Les chiens aboient, la caravane persane passe !

Les chiens aboient, la caravane persane passe !

Ancien haut fonctionnaire et chercheur politique, Bruno Guigue revient sur l’opération qui a permis d’acheminer les pétroliers iraniens au Venezuela, au nez et à la barbe de Washington.

par Bruno Guigue

Des matamores de Washington qui disent que «toutes les options sont sur la table» pour empêcher les pétroliers iraniens de rejoindre le Venezuela ; Téhéran et Caracas qui annoncent qu’ils sont «prêts à tout» pour défendre leur droit légitime à emprunter les routes maritimes internationales et à coopérer pacifiquement dans le domaine des hydrocarbures ; des navires iraniens qui parviennent à bon port sous escorte vénézuélienne, au nez et à la barbe des bellicistes de Washington ; le chef de la diplomatie chinoise qui déclare, le même jour, qu’un «virus politique» s’est déclaré aux Etats-Unis, où l’administration Trump semble décidée à mener une «nouvelle guerre froide».

Un Trump en état d’hystérie pré-électorale qui accuse la Chine des turpitudes les plus invraisemblables pour se disculper de sa nullité et de son irresponsabilité criminelles dans le traitement de la crise sanitaire ; des fuites au plus haut niveau qui laissent entendre que les Etats-Unis envisagent de reprendre les essais nucléaires, quelques jours après avoir annoncé leur retrait d’un nouvel accord de limitation des armements au grand dam de leurs alliés européens ; ces mêmes alliés, eunuques patentés de la géopolitique, réduits au rôle de spectateurs impuissants d’un bellicisme US dont ils sont les complices masochistes depuis des années, et qui leur revient aujourd’hui en pleine figure.

Quand tout arrive de la sorte, en même temps, on se dit à la fois que tout reste comme avant et pourtant que tout est train de changer.

Tout reste comme avant parce que les États-Unis sont fidèles à eux-mêmes : la ploutocratie génocidaire qui se prend pour la nation élue de Dieu obéit à cette pulsion impériale qui la pousse à vouloir réduire à néant quiconque défie sa suprématie. Elle étale les breloques de luxe de son matériel militaire sur tous les continents et pratique une intimidation à grande échelle au moyen des 700 bases militaires qu’elle a réparties sur la surface du globe. Mais comme ça ne suffit pas à empoisonner la vie des autres nations : il faut encore qu’elle tente de détruire par inanition, en leur coupant les vivres, celles qui osent manifester la moindre velléité de résistance.

Véritable maniaque du blocus, cette arme des lâches qui n’hésitent pas à priver des enfants de médicaments pour accroître leur puissance, la nation exceptionnelle dont le Tout-Puissant a fait don à l’humanité est aujourd’hui la seule au monde, et la seule dans l’histoire, à imposer des sanctions économiques à 39 pays ! Cibles privilégiées de cet empire du crime, l’Iran et le Venezuela lui font un formidable bras d’honneur, mais ne mésestimons pas le danger : l’Amérique est un gigantesque arsenal contrôlé par des sociopathes qui rêvent de domination planétaire. Elle utilise l’arme économique faute de pouvoir employer la force armée ; et sa capacité de nuisance n’a d’égale que son obstination à vouloir plier le monde à ses désirs.

Et pourtant, on se dit aussi que tout est en train de changer. Car lorsque l’impérialisme se contente d’aboyer au lieu d’agir, c’est qu’il est au bout du rouleau. Les bouledogues du Pentagone peuvent toujours montrer les crocs : pendant qu’ils aboient, la caravane pétrolière en provenance des montagnes perses atteint les rivages de la Caraïbe. Ils peuvent toujours débarquer des mercenaires dans une nouvelle baie des Cochons, cette expédition de ribouldingues est vouée à se fracasser sur les forces bolivariennes. Nouveau bégaiement de l’histoire, qui montre que la coalition des nations souveraines n’a pas perdu sa capacité de résistance à l’impérialisme. La caravane pétrolière qui relie Téhéran à Caracas symbolise l’alliance des vieilles nations historiques (Russie, Chine, Iran) et des jeunes nations issues de l’effondrement du colonialisme, dont la Syrie et le Venezuela représentent aujourd’hui le prototype. Adossée à l’alliance continentale russo-chinoise, elle risque de donner du fil à retordre aux fauteurs de guerre reconvertis en fauteurs de blocus.

Bruno Guigue

source:https://francais.rt.com/opinions/75367-chiens-aboient-caravane-persane-passe

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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