Les États-Unis ont franchi la barre des 3 millions de cas détectés de COVID-19.

Les États-Unis ont franchi la barre des 3 millions de cas détectés de COVID-19.

Les États-Unis ont franchi mercredi le seuil des trois millions de cas de coronavirus, au lendemain de l’amorce officielle de leur retrait de l’Organisation mondiale de la santé, qui continue pourtant d’alerter sur l’accélération de la pandémie et la nécessité d’une action concertée.

L’Allemagne a qualifié mercredi le retrait américain de l’OMS de « revers » face à la pandémie qui a fait plus de 545 000 morts dans le monde à ce jour, soulignant qu’il fallait non pas moins, mais « plus de coopération internationale », par la voix de la porte-parole de la chancelière Angela Merkel.

Pourtant, les États-Unis, première puissance économique mondiale et premier contributeur au budget de l’OMS, sont de loin le pays le plus touché par la pandémie, autant en nombre de cas qu’en nombre de morts. « À ce stade, nous avons testé plus de 39 millions d’Américains. Parmi eux, plus de trois millions d’Américains ont été testés positifs et plus de 1,3 million d’Américains se sont rétablis », a déclaré le vice-président Mike Pence à la Maison-Blanche.

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L’épidémie a fait à ce jour 131 857 morts aux États-Unis, et 3 022 899 cas de contamination y avaient été détectés mercredi.

Après une stabilisation de l’épidémie dans ses premiers foyers, notamment à New York, les États-Unis connaissent depuis quelques semaines une flambée des infections dans le Sud et l’Ouest.

Les États-Unis ne sont jamais sortis de leur première vague, qui s’est déplacée géographiquement, et les indicateurs sont au rouge dans plusieurs des États les plus peuplés, comme le Texas et la Floride.

Le président américain nie la réalité de cette résurgence et a encore tweeté mercredi que « le taux de mortalité du coronavirus [avait] été divisé par dix ! »

« Nous sommes montés, nous ne sommes jamais redescendus au niveau de base, et là nous sommes en train de remonter », s’est inquiété Anthony Fauci, plus haut expert en maladies infectieuses du gouvernement américain, qui sonne l’alarme de plus en plus vivement.

M. Trump, en désaccord avec le M. Fauci, a persisté : « Nous sommes en bonne position […] Nous avons fait du bon travail. Je pense que, d’ici deux, trois, quatre semaines, nous serons dans une excellente position ».

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Supermarchés dévalisés

Deuxième pays le plus touché, le Brésil recense, lui, plus de 66 700 morts, mais son président de 65 ans, même contaminé, reste défiant : « Je vais parfaitement bien », a-t-il assuré à la télévision.

En Amérique latine et aux Caraïbes, plus de trois millions de cas de COVID-19 ont été recensés depuis le début de l’épidémie, dont plus de la moitié au Brésil, selon un bilan établi mercredi par l’AFP.

En Australie, les rayons des supermarchés de Melbourne, deuxième plus grande ville du pays, ont été dévalisés mercredi, à quelques heures de l’entrée en vigueur de nouvelles mesures de confinement pour six semaines.

« Aussi frustrant que cela soit, je soutiens [le confinement] — mais reposez-moi la question dans six semaines », a lancé à l’AFP Michael Albert, un habitant de Melbourne.

Dans ce contexte tendu, l’OMS a mis en garde contre la probable capacité du virus à se transmettre par voie aérienne, notamment dans les lieux publics, c’est-à-dire de manière beaucoup plus contagieuse qu’initialement envisagé.

De loin le pays le plus touché au Proche et au Moyen-Orient, l’Iran a dépassé la barre des 12 000 morts, ont annoncé mercredi les autorités, qui envisagent un retour des mesures de restrictions dans la capitale Téhéran.

9 des 31 provinces iraniennes sont classées comme « rouges », la catégorie la plus élevée dans l’échelle de risque du pays.

« Téhéran est confronté à une situation très fragile », a estimé le coordinateur de la lutte contre la maladie à Téhéran, Aliréza Zali.

L’Afrique reste loin derrière tant en termes de contaminations déclarées que de décès dus à la COVID-19, mais le continent a franchi mercredi la barre des 500 000 cas officiellement comptabilisés, après avoir dépassé le 1er juillet les 10 000 morts.

Un 14 juillet sans public

En Europe, la situation semble sous contrôle, même si le Vieux Continent reste le plus durement touché par le virus avec plus de 200 000 morts, dont plus des deux tiers au Royaume-Uni, en Italie, en France et en Espagne.

La Belgique, à l’aube des vacances d’été, a décidé mercredi d’instaurer un code avec trois couleurs (vert, orange, rouge) pour recenser les zones de voyages qui restent déconseillées en Europe.

En Serbie, des dizaines de policiers et manifestants ont été blessés et une vingtaine de personnes arrêtées à Belgrade lors de protestations, qui ont dégénéré avant l’aube mercredi, contre le retour d’un couvre-feu.

En France, la Mairie de Paris a annoncé que la ville aurait bien son traditionnel feu d’artifice tiré depuis la tour Eiffel pour la fête nationale du 14 juillet, mais que celui-ci aurait lieu sans public aux alentours en raison des risques de contamination.

Quant à la Finlande, elle a annoncé rouvrir ses frontières aux touristes de 17 pays européens considérés comme ayant un faible taux d’infection, soit une liste ne comportant ni la France ni le Luxembourg pour l’instant.

À Londres, la National Gallery est devenue mercredi le premier grand musée à rouvrir, avec masques et parcours fléchés pour des visiteurs priés de réserver à l’avance. Le Louvre, à Paris, avait rouvert lundi.

Sur le front économique, le gouvernement britannique a dévoilé mercredi de nouvelles mesures de relance totalisant 33 milliards d’euros, dont une baisse de TVA pour certains secteurs, des subventions pour la rénovation énergétique et des aides à l’emploi des jeunes.

Le Fonds monétaire international table sur une contraction de 10,2 % de l’économie britannique cette année.

À Bruxelles, la chancelière Angela Merkel a appelé les Européens à se montrer solidaires et à assurer l’adoption dès cet été du plan de relance massif destiné à sortir de la crise du coronavirus.

« Nous avons besoin d’une solidarité extraordinaire, tout le monde y est prêt, l’Allemagne en particulier, pour surmonter la pandémie, pour assumer ses conséquences », a déclaré Mme Merkel devant les eurodéputés.

En Afrique par contre, ce sont près de 50 millions de personnes qui pourraient basculer dans l’extrême pauvreté en raison des retombées économique de l’épidémie, selon la Banque africaine de développement (BAD).

Les principaux créanciers des pays les plus pauvres ont appelé mercredi à faire davantage pour alléger le fardeau de leur dette, et ont exhorté la Chine à y participer pleinement, lors du Forum de Paris qui regroupe créanciers et créditeurs.

À propos de l'auteur Le Devoir

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