Par Célestin Bernard N Dri.
Trois Présidents Menacés de destitution
Karl Marx, justifierait bien à propos, ces soulèvements populaires présentement en Afrique de l ‘ ouest contre des présidents. C’est bien lui qui invitait les prolétaires de tous les pays du monde à s’ unir, contre les injustices sociales et multiformes. Ces Leaders au centre des mécontentements généralisés , sont Alassane Ouattara de Côte d’ ivoire, Ibrahim Boubacar Keita du Mali et Alpha Condé de la Guinée. Sur la sellette ,ils sont menacés de destitution , pour leur défiance qui les pousse au tripatouillage des constitutions de leur différent pays.
Probablement , cette révolte populaire contre eux , ces temps ci, les emportera. A coup sûr , ces présidents, aux destins croisés, n’ y échapperont pas . Ils céderont leur fauteuil ,sous la pression populaire et de la rue . Comme l’ a fait le Président Blaise Compaore en 2015 , après vingt sept ans de pouvoir sans partage , finalement enivrant, qui l’ a conduit , comme c’ est le cas aujourd’hui , à une tentative de tripatouillage de la constitution du Burkina Faso pour être candidat une ième fois . Sa féroce volonté , d’assoiffé de pouvoir a ruiné tous ses espoirs . Contraint à un exil, en Cote d’Ivoire, suite à un soulèvement populaire , sa chute , ne sert pas d’exemple, pour autant.
Et pour cause: Pour la deuxième République ivoirienne, le peuple s’ est donné une constitution en 2000, qui en consolidant ses acquis et ses prérogatives, interdit à tout Président d ‘ aller au delà de deux mandats électoraux de cinq ans, chacun. Mais contre toute attente , élu en 2010, le Président ivoirien Alassane Ouattara , soumet cette même constitution à un autre référendum en 2016, sous le prétexte fallacieux de la dépouiller d’ articles tendancieux dont l’ interprétation fait débat. Au regard de cette noble ambition , une dizaine d’ articles y’ ont été enlevés par un groupe d’ experts de renom à la tête desquels un imminent professeur agrégé de Droit , Ouraga Obou.
Fort de ces acquis , une forte campagne de sensibilisation a suivi et les membres du gouvernement , comme en face d’un Curé ont avalé et fait avaler une tonne de communions aux ivoiriens, pour les rassurer et dire que le Président Alassane Ouattara ne ferait jamais un Troisième mandat. Malheureusement ; que non ! Malgré , son adresse devant le congrès le 5 Mars dernier à Yamoussoukro , et prétextant le décès du candidat Amadou Gon Coulibay de son parti , le Rhdp pour les élections présidentielles d’ Octobre Prochain ; le revoilà, nonobstant ses deux mandats achevés , réclamer un autre mandat de cinq ans. Les appels à la retenue pour le respect de la loi fondamentale du pays , n ‘y changeront rien. La tension très vive en Côte d’Ivoire, ces moments ci , pour le combat contre cette forfaiture , s’annonce très explosive. Les réseaux sociaux , s’ en mènent qui demandent sa démission malgré les soutiens de ses partisans apeurés . Dans la foulée , un sondage commandité par la société civile donne 70 / 100 pour le respect de la constitution et interdit le Président ivoirien à un troisième mandat.
Paradoxalement , c’ est ce même Alassane Ouattara Président de la République ivoirienne qui en compagnie de ses pairs de la Communauté économique des états de l ‘ Afrique de l’ Ouest se sont rendus à Conakry , la capitale Guinéenne au cours de l’année 2019, pour dissuader leur homologue Alpha Condé de briguer un Troisième mandat. En dépit des marches gigantesques de protestation , dans les rues de la capitale Guinéenne, le Président de ce pays , fort d’ un simulacre de référendum , appuyé par l’ armée et par son clan, a réussi à faire voter une nouvelle constitution qui lui donne la possibilité de deux autres mandats de cinq ans chacun , à compter du mois d ‘ octobre prochain. Bénéficiant épisodiquement d’ un sursis, le peuple guinéen , attend l’ annonce de sa candidature pour les élections présidentielles à venir pour remettre le couvert de la protestation. Au Mali , plus que la constitution qui est éventrée , c’ est le parlement qui est frappé à cause des Députés mal élus, récemment. Ajoutés à cette supercherie de nomination de députés au lieu d’ élection , les rues de Bamako , ne désemplissent plus à cause de la mauvaise gouvernance qui a érigé la corruption et le clientélisme en mode de gestion. Le peuple demande ouvertement la destitution de Ibrahim Boubacar Keita , son Président. Au final , ces trois présidents dans l’oeil du cyclone , n’ auront leur salut qu’avec une intervention énergique de la providence ou des puissances néo-coloniales. Nous y reviendrons.
Célestin Bernard N Dri
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec