Récemment libéré après le renvoi de son procès et plus d’un an de détention, un trafiquant de drogue porte plainte désormais contre les policiers, affirmant qu’ils lui auraient volé une forte somme au moment de la saisie des recettes de son commerce illégal. Le dealer pense que le suicide de leur collègue le même jour serait lié à son refus du vol.
Un jeune homme de 26 ans va porter plainte en Seine-Saint-Denis contre deux policiers pour lui avoir dérobé 90 000 euros lors de la saisie d’environ 500 000 euros issus de son trafic, rapporte Le Parisien. Le plaignant affirme que ce vol aurait indirectement causé le suicide d’une collègue présente de ces policiers.
Suspecté de blanchiment d’argent et d’association de malfaiteurs dans le cadre d’un trafic de stupéfiants, le jeune homme a été libéré de prison suite au renvoi de son procès, initialement prévu le 21 avril à Bobigny, après plus d’un an de détention. L’individu a été placé en détention provisoire après que trois policiers de la Compagnie territoriale de circulation et de sécurité routière (CTCSR93) de Seine-Saint-Denis ont trouvé un sac plastique contenant plusieurs liasses de billets pour une somme totale de 488 270 euros lors d’un contrôle routier le 7 septembre 2018. Cependant, le soir même, une de ces agents de police s’est suicidée pour une raison inconnue. Selon le jeune homme, ce suicide était lié au fait qu’elle ait renoncé à ce vol collectif.
« Je ne sais pas si ça a un lien, mais sur place elle n’est pas d’accord et le soir même elle se donne la mort : ce n’est pas une coïncidence », a-t-il déclaré le 28 décembre 2018 à un commandant de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) chargée de l’enquête ouverte par le parquet de Bobigny suite à une lettre anonyme.
Dans cette missive, l’auteur accusait les gardiens de la paix D.B. et T.M. « d’avoir volé la somme de 90 000 euros lors d’une interpellation, le 7 septembre 2018 à Drancy », « d’avoir altéré la vérité lors de la rédaction du procès-verbal d’interpellation » et « leur attribuait également la responsabilité du suicide, survenu à la même date, du gardien de la paix Sylvia J., qui faisait partie de leur équipage ce jour-là ».
Les agents de police ont réfuté toutes ces accusations. Dans le cadre des investigations, des enquêteurs ont pourtant appris que les agents en question avaient déjà été visés par quatre procédures administratives après des signalements de collègues qui dénonçaient aux policiers de l’IGPN « le comportement jugé dangereux, à la limite de la légalité et non déontologique des gardiens de la paix D.B. et T.M. », selon l’enquête. Finalement, le parquet de Bobigny a classé la procédure sans réussir à établir un lien formel entre le suicide de la jeune femme et ce vol présumé qu’elle n’aurait pas accepté. Selon les conclusions de l’IGPN, son suicide a été causé par « des problèmes personnels, psychiatriques et financiers » « sans lien avec le service » malgré une « tension permanente » au sein du commissariat.
Selon l’avocat du jeune homme, « le report du procès et cette nouvelle plainte doivent permettre à la justice de savoir ce qu’il s’est réellement passé ce 7 septembre 2018 et de le juger dans de bonnes conditions ».
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