L’ONU et trois C

L’ONU et trois C

1- Canicule

Quand, dans l’histoire du Canada, est-il jamais arrivé que nous ayons connu deux canicules de trois jours AVANT la Saint-Jean Baptiste? Si les climatologues refusent des conclusions scientifiques à partir de faits circonstanciels, nous serions enclins à nous référer aux données des conférences de 1200 savants de l’IPCC (International Panel on Climate Change), présentées en 2015 au COP21 de Paris, « conférences des parties » issues de consultations de cent quatre-vingt-quinze pays membres de l’ONU.

Selon le GIEC donc, le réchauffement climatique est inéluctable et seule une action internationale concertée sauverait la planète des conséquences dramatiques d’une augmentation de deux degrés : or le Canada, avec ses décisions absurdes d’acheter le pipeline Transmountain ($4.5 milliards) et de l’agrandir ($8 ou 9 milliards), puis de financer jusqu’à $500 millions le gazoduc Coastal Gas Link imposé par la Gendarmerie Royale raciste en territoire Wet’suwet’en (Colombie Britannique), n’est pas seulement en train de saboter complètement ses propres objectifs de réduction des GES, mais contribue à une immense détérioration du bilan planétaire de biodiversité. Ont beau s’y opposer les centaines de milliers d’adhérents du Pacte (avec Laure Waridel et Dominic Champagne), leur document 101 idées, né du constat réaliste que les lobbys d’affaires sont en train d’imposer à nos gouvernements des plans de relance post-pandémie ignorant l’urgence environnementale, représente hélas un pâle effort pour contrer l’inertie gouvernementale.

2- Conseil de sécurité

Depuis le début de l’année, les Artistes pour la Paix ont tenté de refréner l’agressivité du gouvernement canadien, entre autres envers l’Iran et le Venezuela. Nos appels, conjugués à ceux du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et du pape François, de Ken Stone et du député Scott Duvall (NPD), de Victor Ramos et du Regroupement des Universitaires de Québec, ont représenté une levée de boucliers remarquablement suivie[i].

Alors que la mort en direct de George Floyd suscitait dans les rues des grandes villes une extraordinaire réaction mondiale antiraciste[ii], Bianca Mugyenyi, au nom de l’Institut canadien de politique étrangère[iii], énonçait dix raisons pour lesquelles tous ceux qui chérissent un ordre international basé sur des règles de droit et non sur la puissance militaire, devaient préférer au Canada, souvent colonialiste, militariste et raciste, les candidatures au Conseil de Sécurité de la Norvège et de l’Irlande. Justice a prévalu.

Les inconscients Trudeau et Champagne ont été ridiculisés par plusieurs journalistes du Journal de Montréal, dont Desplanques, Lester et Tassé, et par un seul du Devoir, non le moindre, le rédacteur-en-chef Bryan Miles, dont les acolytes avaient auparavant reproduit la propagande gouvernementale en écartant nos critiques, même celles qu’on avait voulu exprimer sur la version électronique du journal!

 

3- COVID-19

En cette période euphorisante de déconfinement dans le monde occidental, en particulier chez nous au Québec, signalons les données de l’Organisation Mondiale de la Santé qui montrent que la planète n’a pas encore atteint le pic maximal de contamination, puisqu’elle défonce jour après jour des records de mortalités enflés par les sombres chiffres américains et brésiliens.

La pandémie suscite en outre une floraison vénéneuse de théories conspirationnistes alimentées par Donald Trump contre la Chine : il a même soupçonné un laboratoire militaire de la province du Wuhan d’avoir fabriqué le virus comme arme toxique, ce que dément the Biological and Toxin Weapons Convention (BTWC) à laquelle adhèrent 183 pays, dont les États-Unis : ce n’est pas la première niaiserie du président américain à laquelle des savants américains doivent apporter un démenti…

Ses théories de complot avaient stoppé le financement puis attaqué l’OMS dont le directeur africain Ghebreyesus a été soupçonné de favoriser …la Chine, sous prétexte qu’elle avait autrefois soutenu l’Éthiopie. De là à englober le milliardaire Bill Gates et son aide médicamentée à l’Afrique (avec une recherche d’intérêt il est vrai suspecte), la conspiration anti-OMS a vite été gonflée par tous les vaccinophobes (plus de 15% de la population mondiale, davantage pour des raisons obscures de religions méfiantes envers la médecine).

En contraste, une démarche positive du fondateur de l’Université du Bien Commun (Belgique-France-Italie), l’humaniste Riccardo Petrella, rassemble des soutiens d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie, d’Europe et … du Québec. Sa campagne pour un futur vaccin issu d’une politique mondiale commune, publique, coopérative de la santé et de la sécurité de vie, hors marché, sans brevet et libre des logiques du profit, se heurte, il va sans dire, à l’avidité des États-Unis de Donald Trump et de ses BigPharmas qui ne renonceront pas gaiement aux profits.

Le site des Artistes pour la Paix vous tiendra au courant, s’il y a lieu, des développements internationaux de cette démarche, qui vise la 75ème Assemblée Générale de l’ONU du 15 au 22 septembre prochains pour se faire connaître. On sait d’avance qu’elle sera peu bienvenue, aussi pour des raisons idéologiques racistes et antisocialistes étirées jusqu’à l’anticoopératisme, par les Trump, Johnson, Bolsonaro, Le Pen, Salvini, Orban et Erdogan.

 

Crédit photo : canva.com et Hu Totya / CC / Wikipedia.com

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