Mgr Viganò : le Christ-Roi a été « détrôné », non seulement « dans la société, mais dans l’Église »

Mgr Viganò : le Christ-Roi a été « détrôné », non seulement « dans la société, mais dans l’Église »

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Museo del Prado/Wikimedia Commons

Voici la traduction intégrale, par mes humbles soins, d’un message de Mgr Carlo Maria Viganò envoyé à l’occasion de la retraite annuelle de l’équipe du site canadien de nouvelles LifeSiteNews. Dans son propos, Mgr Viganò souligne la portée du règne social du Christ-Roi sur l’État et l’Église, dénonçant le rejet dont il est l’objet par la société laïciste et relativiste, et par une partie importante de la hiérarchie ecclésiastique. Un texte intéressant qui aide à comprendre combien il importe de reconnaître le Règne de Jésus-Christ dans notre cœur, notre famille, notre société, dans l’Église et dans le monde entier :

Te adoret orbis subditus

O ter beata civitas

cui rite Christus imperat,

quæ jussa pergit exsequi

edicta mundo cælitus !

O trois fois heureuse la cité

Où règne pleinement le Christ,

Et qui s’empresse d’obéir

Aux lois que le ciel dicte au monde.

Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voilà que Moïse et Elie leur apparurent conversant avec lui. Prenant la parole, Pierre dit à Jésus : « Seigneur, il nous est bon d’être ici ; si vous le voulez, faisons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse et une pour Elie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit, et du sein de la nuée une voix se fit entendre, disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances : écoutez-le. » En entendant cette voix, les disciples tombèrent la face contre terre, et furent saisis d’une grande frayeur. Mais Jésus, s’approchant, les toucha et leur dit : « Levez-vous, ne craignez point. » Alors, levant les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur fit ce commandement : « Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité des morts » (Mt 17, 1-9).

Permettez-moi, chers amis, de partager avec vous quelques réflexions sur la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ, manifestée dans la Transfiguration que nous célébrons aujourd’hui, après d’autres épisodes significatifs de la vie terrestre du Seigneur : des Anges survolant la Grotte de Bethléem à Son Baptême dans le Jourdain en passant par l’adoration des Mages.

J’ai choisi ce thème parce que je crois qu’il peut, d’une certaine manière, résumer le point central de notre engagement et du vôtre en tant que catholiques ; non seulement dans la vie privée et familiale, mais aussi et surtout dans la vie sociale et politique.

Tout d’abord, ravivons notre foi dans la royauté universelle de Notre Divin Sauveur.

Il est vraiment le Roi Universel, c’est-à-dire qu’il possède la Souveraineté absolue sur toute la création, sur le genre humain, sur tous les peuples, même sur ceux qui sont en dehors de son bercail, la Sainte Église catholique, apostolique et romaine.

Chaque personne est vraiment une créature de Dieu. Chaque personne lui doit tout son être, tant dans sa nature dans son ensemble que dans chacune des parties individuelles qui la composent : corps, âme, facultés, intelligence, volonté et sens. Les actes de ces facultés, ainsi que les actes de tous les organes du corps, sont des dons de Dieu, dont la domination s’étend à tous ses biens en tant que fruits de Son ineffable libéralité. La simple considération du fait que personne ne choisit ou ne peut choisir la famille à laquelle il appartient sur terre est suffisante pour nous convaincre de cette vérité fondamentale de notre existence.

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La Royauté de Jésus-ChristIl s’ensuit que Notre Seigneur Dieu est le Souverain de tous les hommes, qu’ils soient considérés individuellement ou unis en groupes sociaux, puisque le fait qu’ils forment diverses communautés ne signifie pas qu’ils perdent leur condition de créatures. En fait, l’existence même de la société civile obéit aux desseins de Dieu, qui a créé la nature humaine pour être sociale. Ainsi, tous les peuples, toutes les nations, des plus primitifs aux plus civilisés, des plus petits aux superpuissances, sont tous soumis à la Souveraineté Divine et ont l’obligation de reconnaître eux-mêmes cette douce domination céleste.

Comme l’attestent fréquemment les Saintes Écritures, Dieu a conféré cette Souveraineté à Son Fils unique.

Saint Paul affirme, d’une manière générale, que Dieu a fait de son Fils l’« héritier de toutes choses » (He 1, 2). Saint Jean, pour sa part, confirme la pensée de l’Apôtre des gentils dans de nombreux passages de son évangile : par exemple, lorsqu’il rappelle que « le Père même ne juge personne, mais il a donné au Fils le jugement tout entier » (Jn 5, 22). La prérogative d’administrer la justice appartient, en effet, au roi, et celui qui la possède le fait parce qu’il est investi d’un pouvoir souverain.

Cette Royauté universelle dont le Fils hérite de Son Père ne doit pas être comprise seulement comme l’héritage éternel par lequel, dans sa Nature Divine, il reçoit tous les attributs le rendant égal et consubstantiel à la Première Personne de la Très Sainte Trinité, dans l’unité de l’Essence Divine.

Cette Royauté revient également de façon particulière à Jésus-Christ dans la mesure où il est vraiment un homme, le Médiateur entre le ciel et la terre. En fait, la mission du Verbe Incarné est précisément d’établir sur terre le Royaume de Dieu. Nous pouvons constater que les passages de l’Écriture Sainte relatifs à la Royauté de Jésus-Christ se réfèrent, sans l’ombre d’un doute, à sa condition d’homme.

Il est présenté au monde comme le Fils du Roi David, pour qui il vient hériter du Trône de son Père, s’étendant jusqu’aux extrémités de la terre et éternel, sans compte d’années. C’est ainsi que l’Archange Gabriel annonça la dignité du Fils de Marie : « Voici que vous concevrez en votre sein, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, on l’appellera le Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin » (Lc 1, 31-33). De plus, les Mages venus d’Orient pour l’adorer le cherchent en tant que roi : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? », demandent-ils à Hérode, à leur arrivée à Jérusalem (Mt 2,2). La mission que le Père Éternel confie au Fils dans le mystère de l’Incarnation est d’établir un Royaume sur la terre, le Royaume des Cieux. Par l’établissement de ce Royaume, l’ineffable Charité avec laquelle Dieu a aimé les hommes de toute éternité, les attirant à Lui miséricordieusement, se concrétise : « Dilexi te, ideo attraxite, miserans ». « Je t’ai aimé d’un amour éternel ; c’est pourquoi je t’ai attiré par compassion ». (Jr 31, 3)

Jésus consacre sa vie publique à la proclamation et à l’établissement de Son Royaume, parfois appelé le Royaume de Dieu et parfois le Royaume des Cieux. Suivant la pratique orientale, Notre Seigneur emploie des paraboles fascinantes afin d’inculquer l’idée et la nature de ce Royaume qu’il est venu établir. Ses miracles visent à convaincre le peuple que son Royaume est déjà venu ; qu’il est déjà au milieu du peuple. « Si in digito Dei eiicio daemonia, profecto pervenit in vos regnum Dei » — « Mais si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu à vous » (Lc 11, 20).

La constitution de son Royaume a tellement absorbé sa mission que Ses ennemis profitèrent de cette idée pour justifier l’accusation portée contre lui devant le tribunal de Pilate : « Si hunc dimittis, non es amicus Cæsaris » – « Si tu le délivres, tu n’es point ami de César. » Ils s’adressèrent à Ponce Pilate en criant : « Quiconque se fait roi s’oppose à César » (Jn 19, 12). Validant l’opinion de ses ennemis, Jésus-Christ confirme au gouverneur romain qu’Il est vraiment un roi : « Tu le dis, je suis roi » (Jn 18, 37).

Un Roi dans le vrai sens du terme

Il est impossible de remettre en question le caractère royal de l’œuvre de Jésus-Christ. Il est Roi.

Notre foi, cependant, exige que nous comprenions bien la portée et la signification de la Royauté du Divin Rédempteur. Pie XI exclut le sens métaphorique dans lequel nous appelons « roi » et « royal » tout ce qui est excellent dans une manière humaine d’être ou d’agir. Non : Jésus-Christ n’est pas roi dans ce sens métaphorique. Il est roi au sens propre du terme. Dans les Écritures saintes, Jésus apparaît exerçant les prérogatives royales d’un pouvoir souverain, promulguant des lois et dictant des châtiments contre les transgresseurs. Dans le célèbre Sermon sur la Montagne, on peut dire que le Sauveur a promulgué la Loi de son Royaume. En tant que véritable Souverain, il exige l’obéissance à ses lois sous peine de condamnation éternelle. Et aussi dans la scène du Jugement, qui annonce la fin du monde, lorsque le Fils de Dieu viendra juger les vivants et les morts : « le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et […] il séparera les uns d’avec les autres, comme le pasteur sépare les brebis d’avec les boucs […] Alors le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : Venez, les bénis de mon Père […] S’adressant ensuite à ceux qui seront à sa gauche, il dira : Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel […] Et ceux-ci s’en iront à l’éternel supplice, et les justes à la vie éternelle » (Mt 25, 31 et suiv.). Une sentence qui est à la fois douce et terrible. Douce pour les bons, à cause de l’excellence inégalée du prix qui les attend ; terrible et effrayante pour les méchants, à cause du jugement terrifiant auquel ils sont condamnés pour l’éternité.

Une telle considération est suffisante pour comprendre combien il est de la plus haute importance que les gens reconnaissent correctement où se trouve le Royaume de Jésus-Christ ici sur terre, car le fait d’y appartenir ou non décide de notre destin éternel. Nous avons dit « ici sur terre », car c’est en ce monde que l’homme obtient de recevoir la récompense ou la punition dans l’au-delà. Sur terre, donc, les hommes doivent entrer dans le Royaume ineffable de Dieu et en faire partie, Royaume à la fois temporel et éternel, car il est présent en ce monde et s’épanouit pleinement dans les cieux.

La situation présente

La fureur de l’ennemi, qui haït la race humaine, se déchaîne principalement contre la doctrine de la Royauté du Christ, parce que cette Royauté est unie dans la personne de Notre Seigneur, vrai Dieu et vrai homme. Le laïcisme du XIXe siècle, alimenté par la franc-maçonnerie, a réussi à se réorganiser en une idéologie encore plus perverse, puisqu’elle a étendu la négation des droits royaux du Rédempteur non seulement à la société civile, mais aussi au Corps de l’Église.

Cette attaque fut consommée par le renoncement au concept même de royauté vicarial du pontife romain par la papauté, faisant ainsi entrer au cœur même de l’Église les exigences de démocratie et de parlementarisme qui avaient déjà été utilisées pour saper les nations et l’autorité des dirigeants. Le Concile Vatican II affaiblit considérablement la monarchie papale par la négation implicite de la Royauté Divine de l’Éternel Grand Prêtre, et porta ainsi un coup magistral à l’institution qui, jusqu’alors, avait constitué un mur de défense contre la sécularisation de la société chrétienne. La souveraineté du Vicaire fut réduite, et cela fut progressivement suivi par la négation des droits souverains du Christ sur Son Corps Mystique. Et lorsque Paul VI déposa le triple diadème royal d’un geste ostentatoire, comme s’il renonçait à la monarchie vicariale sacrée, il retira également la couronne à Notre Seigneur, confinant Sa Royauté à une sphère purement eschatologique. La preuve en est les changements significatifs apportés à la liturgie de la fête du Christ-Roi et son transfert à la fin de l’année liturgique.

L’objectif de la fête, à savoir la célébration de la Royauté Sociale du Christ, indique également sa place dans le calendrier. Dans la liturgie traditionnelle, elle était assignée au dernier dimanche d’octobre, afin que la fête de la Toussaint (de tous les saints), qui règnent par participation, soit précédée de la fête du Christ, qui règne de plein droit. Avec la réforme liturgique approuvée par Paul VI en 1969, la fête du Christ-Roi fut déplacée au dernier dimanche de l’année liturgique, effaçant la dimension sociale de la Royauté du Christ et la reléguant à une dimension purement spirituelle et eschatologique.

Tous ces Pères du Concile, qui votèrent pour Dignitatis Humanæ et proclamèrent la liberté religieuse avec Paul VI, réalisèrent-ils qu’ils évincèrent en fait Notre Seigneur Jésus-Christ, le dépouillant de la couronne de Sa Royauté Sociale ? Comprirent-ils qu’ils avaient très concrètement détrôné Notre Seigneur Jésus-Christ du trône de Sa Royauté Divine sur nous et sur le monde entier ? Comprirent-ils qu’en se faisant les porte-parole des nations apostates, ils firent monter ces exécrables blasphèmes jusqu’à Son Trône : « Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous » (Lc 19, 14) ; « Nous n’avons de roi que César » (Jn 19, 15) ? Mais face à cette rumeur confuse d’hommes insensés, Il leur retira Son Esprit.

Pour ceux qui ne sont pas aveuglés par les préjugés, il est impossible de ne pas voir l’intention perverse de réduire la fête instituée par Pie XI et la doctrine qu’elle exprime. Avoir détrôné le Christ non seulement dans la société, mais dans l’Église est le plus grand crime dont la hiérarchie a pu s’entacher, trahissant son rôle de gardien de l’enseignement du Sauveur. Conséquence inévitable de cette trahison, l’autorité conférée par Notre Seigneur au Prince des Apôtres a substantiellement disparu. Nous en avons la confirmation depuis l’édit de Vatican II, où l’autorité infaillible du Pontife romain fut délibérément exclue au profit d’une pastorale qui créa les conditions pour des formulations équivoques fortement soupçonnées d’hérésie, voire carrément hérétiques. Nous nous trouvons donc non seulement assiégés dans la sphère civile, où pendant des siècles les forces obscures ont refusé le doux joug du Christ et ont imposé aux nations la tyrannie haineuse de l’apostasie et du péché ; mais aussi dans la sphère religieuse, où l’autorité se démolit et nie que le Divin Roi régnât également sur l’Église, Ses pasteurs et Ses fidèles. Dans ce cas également, le doux joug du Christ est remplacé par la tyrannie haineuse des innovateurs qui, avec un autoritarisme qui n’est pas différent de celui de leurs équivalents séculiers, imposent une nouvelle doctrine, une nouvelle morale et une nouvelle liturgie dans laquelle la seule mention de la Royauté de Notre Seigneur est considérée comme un héritage gênant d’une autre religion, d’une autre Église. Comme le dit Saint Paul : « Dieu leur envoie des illusions puissantes qui les feront croire au mensonge » (2 Thess 2:11).

Il n’est donc pas surprenant de constater que, comme dans le monde séculier, où les juges subvertissent la justice en condamnant les innocents et en acquittant les coupables, les dirigeants abusent de leur pouvoir et tyrannisent les citoyens, les médecins violent le serment d’Hippocrate en se rendant complices de ceux qui veulent propager la maladie et transformer les malades en patients chroniques, et les enseignants n’enseignent pas l’amour de la connaissance, mais cultivent l’ignorance de leurs étudiants en les manipulant idéologiquement. Ainsi, au cœur de l’Épouse du Christ, il y a aussi des cardinaux, des évêques et des membres du clergé qui scandalisent les fidèles par leur condamnable conduite morale, répandant l’hérésie depuis les chaires, et favorisant l’idolâtrie en célébrant la pachamama et le culte de la Terre Mère, au nom d’un écologisme sortant visiblement tout droit de la matrice maçonnique, en parfait accord avec le plan de dissolution voulu par le mondialisme. « Voici votre heure et la puissance des ténèbres » (Lc 22, 53). Le kathèkon [acte approprié] semblerait avoir disparu, si nous n’avions la certitude des promesses de Notre Sauveur, Seigneur du monde, de l’histoire, et de l’Église elle-même.

Conclusion

Et pourtant, pendant qu’ils détruisent, nous avons la joie et l’honneur de reconstruire. Et il y a un bonheur encore plus grand : une nouvelle génération de laïcs et de prêtres participe avec zèle à cette œuvre de reconstruction de l’Église pour le salut des âmes, et ils agissent étant bien conscients de leurs propres faiblesses et misères, mais en se laissant aussi utiliser par Dieu comme des instruments dociles entre ses mains : des mains utiles, des mains fortes, les mains du Tout-Puissant. Notre fragilité souligne davantage le fait que c’est l’œuvre du Seigneur, surtout lorsque cette fragilité humaine s’accompagne d’humilité.

Cette humilité doit nous conduire à instaurare omnia in Christo [Instaurer toutes choses dans le Christ — devise de saint Pie X], en commençant du cœur de la Foi, qui est la prière officielle de l’Église. Revenons à la liturgie dans laquelle Notre Seigneur est reconnu dans Sa primauté absolue, au culte que les innovateurs ont adultéré précisément par haine de la Majesté Divine afin d’exalter fièrement la créature en humiliant le Créateur, revendiquant le droit de se rebeller contre le Roi dans une illusion d’omnipotence, prononçant leur propre non serviam [je ne servirais pas] devant le devoir d’adoration qui est due au Seigneur.

Notre vie est une guerre : L’Écriture sainte nous le rappelle. Mais c’est une guerre dans laquelle « sub Christi Regis vexillis militare gloriamur » [(nous) nous glorifions de combattre sous l’étendard du Christ] (Postcommunio Missæ Christi Regis) et dans laquelle nous avons à notre disposition des armes spirituelles très puissantes, un déploiement de forces angéliques devant lequel aucune forteresse terrestre ou infernale n’a de pouvoir.

Si Notre Seigneur est Roi de droit héréditaire (puisqu’il est de lignée royale), de droit divin (en vertu de l’union hypostatique), et du droit que Lui confère la conquête (nous ayant rachetés par Son Sacrifice sur la Croix), nous ne devons pas oublier que, dans les plans de la Divine Providence cette Divine Souveraineté a, à son côté, Son Auguste Mère, Marie Très Sainte. Il ne peut y avoir de Royauté du Christ sans la douce et maternelle Royauté de Marie, au sujet de laquelle Saint Louis-Marie Grignon de Montfort nous rappelle qu’elle est Notre Médiatrice devant le Trône de majesté de Son Fils, où elle se tient comme une Reine intercédant auprès du Roi.

La prémisse du triomphe du Roi Divin dans la société et dans les nations est qu’Il règne déjà dans nos cœurs, nos âmes et nos familles. Puisse aussi le Christ régner en nous, et Sa très Sainte Mère avec lui. Adveniat regnum tuum : adveniat per Mariam [que Votre Règne vienne : qu’Il advienne par Marie].

Marana ThaVeni Domine Iesu ! Oh, venez Seigneur Jésus !

+ Carlo Maria Viganò, archevêque

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