Notre microbiote à surveiller

Notre microbiote à surveiller

Notre microbiote à surveiller

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CAROLLE ANNE DESSUREAULT  :

L’image ci-dessus n’a-t-elle pas l’aspect d’une flore, d’un jardin printanier accueillant ? Sans doute, mais il s’agit de notre propre flore – notre jardin intestinal – composée de quarante milliards de bactéries de 1 000 mille espèces différentes. On l’appelle aussi le deuxième cerveau puisque l’intestin dialogue en permanence avec le cerveau et peut influencer son fonctionnement.

Plusieurs maladies dégénératives, la sclérose en plaques, l’épilepsie, l’alzheimer, le parkinson et d’autres sont associées à des altérations du microbiote ou holobiome, un terme que les scientifiques utilisent aussi. Dennis Kasper, professeur d’immunologie à la Harvard Medical School, croit qu’en contrôlant le microbiote, on pourrait agir sur certains symptômes.

Un autre médecin, Steven Gundry, chirurgien cardiothoracique réputé, auteur américain, chercheur en nutrition, dirige maintenant sa propre clinique de recherche alimentaire dont la mission est de comprendre l’impact de l’alimentation sur la santé. Ses patients viennent de toutes les parties du monde. Le Dr Gundry impute presque toutes, sinon toutes les maladies, à un problème d’inflammation dans l’intestin. Pour lui, il est possible de renverser le processus de maladie en soignant la perméabilité de l’intestin. Le Dr Gundry est convaincu, vraiment convaincu, que toutes les maladies peuvent être guéries par un redressement d’intestin – remplacement des mauvaises bactéries par les bonnes – car la plupart des maladies, si ce n’est toutes les maladies, ont pour cause une inflammation dans l’intestin.

Aujourd’hui, je vais brièvement aborder le paradoxe des plantes qu’il décrit dans son livre Les dangers cachés de l’alimentation saine.

Avez-vous déjà spontanément dit Je ne suis pas moi-même aujourd’hui, je ne sais pas ce que j’ai ! En fait, il nous arrive de ne plus être soi-même en raison de subtils changements faits dans nos aliments, et ce, à notre insu, et sur la manière dont ils sont préparés.

Qui n’aime pas les plantes ? Elles sont indispensables à notre existence. Les plantes nous nourrissent, elles nous guérissent aussi par les herbes, les tisanes, les huiles essentielles, et les médicaments en pharmaceutique. Elles apportent de la BEAUTÉ dans les jardins, dans nos maisons, dans les parcs, tout partout. Surtout, elles absorbent le gaz carbonique de l’air et rejettent l’oxygène dont nous avons besoin pour respirer. De notre côté, nous faisons l’inverse.

 Nous savons que les plantes ne pensent pas, cependant, elles sont composées d’ondes PSY qui se placent dans leurs cellules et elles peuvent ainsi ressentir nos sentiments et l’instinct des animaux. On peut communiquer avec elles par nos vibrations. D’ailleurs, une plante vit plus longtemps si on s’occupe d’elle.

Ainsi les plantes sont nos amies, mais il ne faut pas croire qu’elles ont été créées pour être uniquement à notre service. Comme toutes les espèces vivantes, le but d’une plante est de travailler pour la survie de ses bébés – ses graines. Son objectif est de donner naissance à une nouvelle génération. On peut comprendre que la plante n’aime pas être mangée puisque son premier objectif est la survie de ses graines-bébés.

Le Dr Gundry écrit que les plantes sont sans cesse menacées par leur environnement car comment peuvent-elles se défendre contre les agressions des animaux ou des humains ? Elles ne peuvent pas se déplacer, elles ne peuvent pas comme un chien mordre pour se libérer, ou comme un insecte, se sauver à toute vitesse, ou comme l’oiseau s’envoler dans l’azur. Si nous les piétinons et les écrasons, elles ne peuvent pas réagir. Malgré tout, elles ont développé des subterfuges pour se protéger, par la couleur elles se fondent dans l’environnement ; elles dégagent une texture déplaisante, résine ou sève, où les insectes s’engluent ; elles se cachent dans le sable ou la terre ; elles secrètent des toxines, dont les lectines contre les prédateurs qui mangent ses graines qui ne sont pas encore parvenues à maturité.

Pour des insectes ou petits animaux, c’est la paralysie ou la mort après avoir ingéré des toxines végétales. Pour les animaux plus gros, évidemment ils survivent mais à leurs frais avec des malaises, et ils finissent par apprendre quand manger la plante. Nous, les humains, avons besoin de consommer certaines plantes qui nous procurent la plupart des vitamines, minéraux et antioxydants dont nous avons besoin, mais certaines plantes ou des fruits dont nous nous nourrissons contiennent des substances susceptibles de nous nuire.

Le paradoxe des plantes – beaucoup de végétaux nous sont bénéfiques alors que d’autres – considérés comme des aliments d’une alimentation saine – sont en réalité à l’origine d’une mauvaise santé et de surpoids. Les plantes n’aspirent qu’à nous rendre malades. Autre paradoxe – consommés en petites quantités, certains végétaux seront bénéfiques, mais absorbés en grosse quantité, ils seront très nocifs.

Contrairement aux insectes ou petits animaux, les toxines de la plante ne vont pas nous paralyser, mais nous ne sommes pas protégés des effets nuisibles à long terme de la consommation de certains végétaux. Certaines des plantes ou des fruits dont nous nous nourrissons contiennent des substances susceptibles de nous nuire. Le gluten est un des exemples typiques, mais le gluten n’est que l’une des très nombreuses protéines végétales appelées lectines, c’est l’un des facteurs du paradoxe des plantes.

Il y a 450 millions d’années, on peut imaginer que les plantes étaient au paradis avant l’arrivée des premiers insectes qui ne sont apparus que 90 millions d’années. À cette époque, elles n’avaient pas besoin de se cacher ou de se battre, elles pouvaient produire de nombreuses graines destinées à assurer la génération suivante. Mais avec l’arrivée des insectes puis les autres animaux, ainsi que nos ancêtres, tout a changé.

Les graines des plantes avec une enveloppe protectrice

Les graines des plantes et des arbres fruitiers avec une enveloppe protectrice sont destinées à être mangées par les prédateurs car leur enveloppe va les aider à survivre au voyage le long du tube digestif de leurs prédateurs, bien qu’un gros « bébé » comme une graine de pêche ne sera pas avalé, mais laissé sur place. D’autres sont des bébés nus, dépourvus d’enveloppe protectrice. Et pour ces derniers, la plante ne veut pas qu’ils soient mangés.

La plante mère avec une enveloppe protectrice espère que des animaux mangeront les graines avant qu’elles ne tombent au sol. Pourquoi ? Afin que les bébés se retrouvent à quelque distance d’elle pour éviter qu’ils soient en compétition avec elle pour l’ensoleillement, l’humidité et les nutriments. Une espèce a d’autant plus de chances de survivre qu’elle augmente son aire de dispersion. Si la graine ingérée reste intacte, elle émerge de l’animal dans ses excréments et elle a alors une chance de pousser. Conséquemment, ces plantes n’ont pas besoin de recourir à des stratégies de défense chimique. Pour éviter que ses bébés ne soient pas mangés avant que leur pellicule protectrice n’ait fini de durcir, la plante dégage une texture déplaisante, et  prend la couleur d’un fruit immature (le plus souvent vert). D’ailleurs, dans le passé, les gens qui mangeaient des pommes vertes apprenaient à leurs dépens que leur intestin réagissait douloureusement.

Donc, ces plantes utilisent la couleur pour indiquer que leurs fruits sont prêts à être cueillis, signe que la couche protectrice des graines est suffisamment solide et a toutes les chances de traverser le tube digestif du prédateur en restant indemne. Les plantes nous ont appris avec le temps à associer le ROUGE, le JAUNE et L’ORANGE à la maturité.

PROBLÈME – lorsque nous achetons des fruits en Amérique du Nord en décembre, il est probable qu’ils aient poussé dans un autre pays de l’hémisphère sud, où ils ont été cueillis presque verts et ont reçu un nuage d’oxyde d’éthylène une fois arrivés à destination – cet oxyde a pour but de modifier la couleur pour donner l’illusion que le fruit est mûr, mais sa teneur en lectines reste élevée car l’enveloppe protectrice de la graine n’est pas arrivée à maturité. Le fruit n’a donc pas reçu l’information qu’il devait diminuer sa teneur en lectines de la part de la plante mère. En Europe, la plupart des fruits hors saison sont cultivés en Israël ou en Afrique du Nord et leur transport n’excède pas quelques jours, ils peuvent donc être cueillis à maturité sans avoir besoin de gaz. Peut-être est-ce une des raisons qui fait que les Européens sont globalement en meilleure santé et plus minces qu’en Amérique.

 Les graines des plantes qui n’ont pas d’enveloppe protectrice

Là, la stratégie est différente. Ces herbes, plantes rampantes ou autres qui poussent dans les champs ont déjà choisi un endroit fertile pour se développer. Elles veulent donc que leurs bébés tombent au même endroit et s’y enracinent. Les bébés apparaissent à la saison suivante et remplacent la génération précédente. Ces plantes doivent dissuader les insectes et animaux de consommer leurs bébés ou de les déplacer. Elles contiennent un ou plusieurs produits chimiques destinés à affaiblir les prédateurs, à les paralyser ou à les rendre malades. Ces substances incluent des phytates, appelés facteurs antinutritionnels qui empêchent l’absorption de sels minéraux, qui empêchent les enzymes digestives de faire leur travail, et autres. Elles contiennent aussi des lectines dont le but est de perturber la communication cellulaire en provoquant des trous dans la paroi intestinale (intestin perméable). Les céréales complètes comprennent ces trois produits de défense dans l’enveloppe fibreuse dans leur son.

Les tanins donnent un goût amer aux plantes ainsi que les alcaloïdes dans les tiges et dans les feuilles de la famille des solanacées dissuadent les prédateurs. En font partie les tomates, les pommes de terre, les aubergines et les poivrons qui sont hautement inflammatoires.

 Nous sommes ce que nous mangeons et ceux que nous avons mangé.

À suivre

Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec

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