en général des éléments plus pertinents en situation d’apprentissage d’une langue étrangère, mais tout aussi utiles pour la perception de tous types de messages. Il n’y a qu’à observer les regards des personnes assistant à une conférence, scrutant attentivement le visage du conférencier, pour s’en convaincre.

Enfin, c’est par le visage que passent des informations de nature prosodique ou « musicale » d’ordre macrokinésique, très étroitement liés à la gestuelle globale du corps, et à la micro-kinésie vocale.

Masquer le visage aura pour conséquence de dépouiller le message d’éléments d’information qui sont tous, dans leur imbrication les uns avec les autres, indispensables pour une perception globale du message, des conditions de son énonciation aux émotions qui s’y rattachent. C’est donc un défi majeur auquel enseignants et enseignés seront confrontés.

Engagement corporel

C’est en masquant la face que certains prendront conscience à quel point l’oral est conditionné par un engagement corporel global, dans lequel le visage joue un rôle central. Que reste-t-il aux enseignants obligés de porter un masque ? Les gestes, la voix, le regard.

Les enseignants devront amplifier les mouvements du corps envers les élèves, tout en respectant le mètre fatidique de la distanciation sanitaire ! Ils vont devoir jouer, mimer, encore plus qu’avant, le contenu de leur cours, véhiculer tout ce qui peut l’être à travers les mouvements du corps, porter littéralement le message avec les gestes et les attitudes, puisque les mimiques seront occultées.

Enseigner avec un visage masqué : un défi ?

Les gestes qui accompagnent la voix seront plus décisifs qu’auparavant pour transmettre un message

Il sera alors essentiel de renforcer la connexion par le regard avec chacun de ses élèves, ainsi qu’avec l’ensemble de la classe. Il faut prendre conscience des stratégies de balayage visuel de l’ensemble groupe, sans oublier de fixer chacun des enseignés, de manière à le rattacher aussi bien au groupe qu’à ce qui est énoncé.

Reste l’utilisation de la voix, de la manière la plus appropriée possible. Puisque le masque déforme ou filtre, nous conseillons aux enseignants de veiller à bien articuler, sans oublier que certains élèves, plus visuels que d’autres, seront fortement perturbés par le fait de ne pas pouvoir se raccrocher aux expressions du visage de l’enseignant.

Il s’agit de moduler la mélodie, les intonations, exagérer dans certains cas, de manière à ce que le message demeure vivant, et soit même encore plus vivant que d’ordinaire, du fait de cette situation inédite. Veiller cependant à maîtriser ses cordes vocales, à ne pas les agresser en parlant encore plus fort que la normale : les visages masqués peuvent amener à vouloir compenser avec une intensité vocale trop importante qui peut occasionner des dégâts.

L’harmonisation des mouvements du corps avec le regard ainsi que les variations d’intonation et de rythme, et l’accentuation de leur cohésion avec le contenu du message, sont autant de facteurs indispensables pour appréhender cette nouvelle contrainte, dans des sociétés dans lesquelles le visage se présente traditionnellement sans aucun obstacle physique au regard.

Inventer une nouvelle manière de communiquer en classe, mais aussi d’enseigner et d’apprendre, avec des visages masqués, cela constitue un vrai défi pour tous !

source : https://theconversation.com

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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