Nasrallah : le rapprochement des pays du Golfe avec Israël est une purge salutaire

Nasrallah : le rapprochement des pays du Golfe avec Israël est une purge salutaire

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 14 août 2020, à l’occasion de la célébration du 14e anniversaire de la victoire de 2006.

Source : moqawama.org

Traduction : lecridespeuples.fr

[…] Hier, le Président américain Trump a annoncé un accord de paix historique entre les Emirats Arabes Unis et l’ennemi israélien. Bien sûr, il a organisé une sorte de (fête semblable à un) mariage à la Maison Blanche, (entouré de responsables de son administration se tenant debout) à sa droite et à sa gauche (et applaudissant). En tant que membre de cette Communauté (arabo-musulmane), en tant que personne croyant en Dieu le Très-Haut et l’Exalté et au Jour du Jugement, et considérant que je serai interrogé dans l’au-delà sur ma position à cet égard, au niveau personnel, et au nom du Hezbollah et de la Résistance islamique au Liban, je me dois de dire certaines choses sur cette question.

Bien sûr, je ne vais pas me lancer dans de (longues) analyses historiques et géographiques, ou sur les raisons qui ont poussé les Émirats à faire cela. Je n’ai que quelques mots clairs et sans équivoque à dire (à ce sujet).

Premièrement, nous n’avons (nullement) été surpris par ce qu’ont fait les dirigeants, ou certains dirigeants des Émirats. Nous n’avons guère été surpris. C’était la conséquence logique et la destination inévitable de la voie dans laquelle ils étaient engagés. De toute façon, la normalisation (des relations) était déjà une réalité, les avions circulaient déjà dans les deux sens entre les deux pays, les ministres israéliens se rendaient déjà (régulièrement) aux Émirats, Israël participait déjà à des conférences et événements (tenus aux Émirats), de même que des aides économiques et médicales, des accords et une coopération face au coronavirus étaient en place, etc. Tout cela était déjà une réalité.

Mais il semble (manifeste) que le besoin d’annoncer un accord (de paix) était en premier lieu un besoin américain, un besoin du Président Trump pour réaliser un tel accomplissement, car (les Émirats et Israël) auraient très bien pu continuer à ce rythme pendant des mois, un an, deux ans, trois ans, etc. Je veux dire que si l’objectif était la normalisation (des relations), elle était déjà présente et (quasi) totale. Il n’y a donc rien de surprenant (dans cette annonce), qui est l’aboutissement naturel de la voie dans laquelle les dirigeants des Émirats sont engagés (de longue date). Le résultat actuel (était éminemment prévisible).

Le moment (de cette annonce) confirme à quel point certains régimes arabes ne sont que des serviteurs (dociles) de l’administration américaine. Trump a besoin d’un accomplissement politique extérieur, car son mandat touche à sa fin, et il n’a aucun accomplissement à faire valoir dans sa politique extérieure. (Sans parler de) la situation intérieure (qui voit les Etats-Unis ravagés par) le coronavirus, le chômage, le confinement, la situation économique (désastreuse), qui constituent sa grande catastrophe. Mais même au niveau de la politique extérieure, il a quitté l’accord sur le nucléaire iranien dans l’espoir de faire céder (le régime) mais il a échoué ; en Corée du Nord, ils n’est parvenu à rien ; en ce qui concerne la Chine, il n’est arrivé à rien ; « l’accord du Siècle » a été unanimement rejeté par les Palestiniens, et il n’a eu aucune véritable occasion de le faire accepter (par les Palestiniens ou la communauté internationale). Ce n’est qu’une succession d’échecs. C’est pourquoi il a besoin d’un accomplissement. Qui est prêt à lui fournir un accomplissement (illusoire) ? Ses instruments dans le Moyen-Orient !

Ce qu’ont fait les Émirats est un service électoral, politique et personnel rendu au Président Trump, afin qu’il puisse en tirer parti durant les élections. C’est ce qui explique le timing. (Cela a été obtenu) durant la période la plus faible de Trump électoralement, d’après tous les sondages aux États-Unis (qui, sans surprise, l’annoncent largement perdant). De même, c’est un service personnel et politique rendu à Netanyahou. Au sein de l’entité sioniste, Netanyahou est aujourd’hui plus faible que jamais depuis le début de sa vie politique : il est accusé de corruption, il attend un procès, des manifestations contre lui (sont organisées chaque jour), son gouvernement est en décomposition, il y a eu trois élections et il y en aura peut-être une quatrième… Il a donc besoin de faire valoir quelque chose afin de pouvoir se présenter à son peuple —le peuple qui occupe la Palestine— comme celui qui a réalisé un accord de paix historique, un accomplissement historique, une diplomatie exceptionnelle, etc. Malheureusement, voilà (l’opportunité) que (les Émirats) fournissent (à Trump et Netanyahou).

Et nous devons nous attendre, d’aujourd’hui aux élections américaines, à ce qu’un certain nombre (d’autres) pays arabes et de régimes arabes qui sont prêts et attendent (docilement) leur tour dans la file d’attente, attendant seulement un claquement de doigt non pas de Trump, mais de (son envoyé spécial au Moyen-Orient Jared) Kushner. Dès qu’il leur fera signe, ils se rendront (les uns après les autres) à Washington, à la Maison Blanche, et on assistera à plusieurs « accords de paix historiques » entre certains régimes arabes (et Israël).

En vérité, tout comme Trump a voulu renforcer la situation économique américaine pendant des années, et y est parvenu en trayant —j’utilise à dessein le verbe « traire » (comme des vaches laitières, d’après le mot de Trump durant sa campagne électorale)— financièrement certains régimes arabes du Golfe, leur soutirant des (centaines de) milliards de dollars, aujourd’hui, afin d’améliorer sa situation électorale d’ici les présidentielles, il veut les traire politiquement. Il va leur extraire (jusqu’à la dernière goutte) de leur dignité, de leur image, de leur histoire et de leur religion, s’ils ont encore une religion. Il va les dépouiller de tout ce qui leur reste, juste pour ses beaux yeux et ceux de son ami Netanyahou, qui est en pleine déconfiture au sein de l’entité (sioniste). Et c’est pourquoi il ne faudra pas s’étonner si demain, tel ou tel pays, et peut-être même plus que cela, (annonce un accord de paix avec Israël). Cela est lié aux besoins électoraux (de Trump). Ce n’est pas une nécessité. Peut-être qu’un pays suffira, ou peut-être que l’administration américaine se dira qu’il leur faut deux ou trois pays. Ils sont tous fin prêts, et attendent leur tour dans la file d’attente. Cela ne posera aucun problème aux Etats-Unis.

Quoi qu’il en soit, ce qui a été annoncé, est maintenant de notoriété publique et sera ratifié d’ici quelques jours ou quelques semaines par le dirigeant actuel des Émirats, était donc quelque chose de prévisible, et reflète de nombreuses politiques arabes (collaborationnistes) dans notre région, dans lesquelles le (seul) critère est l’agrément des Etats-Unis. Tout ce qui plaît aux Etats-Unis, ils le font (avec empressement). Ce qui plaît aux Etats-Unis, c’est d’être au service d’Israël, de faire la paix avec Israël, de reconnaître Israël, et ils se mettent donc tous en rang (docilement pour faire tout ce que leur demande leur maître américain). (De même, lorsque Washington leur demande) d’être hostiles aux ennemis d’Israël, de combattre les ennemis d’Israël, de combattre (l’Axe de) la Résistance, de tourner le dos au peuple palestinien, d’abandonner Al-Quds (Jérusalem), ils s’écrient tous « A vos ordres ! » et s’exécutent. Telle est la véritable situation aujourd’hui.

Quoi qu’il en soit, jour après jour, il est démontré que ce qu’ont fait les médias arabes officiels et un grand nombre de régimes arabes, surtout dans le Golfe, en parlant (sans cesse) de « l’ennemi iranien », en représentant l’Iran comme une grande menace, etc., tout cela n’était que des fumigènes pour faire la paix avec Israël, reconnaître Israël et établir des relations avec Israël, afin de (lui permettre de) se consacrer (à son) véritable ennemi, à savoir l’Iran. Mais en même temps, nombre de tous (ces pays) qui parlent de l’Iran comme un ennemi s’efforcent de le contacter en coulisses, de le rassurer et d’établir des relations avec lui. Leurs déclarations publiques sont hostiles et agressives, mais en coulisses, ils disent tout autre chose. Et ils espèrent en arriver à un stade où ils auront de très bonnes relations avec Israël, et de très bonnes relations avec l’Iran, car ils sont faibles, et n’ont ni couleur, ni goût, ni odeur. Car une toute petite tempête ici ou là peut ébranler leurs trônes. Je ne vais pas être plus long et je vais exprimer notre position en deux points.

Le premier point est que nous avons tous l’obligation humanitaire, religieuse, légale, djihadiste, morale, nationale et communautaire de se dresser et de dire (haut et fort) que nous dénonçons, rejetons et condamnons cet (accord de paix). C’est une trahison de l’Islam, une trahison de l’arabité, une trahison de la Communauté (musulmane), une trahison d’Al-Quds (Jérusalem) et du peuple palestinien, une trahison des lieux saints (musulmans et chrétiens). Ce qu’ont dit les Palestiniens est vrai : c’est un acte de trahison, un coup de poignard dans le dos. Tout ce qu’on peut dire de semblable (en fait de condamnation) est juste pour caractériser cette position (des Emirats). Si nous ne pouvons rien faire de concret pour combattre cet acte des plus exécrables et des plus détestables perpétré par les dirigeants des Emirats, nous pouvons au moins le rejeter par la parole (en le dénonçant). Et le plus faible degré de foi (pour ceux qui courent un risque s’ils prennent parole publiquement, notamment au sein des dictatures arabes) est de le rejeter dans nos cœurs. Mais beaucoup peuvent le dénoncer par leur langue (sans danger pour leur vie, leur liberté ou leurs moyens de subsistance), et s’ils se taisent aujourd’hui, ils rendront compte (de ce silence) au Jour du Jugement. Le premier point est donc la nécessaire dénonciation et condamnation de cet accord de paix.

Et le deuxième point, je l’adresse au peuple palestinien opprimé et trahi aujourd’hui, ainsi qu’aux peuples arabes et musulmans qui restent (engagés) au cœur de la cause palestinienne, ainsi qu’aux mouvements de la Résistance : je leur déclare que nous devons être en colère dans nos cœurs, et considérer cet acte détestable comme une trahison ignoble, mais nous ne devons pas être attristés. Ne soyez pas attristés. Au contraire, il est bon que les masques tombent. Il est bon que ce qui se passait en-dessous de la table se fasse au-dessus de la table. Il est bon que ce qui se faisait en secret se fasse maintenant en public. De base, c’est un des usages divins, historiques et sociaux, comme on a pu le constater (maintes et maintes fois) à travers les âges et dans les sociétés, de même que c’est quelque chose de clairement établi dans le Saint Coran, que lorsque Dieu le Très-Haut décrète que le Front de la Vérité se rapproche de la victoire (ultime), il doit se débarrasser de ses fardeaux, se purifier, faire le ménage dans ses rangs, en expulser les hypocrites, les menteurs et ceux qui complotent (contre lui), les soumis, ceux qui le poignardent dans le dos. Le fait que ces gens-là sortent du Front de la Vérité, de la Position de la Vérité et de la Cause de la Vérité —en l’occurrence la cause palestinienne—, loin d’être néfaste, rendra au contraire les mouvements de la Résistance, les peuples de la Résistance et les régimes qui croient en la Résistance (plus forts), car cela permettra au Front de la Résistance de bien distinguer ses amis de ses ennemis, de purger ses rangs des hypocrites. C’est une condition naturelle (du succès).

Par conséquent, de même que nous sommes bien conscients de l’aspect détestable de cette trahison des Emirats, qui doit nous mettre en colère, nous devons dire « Il se peut que vous détestiez quelque chose, et que ce soit (pourtant) un bienfait pour vous » (verset du Coran). Lorsque les rangs de la Communauté deviennent propres, sains et purifiés de tous ces gens-là qui (peuvent) te poignarder à mi-chemin, à un quart du chemin ou (juste) avant la fin de ton parcours et ainsi bouleverser les équations, de ceux qui complotent contre toi, qui se présentent comme tes amis mais sont tes ennemis, tes adversaires et des espions (au service de l’ennemi), au contraire, c’est une (très) bonne chose, même si c’est douloureux. C’est une (très) bonne chose, même si c’est douloureux, de même qu’il est douloureux de se débarrasser des parties malsaines du corps pour que le corps retrouve sa santé, et soit même plus fort et en meilleure santé.

Le troisième point en ce qui concerne Israël est l’explosion au port de Beyrouth. Je veux juste rappeler une chose, c’est qu’au Liban, on nous opposait toujours « l’unanimité arabe » (dans la question israélo-palestinienne) et on nous accusait de « sortir de l’unanimité arabe » (en faisant le choix de la Résistance armée), mais où est donc l’unanimité arabe ? Les Émirats font cavalier seul. Où est le plan de paix arabe posé sur la table ? Reste-t-il seulement une table et un plan de paix arabe ? Y a-t-il encore une Ligue arabe ? Y a-t-il encore des régimes arabes officiels ? Je ne pose pas la question « Est-ce qu’il y a encore des Arabes », car ce ne sont pas eux, les Arabes (authentiques). Les Arabes, ce sont d’autres personnes (les peuples résistants du Liban, de Syrie, d’Irak, du Yémen, de Palestine, etc.). […]

Voir les autres extraits de ce discours consacrés à l’explosion dans le port de Beyrouth et à la responsabilité alléguée d’Israël

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Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16 février 2017, à l’occasion de la commémoration annuelle des dirigeants martyrs.

Traduction : lecridespeuples.fr

Vidéo à venir

Transcription :

[..] Eh bien, le deuxième point est la question israélienne du point de vue palestinien.

Que se passe-t-il actuellement ? Israël poursuit le processus de judaïsation au maximum. La judaïsation d’Al-Quds (Jérusalem), l’expulsion de ses habitants, (la construction de) davantage de résidences et de colonies pour modifier son identité et la séparer de la Cisjordanie, jusqu’à l’interdiction de l’appel à la prière, projet du gouvernement de Netanyahu adopté par la Knesset, jusqu’à la loi légalisant le vol de terres palestiniennes en Cisjordanie, avec en cours la construction de milliers de résidences en Cisjordanie, la continuation quotidienne des assassinats, des arrestations et des démolitions de maisons, la destruction des champs, et maintenant, avec Trump, l’évocation du déplacement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers Al-Quds (Jérusalem). L’importance de ce point serait la confirmation d’Al-Quds comme capitale éternelle de cette entité usurpatrice.

L’abandon américain de la solution à deux Etats a une signification pour nous en tant que Résistance. Mais cette solution représentait le seul espoir pour la voie des négociations et pour ceux qui croient en cette voie. Les Américains, Trump a dit hier qu’ils ne feraient pas pression sur Israël. Laissons les Palestiniens négocier directement et s’entendre (avec Israël). Qu’est-ce que cela veut dire ? « Débrouillez-vous et bonne chance. »

Israël, sans pression américaine, sans pression internationale, sans pression arabe, sans aucune pression, ces sionistes-là, avec leur culture, leurs ambitions, leurs appétits, leur mépris et leur arrogance, ceux-là donneraient-ils (d’eux-mêmes) aux Palestiniens ne seraient-ce que des miettes via des négociations ? Voilà ce que cela signifie (« Débrouillez-vous »).

Aujourd’hui, après ce qui est apparu de la rencontre entre Netanyahu et Trump, véritablement, je n’exagère pas en disant qu’hier, a été annoncée de façon quasi officielle la mort de la voie des négociations. C’est un acte de décès. Cette question est terminée. Pour les Israéliens, l’Etat palestinien n’existe pas (et ne pourra jamais exister). Dans les conférences (tenues en Israël) au début de l’année dont je viens de vous parler, dans lesquelles se sont exprimés des ministres, des généraux, des personnalités, etc., dans tous leur discours, il n’y a aucune mention d’un quelconque Etat palestinien, inexistant et inconcevable pour eux.

Il y a quelques années, nous disions (déjà), et je rappelle aujourd’hui ce que nous disions. Le projet israélien pour la Palestine et pour les Palestiniens est : prenez Gaza – bien sûr, cette Gaza qui doit rester assiégée, sans port, sans aéroport, sans frontière –, mais prenez Gaza, car elle constituait un objet de scandale pour les sionistes. Quant au reste de la Palestine, il est pour les sionistes. Le maximum qui puisse être cédé en Cisjordanie est une autonomie administrative contrôlée, limitée et discontinue qui va maintenant être coupée par des milliers de résidences et c’est la fin de la question. Les Palestiniens de la diaspora (réfugiés) devront être nationalisés ou émigrer. Ils devront prendre la nationalité au Liban, en Syrie, en Jordanie, partout où ils sont, ou émigrer où ils pourront. Et c’est aujourd’hui répandu dans le monde, on propose des nationalités aux Palestiniens pour qu’ils partent. Voilà le maximum que puisse concéder Israël. Une autonomie administrative limitée et discontinue en Cisjordanie. Hier également, les Israéliens eux-mêmes, les analystes israéliens eux-mêmes parlent des dernières étapes du règlement définitif de la cause palestinienne. Et il se peut qu’il n’y ait pas d’exagération en la matière, malheureusement.

Eh bien, aujourd’hui, maintenant que le principe et la base de résolution de l’initiative de paix arabe de 2002, reposant sur l’idée de deux Etats, maintenant que cette base est terminée, qu’elle a été supprimée, rejetée, que disent les dirigeants arabes, les régimes arabes, les gouvernements arabes, l’Union des pays arabes ? Les auteurs de l’initiative de paix qui ont dit (en guise de menace) que la proposition est sur la table mais qu’elle n’y restera pas longtemps ? Pourquoi donc, est-ce qu’elle est toujours sur la table ? A-t-elle encore une quelconque existence de toute façon ? Qui la reconnaît donc ?

Il est naturel que les Israéliens en arrivent à l’étape où ils disent qu’ils assistent aux derniers instants de la cause palestinienne qu’ils s’apprêtent à liquider. Car Israël, malgré tout ce qu’Obama a fait pour eux, dit maintenant que Trump est mieux. Eh bien, quant aux Arabes, aux pays arabes, où est la pression arabe ? Au contraire, (on voit) une précipitation vers les relations avec Israël sous la table et par-dessus la table, sans hésitation, une normalisation arabe et des pays du Golfe (des relations avec Israël), à l’exception de quelques pays arabes, une normalisation, des délégations (israéliennes) au Bahreïn et dans certains pays arabes, et ils dansent, ils chantent, ils brandissent des épées, et au Bahreïn, ils n’hésitent même pas, ces sionistes, à déclarer « Nous détruirons la mosquée (al-Aqsa) et (re)bâtirons le temple », et tous ces Arabes qui sont assis à leurs côtés et dansent avec eux, ces Bahreïnis qui sont bien sûr proches du pouvoir, ces ignorants imbéciles, ne comprennent même pas ce qu’ils disent. Et selon moi, même s’ils avaient compris, ça ne changerait rien, car il n’y a plus rien qui ait la moindre valeur aux yeux de ces régimes (arabes) et de leurs partisans.

Hier, une voix étrange s’est élevée, et beaucoup se sont probablement demandés « Oh, il sort d’où ce gars, il vient de quelle planète ? » Lorsque, par exemple, Son Excellence le Président de la République libanaise, le Général Michel Aoun, s’est rendu au sommet des pays arabes, je pense qu’il les a vraiment fâchés lorsqu’il leur a parlé d’Al-Quds (Jérusalem) et des lieux saints islamiques et chrétiens. Et il les a fâchés lorsqu’il leur a rappelé leur responsabilité en tant que pays arabes et en tant qu’Arabes vis-à-vis de la Palestine et des lieux saints. Et il les a fâchés lorsqu’il leur a parlé de la Résistance avant son départ et après son départ. Et il les a fâchés lorsqu’il leur a dit que la pensée sioniste avait réussi à transformer la guerre d’une confrontation arabo-israélienne en une confrontation arabo-arabe, et qu’ils devaient résoudre ce problème. « A qui récites-tu tes psaumes, ô David ? » (Citation sur ceux qui prêchent dans le désert).

Dans ces circonstances arabes déplorables, oui, les Israéliens ont raison de parler de situation stratégique excellente et rassurante, et Netanyahu a raison de dire hier que jamais auparavant dans sa vie il n’avait ressenti que les pays arabes ne considèrent pas Israël comme un ennemi mais comme un allié. Ce témoignage de Netanyahu est une marque d’infamie gravée sur le front de la majorité de ces dirigeants d’entre les rois, émirs et Présidents arabes. La plupart d’entre eux, avec bien sûr des exceptions pour quelques dirigeants et Présidents qui ont une position différente et en paient le prix. N’est-ce pas une marque d’infamie ? Qu’en dit le peuple palestinien ? Qu’en disent toutes les factions de la Résistance palestinienne, toutes, celles qui croient en la Résistance et celles qui croient aux négociations ? Qu’en disent les millions de Palestiniens de la diaspora ? Qu’en disent les Arabes qui ont encore en eux un reste d’honneur, de dignité, d’arabité et de noblesse ? Où est la (prise de) position arabe, où est la réponse arabe ? Bien sûr, il n’y a aucune réponse.

La réponse (arabe) est sur un autre terrain : plus de tueries au Yémen et au Bahreïn, plus de complots contre la Syrie et l’Irak, plus de recherche d’alliances pour faire la guerre à la République Islamique d’Iran… Voilà où en sont les Arabes aujourd’hui, les dirigeants arabes.

Eh bien… Quels choix restent aux Palestiniens ? Tout cela ne doit en aucune façon inciter à désespérer.

Je veux dire au peuple palestinien en cette commémoration de ces dirigeants (martyrs du Hezbollah) qui ont profondément aimé et chéri la Palestine. Tel était Sayed Abbas (al-Musawi), tel était le Cheikh Ragheb (Harb), tel était le Hajj Imad (Mughnieh). Ils étaient plus Palestiniens que Libanais. Sayed Abbas était plus Palestinien que Libanais, et les Palestiniens le savent. Le Hajj Imad était comme ça, Cheikh Ragheb était comme ça. En ce jour de commémoration des dirigeants de la Résistance, pour qui la Palestine était l’aimée, la chérie, la convoitée, la cause (par excellence) et l’espoir, je dis au peuple palestinien : (tout) cela ne doit pas inciter au désespoir.

Le fait que les masques tombent est très important (positif). « Sils étaient sortis (pour combattre) à vos côtés, ils n’auraient fait qu’ajouter à votre trouble [et semer, par leurs manœuvres, la discorde dans vos rangs]. » (Coran, 9, 47) Le fait que les masques tombent, que les hypocrites se révèlent après vous avoir menti durant des dizaines d’années en prétendant qu’ils soutenaient la Palestine, le peuple palestinien et la cause palestinienne, quelle est son importance ? Cela clarifie les choses, et purifie et consolide les rangs. Seuls les gens sérieux restent. Les lâches, les traîtres, les agents de l’ennemi, les espions et les opportunistes sont écartés.

Et cela dit au peuple palestinien et aux peuples de la région : ceux qui restent (à vos côtés), c’est la quintessence de toutes ces épreuves et de toutes ces difficultés, et ce sont eux qui vont libérer la Palestine et façonner la victoire.

Au contraire, cela doit être une source d’espérance et non une cause de désespoir, le fait que ces rangs se purifient. Qu’ils s’en aillent ! Ça suffit ! Oh, ils n’ont fait que mentir aux peuples arabes, à leurs peuples et au peuple palestinien. Ils déclarent qu’ils ont accepté Israël, qu’ils normalisent leurs relations avec Israël, qu’ils sont les alliés d’Israël, qu’Israël n’est pas un ennemi. Oh mon frère, que l’un d’entre eux réponde donc à Netanyahu ! S’il leur restait une once d’honneur, de fierté, de dignité, (ils répondraient) ! Que ces rois, ces émirs et ces Présidents arabes disent à Netanyahu « Non, tu mens, tu es toujours notre ennemi, tu n’es pas devenu un allié. » Mais ils n’osent pas.

Ne m’en veuillez pas, je me suis laissé aller à parler en dialecte (libanais), le vocabulaire qu’on use quand on parle entre nous, à la maison.

Cela ne doit pas inciter au désespoir mais à l’espérance.

Ensuite, le peuple palestinien ne doit pas se rendre, jamais ! Le refus de la reddition, la poursuite de la Résistance, la foi en la Résistance, persister dans la Résistance, la confiance dans le choix de la Résistance, dans le fait qu’elle façonne les victoires… La Résistance a libéré le Liban, elle a libéré Gaza, et les expériences de l’histoire pour la Résistance populaire durant notre époque et à travers les siècles (le prouvent). Ce n’est qu’une question de temps, de persévérance, d’endurance et de fermeté. L’expérience du peuple palestinien en la matière est très grande.

Parmi les formes de Résistance les plus importantes qui se produisent actuellement en Palestine, il y a l’Intifada d’Al-Quds (Jérusalem), qui doit se poursuivre. Ces opérations individuelles sont une des formes les plus importantes de la Résistance. Une des formes les plus importantes et les plus grandes. Car il s’agit d’un individu seul, qui n’appartient à aucun groupe, aucune organisation… Quoi qu’il en soit, lorsque l’individu décide lui-même de son action, de son opération, de son plan, il fixe l’objectif et l’accomplit, il accomplit l’opération, qui pourra bien l’en empêcher ? Toute opération (israélienne) de prévention est impossible. Lorsque cela s’étend à tous – jeune homme, jeune femme, agriculteur, étudiant, enseignant, etc., issus de différents milieux sociaux –, voilà ce qui terrifie l’ennemi et ébranle toute son entité comme un tremblement de terre.

Vous (Palestiniens) possédez cette foi, cet esprit de Résistance, cet enthousiasme formidables, qu’ont manifestés jusqu’à présent les jeunes hommes et les jeunes femmes de la Palestine dans l’Intifada d’Al-Quds (Jérusalem).

Et en dernier point, je tiens également à assurer à notre peuple palestinien que la région ne restera pas comme elle est actuellement. Et le monde ne restera pas tel qu’il est aujourd’hui. Les Etats-Unis de Trump ne sont plus les Etats-Unis de George Bush, l’armée américaine n’est plus celle qui est venue nous envahir il y a des dizaines d’années, et toute cette région a changé. Les projets s’évaporent et s’effondrent, et du cœur des épreuves, des séditions et des complots, naissent des générations, des générations et des générations de moudjahidines (combattants), de Résistants et de croyants, qui façonneront la victoire décisive, comme ils la façonnent chaque jour, et elles changeront la face de la région.

L’horizon est radieux, l’avenir est prometteur. Et tout ce qui se passe autour de nous n’est absolument pas la liquidation de la cause palestinienne, jamais ! Il s’agit de la liquidation des hypocrites, qui ont menti au peuple palestinien. Quant à la cause palestinienne, personne ne peut la liquider, et personne ne peut y mettre fin.

Que votre confiance en Dieu soit forte, et votre confiance en vous, en vos jeunes hommes et jeunes femmes soit grande, et que cette Résistance, ces opérations, cette endurance, cette persévérance soient accomplies sincèrement pour Dieu, dans la voie de Dieu, sous Son regard. Et Dieu, Très-Haut et Exalté, ne manque pas à Ses promesses. Il a promis la victoire à tous les sincères, patients et endurants, et Il a toujours tenu Ses promesses. […]

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À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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