Espagne, France, Italie…les coutures de l’appareil politique se déchirent

Espagne, France, Italie…les coutures de l’appareil politique se déchirent

Par Nuevo Curso.Traduit de l’Espagnole et commenté par: 

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6.05.2020-nuevo-English-Italiano

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La bisbille parmi les thuriféraires

Les coutures de l’appareil politique des pays européens se déchirent. Le Sénat français rejette le plan de «désescalade-déconfinement» de Macron. En Espagne, les partenaires indépendantistes du gouvernement Sánchez l’abandonnent, mettant en échec le renouvellement de «l’état d’alerte nationale». Ne parlons pas de l’Italie où la petite bourgeoisie se radicalise au point de remettre en cause le leadership de Salvini au profit de Meloni, partisan néo-fasciste de l’ouverture immédiate des entreprises et du commerce. Le sang n’atteindra pas la rivière cependant, mais ce sont les premiers signes de quelque chose d’important qui se trame au sein du grand capital européen.

Le sang ne coulera pas dans la rivière parce que le vote du Sénat français n’est qu’une formalité et parce que le PP, parti du système espagnol, peu importe combien ces politiciens détestent Sánchez, ne peut rien faire d’autre que de le soutenir même s’il change symboliquement son programme de gouvernance. Mais le signal est donné (le grand capital européen n’est pas satisfait de la façon que ses larbins politiciens organisent la sortie de crise. NdT). L’ »union antivirale sacrée » a de plus en plus de mal à contenir ses forces centrifuges, même au sein des alliances gouvernementales (chaque faction croit venu le temps d’opérer un coup de force pour améliorer son positionnement sur l’échiquier politique et peu importe le sort réservé à la plèbe. NdT).

Ce n’est pas que l’émergence des luttes ouvrières, revitalisées en Italie cette semaine, entraîne la petite bourgeoisie vers la révolte. Au contraire, la petite bourgeoisie se radicalise dans un sens opposé et ouvertement réactionnaire: elle veut une «désescalade» encore plus rapide. «Les affaires souffrent, le monde coule», telle est son leitmotiv. (Alors que la devise du prolétariat révolutionnaire est : «le petit peuple, les pauvres et les travailleurs pâtissent de ce confinement meurtrier et totalitaire…vite le déconfinement que l’on puisse manifester, faire grève et lutter! https://les7duquebec.net/archives/254560 NdT).

À la croyance permanente à la pensée magique propre à cette classe : «nous devons rouvrir l’économie le plus tôt possible, ouvrons-le, ce ne sera pas si grave» – ​​nous devons ajouter le poids de l’idéologie idéaliste bourgeoise. Alors que la bureaucratie d’État a basculé du jour au lendemain : « keynésienne » et centralisatrice nourrissant un appétit proportionné aux besoins du capital national, la petite bourgeoisie, face à l’insécurité, reprend ses positions traditionnelles. (Positions qui consistent à encourager l’apathie de prolétariat en contrepartie des prébendes de l’État providence. NdT).

C’est évident chez les nationalistes régionaux. Mais dans le cas de l’ultranationalisme représenté par Vox en Espagne, les choses sont à portée de main à l’orée de Madrid pense-t-il! Ils sont tellement attachés à la superstition moralisatrice « néolibérale« , largement utilisée par Rajoy lors de la dernière grande récession, qu’au milieu d’une bataille européenne, ils prennent parti contre l’État espagnol et soutiennent la position néerlandaise. Ni les messages d’Ana Patricia Botín ni de nombreuses autres figures de la bourgeoisie espagnole ne les ont fait dévier d’un iota.

La fracture de l’UE est aggravée aujourd’hui par la décision de la Cour constitutionnelle allemande de déclarer les politiques d’achat massives (d’obligations et de dettes pourries. NdT) de la Banque centrale européenne «partiellement inconstitutionnelle», voilà une menace qui risque de faire éclater l’Union. (Menace qui turlupine davantage le grand capital européen que l’approvisionnement en masques et en savon dont on distrait la populace. NdT). Ce conflit financier n’implique pas seulement une escalade de l’affrontement économique et politique contre le camp allemand au sein de l’UE, mais il impulse aussi un nouvel épisode de la révolte petite-bourgeoise contre l’État.

Il n’y a aucune bonne nouvelle pour les travailleurs. L’abandon du soutien du capitalisme d’État pour les pays «laissés pour compte», comme l’Italie, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal ou la Grèce, mais aussi la Pologne et la République tchèque, constitue une dévaluation monétaire, ce qui signifie concrètement une attaque en règle contre le pouvoir d’achat des salariés encore modéré en ce moment par les bas prix du pétrole. Mais dans le cadre de l’euro, d’un euro fortement déflationniste et avec un capital allemand étendant ses tentacules sur l’ensemble de l’Union, la dévaluation monétaire ne sera pas tolérée par le camp allemand. La «sortie» comme en 2009 sur laquelle chaque bourgeoisie nationale devra parier sera une course à la «dévaluation des salaires» (première mesure d’imposition d’une économie de guerre que les larbins politiciens justifieront par la «guerre au Covid-19» (sic) https://les7duquebec.net/archives/254305  NdT).

Les employeurs espagnols ne le cachent pas et demandent au gouvernement des outils et de la flexibilité pour participer à l’attaque des conditions de vie et de travail des prolétaires (il en est de même dans tous les pays du monde. L’unité est parfaite entre les factions du capital mondial dans sa guerre contre le prolétariat international. NdT).

D’autre part, la révolte politique de la petite bourgeoisie n’aura pas lieu même si les grèves des travailleurs se radicalisent. Ces luttes de classes ne convergent pas entre elles. La petite bourgeoisie paupérisée se radicalise dans ses visées réactionnaires destructrices. Il suffit de voir la transformation du paysage politique pendant le confinement pour comprendre où va le programme de la petite bourgeoisie marchande, d’affaires et des services, dans toute sa brutalité: hausse sauvage des prix des denrées de base, baisse des salaires et dégradation des conditions de travail à la limite de l’esclavage (tout cela enveloppé d’un verbiage nationaliste chauvin préconisant l’achat local au nom de la patrie en danger. C’est pourtant le prolétariat international qui est mis en danger notamment par le confinement totalitaire et meurtrier. NdT).

Il est plus urgent et nécessaire que jamais d’affirmer les besoins des travailleurs, qui sont des besoins humains universels, car ce qui s’en vient est un combat pour notre survie en tant qu’humanité. (Faut-il s’interroger à propos de l’origine asiatique du Covid-19 ? Faut-il chercher un bouc émissaire : Macron, Trump, Xi Jin Ping, Merkel, Sánchez, ou Trudeau ? Assurément non! S’il était aussi facile de se sortir de ces crises économiques endémiques que de voter pour un nouveau «leader», on le saurait depuis longtemps. Le confinement totalitaire offre aux prolétaires l’opportunité de prendre leurs marques face à l’État fétiche adulé par la petite bourgeoisie. Il faut cesser de quémander à l’État des riches. Il faut le déconstruire et ainsi désarmer les ploutocrates, supprimer leur assignation et abolir leur fonction. Après ceci, tout un monde sera à construire, non pas un pseudo Nouvel ordre mondial fondé sur les mêmes lois du capital… mais un Nouveau Monde sans capital. NdT). https://les7duquebec.net/archives/254316 

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