par Pierre Duval
L’Union Européenne prépare une sérieuse alternative aux avions américains. Alors que la Russie et la Chine se préparent à lancer en série les chasseurs Su-57 et J-20B, l’Union Européenne a décidé de franchir une génération. Et si les Britanniques veulent équiper les Typhoon de réseau actif à balayage électronique ( AESA ), les Français, les Allemands et les Espagnols développent activement le projet d’une toute nouvelle machine.
Le nouveau projet d’avion de guerre européen porte déjà le nom de système de combat aérien du futur (SCAF) ou de Next Generation Weapon System – NGWS. Le système comprendra non seulement un avion de combat de sixième génération, dont la configuration a déjà été présentée à Paris, mais également des drones qui opéreront depuis le cockpit ou fonctionneront indépendamment. Un travail similaire est effectué par les Américains dans le cadre du programme F-35. Les Européens, cependant, ne veulent pas moderniser des avions prêts à l’emploi. Ils préfèrent en construire un complètement nouveau.
Le premier vol du démonstrateur NGWS est prévu en 2025 et la mise en service en 2040. A ce moment, les F-35, Su-57 et même le F-22 sont susceptibles d’être en service et les chasseurs de quatrième génération resteront probablement en service avec ces pays qui utilisent désormais des avions de chasse des années 70. Le projet SCAF implique de vrais géants de l’industrie avec Airbus ou Dassault Aviation. La société allemande MTU Aero Engines sera responsable des moteurs en coopération avec la société espagnole Indra Sistemas et française Safran Aircraft Engines qui fabriquent aussi des moteurs.
La disposition ressemble en partie au F-22 américain mais la cellule sera probablement différente. Le modèle, sous la forme d’une maquette, a été présenté au 53e Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget pour attirer l’attention. Le système de combat aérien du futur (SCAF) se met en scène comme le joker de l’Europe dans son différend avec les États-Unis même s’ils vendent leurs F-35 dans tous les pays de l’Otan. L’Union européenne dit vouloir une alternative. Actuellement, il est trop tôt pour parler des caractéristiques du nouvel avion puisqu’il n’existe pas.
En France, le 15 juillet, le Sénat a présenté un rapport d’information sur le SCAF. Le projet créé en partenariat en juillet 2017 au départ entre l’Allemagne et la France puis rejoint par l’Espagne comprend un avion de combat nouvelle génération qui doit remplacer le Rafale et l’Eurofighter allemand d’ici 2040. Pour les sénateurs français, le SCAF donne la capacité à la France de garder une «autonomie stratégique» qui lui permettra de ne pas être contrainte d’utiliser des avions de combat américains, comme le F35 mais également de préserver son industrie de défense.
Mais la France s’inquiète et veut renforcer le projet. La commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées présidée par le sénateur (LR) Christian Cambon, a donc présenté un rapport d’information sur le système de combat aérien du futur (SCAF) avec ses deux rapporteurs Ronan Le Gleut (LR) et Hélène Conway-Mouret (PS). «Ce rapport d’information propose plusieurs recommandations afin de faire en sorte que ce programme de défense soit «irréversible», qu’il puisse être technologiquement toujours en pointe jusqu’en 2080 et que sa mise en place se fasse efficacement et dans les meilleures conditions», écrit le site Public Sénat.
La raison est que l’Allemagne depuis le début du lancement du projet a fortement négocié en son avantage et bloque la signature de contrats communs pour la construction du SCAF sur le long terme. Pour l’Allemagne, contrairement à la France, SCAF n’est pas un projet militaire existentiel.
Pierre Duval
source:http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1812
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