Le vaccin russe Spoutnik V, un projet de partenariat mondial salvateur
Cet article d’opinion explique l’histoire derrière la création du vaccin russe contre le Covid-19. Il a été rejeté par tous les principaux médias occidentaux. Nous avons donc décidé de le publier tel quel afin de lever le blocus imposé aux informations positives sur le vaccin russe contre le Covid-19. Cet article peut être republié par tout média estimant utile de présenter à ses lecteurs l’Histoire et quelques faits sur le premier vaccin contre le Covid-19 enregistré au monde. Le Fonds russe pour les investissements directs (RFPI) a également créé un site pour fournir des informations exactes et des mises à jour sur ce vaccin.
Par Kirill Dmitriev
Source : Sputnik, le 11 août 2020
Cet article d’opinion, qui explique l’histoire derrière la création du vaccin russe contre le Covid-19 et souligne la volonté de la Russie de coopérer avec la communauté internationale, a été rejeté par tous les principaux médias occidentaux. Nous avons donc décidé de le publier tel quel afin de partager ce point de vue et de lever le blocus imposé aux informations positives sur le vaccin russe contre le Covid-19. Nous croyons que cette information est cruciale pour l’effort international de lutte contre le plus grand défi au monde. Nous souhaitons que les lecteurs décident d’eux-mêmes pourquoi cet éditorial a été refusé.
Le succès de la Russie dans le développement du vaccin contre le Covid-19 enraciné dans l’Histoire
Le vaccin russe Spoutnik V est devenu le premier enregistré au monde. Il renvoie au lancement du satellite soviétique éponyme en 1957, lequel a ouvert l’espace à l’exploration humaine. Cette nouvelle ère a engendré non seulement la concurrence, mais aussi de nombreux efforts pour la collaboration internationale, dont la mission spatiale conjointe Apollo-Soyouz entre les États-Unis et l’Union soviétique.
Le vaccin contre le Covid-19 est une priorité mondiale. Plusieurs pays, organisations et entreprises affirment être sur le point d’en développer un. Vers la fin de cette année, certains autres États pourront avoir le leur. Il est important que les barrières politiques n’empêchent pas que les meilleures technologies disponibles soient utilisées au profit de tous face au plus sérieux défi auquel l’humanité a été confrontée depuis des décennies.
Malheureusement, au lieu d’analyser les données scientifiques via la plateforme éprouvée de vaccins à base de vecteurs adénoviraux que la Russie a développée, certains politiciens et médias internationaux ont choisi de se concentrer sur la politique et des tentatives pour saper la crédibilité du vaccin russe. Nous croyons qu’une telle approche est contre-productive et appelons à un «cessez-le-feu» politique quant aux vaccins face à la pandémie de Covid-19.
Il n’est pas mondialement connu que la Russie est l’un des leaders en termes de recherches de vaccins depuis des siècles. L’impératrice Catherine II a servi d’exemple en 1768 lorsqu’elle a reçu la première vaccination antivariolique au monde, 30 ans avant les États-Unis.
En 1892, alors qu’il étudiait des feuilles de tabac infectées au virus de la mosaïque, le scientifique russe Dmitri Ivanovski a observé un effet inhabituel. Elles restaient contaminées même après un filtrage des bactéries. Bien qu’il ait fallu encore près d’un demi-siècle avant que le premier virus puisse être vu à l’aide d’un microscope, les recherches d’Ivanovski ont donné naissance à une nouvelle science appelée virologie.
Depuis lors, la Russie a été l’un des leaders dans la virologie et les recherches vaccinales grâce à des dizaines de scientifiques talentueux comme le chercheur Nikolaï Gamaleïa, lequel a étudié au laboratoire de Louis Pasteur à Paris et a ouvert le deuxième centre mondial de vaccination contre la rage en Russie en 1886.
L’Union soviétique a continué à soutenir les recherches relatives aux virus et vaccins. Chaque personne née après la Seconde Guerre mondiale a été obligatoirement vaccinée contre la polio, la tuberculose et la diphtérie. Dans un rare exemple de coopération à l’époque de la Guerre froide, trois virologues soviétiques de premier plan se sont rendus aux États-Unis en 1955 pour offrir la possibilité de tester en Union soviétique un vaccin américain contre la polio, une maladie mortelle ayant coûté la vie à des millions d’individus. Si nous pouvions coopérer à l’époque, nous pouvons et devons le faire à nouveau maintenant.
Les dizaines d’efforts des scientifiques russes et soviétiques ont conduit à la création d’une excellente infrastructure de recherches, comme le Centre d’épidémiologie et de microbiologie russe Gamaleïa. Celui-ci va de l’une des «bibliothèques de virus» les plus riches au monde, créée à l’aide d’une technique de conservation unique, aux centres d’élevages expérimentaux. Nous sommes fiers de cet héritage, lequel nous a permis de créer le premier vaccin contre le Covid-19 approuvé au monde. Nous avons déjà reçu des demandes internationales pour un milliard de doses de notre vaccin et avons conclu des accords internationaux pour produire 500 millions de doses par an avec l’intention de l’augmenter.
Le véritable secret
Aujourd’hui, plusieurs médias et politiciens occidentaux remettent en question la rapidité de la création du vaccin contre le Covid-19 en Russie, soulevant des doutes quant à son efficacité et son authenticité. Depuis les années 1980, le Centre Gamaleïa a fait l’effort de développer une plateforme utilisant des vecteurs adénoviraux découverts dans les adénomes humains et transmettant normalement le rhume, en tant que «vecteurs» ou véhicules, lesquels peuvent introduire le matériel génétique d’un autre virus dans une cellule. Le gène de l’adénovirus, qui cause l’infection, est éliminé tandis qu’un gène avec le code de protéine d’un autre virus est injecté. Il est petit, il ne s’agit pas de la partie dangereuse du virus. Il est sans danger pour le corps, mais aide toujours le système immunitaire à réagir et à produire des anticorps protégeant de l’infection.
La plateforme technologique à base de vecteurs adénoviraux facilite et accélère la création de nouveaux vaccins en modifiant le vecteur porteur initial avec du matériel génétique provenant de nouveaux virus émergents. Ces vaccins provoquent une forte réponse du corps humain afin de créer une immunité alors que l’ensemble du processus de modification du vecteur et de fabrication à petite échelle ne prend que quelques mois.
Les adénovirus humains comptent parmi les plus simples à créer de cette façon. Ils sont par conséquent devenus très populaires en tant que vecteurs. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, tout ce que les chercheurs russes ont eu à faire a été d’extraire le gène codant de la protéine Spike du nouveau coronavirus et de l’implanter dans un vecteur adénovirus afin de l’introduire dans une cellule humaine. Ils ont décidé d’utiliser cette technologie déjà éprouvée et disponible au lieu de défricher un territoire inconnu.
Les recherches les plus récentes indiquent également que deux injections du vaccin sont nécessaires pour créer une immunité à long terme. Depuis 2015, les chercheurs russes travaillent sur une approche à deux vecteurs d’où vient justement l’idée d’utiliser deux types de vecteurs adénoviraux, Ad5 et Ad26, pour le développement du vaccin contre le Covid-19. Ainsi, ils trompent le corps qui a développé une immunité contre le premier type de vecteur, et renforcent l’effet du vaccin avec une deuxième injection en utilisant un vecteur différent. Ils sont comme deux trains essayant de livrer une cargaison importante à la forteresse du corps humain, laquelle a besoin de cette livraison pour commencer à produire des anticorps. Vous avez besoin du deuxième train pour vous assurer que la cargaison atteigne sa destination. Le deuxième train devrait être différent du premier, qui a déjà été attaqué par le système immunitaire du corps et qui le connait déjà. Ainsi, alors que les autres fabricants de vaccins n’ont qu’un seul train, nous en avons deux.
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À l’aide de cette approche à deux vecteurs, le Centre Gamaleïa a également développé et enregistré un vaccin contre la fièvre Ebola. Celui-ci a été utilisé sur plusieurs milliers de personnes au cours des dernières années, créant une plateforme de vaccins éprouvée. Cette dernière a été utilisée pour le développement du vaccin contre le Covid-19. Environ 2.000 personnes en Guinée ont eu des injections des vaccins créés par Gamaleïa en 2017-2018. Le Centre Gamaleïa a un brevet international pour ce vaccin.
L’approche à deux vecteurs
Le Centre Gamaleïa a utilisé des vecteurs adénoviraux pour développer des vaccins contre la grippe et contre le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV). Les deux vaccins sont actuellement à un stade avancé d’essais cliniques. Ces succès montrent que les laboratoires russes n’ont pas perdu leur temps au cours des dernières décennies alors que l’industrie pharmaceutique internationale sous-estimait souvent l’importance des nouvelles recherches vaccinales en l’absence de menaces pour la santé mondiale avant la pandémie de Covid-19.
D’autres pays suivent notre exemple en développant des vaccins à base de vecteurs adénoviraux. L’Université d’Oxford utilise l’adénovirus d’un singe, qui n’a jamais été utilisé dans un vaccin approuvé auparavant contrairement aux adénovirus humains. La société américaine Johnson & Johnson utilise l’adénovirus Ad26, alors que la société chinoise CanSino utilise l’adénovirus Ad5, donc les mêmes vecteurs que le Centre Gamaleïa. Ils n’ont cependant pas encore maîtrisé l’approche à deux vecteurs. Les deux sociétés ont déjà reçu d’importantes commandes de vaccins de la part de leur gouvernement.
L’utilisation de deux vecteurs et la technologie unique développée par les scientifiques du Centre Gamaleïa différencient le vaccin russe des autres à base de vecteurs adénoviraux en cours de développement dans le monde. Ce type de vaccin présente également des avantages évidents par rapport à d’autres technologies comme les vaccins à ARNm.
Les vaccins à ARNm potentiels, en cours d’essais cliniques aux États-Unis et dans d’autres pays, n’utilisent pas de vecteurs pour le «transport» et correspondent à une molécule d’ARN avec un code de protéine de coronavirus enveloppé dans une membrane lipidique. Cette technologie est prometteuse mais ses effets secondaires, notamment son impact sur la fertilité, n’ont pas encore été étudiés en profondeur. Aucun vaccin à ARNm n’a encore reçu d’approbation réglementaire dans le monde. Nous croyons que dans la course mondiale aux vaccins contre le Covid-19 ceux à base de vecteurs adénoviraux seront les gagnants, mais même à cet égard le vaccin développé par le Centre Gamaleïa a l’avantage.
Contrer le scepticisme
Le vaccin russe est actuellement prêt et enregistré. Les deux premières phases des essais cliniques sont terminées et leurs résultats seront rendus publics ce mois-ci conformément aux exigences internationales. Ces fichiers fourniront des informations détaillées sur ce vaccin, y compris sur les niveaux exacts d’anticorps comme le montrent plusieurs tests tiers ainsi que le test exclusif de Gamaleïa, lequel identifie les anticorps les plus efficaces attaquant la protéine Spike du coronavirus. Ils montreront également que tous les participants aux essais cliniques ont développé une immunité à 100% contre le Covid-19. Des études sur des hamsters syriens, des animaux qui meurent généralement du Covid-19, ont montré une protection à 100% et une absence de lésions pulmonaires après avoir reçu une dose d’infection mortelle. Après l’enregistrement, nous mettrons en place des essais cliniques internationaux dans trois autres pays. La production de masse du vaccin devrait commencer d’ici à septembre et nous constatons déjà un fort intérêt mondial.
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Le scepticisme parmi les médias et les politiciens internationaux a surgi juste après que la Russie a annoncé ses projets de production de masse d’un vaccin contre le Covid-19. Quand j’ai parlé avec des médias occidentaux, plusieurs ont refusé d’inclure des faits clés sur les recherches russes contre le Covid-19 dans leurs articles. Nous percevons ce scepticisme en tant que tentative censée saper nos efforts pour développer un vaccin qui marche, lequel arrêtera la pandémie et aidera à rouvrir l’économie mondiale.
Ce n’est pas la première fois que la Russie fait face à une méfiance internationale quant à son leadership dans le domaine scientifique, les politiques faisant obstacle aux avancées scientifiques et mettant la santé publique en danger. Lors de l’épidémie de polio au Japon dans les années 1950, les mères japonaises dont les enfants mourraient sont sorties pour manifester contre leur gouvernement, lequel avait banni les importations de vaccins soviétiques pour des raisons politiques. Les protestataires ont atteint leur objectif et le blocus a été levé en sauvant la vie de plus de 20 millions d’enfants.
Aujourd’hui, la politique fait de nouveau obstacle à la technologie russe, laquelle peut sauver des vies à travers le monde. La Russie est ouverte à la coopération internationale pour lutter contre cette pandémie et celles à venir. Comme l’avait déclaré un délégué soviétique lors de la conférence internationale sur les vaccins antipoliomyélitiques à Washington en 1960, en réponse aux questions du public sur la sécurité desdits vaccins, nous en Russie «aimons nos enfants et sommes préoccupés par leur bien-être autant que les habitants des États-Unis ou de toute autre partie du monde». Ces propos ont déclenché une ovation du public et le travail conjoint sur les vaccins a continué.
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Le bien-être et la prospérité des générations futures sont ce à quoi nous devons penser maintenant. Tous les pays du monde doivent mettre la politique de côté et se concentrer sur la recherche des meilleures solutions et technologies afin de protéger des vies et de reprendre l’activité économique. Notre Fonds pour les investissements directs a déjà obtenu des partenariats de fabrication dans cinq pays afin de produire conjointement le vaccin russe.
Peut-être qu’à un moment donné, grâce à ce partenariat dans la lutte contre le Covid-19, nous pourrons également revoir et abandonner les restrictions dictées par la politique sur les relations internationales, qui sont devenues obsolètes et représentent un obstacle aux efforts coordonnés pour faire face aux défis mondiaux.
Voir notre dossier sur le coronavirus.
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