Naval : la France marque des points en mer Noire

Naval : la France marque des points en mer Noire

Espace de confrontation entre la Russie et la communauté euro-atlantique, la mer Noire reste aussi un marché pour les industriels européens de la défense qui entendent y proposer des solutions à l’insécurité qu’inspire la politique de Moscou aux pays pontiques. Bien que disposant de budgets de défense très modestes et en tout cas nettement inférieurs à celui de la Russie, certains des États riverains de la mer Noire cherchent néanmoins à se doter de capacités leur permettant d’exercer leur souveraineté dans leur espace maritime. La France a su ces dernières années se frayer un chemin vers le marché du naval en mer Noire, au voisinage direct de la Russie, sur fond de tensions avec Moscou en Afrique centrale.

Le 22 juillet dernier, le chantier OCEA, basé aux Sables-d’Olonne, signait un contrat avec le ministère ukrainien de l’Intérieur portant sur l’achat par Kiev de 20 patrouilleurs FPB 98 Mk I. Cinq des 20 patrouilleurs seront construits à Nikolaïev, au chantier Nibulon, tandis que les 15 restants le seront en France. A cette occasion, la JV « OCEA-Nibulon » a été créée. Lors de la cérémonie de signature du contrat, une première unité a été mise sur cale. L’Ukraine paiera directement 15% des €136 millions du contrat, le restant étant emprunté auprès banques françaises, avec une garantie apportée par l’État français. Ce contrat intervient alors que les interrogations se multiplient en France sur la place que tient l’industrie de la défense au sein du plan de relance gouvernemental (sans parler du plan de relance européen…). Ce contrat fait suite à celui remporté par Naval Group en Roumanie l’an dernier. L’industriel a placé en juillet 2019 quatre corvettes Gowind pour €1,2 milliard.

Récapitulatif des contrats navals français récents en mer Noire
IndustrielClientPartenaire industriel localMatérielDate du contratMontant €Date de livraison
OCEAUkraine

(ministère de l’Intérieur)

Nibulon20 Patrouilleurs FPB 98 Mk I22.07.2020136 millionsA partir de 2021
Naval GroupRoumanie

(marine)

SNC4 corvettes Gowind03.07.20191,2 milliardA partir de 2022

La France, forte de son savoir-faire en la matière, marque des points au voisinage de la Russie en fournissant les flottilles de pays qui sont en délicatesse avec Moscou. Si ce matériel n’est pas de nature à renverser l’équilibre des forces largement en faveur de la Russie en mer Noire, il pourrait en revanche contribuer, une fois livré, à rassurer Bucarest et Kiev quant à leur capacité à défendre leur souveraineté dans leurs eaux territoriales et leurs ZEE respectives. L’acquisition de ce matériel pourrait ainsi les conforter dans leur aptitude à protéger leurs intérêts maritimes face à ce qu’ils perçoivent comme une menace existentielle russe, et de ce fait, à apaiser leur sentiment de vulnérabilité (sans le résoudre pour autant).

Il n’en demeure pas moins que la conclusion de ces contrats envoie un signal à Moscou. Leur signature intervient sur fond de désaccords persistants entre la France et la Russie sur le Donbass, et alors que Moscou est parvenue au cours de la seconde moitié des années 2010 à s’implanter dans le paysage sécuritaire d’Afrique centrale. Si la Russie entend jouer des coudes en Afrique en s’insérant dans les structures politico-militaires et de sécurité de pays dont la France estime qu’ils relèvent de sa zone d’influence traditionnelle, les Français en feront donc autant dans le « pré carré » russe, en l’occurrence en mer Noire. Voilà en substance le message véhiculé en creux par ces récents contrats.

La nécessité de plus en plus pressante d’aller débloquer des opportunités à l’export ainsi que la compétition géopolitique catalysent donc la projection des industriels européens de la défense dans l’espace pontique, sur le marché du naval. D’autres éléments ont pu contribuer à désinhiber la France vis-à-vis d’une pénétration de ce marché naval en mer Noire : l’accroissement de la présence russe en Libye et la vente ces dernières années par la Russie à l’Algérie – cliente traditionnelle du complexe militaro-industriel soviétique puis russe – de matériels de plus en plus sensibles (missiles tactiques sol-sol Iskander ; sous-marins classiques équipés de missiles de croisière anti-surface…).

source:http://www.rusnavyintelligence.com/2020/07/naval-la-france-marque-des-points-en-mer-noire.html

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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