Le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration a confirmé, jeudi, les éléments déjà publiés par Radio-Canada il y a quelques jours.
Le PEQ est un programme d’immigration qui permet aux étudiants internationaux et aux travailleurs temporaires qui vivent, étudient ou travaillent déjà dans la province d’obtenir, à terme, une résidence permanente.
La durée de cette expérience de travail, qui sera exigée, varie selon le type de diplômes. Il faudra par exemple avoir deux années d’expérience, à temps plein, au cours des trois dernières années, pour les personnes ayant un DEP.
Une année d’expérience sera demandée, dans les deux années précédant la demande, pour ceux ayant obtenu un baccalauréat, une maîtrise, un doctorat ou un diplôme d’études collégiales techniques.
Ces expériences n’ont pas nécessairement besoin d’être en lien avec le domaine de formation. Elles devront cependant être acquises dans des domaines d’emploi de niveau 0, A ou B de la Classification nationale des professions. Ainsi, cela ferme la porte par exemple à l’expérience acquise dans le domaine agricole ou comme serveur.
Ces expériences de travail n’étaient pas nécessaires, ces dernières années, pour postuler au PEQ, un programme qui a vu le jour en 2010 et qui est devenu, au fil des ans, de plus en plus attractif. L’an passé, près de 15 000 étudiants et travailleurs temporaires en ont bénéficié.
Le PEQ prend toute la place dans la catégorie des travailleurs qualifiés et paralyse Arrima. Le PEQ ne peut pas être le seul moyen d’immigration au Québec. La pertinence de réformer le PEQ était réelle l’automne dernier, elle l’est d’autant plus aujourd’hui.
Ce nombre va baisser inévitablement
, a convenu le ministre Jolin-Barrette, qui compte favoriser la sélection d’immigrants économiques à travers le programme Arrima, qui a vu le jour l’an passé.
L’entrée en vigueur de ces changements se fera au courant de l’été
, a-t-il précisé.
Du côté des travailleurs étrangers temporaires, l’expérience de travail demandée sera rallongée.
Actuellement, il est demandé une année d’expérience. Cette exigence est assez courte
, selon le ministre Jolin-Barrette.
À présent, ces travailleurs devront cumuler trois ans d’expérience au cours des 48 derniers mois.
Une clause transitoire
a également été annoncée. Ainsi, cette réforme ne touchera pas les diplômés internationaux et les travailleurs temporaires qui ont déjà postulé au PEQ mais dont le dossier n’a pas encore été traité.
Meilleure connaissance du français exigée
Un an après l’entrée en vigueur de cette réforme, il sera aussi demandé aux conjoints et conjointes de ces candidats d’avoir un niveau de français jugé de base
par le ministre Jolin-Barrette. Il s’agit d’une connaissance du français oral de niveau 4.
Cette exigence n’existait pas par le passé.
Par ailleurs, pour bénéficier du PEQ, les candidats doivent également fournir une preuve de leur connaissance du français. Mais des irrégularités
, révélées par Radio-Canada, ont été constatées ces dernières années.
Nous avons été mis au courant d’irrégularités […]. Des vérifications ont été réalisées et ont révélé que la majorité des candidats ne parlaient pas le niveau de français requis.
Un document – une attestation de réussite d’un cours de français de niveau intermédiaire avancé – est au cœur de ces soupçons de fraudes, qui ont entraîné une enquête de l’UPAC dont les résultats ne sont pas connus.
Cette attestation, qui était délivrée notamment par des commissions scolaires, ne sera plus admissible comme preuve de connaissance du français.
Aucune liste de formation
À l’automne passé, une première version, présentée par le ministre de l’Immigration Simon Jolin-Barrette, avait été vivement critiquée par les milieux des affaires et éducatifs.
Seuls certains domaines de formation et de travail, inscrits sur une liste qui comprenait de nombreuses incohérences, donnaient alors accès au PEQ, ce qui a provoqué la colère des universités, des cégeps et de représentants du patronat.
Le gouvernement avait alors retiré sa réforme et des consultations ont été lancées. Près de 50 mémoires ont été déposés, provenant d’avocats en immigration, d’experts et d’acteurs des milieux éducatifs et des affaires.
Aucune liste n’est désormais proposée dans cette nouvelle version.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec