SOTT FOCUS: Les sept passages dévastateurs de la comète Vénus à proximité de la Terre

SOTT FOCUS: Les sept passages dévastateurs de la comète Vénus à proximité de la Terre

Dans un article précédent intitulé « La Terre a-t-elle « volé » l’eau de Mars ? », j’ai mentionné qu’une rencontre rapprochée entre Mars et la Terre s’était produite il y a environ 12 500 ans — soit 10 500 ans avant J.-C. La planète Mars s’est rapprochée de la Terre sous l’influence de la planète Vénus qui, à l’époque, était un corps cométaire. Cette nature antérieurement cométaire de Vénus a amplement été théorisée par Velikovsky et démontrée par de récentes observations.

Venus

© Inconnu

Cependant, l’article susmentionné a laissé beaucoup de questions concernant Vénus.

Qu’est-il arrivé à Vénus après son interaction avec Mars ? Combien de temps a-t-il fallu à Vénus pour acquérir son orbite circulaire et planétaire actuelle ? La cométaire Vénus a-t-elle eu d’autres interactions avec la planète Terre ? Combien de passages Vénus a-t-elle effectués avant d’acquérir une orbite stable ? Quelles étaient les dates de ces passages ? Quels ont été leurs effets ?

Il y a 12 500 ans, la comète Vénus se trouvait à l’intérieur du Système solaire et a poussé Mars vers la Terre. Aujourd’hui, Vénus n’est plus une comète, mais une planète à l’orbite circulaire stable.

Le fait que Vénus soit une planète est attesté dès la Mésopotamie depuis environ 4 500 ans, ce qui signifie probablement que la transformation de Vénus de comète en planète s’est produite entre il y a 12 500 ans et il y a 4 500 ans.

Représentation du Soleil (à gauche) et de Vénus avec sa queue cométaire et la Terre et sa magnétosphère

© ESA
Représentation du Soleil (à gauche), de Vénus avec sa queue cométaire et la Terre et sa magnétosphère

Cette transformation a impliqué un changement d’orbite, la transition d’une orbite hautement elliptique de longue durée à une orbite circulaire de courte durée. C’est la capture progressive de la comète Vénus par le Soleil qui l’a transformée en une planète stable, un processus qui a probablement impliqué plusieurs passages, avec un intervalle de temps de plus en plus court entre il y a 12 500 ans et il y a 4 500 ans.

Transition d'un astéroïde d'une orbite elliptique à une orbite circulaire

© Tufts University
Transition d’un astéroïde d’une orbite elliptique à une orbite circulaire

Afin de déterminer quand cette capture progressive de Vénus s’est produite, nous devons d’abord identifier les marqueurs de Vénus, c’est-à-dire quels types de paramètres terrestres auraient été modifiés par un survol de la Vénus alors cométaire.

Les marqueurs de Vénus

Aucune météorite vénusienne connue n’a été trouvée sur Terre, ce qui suggère un transfert limité de matière solide, si tant est qu’il y en ait. Ceci est dû au fait que la vitesse nécessaire pour s’échapper de Vénus est élevée — 10,4 km/s contre 6,5 km/s sur Mars — et que l’importante résistance au sein de l’atmosphère dense de Vénus empêcherait tout objet qui pourrait atteindre cette vitesse de quitter la planète.

En laissant volontairement de côté les roches, nous nous concentrerons sur les matières plus volatiles comme les gaz de l’atmosphère et de la queue de Vénus qui existent en plus grande concentration que sur la Terre.

Ainsi, une rencontre rapprochée avec Vénus pourrait être identifiée par une forte augmentation d’échantillons terrestres — carottes de puits, houillères ou gouffres, carottes de glace, etc. — de ces gaz qui abondent sur Vénus. Le graphique ci-dessous montre la concentration des gaz dans les atmosphères de Vénus et de la Terre :

Atmosphère vénusienne versus atmosphère terrestre

© Rakhecha et al., 2009
Atmosphère vénusienne versus atmosphère terrestre

Comme vous pouvez le voir, deux gaz se distinguent par leur concentration nettement plus élevée sur Vénus que sur la Terre. Il s’agit du dioxyde de carbone — CO2, indiqué par les barres rouges — et du dioxyde de soufre — SO2, indiqué par les barres vertes. Remarquez que l’échelle est logarithmique, donc une augmentation de graduation de 1 dans le graphique correspond à une augmentation de 10 en termes de concentration de gaz.

Le CO2 constitue 96,5 % de l’atmosphère de Vénus alors qu’il ne constitue qu’environ 0,04 % — 400 ppm ou parties par million — de l’atmosphère terrestre, soit un taux 2 500 fois plus élevé. En ce qui concerne le dioxyde de soufre, l’atmosphère de Vénus en contient 186 ppm alors que l’atmosphère terrestre n’en contient qu’environ 10 ppb — partie par milliard — soit un taux 20 000 fois plus élevé.

Outre ces gaz « communs », il y a aussi le deutérium. Son abondance sur Terre est d’environ 100 ppm — soit 0,01 % — alors que son abondance sur Vénus est environ 100 fois plus élevée.

Outre ces trois gaz, il existe des composés d’hydrocarbures — dont l’une de ses formes les plus simples est le méthane. Velikovsky a émis l’hypothèse de la présence d’hydrocarbures dans l’atmosphère de Vénus dès les années 1960, comme le montre le deuxième chapitre de Mondes en Collision, intitulé « Le naphte ».

L’idée que les comètes en général, et Vénus en particulier, contiennent des hydrocarbures a été ridiculisée à l’époque par Carl Sagan et al. Trois décennies plus tard, les observations directes de la haute atmosphère de Vénus ont donné raison à Velikovsky :

Donahue et ses collaborateurs… qualifient la découverte [de méthane sur et dans Vénus] de si surprenante qu’ils ont répugné à la publier…

Les chercheurs basent leur conclusion improbable [que le méthane est d’origine volcanique] sur l’abondance et la composition du méthane détecté par un spectromètre de masse à bord de la sonde Pioneer-Venus. Les scientifiques savaient depuis des années que le spectromètre avait enregistré, lors de la descente de la sonde, une forte augmentation du méthane, commençant à environ 14 kilomètres au-dessus de la surface de Vénus.

Mais pendant près d’une décennie, Donahue et ses collègues ont cru que cette augmentation reflétait simplement le méthane placé dans le spectromètre sur Terre afin de calibrer l’instrument, et non l’activité sur Vénus…

« Nous avons conclu que le méthane échantillonné était un méthane primitif fraîchement libéré depuis l’intérieur de la planète », dit Donahue… il estime qu’une éruption volcanique libérant la quantité de méthane détectée par la sonde Pioneer-Venus ne se produirait qu’une fois tous les 100 millions d’années environ.

De plus, il semble que la sonde ait traversé le panache [de méthane] près du sommet de l’atmosphère, où les vents auraient dispersé le méthane libéré sur une large zone, ainsi que plus près de la surface de la planète…

« Il est embarrassant d’invoquer un événement aussi improbable qu’une rencontre fortuite entre la sonde d’entrée et un rare panache de méthane géographiquement confiné, mais jusqu’à présent nous avons éliminé toutes les autres explications plausibles. », a ajouté Donahue.

~ Science News, 12 septembre 1992, page 172

Bien que Velikovsky soit confirmé dans ses prédictions, le dogme scientifique dominant selon lequel « il n’y a pas de méthane dans l’atmosphère de Vénus » et « Velikovsky a donc tort et l’uniformitarisme prévaut », les scientifiques ont dû invoquer une cause non fondée et extrêmement peu probable pour expliquer la présence de méthane dans l’atmosphère de Vénus. Comme l’a dit Charles Ginenthal :

Pour expliquer la grande quantité de méthane trouvée dans l’atmosphère de Vénus, le scientifique a déclaré que le méthane devait provenir d’une éruption volcanique extrêmement rare.

La seule explication omise par Donahue est que Vénus contient une grande quantité de méthane dans son atmosphère, comme l’avait prédit Velikovsky. Les scientifiques préfèrent suggérer un concept totalement improbable pour expliquer la découverte de méthane plutôt que de prendre en considération la prédiction de Velikovsky.

Alors que des scientifiques comme Sagan qualifieront la théorie de Velikovsky d’extrêmement improbable, ils proposeront que la sonde Pioneer-Venus descendue sur Vénus a plutôt probablement rencontré par hasard un événement unique qui se produit une fois tous les cent millions d’années.

~ Charles Ginenthal, Carl Sagan et Immanuel Velikovsky

La présence d’hydrocarbures autour de Vénus a été suggérée par Velikovsky parce que sa queue de plus de 3 millions de kilomètres de long contient du carbone — comme l’a détecté la sonde SOHO à la fin des années 1970 — et des ions hydrogène, les deux constituants de l’hydrocarbure. Par exemple, le méthane, l’une des formes les plus simples d’hydrocarbure, est composé d’un atome de carbone et de quatre atomes d’hydrogène, d’où sa formule : CH4.

Jusqu’à présent, nous avons identifié quatre gaz — SO2, CO2, D pour Deutérium, CH4 — qui sont nettement plus abondants dans l’atmosphère de Vénus que dans l’atmosphère de la Terre. Une rencontre rapprochée entre les deux corps célestes aurait dû laisser des pics de concentration de ces gaz dans les enregistrements terrestres.

L'atmosphère épaisse et la surface brûlée de Vénus prises par la sonde russe Venera en 1981

© USSR Academy of Sciences
L’atmosphère épaisse et la surface brûlée de Vénus prises par la sonde russe Venera en 1981

Outre les pics gazeux, la Vénus cométaire aurait dû laisser la signature typique des rencontres cométaires : augmentation de la poussière due à la traversée de la queue de la comète, impact et/ou explosions aériennes de fragments cométaires, et volcanisme/sismicité induits tels que décrits dans mon article intitulé « L’effervescence volcanique et sismique associée au cycle cométaire de 3 600 ans ».

Cette augmentation de la poussière atmosphérique induit généralement une plus grande couverture nuageuse — la poussière agit comme un agent de nucléation pour la formation des nuages. À son tour, l’augmentation de la couverture nuageuse entraîne une augmentation des précipitations et une baisse des températures.

Au total, nous avons donc identifié sept marqueurs potentiels d’une rencontre avec Vénus :

  • Dioxyde de soufre (SO2) ;
  • Dioxyde de carbone (CO2) ;
  • Deutérium (D) ;
  • Méthane (CH4) ;
  • Augmentation de la poussière ;
  • Augmentation des précipitations ;
  • Chute de température.

Le diagramme ci-dessous récapitule les effets hypothétiques des passages rapprochés de la comète Vénus. Les sept marqueurs vénusiens sont représentés par des cases bleu foncé :

Effets sur la Terre des passages rapprochés de la comète Vénus

© Sott.net
Effets sur la Terre des passages rapprochés de la comète Vénus

À la recherche d’une date

Nous allons maintenant examiner les graphiques des enregistrements terrestres entre il y a 12 500 ans et il y a 4 500 ans, et déterminer l’existence d’une date à laquelle les sept marqueurs décrits ci-dessus atteignent un sommet de façon concomitante.

Remarquez que nous n’examinons pas encore chaque passage de Vénus, car la plupart des données n’offrent pas une résolution suffisante. En effet, l’analyse des carottes de glace et autres données similaires sont généralement à l’échelle du centenaire ou du millénaire, alors que Vénus, surtout lors de ses derniers passages, a dû présenter une période orbitale — presque circulaire — qui se mesure en décennies.

À titre de référence et selon Velikovsky, la période orbitale de la planète Vénus était de 52 ans, la période typique d’une comète du Système solaire — comètes de la famille de Jupiter — est inférieure à 20 ans, et la période orbitale actuelle de la planète Vénus n’est que de 255 jours. Nous cherchons donc une période de quelques siècles au cours de laquelle les passages hypothétiques de Vénus auraient pu se produire.

Pics de méthane et chute de température

Tout d’abord, nous allons examiner deux indicateurs pris ensemble : un pic de méthane en conjonction avec une baisse des températures, car le méthane est un puissant gaz à effet de serre — le méthane a un potentiel de réchauffement climatique 28 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone. Donc un pic de méthane devrait induire un réchauffement et non un refroidissement. Existe-t-il une date située entre il y a 12 500 ans et il y a 4 500 ans où cette improbable conjonction s’est produite ?

Les graphiques ci-dessous montrent les températures et le méthane enregistrés au cours des 12 000 dernières années. La partie de droite avec un fond rose représente la période allant d’il y a 4 500 ans à il y a 12 000 ans.

Température et variation du CH4 (de 12 000 ans avant aujourd'hui à nos jours)

© Thomson et al., 2006
Température et variation du CH4 (de 12 000 ans avant aujourd’hui à nos jours)

Au cours des 12 000 dernières années, la plus grande chute de température enregistrée dans la carotte de glace du nord du Kilimandjaro — baisse de 5 degrés, comme l’indique la flèche rouge — et dans la grotte de Soreq en Israël — baisse de 2 degrés, comme l’indique la flèche jaune — se sont toutes deux produites en même temps : il y a 5 200 ans, soit 3 200 ans av. J.-C.

À la même date, l’un des plus grands pics de méthane des 12 000 dernières années a été enregistré dans la carotte de glace du GRIP Groenland — comme l’indique la flèche rose — avec une augmentation de 600 à 650 ppbv, ou partie par milliard par volume. Remarquez que la hausse du méthane semble durer quelques siècles, ce qui pourrait suggérer un événement durable ou une série d’événements brièvement intercalés.

À ce stade, le Kenya au Kilimandjaro et Israël avec la grotte de Soreq ne constituent que deux emplacements qui sont situés à proximité des tropiques. La chute des températures observée il y a 5 200 ans était-elle un problème local ou un événement mondial ?

La carotte de glace du Groenland nommé GISP2 révèle également une baisse des températures il y a environ 5 200 ans — voir la flèche violette dans le graphique ci-dessous :

Carotte de glace du Groenland - Température au cours des 10 000 dernières années

© Alley et al.
Carotte de glace du Groenland – Température au cours des 10 000 dernières années

Non seulement la carotte de glace du GISP2 révèle une baisse des températures il y a environ 5 200 ans, mais elle révèle aussi une diminution soutenue et très prononcée des températures enregistrées — voir la flèche verte — au cours des siècles suivants — aux environs d’il y a 5 200 ans à il y a 4 600 ans.

Le refroidissement marqué situé il y a 5 200 ans est confirmé par la dendrochronologie — étude des cernes des arbres — réalisée en Irlande :

Indice d'étroitesse des cernes des arbres dans les chênes irlandais - Période de 5 500 ans av. J.-C. à 1 000 ans après J.-C.

© Baillie et al., 1988
Indice d’étroitesse des cernes des arbres dans les chênes irlandais – Période de 5 500 ans av. J.-C. à 1 000 ans après J.-C.

Dans le diagramme ci-dessus, la date de 3200 avant J.-C.soit il y a 5 200 ansest surlignée en rouge. L’indice d’étroitesse, défini par le fait que plus l’anneau est étroit, plus l’indice est élevé, est indiqué par les flèches rouges.

Selon le dendrochronologiste Mike Baillie, le refroidissement situé il y 5 200 ans fut l’un des trois plus sévères que notre planète ait connu au cours des 7 000 dernières années :

Nous avons classé un indice d’étroitesse très grossier, avec un produit rs calculé pour une fenêtre de 10 ans. Nous avons trouvé que les trois valeurs les plus élevées de la période préhistorique [se situaient] en 1153 avant J.-C., 3199 avant J.-C. et 4377 avant J.-C.

~ Mike Baillie, « Irish tree rings, Santorini and volcanic dust veils », Nature, 1988

Remarquez également que le refroidissement enregistré il y a environ 5 200 ans semble être suivi de plusieurs siècles de températures plus froides que d’habitude, comme l’indique le rectangle vert montrant des indices d’étroitesse relativement élevés jusqu’à il y a environ 4 600 ans — soit l’an 2600 avant J.-C.

Les données ci-dessus provenant du Kenya, d’Israël, du Groenland et de l’Irlande suggèrent que l’événement situé il y a 5 200 ans a déclenché un épisode de refroidissement durable qui a touché la planète entière. Cette période est connue sous le nom d’oscillation de Piora :

L’oscillation de Piora fut une période froide et humide abrupte dans l’histoire du climat de l’époque holocène ; elle est généralement datée de la période allant d’environ 3 200 ans à 2 900 ans avant J.-C. Certains chercheurs associent l’oscillation de Piora à la fin du régime climatique atlantique, et au début de l’ère sub-boréale, dans la séquence Blytt-Sernander des climats de l’Holocène.

L’oscillation de Piora doit son nom à la vallée de Piora, en Suisse, où le refroidissement situé il y a 5 200 ans a été détecté pour la première fois :

Le phénomène doit son nom au Val Piora ou à la vallée de la Piora en Suisse, la région dans lequel il a été détecté pour la première fois ; certaines des preuves les plus spectaculaires de l’oscillation de Piora proviennent de la région des Alpes. Les glaciers y ont progressé, apparemment pour la première fois depuis l’optimum climatique de l’Holocène ; la limite des arbres alpins a chuté de 100 mètres.

Jusqu’à présent, nous avons trouvé une date, celle d’il y a 5 200 ans, qui montre la conjonction inhabituelle entre un pic de méthane et une baisse marquée de la température mondiale. Concentrons-nous maintenant sur les cinq autres marqueurs vénusiens et voyons s’ils indiquent un pic de température il y a 5 200 ans.

Deutérium

Le deutérium est un isotope de l’hydrogène, également connu sous le nom d’hydrogène lourd. Comme le montre l’image ci-dessous, son noyau est constitué d’un proton et d’un neutron, et son symbole est 2H ou D :

Molécule de Deutérieum

© Shala Howell
Molécule de Deutérieum

Le deutérium est l’un des éléments chimiques de Vénus les mieux mesurés, parce qu’il est lié à la présence d’eau, elle-même considérée comme l’un des composants nécessaires au développement de la vie. Ainsi, l’étude du deutérium sur Vénus pourrait permettre de répondre aux questions sur l’existence de la vie sur Vénus. En tout cas, le deutérium est bien plus abondant dans l’atmosphère de Vénus que sur Terre :

Les raies d’absorption de HDO et de H2O ont été détectées dans un spectre de résolution en nombre d’ondes de 0,23 de la face obscure de Vénus dans l’intervalle de 2,34 à 2,43 micromètres, où l’atmosphère est sondée dans la gamme d’altitude de 32 à 42 kilomètres (8 à 3 bars). La valeur résultante du rapport deutérium/hydrogène (D/H) est de 120, à savoir ± 40 fois le rapport tellurique, ce qui confirme sans équivoque les mesures in situ du spectromètre de masse de Pioneer-Venus qui étaient en conflit apparent avec une limite supérieure fixée à partir des spectres de l’International Ultraviolet Explorer. L’enrichissement par 100 du rapport D/H sur Vénus par rapport à la Terre est donc une contrainte fondamentale pour les modèles d’évolution atmosphérique de Vénus.

~ De Bergh et al., Deuterium on Venus: observations from Earth [«Deutérium sur Vénus : observations depuis la Terre » – NdT], Science 1991

Dans son article de 1997, Donahue a trouvé sur Vénus des rapports encore plus élevés par rapport à la Terre entre le deutérium et l’hydrogène normal : 150 ± 30 ou 157 ± 30, soit 138 fois supérieurs.

Non seulement une forte concentration de deutérium a été trouvée dans la haute atmosphère de Vénus, mais ce deutérium est poussé par les vents solaires en dehors de l’atmosphère vénusienne vers l’espace environnant Vénus et sa queue ionisée :

[…] le champ électrique dynamique du vent solaire imprimé à travers les lignes de champ magnétique qui enveloppent la queue ionisée de Vénus finit par dépasser le champ électrique de polarisation et accélère les ions jusqu’aux vitesses du vent solaire lorsque la queue ionisée se fond dans le milieu interplanétaire. La quasi-totalité de la fuite de H* et de D* par le processus du champ électrique se produit dans le renflement ionique lumineux, où se trouve la plupart de ces ions.

~ Dubinin et al., 2017, The Effect of Solar Wind Variations on the Escape of Oxygen Ions from Mars Through Different Channels : Observations de MAVEN [« L’effet des variations du vent solaire sur l’échappement des ions d’oxygène de Mars par différents canaux : Observations de MAVEN » – NdT]

Cette fuite de deutérium depuis la haute atmosphère de Vénus vers l’espace environnant et sa queue ionisée rend un transfert de gaz de Vénus vers la Terre plus probable si les deux corps célestes se rapprochent suffisamment l’un de l’autre.

Dans mon article intitulé « La Terre a-t-elle « volé » l’eau de Mars », nous avons souligné que, encore aujourd’hui, Vénus étant une planète stable, elle conserve une très longue queue ionisée de 45 millions de kilomètres de long — si longue en fait que sa queue ionisée atteint la Terre lorsque le Soleil, Vénus et la Terre sont alignés.

Queue ionisée de Vénus

© NewScientist Magazine
Graphique de la queue ionisée de Vénus publié le 31 mai 1997

Il est probable que lorsque Vénus était une comète, sa queue ionisée était bien plus grande, mesurant des centaines de millions de kilomètres de long, ce qui rendait possible le transfert d’ions — y compris les ions deutérium — de sa queue vers la Terre, même si les deux corps célestes étaient à une distance considérable l’un de l’autre.

Examinons maintenant les enregistrements de deutérium sur Terre. Comme la concentration de deutérium fluctue beaucoup, nous allons nous concentrer sur l’excès de deutérium qui permet d’identifier plus facilement les pics :

Excès de deutérium au cours des 10 000 dernières années sur Terre

© Masson-Delmotte et al., 2005
Excès de deutérium au cours des 10 000 dernières années sur Terre

Le graphique ci-dessus illustre l’excès de deutérium trouvé dans une carotte de glace du Groenland nommée GRIP. On peut voir qu’à la date située il y a 5 200 anscomme le montre la ligne verticale rougel’un des trois plus grands pics de deutérium des 10 000 dernières années s’est produit, atteignant un excès de 10,4 de deutérium — comme le montre la ligne horizontale bleue.

Dioxyde de soufre (SO2)

Comme mentionné ci-dessus, et en ce qui concerne le dioxyde de soufre, l’atmosphère de Vénus contient 186 ppm de SO2 alors que l’atmosphère terrestre n’en contient qu’environ 10 ppb, soit 20 000 fois moins.

À titre de comparaison, l’éruption du Krakatoa en 1883, l’une des plus importantes de l’histoire moderne, a généré un pic de 40 ppm dans la carotte glaciaire du Groenland nommée GISP2.

Concentration de SO2 dans les carottes de glace du GISP au cours des 6 000 dernières années

© Sott.net
Concentration de SO2 dans les carottes de glace du GISP2 au cours des 6 000 dernières années

Dans le diagramme ci-dessus, la flèche bleue montre qu’un pic de 250 ppm de dioxyde de soufre s’est produit il y a 5 200 ans, soit 3200 avant J.-C. Il s’agit du cinquième signal de soufre le plus fort enregistré au cours des 6 000 dernières années.

Comme nous l’avons vu dans les articles précédents, les pics de SO2 sont de façon préliminaire associés aux éruptions volcaniques. Il est intéressant de noter que le signal situé il a 5 200 ans est le plus grand pic non identifié des cinq derniers millénaires, comme le montre la flèche verte dans le diagramme ci-dessous :

Concentration de SO2 dans les carottes de glace du GISP au cours des 6 000 dernières années

© Volcano café
Concentration de SO2 dans les carottes de glace du GISP2 au cours des 6 000 dernières années

Dioxyde de carbone (CO2)

Le CO2 est de loin le gaz le plus répandu dans l’atmosphère de Vénus, à 96,5 %, alors qu’il n’est qu’un gaz à l’état de trace dans l’atmosphère terrestre, avec 400 ppm. Si des passages de la comète Vénus se sont produits près de la Terre il y a environ 5 200 ans, on pourrait s’attendre à un transfert gazeux et à un pic de CO2 subséquent dans les enregistrements géologiques terrestres — ce qui est effectivement ce que suggère la concentration de CO2 mesurée dans la carotte de glace de l’EPICA en Antarctique :

Concentration de CO2 dans la carotte de glace de l'EPICA, depuis il y a 11 000 ans à aujourd'hui

© Sott.net
Concentration de CO2 dans la carotte de glace de l’EPICA, depuis 10 500 ans avant aujourd’hui jusqu’à il y a 200 ans

Remarquez que, comme pour le refroidissement de la température et le pic de méthane, l’augmentation du CO2 atmosphérique a duré plusieurs siècles. Comme le montre la flèche rouge dans le diagramme ci-dessus, la concentration de CO2 a nettement augmenté à partir d’il y a environ 5 200 ans. Cette augmentation a duré environ six siècles jusqu’à il y a environ 4 600 ans, comme le montre l’encadré vert.

Augmentation de l’humidité

L’augmentation de l’humidité est l’un des effets des événements cométaires, qu’il s’agisse d’impacts directs et/ou d’explosions aériennes et/ou de croisements entre la Terre et une queue cométaire. Ces trois caractéristiques augmentent la poussière atmosphérique, qui à son tour agit comme un agent de nucléation, augmentant la nébulosité et induisant des précipitations. Le diagramme ci-dessous illustre ces interactions :

La poussière atmosphérique augmente les précipitations

© Seinfeld et al., 2016
La poussière atmosphérique augmente les précipitations –
EN HAUT : Plus d’INP [particule de nucléation de la glace atmosphérique] – moins de particules de glace de cirrus mais plus grandes, nuages plus étendus
EN BAS : Plus d’INP [particule de nucléation de la glace atmosphérique] – plus de glace et de précipitations, durée de vie plus courte

Le diagramme ci-dessous montre les précipitations au cours des 10 000 dernières années dans la vallée de l’Indus. Comme l’indique la flèche rouge, le repère temporel situé il y a 5 200 ans révèle une forte augmentation des précipitations, qui sont passées de 450 mm à environ 800 mm par an, soit une augmentation d’environ 80 %. En outre, cette augmentation des précipitations a duré plusieurs siècles après il y a 5 200 ans, comme le montre l’encadré vert ci-dessous :

Les précipitations au cours des 10 000 dernières années dans la vallée de l'Indus

© Lamb et al., 1978
Les précipitations au cours des 10 000 dernières années dans la vallée de l’Indus

L’augmentation de l’humidité il y a environ 5 200 ans était-elle limitée à la vallée de l’Indus ou s’agissait-il plutôt d’un événement mondial ?

À des milliers de kilomètres de la vallée de l’Indus, l’augmentation de l’humidité à cette époque est confirmée par les recherches menées autour de la mer Morte. À Mount Seldom, à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer, se trouvent des grottes de sel. Des brindilles et des feuilles d’un chêne — le Quercus Calliprinus — préservées depuis des millénaires ont été trouvées dans l’une d’elles. Comment expliquer l’étrangeté des fragments de chêne dans une grotte de sel stérile située à 92 mètres au-dessus du niveau de la mer ?

Aujourd’hui, il est d’un point de vue géologique évident qu’un ancien âge pluvial a créé des grottes dans le sel ; en fait, le climat antérieur peut être déduit en mesurant soigneusement la largeur des grottes formées par la dissolution du sel. La largeur des grottes peut à son tour être comparée aux avancées glaciaires corrélatives en Europe du Nord (grottes plus grandes = plus de pluie = plus de glaciers) et à l’élévation des grottes avec les anciens niveaux de la mer Morte elle-même.

L’horizon des grottes larges trouvées à quelque 92 mètres au-dessus du niveau actuel de la mer indique nécessairement une période extrêmement humide au début de l’âge du bronze, soit il y a environ 4 200 années à il y a 5 200 années radiocarbones.

Les brindilles de chêne, le bois flotté et la marne trouvés dans les grottes ont dû être transportés par les eaux de crue provenant d’une autre partie des Monts de Judée, lorsque le niveau de l’eau était environ 92 mètres plus haut que le niveau actuel, ce qui implique une forte inondation du fleuve Jourdain et s’accompagne probablement de taux d’évaporation plus faibles en raison d’un temps plus frais.

~ Ignatius Donnelly et la fin du monde (en anglais)

Le diagramme ci-dessous illustre l’augmentation de l’humidité dans la région de la mer Morte il y a environ 5 200 anscomme le montre la ligne verticale rouge. Remarquez que l’épisode humide autour de la mer Morte a duré plusieurs siècles — comme l’indique l’encadré vert — dont la fin s’est produite entre il y a 4 900 ans et il y a 4 400 ans. En effet, pendant ces cinq siècles, la reconstruction du niveau de la mer est incertaine, comme le montrent les points d’interrogation et la courbe de niveau en pointillés :

Le niveau de la mer Morte au cours des 10 000 dernières années

© Migowski, 2006
Le niveau de la mer Morte au cours des 10 000 dernières années

On retrouve un phénomène similaire sur le continent américain où le Lago Grande — la partie principale du lac Titicaca, à la frontière de la Bolivie et du Pérou — a commencé à monter il y a 5 200 ans, un phénomène qui a duré des siècles jusqu’à ce que le lac soit environ 100 mètres plus haut, ce qui constitue à peu près la même élévation que celle observée pour la mer Morte.

Le niveau du Lago Grande au cours des 13 000 dernières années

© Rove et al., 2004
Le niveau du Lago Grande au cours des 13 000 dernières années

La montée des eaux en Asie dans la vallée de l’Indus, au Moyen-Orient dans la mer Morte et en Amérique dans le lac Titicaca, suggère fortement que notre planète a connu un épisode d’humidité marqué qui a commencé il y a 5 200 ans et qui s’étend sur plusieurs siècles.

Remarquez cependant que si de nombreuses régions ont connu une certaine augmentation de l’humidité entre il y a 5 200 ans et 4 600 ans, d’autres régions ont connu une aridification, comme ce fut le cas pour l’Espagne par exemple :

Les données palynologiques des zones situées dans les régions thermoméditerranéennes et mésoméditerranéennes ont fait état d’une réduction de la couverture forestière située après il y a environ 5 200 ans (Jalut et al., 2000 ; Carrión et al., 2001, 2004 ; Carrión, 2002 ; Pantaléon-Cano et al., 2003 ; Fletcher et al., 2007) (Fig. 8).

Au cours de cette période, une augmentation de l’activité des incendies, probablement renforcée par des conditions climatiques arides, a pu jouer un rôle crucial en favorisant la propagation des communautés sclérophiles et sujettes au feu (Carrión et van Geel, 1999 ; Carrión et al., 2003 ; Gil-Romera et al., 2010a), même à haute altitude (Carrión et al., 2007 ; Anderson et al., 2011 ; Jiménez-Moreno et Anderson, 2012 ; Jiménez-Moreno et al., 2013).

En outre, des changements marqués dans plusieurs séries de lacs ont eu lieu il y a environ 5 100 ans. (Carrión et al., 2003 ; Anderson et al., 2011 ; García-Alix et al., 2012). À Villarquemado, les dépôts dans des milieux lacustres éphémères se sont poursuivis sans changement majeur de la signature géochimique (SUB-2A), à l’exception d’une augmentation significative du Mn qui pourrait refléter une plus grande occurrence des processus d’oxydation dans un environnement peu profond.

D’autres études indépendantes du pollen aboutissent à des conclusions similaires : à Laguna de Medina, Reed et al. (2001) suggèrent une nette diminution du niveau des lacs située après il y a 5 530 ans, tandis qu’à Siles, des phases d’assèchement dramatique des lacs sont identifiées autour d’il y a 5 200 ans et il y a 4 100 ans. (Carrión, 2002).

~ Nick Brooks, Beyond collapse : climate change and causality during the Middle Holocene Climatic Transition, 6400-5000 BP [« Au-delà de l’effondrement : changement climatique et causalité pendant la transition climatique de l’Holocène moyen, située il y a 6 400-5 000 ans » – NdT]

De l’autre côté de la Méditerranée, en Afrique du Nord, une aridification similaire a eu lieu :

Intervalle aride situé entre il y a 5 010 et il y a 4 860 ans (+/- 150 ans) à Tigalmamine dans le Maroc montagnard. Le déclin correspondant des chênes — Quercus rotundifolia et canariensis — en faveur des Gramineae suggère une réduction des précipitations hivernales correspondant à des températures de mer plus fraîches dans l’Atlantique Nord.

~ Lamb, H. F. et al., Nature, 373 p. 134 (1995).

Ce qui précède suggère que notre planète a connu une période humide dramatique et longue de plusieurs siècles à partir d’il y a environ 5 200 ans, à l’exception de l’Europe du Sud-Ouest et de l’Afrique du Nord qui ont connu une aridification.

Augmentation de la poussière atmosphérique

Le croisement hypothétique entre la Terre et la queue de la Vénus cométaire, les tremblements de terre et les éruptions volcaniques induits, l’impact direct des fragments cométaires et les explosions cométaires aériennes sont autant de causes potentielles d’augmentation de la poussière atmosphérique.

L’analyse de la poussière effectuée à Terra Del Fuego en Argentine révèle un pic de poussière modéré il y a 5 200 ans — voir flèche violette dans le diagramme ci-dessous. Cette augmentation de la concentration de poussière a duré quelques siècles jusqu’à il y a environ 4 600 ans — voir rectangle vert.

Notez également que l’époque située il y a 5 200 ans marque le début d’une période d’avancée des glaciers qui a duré jusqu’à il y a environ 4 600 ans — voir triangle bleu — ce qui confirme le refroidissement décrit ci-dessus.

Concentration et taille de la poussière, avancée des glaciers et susceptibilité magnétique, de 8 000 ans avant aujourd'hui à aujourd'hui

© Sott.net depuis Vanneste et al., 2016
Concentration et taille de la poussière, avancée des glaciers et susceptibilité magnétique, de 8 000 ans avant aujourd’hui à aujourd’hui

Notez également que la taille médiane des grains de poussière augmente aux environs d’il y a 5 200 ans, ce qui suggère que la source de poussière ne provenait pas des vents soufflant sur une région aride, car ce phénomène éolien a tendance à transporter des petites particules de poussière.

Tierra Del Fuego n’est pas le seul endroit qui ait connu une augmentation de la poussière atmosphérique. À Huascaran au Pérou, les carottes de glace révèlent un schéma similaire, avec un pic de poussière marqué. La concentration de poussière a été multipliée par deux, passant de 15 000 à 30 000, il y a environ 5 200 ans, et a duré jusqu’à il y a environ 4 600 ans.

Concentration en poussière de Huascaran de 10 000 ans avant aujourd'hui à aujourd'hui

© Thomson et al., 1995
Concentration en poussière de Huascaran de 10 000 ans avant aujourd’hui à aujourd’hui

À des milliers de kilomètres du Pérou et de l’Argentine, le continent africain a lui aussi connu des pics de poussière. Comme le montre le diagramme ci-dessous, la carotte de glace du Kilimandjaro et le dépôt éolien du golfe d’Oman révèlent tous deux un pic de poussière qui commence il y a environ 5 200 ans — ligne verticale rouge — et a duré jusqu’à il y a environ 4 600 ans — encadré vert.

Concentration en poussière de Huascaran de 10 000 ans avant aujourd'hui à aujourd'hui

© Thomson et al., 2002 – Cullen et al., 2000
Concentration en poussière de Huascaran de 10 000 ans avant aujourd’hui à aujourd’hui

Notez que dans le diagramme ci-dessus, le pic de poussière dans le golfe d’Oman était le deuxième plus important au cours des 11 000 dernières années.

Comme pour les données relatives au méthane, à la température, au CO2 et à l’humidité, les relevés de poussière révèlent une perturbation qui a commencé il y a environ 5 200 ans et qui a duré jusqu’à il y a environ 4 600 ans.

En résumé, jusqu’à présent, nous avons identifié sept marqueurs vénusiens potentiels, à savoir la chute des températures, le méthane, le deutérium, le dioxyde de soufre, le dioxyde de carbone, l’humidité et la poussière atmosphérique. Nous avons découvert qu’il n’y a qu’une seule période de temps entre il y a 12 600 ans et il y a 4 500 ans qui corresponde à chacun de ces sept marqueurs. Cette date se situe il y a 5 200 ans.

L’impact sur les populations humaines

L’âge néolithique a pris fin il y a environ 5 000 ans et fut suivi de l’âge du bronze. Ainsi, la période que nous étudions — entre il y a 5 200 ans et il y a 4 600 ans — correspond à la fin du néolithique et au début de l’âge du bronze.

Malgré la relative rareté des données archéologiques pour ces temps reculés, nous pouvons observer que les changements terrestres décrits ci-dessus ont eu des conséquences sur la population humaine. Plusieurs cultures et établissements se sont effondrés entre il y a 5 200 ans et il y a 4 600 ans.

En Mésopotamie, l’effondrement de la culture d’Uruk après six siècles de prospérité a été situé aux alentours d’il y a 5 200 ans, les « colonies » d’Uruk dans le Nord ayant été abandonnées. Ce fut aussi le cas pour certaines petites colonies du sud de la Mésopotamie. Selon Peter Martini et Ward Chesworth, l’effondrement de la culture d’Uruk est dû à un refroidissement rapide.

Mosaïques de cônes recouvrant un mur à Uruk, en Irak

© Benjamin Rabe
Mosaïques de cônes recouvrant un mur à Uruk, en Irak

Un autre exemple en Mésopotamie est celui de Jemdet Nasr, un monticule de villages en Irak d’une superficie de cinq hectares. Après deux siècles de développement, un effondrement rapide s’est produit il y a 4 900 ans. Les cultures d’irrigation se sont poursuivies dans la région, mais de nouvelles et puissantes dynasties n’ont recommencé à prospérer en Mésopotamie qu’après la période située il y a 4 600 ans, suite à une augmentation des températures et des précipitations.

Dans la vallée du Nil, après des siècles caractérisés par une augmentation des regroupements de population et par un accroissement parallèle en terme de complexité sociale, la période située il y a 5 200 ans a marqué l’effondrement de l’Égypte du Nord, soumise dès lors à l’Égypte du Sud.

Comme en Mésopotamie, l’effondrement du nord de l’Égypte s’explique par la « détérioration du climat » :

Cela s’est produit dans un contexte caractérisé par un regroupement de la population dans la vallée du Nil, à une époque de détérioration et d’incertitude climatiques et environnementales croissantes, ce qui a pu jouer un rôle important dans la compétition pour les ressources.

~ Nick Brooks, Beyond collapse : climate change and causality during the Middle Holocene Climatic Transition, 6400-5000 years before present, [« Au-delà de l’effondrement : changement climatique et causalité pendant la transition climatique de l’Holocène moyen, 6 400-5 000 ans avant aujourd’hui » – NdT], 2013

Selon Vernet et al. (2000), la région du Sahara a connu un effondrement similaire avec une réduction soudaine et marquée du nombre de sites d’occupation au nord de la 23e latitude sur la période située entre il y a 5 200 ans à 5 000 ans. Le graphique ci-dessous montre cette diminution de la population humaine située aux environs d’il y a 5 000 ans — ligne verticale rouge — au nord de la 23° latitude — colonnes bleues. La population humaine a diminué d’environ 50 % après plus de deux millénaires de stabilité relative.

Notez qu’au sud de la 23° latitude, la population a également diminué — ligne pointillée violette — mais de façon moins prononcée. Ce dépeuplement s’est produit après un millénaire de croissance démographique soutenue.

L'occupation humaine du Sahara

© Vernet et al., 2000
L’occupation humaine du Sahara

Le Knap of Howar, sur l’île de Papa Westray dans les Orcades, en Écosse, constitue avec son bâtiment en pierre la colonie néolithique potentiellement la plus ancienne du nord de l’Europe. La datation au radiocarbone montre qu’il a été déserté aux environs d’il y a 4 800 ans, après neuf siècles d’occupation.

Le Knap of Howar, l'un des plus anciens complexes néolithiques, Orkney, Écosse

© Message to Eagle
Le Knap of Howar, l’un des plus anciens complexes néolithiques, Orkney, Écosse

La culture de Cucuteni-Trypillia est une culture d’Europe de l’Est qui a vu le jour aux environs d’il y a 5 800 ans et qui a prospéré pendant huit siècles. Elle comprenait des centaines de kilomètres carrés, environ trois mille constructions et des dizaines de milliers d’habitants.

Elle s’est finalement éteinte aux environs d’il y a 5 200 ans. Pendant longtemps, l’effondrement de la culture de Cucuteni-Trypillia a été attribué à l’invasion de la culture Kourgane [dans les steppes d’Asie centrale – NdT]. Mais aujourd’hui, une autre explication prévaut :

Dans les années 1990 et 2000, une autre théorie concernant la fin de la culture des Cucuteni-Trypillia a émergé, basée sur le changement climatique qui s’est produit à la fin de l’existence de leur culture et qui est connue sous le nom de phase sub-boréale de Blytt-Sernander. À partir d’il y a environ 3 200 ans, le climat de la Terre est devenu plus froid et plus sec qu’il ne l’avait jamais été depuis la fin de la dernière période glaciaire, ce qui a entraîné la pire sécheresse de l’histoire de l’Europe depuis le début de l’agriculture.

~ Anthony, David W., The Horse, the Wheel, and Language [« Le cheval, la roue et le langage » – NdT], 2007.

Dans The Indus Civilization: A Contemporary Perspective [« La civilisation de l’Indus – Une perspective contemporaine » – NdT], Gregory L. Possehl montre que la fin de la deuxième étape de la civilisation de l’Indus s’est produite aux environs d’il y a 5 200 ans. Finalement, elle est passée au stade 3 ou « début de la civilisation harappéenne » [du nom de la ville antique de Harappa – NdT].

En Chine, la culture de Yangshao a existé pendant deux millénaires. D’après Xiao et al. en 2004, un épisode de refroidissement s’est produit dans la région du lac Dai en Chine aux environs d’il y a 5 100 ans :

Profil climatique de la région de Dai au cours des 10 000 dernières années

© Xiao et al., 2004
Profil climatique de la région de Dai au cours des 10 000 dernières années

Cet épisode de refroidissement a marqué la fin de la culture de Yangshao tardive dans la région du lac Dai.

Une maquette de Jiangzhai, un village de Yangshao

© Prof. Gary Lee Todd
Une maquette de Jiangzhai, un village de la culture de Yangshao

Uruk, Jemdet Nars, le nord de l’Égypte, le Sahara du Nord, le Knap d’Howard, Cucuteni-Trypillia, la civilisation de l’Indus et la culture de Yangshao présentent tous un schéma similaire : après des siècles de développement, ils se sont soudainement effondrés entre il y a 5 200 ans et il y a 4 800 ans.

Comme indiqué ci-dessus, la plupart de ces effondrements sont attribués à un changement climatique soudain. Toutefois, l’effondrement de certaines de ces cultures et agglomérations a été attribué à des guerres ou à des épidémies.

Le changement climatique, les guerres et les épidémies ne sont pas des causes d’effondrement qui s’excluent mutuellement. Les événements cométaires peuvent provoquer et provoquent effectivement des changements climatiques drastiques, comme indiqué ci-dessus. Mais les événements cométaires peuvent également être à l’origine de guerres — en raison de la réduction des ressources — et d’épidémies — à cause des agents pathogènes transmis par les comètes.

Vénus : de la comète à la planète

L’ancienne nature cométaire de Vénus a été démontrée dans mon article intitulé « La Terre a-t-elle « volé » l’eau de Mars ? », basé sur des preuves géophysiques, astronomiques et météorologiques.

Dans le même article, nous avons montré que Vénus était déjà présente dans le Système solaire il y a 12 600 ans et qu’elle a « poussé » Mars près de la Terre. Aujourd’hui, Vénus n’est plus une comète ; en tant que planète, elle est caractérisée par une orbite circulaire stable.

La présence de Vénus en tant que planète est attestée jusqu’en Mésopotamie aux environs d’il y a 4 500 ans. Cela signifie que la transformation de comète en planète de Vénus s’est produite entre il y a 12 500 ans et il y a 4 500 ans. Les sept marqueurs vénusiens étudiés ci-dessus suggèrent que cette transformation a commencé aux environs d’il y a 5 200 ans.

Cette transformation implique un changement d’orbite : une transition progressive d’une orbite cométaire hautement elliptique de longue durée à une orbite planétaire circulaire de courte durée. La capture progressive de la Vénus cométaire par le Soleil l’a transformée en une planète stable.

Nous cherchons ici plusieurs passages, avec des intervalles de plus en plus courts pendant la période située entre il y a 5 200 ans et il y a 4 600 ans.

Les mythes donnent-ils des indices sur la comète Vénus ? Son changement d’orbite ? Son nombre de passages ? Les effets de ces passages sur la Terre ? L’intervalle de temps entre les passages ?

La Vénus cométaire dans les mythes

La nature cométaire de Vénus est attestée dans plusieurs mythes, parmi lesquels :

Le Codex aztèque Telleriano-Remensis représente Vénus comme une étoile fumante en 1533, reliant Vénus à l’imagerie des comètes {Aveni 1980:27). Un texte maya dans les Chants de Dzitbalche semble identifier Vénus comme une étoile fumante (Edmonson 1982a:183).

~ Susan Milbrath, Star Gods of the Maya: Astronomy in Art, Folklore, and Calendars [« Dieux stellaires des Mayas – L’astronomie dans l’art, le folklore et les calendriers » – NdT]

Le Codex aztèque n’est qu’une des nombreuses sources anciennes qui décrit Vénus sous la forme d’une comète. La plupart des traditions font part du même raisonnement :

Chacune des déesses [Inanna, Hathor, Anat, Athéna et Kali, entre autres] est explicitement décrite comme un corps céleste, identifiable à la planète Vénus ; et l’imagerie qui entoure chaque déesse est conforme à celle universellement associée aux comètes — par exemple, cheveux longs et ébouriffés, forme serpentine, assimilées à une torche, en association avec les éclipses du Soleil, etc.

~ Efemeral Research Foundation, Exploring the Saturn Myth [« Exploration du mythe de Saturne » – NdT]

Non seulement Vénus est décrite comme une comète par de nombreuses mythologies anciennes, mais elle est aussi considérée comme une comète destructrice, telle que l’illustre la prière de lamentation à Ishtar :

Ô Ishtar, reine de tous les peuples…
Tu es la lumière du ciel et de la terre…
À la pensée de ton nom, le ciel et la terre tremblent…
Et les esprits de la terre vacillent.
L’humanité rend hommage à ton nom, car tu es grande et exaltée.
Toute l’humanité, toute la race humaine, s’incline devant ta puissance…
Combien de temps vas-tu rester,
Ô Reine du ciel et de la terre… ?
Combien de temps vas-tu rester,
Ô Reine de tous les combats, de toutes les batailles ?
Ô toi la glorieuse, qui… t’élèves dans les cieux, où tu es bien établie,
Ô vaillante Ishtar, grandiose en ta puissance !
Torche brillante au ciel et sur la terre, lumière de toutes les demeures,
Terrible au combat, forte dans la bataille, nul ne peut s’opposer à toi !
Ô tourbillon, qui rugit contre l’ennemi et renverse les puissants !
Ô Ishtar furieuse, étendard des armées !

~ Leonard W. King, Enuma Elish: The Seven Tablets of Creation [« Enuma Elish – Les sept tablettes de la création » – NdT]

Les mythes décrivent Vénus comme une comète destructrice, mais fournissent-ils des informations relatives à l’époque de son passage ?

[…] Les indigènes du Mexique pré-colombien redoutaient le déchaînement d’un nouveau cataclysme à la fin de chaque période de 52 années, et ils se rassemblaient pour attendre l’événement : « Quand venait la nuit de la cérémonie, tout le peuple était saisi de frayeur et attendait anxieusement ce qui, peut-être, allait arriver ». Ils craignaient que « ce ne soit la fin de la race humaine, et que les ténèbres de la nuit ne s’établissent en permanence : et peut-être le Soleil ne se lèverait-il plus ». Ils guettaient l’apparition de la planète Vénus, et quand, au jour redouté, aucun cataclysme ne se produisait, le peuple Maya se livrait à des grandes réjouissances.

On faisait des sacrifices humains : avec des couteaux de silex, on fendait la poitrine des prisonniers, et l’on offrait leur cœur à Vénus. La nuit où se terminait la période de 52 années, un peu de joie annonçait au peuple terrifié qu’une nouvelle période de grâce était accordée, et qu’un nouveau cycle de Vénus commençait.

Il paraît évident que les anciens Mexicains établissaient une relation directe entre Vénus et cette période de 52 années, considérée comme l’intervalle séparant deux cataclysmes ; les Aztèques, comme les Mayas, observaient cette « période de Vénus ».

La vieille coutume mexicaine d’offrir des sacrifices humains les années où l’Étoile du Matin « paraissait particulièrement brillante, et les années où une comète était visible dans le ciel ».

~ Immanuel Velikovsky, Mondes en collision, pages 156 et 157 [de l’édition Le Jardin des livres – NdT]

Les traditions mayas et aztèques mentionnent un cycle de Vénus de 52 années ; d’autres cultures ont des mythes similaires sur une Vénus cycliquement destructrice, mais la durée du cycle est différente. C’est le cas des mythes étrusques :

Dans le Codex Vaticanus, les âges du monde sont calculés par multiples de 52 années, en ajoutant un nombre variable d’années à ces chiffres. A Humboldt (Researches, II, 28) a montré l’opposition entre la durée des âges du monde dans le manuscrit du Vatican (n° 3.738), et celle du système traditionnel cité par Ixtlilxochitl. Censorinus (Liber de die natali) fait allusion à quatre périodes de 105 années qui, selon la croyance des Étrusques, se seraient écoulées entre chaque cataclysme mondial, qu’annonçaient des présages célestes.

~ Immanuel Velikovsky, Mondes en collision, page 156 [Note de bas de page n°510, de l’édition Le Jardin des livres – NdT]

Et il existe une tradition juive d’un Jubilé qui revient tous les 50 ans et dont la durée est très proche de la tradition Maya/Aztèque :

[…] La cinquantième année était celle du Jubilé […] La fête du Jubilé, avec le retour de la terre à ses propriétaires initiaux et l’affranchissement des esclaves, a un caractère expiatoire que montre pleinement la « proclamation », au jour des Expiations. Y avait-il une raison spéciale pour qu’un sentiment de peur renaisse régulièrement tous les 50 ans ? […] Le jour des Expiations, les Israélites avaient coutume d’envoyer un bouc émissaire à Azazel dans le désert. […] On l’appelait également Azzael, Azza ou Uzza. […] En arabe, la planète Vénus se nomme al-Uzza.

~ Immanuel Velikovsky, Mondes en collision, pages 157, 158 et 159 [de l’édition Le Jardin des livres – NdT]

Ainsi, selon plusieurs traditions, Vénus était une comète destructrice, présentant des cycles de 52 ans dans la tradition des Mayas/Aztèques, de 50 ans dans la tradition du Judaïsme ou de 105 ans dans la tradition des Étrusques.

Dans la mythologie mésopotamienne, Inanna est Vénus, la déesse de la guerre, de l’amour et de la procréation. Il existe un mythe intéressant intitulé « La descente d’Inanna dans le monde souterrain » qui se déroule comme suit :

Inanna passe par un total de sept portes, retirant un vêtement ou un bijou qu’elle portait au début de son voyage au passage de chacune d’entre elles, la privant ainsi petit à petit de son pouvoir. Lorsqu’elle arrive devant sa sœur, elle est nue :

« Après s’être accroupie et, dépouillée de ses vêtements, elle fut emmenée. Elle fit alors descendre sa sœur Erec-ki-gala de son trône, et s’y installa à sa place. Le Anna, les sept juges, rendirent contre elle leur décision. Ils la regardèrent — c’était le regard de la mort. Ils lui parlèrent — c’était le discours de la colère. Ils lui crièrent dessus — c’était le cri de la lourde culpabilité. La femme affligée fut transformée en cadavre. Et le cadavre fut pendu à un crochet. »

Pour comprendre la signification symbolique de ce mythe, il faut savoir que dans la mythologie et l’art mésopotamiens, le symbolisme de la nudité est très spécifique :

La nudité est par conséquent fréquemment associée à un état d’impuissance, de captivité et d’exécution imminente, non seulement dans la littérature mésopotamienne mais aussi dans l’art.

~ Karen Sonik, Bad King, False King, True King: Apsû and His Heirs [« Mauvais roi, faux roi, vrai roi : Apsû et ses héritiers » – NdT]

Si la nudité est synonyme d’impuissance et de captivité, le mythe d’Inanna pourrait-il dépeindre la comète Vénus progressivement rendue « impuissante » et « capturée », en sept passages — les sept portes des Enfers — sur une orbite planétaire circulaire ?

Cette capture de Vénus dans laquelle elle est progressivement rendue impuissante pourrait se traduire par la suppression d’un de ses « objets » à chaque « porte ». Cinq des sept objets sont des joyaux. Serait-ce le symbole d’une perte de fragments cométaires brillants lors de chacun des sept passages ?

À la première porte, la grande couronne est retirée de sa tête, à la deuxième porte, les boucles de ses oreilles, à la troisième porte, le collier de son cou, à la quatrième porte, les ornements de sa poitrine, à la cinquième porte, la ceinture de sa taille, à la sixième porte, les bracelets de ses mains et de ses pieds, et à la septième porte, le manteau de son corps.

~ Manly P. Hall, Hermetic, Quabbalistic & Rosicrucian Symbolical Philosophy [« Philosophie symbolique maçonnique, hermétique, kabbalistique et rosicrucienne » – NdT]

Coïncidence ou pas, la symbolique aztèque représente Quetzacolatl — Vénus — sous la forme d’un serpent ou d’un dragon — deux symboles récurrents pour les corps cométaires.

Quetzalcoatl est souvent représenté en train d’avaler sa propre queue comme dans l’image ci-dessous. Cette représentation, également appelée Ourobouros, symbolise les cycles. Notez que Quetzalcoatl/Ourobouros est généralement représenté avec sept segments/vertèbres, comme l’indiquent les sept flèches rouges de l’image ci-dessous :

Quezatcoatl - Vénus - et ses sept segments

© Inconnu
Quezatcoatl – Vénus – et ses sept segments

Pour en revenir au Moyen-Orient, les Mésopotamiens ont accordé une attention toute particulière à Innana/Ishtar — Vénus. C’était l’une des divinités les plus vénérées du panthéon sumérien, la divinité la plus importante et la plus vénérée du panthéon assyrien.

Ishtar, « puissante reine […] est la sommité du ciel et de la terre : les plus grands dieux l’y ont hissée, ils ont fait de son autorité la plus grande parmi les dieux […] ils ont fait de sa position céleste la plus élevée de toutes, alors qu’à la pensée de son nom, le ciel et l’enfer tremblent […] elle seule est « la grande, l’exaltée ».

~ Jean Bottéro, Religion in Ancient Mesopotamia [« La religion en Mésopotamie antique » – NdT], p 59

Selon le même Bottéro, Innana est la divinité à laquelle sont consacrées la plupart des tablettes d’argile. Inanna apparaît dans plus de mythes que toute autre divinité sumérienne. C’est le corps astronomique le plus observé. Alors, les nombreuses observations de Vénus et la datation des tablettes d’argile relatives à Vénus fournissent-elles un indice supplémentaire ?

Il est intéressant de noter que le mythe d’Innana concernant sa descente aux enfers est daté d’environ 2500 avant J.-C. soit il y a 4 500 ans, juste après l’épisode destructeur situé entre il y a 5 200 ans et il y a 4 600 ans, tel que décrit ci-dessus.

Innana sur un sceau akkadien. Elle est équipée de 7 lances, d'un casque à cornes et d'une robe constituée de 7 segments.

© Creative Commons
Innana sur un sceau akkadien. Elle est équipée de 7 lances, d’un casque à cornes et d’une robe constituée de 7 segments.

Il est bon de noter que l’énorme popularité d’Innana décrite ci-dessus s’est produite assez soudainement. Pendant l’ère pré-sargonique située il y a environ 4 300 ans, Inanna n’avait pratiquement aucun culte, en dépit du fait qu’elle était connue depuis neuf siècles. En effet, la première mention d’Innana remonte à il y a seulement environ 5 200 ans :

Les plus anciennes références au nom d’Inanna se trouvent sur des tablettes d’argile provenant du district d’Eanna à Uruk, à des niveaux inférieurs aux vestiges des principaux édifices religieux datant de la 3e dynastie d’Ur [environ 3 200 ans avant J.-C. ou 5 200 ans avant aujourd’hui].

~ Paul Collins, The Sumerian goddess Inanna [« la déesse sumérienne Inanna » – NdT]

En résumé, si l’on considère les mythes sumériens, judaïques, mayas, aztèques et étrusques ci-dessus référencés comme le reflet d’événements astronomiques réels impliquant Vénus, on peut s’attendre à ce qui suit :

  • premier passage aux environs d’il y a 5 200 ans — première mention d’Innana/Vénus ;
  • sept passages — les sept anneaux du monde souterrain ;
  • diminution du niveau de destruction — perte de vêtements et de bijoux ;
  • septième et dernier passage aux environs d’il y a 4 600 ans — première mention de la descente/capture d’Innana aux environs d’il y a 4 500 ans ;
  • l’intervalle de temps entre les passages est de 50 et/ou 100 ans — selon les traditions aztèque, maya et judaïque.

Les données géologiques, géophysiques et météorologiques confirment-elles l’une ou l’autre de ces affirmations mythiques ? Grâce aux enregistrements de données à l’échelle du millénaire étudiés ci-dessus, nous savons que quelque chose s’est produit entre il y a 5 200 ans et il y a 4 600 ans, mais cette large échelle ne permet pas d’analyser en détail ce qui s’est précisément produit au cours de ces six siècles.

S’agissait-il d’un événement unique dont les effets ont duré plusieurs siècles ? Était-ce une série d’événements distincts ? Si c’est le cas, combien d’événements se sont produits ? À quelle date ? Quel en était l’intervalle de temps ? Quelle était l’ampleur de chaque événement ?

Zoom sur la période située entre il y a 5 200 ans et il y a 4 600 ans

Il est maintenant temps de se concentrer sur, et d’examiner les enregistrements en haute résolution. Pour ce faire, nous devons compiler des données brutes provenant de carottes de glace — ensemble de données issues de la NOAA ou du NBI.

Voici la carte bi-décennale — incréments de 20 ans — des variations moyennes de température pour la période située entre il y a 5 200 ans et il y a 4 600 ans. Cette moyenne est basée sur les reconstructions de température de cinq régions : Antarctique, hémisphère sud, tropiques, hémisphère nord et Arctique :

Le diagramme ci-dessous révèle sept baisses de température : 5 240, 5 060, 4 960, 4 860, 4 800, 4 720, 4 660 ans avant aujourd’hui — voir les dates en rouge en haut de la courbe [qui correspondent aux passages de Vénus – NdT].

Reconstitution de la température de la carotte de glace (5 260 - 4 600 BP)

© Sott.net
Reconstitution de la température de la carotte de glace pour la période allant de 5 260 ans à 4 600 ans avant aujourd’hui

Remarquez que globalement, chaque passage induit une période de refroidissement moins sévère et moins durableindiquée par les triangles jaunes. Par exemple, le premier passage a induit une température environ quinze fois plus froide et cinq fois plus durable que le septième passage. Cette diminution globale dans la vigueur du refroidissement est cohérente avec les passages de Vénus progressivement moins destructeurs, comme le suggère le mythe d’Inanna.

Notez également les intervalles de temps récurrents entre les passageschiffres en vert en bas du graphique : 60 ans entre les quatrième et cinquième passages, et entre les sixième et septième passages, ce qui est assez proche de la tradition maya, aztèque et judaïque fixant respectivement la récurrence des passages de Vénus à 52 et 50 ans.

Dans le même ordre d’idées, l’écart de 100 ans entre les deuxième et troisième passages et entre les troisième et quatrième passages est très proche des 105 ans entre les retours de Vénus selon la mythologie étrusque.

Le graphique ci-dessus suggère que la Vénus cométaire revenait tous les 60 ans et tous les 100 ans. Donc, peut-être que les deux récits mythologiques — cycle maya de 52 ans et cycle étrusque de 105 ans — sont tous les deux corrects, mais qu’ils font référence à des passages différents de la Vénus cométaire.

En outre, l’intervalle entre chacun des sept passages tend à diminuer globalement, passant de 160 ans entre le premier et le deuxième passage à 60 ans entre le sixième et le dernier passage. Cette diminution globale de l’intervalle correspond à une capture progressive de la Vénus cométaire au sein du Système solaire, où son orbite devient progressivement plus courte et plus circulaire.

Si l’intervalle entre chaque passage diminue globalement, il y a cependant une exception : l’intervalle entre le cinquième et le sixième passage est plus long — 80 ans — que l’intervalle précédent situé entre le quatrième et le cinquième passage — 60 ans.

Cette diminution non linéaire des intervalles de temps entre les passages de la Vénus cométaire pourrait être due au fait que les comètes, même à courte durée/stabilité, ne reviennent pas à des périodes précises en raison des perturbations causées par les corps astronomiques, en particulier les grandes planètes.

Cette variabilité s’applique même à la comète la plus célèbre de notre époque : la comète de Halley avec une période moyenne de 77 ans, dont les périodes singulières s’étendent de 74,33 ans à 79 ans.

La comète de Halley photographiée lors de son passage en 1986. Son prochain passage est prévu en 2061.

© European Southern Observatory
La comète de Halley photographiée lors de son passage en 1986. Son prochain passage est prévu en 2061.

Le chercheur Joachim Seifert a élaboré un graphique de température similaire à celui présenté ci-dessus, mais il y a introduit une variable, l’oscillation orbitale de la Terre (EOO), c’est-à-dire les changements de température induits par la variation de l’orbite terrestre.

En raison des variations de température limitées qui sont induites par cette variable EOO, cette dernière s’avère négligeable lorsqu’il s’agit d’événements majeurs à l’échelle du millénaire, mais se révèle pertinente lorsqu’il s’agit de reconstitutions de température à haute résolution :

La ligne d’oscillation orbitale supérieure et inférieure de la Terre, à l’intérieur de laquelle le climat de la Terre varie si elle n’est pas affectée par les grands bolides cosmiques [induit la chose suivante :] Comme nous le démontrons, l’évolution de la température durant l’Holocène ne reste pas confinée à l’intérieur de ces lignes horizontales supérieure et inférieure, parce que les puissants impacts cosmiques produisent toujours et nécessairement une forte baisse des températures, suivi d’une forte hausse des températures, qui régresse par la suite. C’est ce que l’on appelle le modèle de température en forme de Z qui caractérise chaque impact cosmique sur la Terre.

~ Joachim Seifert, Climate Pattern Recognition In The Mid-To-Late Holocene [« Reconnaissance des modèles climatiques à l’Holocène moyen et tardif » – NdT]

Voici le graphique de température de Joachim Seifert :

Reconstitution de la température EOO entre 3 400 ans 1 600 ans avant aujourd'hui

© Seifert et al., 2016
Reconstitution de la température EOO entre 3 400 ans avant J.-C. et 1 600 ans avant J.-C.

Dans le graphique ci-dessus, la période que nous étudions — située aux environs d’il y a 5 200 ans à il y a 4 600 ans — est en rose. La ligne pointillée verte représente la température théorique de la Terre si le seul facteur déterminant était l’oscillation de l’orbite terrestre — d’où la forme sinusoïdale. Mais nous pouvons voir que la courbe de température enregistrée — courbe noire pleine — s’écarte de la courbe théorique de l’EOO à plusieurs reprises.

Seifert énumère quatre événements catastrophiques qui ont causé certains de ces écarts.

– Premier passage aux environs d’il y a 5 210 ans — soit 3210 avant J.-C. : on suppose qu’il est lié à l’impact qui s’est produit dans le golfe Andaman, indiqué par une flèche rouge dans le graphique ci-dessus :

L’événement situé en 3200 ans avant J.-C. est reconnu dans les données de remplissage des lacs, tant au lac de l’Accesa qu’au lac de Constance, comme décrit précédemment. […] L’impact cosmique situé en 3200 avant J.-C. a produit un modèle de température en forme de Z, qui dure jusqu’en 2900 avant J.-C. Cet impact cosmique est responsable du retard du pic de température en 3000 avant J.-C., déplaçant de 80 ans le pic régulier situé en 3081 avant J.-C.

En cherchant des candidats potentiels à l’impact de cette époque, nous avons trouvé un impact cosmique de météorite, qui a frappé la mer d’Andaman. Au cap Pakarang sur la côte ouest de la Thaïlande, un méga-tsunami a frappé (Neubauer, 2011) en 3200 avant J.-C., constituant un méga-tsunami hors norme. Les tsunamis provoqués par les séismes ne sont habituellement pas assez puissants pour détruire les récifs et pour en déplacer d’énormes blocs arrachés à la mer et transportés loin à l’intérieur des terres.

~ J. Seifert, F. Lemke : Climate Pattern Recognition in the Mid-Holocene (4800 BC to 2800 BC) [« Reconnaissance des schémas climatiques au milieu de l’Holocène (4 800 avant J.-C. à 2 800 avant J.-C.) – NdT]

Notez également que l’une des plus grandes éruptions volcaniques des 10 000 dernières années s’est également produite aux environs d’il y a 5 200 ans — soit 3250 avant J.-C., à 200 ans près. Elle a produit 175 ppm de retombées d’acide sulfurique et est attribuée au volcan Akutan en Alaska, aux États-Unis.

– Deuxième passage aux environs d’il y a 4 807 ans — soit 2807 av. J.-C. : l’impact de Burckle, indiqué par une flèche vert foncé dans le graphique ci-dessus :

[…] l’impact de Burckle (Gusiakov, 2010 ; AbboM, 2006). La date de 2807 avant J.-C. est donnée dans les archives chinoises d’observation céleste. Cet impact était énorme en taille et en effet avec un cratère d’un diamètre de 20 kilomètres. Cet impact a instantanément fait plonger les températures mondiales, et les énormes retombées d’humidité atmosphérique ont produit des inondations mondiales généralisées.

~ J. Seifert, F. Lemke : Climate Pattern Recognition in the Mid-Holocene (4800 BC to 2800 BC) [« Reconnaissance des schémas climatiques au milieu de l’Holocène (4 800 avant J.-C. à 2 800 avant J.-C.) – NdT]

4 807 ans avant aujourd’hui est également la date suggérée pour l’impact d’un astéroïde ou d’une comète entre l’Afrique et l’Antarctique, aux alentours de l’éclipse solaire du 10 mai, selon une analyse des récits d’inondation — ayant peut-être provoqué le cratère de Burckle et le Chevron de Fenambosy.

– Troisième passage aux environs d’il y a 4 700 ans — soit 2700 avant J.-C. : l’impact du Campo de Cielo est indiqué par une flèche rouge dans le graphique ci-dessus :

Impact du Campo de Cielo en 2700 avant J.-C. La littérature (Barrientos, 2014) fixe en fait une période allant de 2840 ans à 2146 avant J.-C., mais la seule date d’impact qui subsiste se situe en 2700 avant J.-C. Cet impact est de faible à moyen, retardant d’un siècle le rétablissement des températures après l’événement de Burckle.

~ J. Seifert, F. Lemke : Climate Pattern Recognition in the Mid-Holocene (4800 BC to 2800 BC) [« Reconnaissance des schémas climatiques au milieu de l’Holocène (4 800 avant J.-C. à 2 800 avant J.-C.) – NdT]

– Quatrième passage aux environs d’il y a 5 080 ans — soit 3080 avant J.-C. : Seifert a identifié un quatrième écart par rapport à la courbe EOO qu’il attribue cette fois à une potentielle méga-éruption — voir le creux turquoise dans le diagramme ci-dessus.

Il est intéressant de noter que cet événement coïncide avec la plus grande éruption volcanique présumée des 9 000 dernières années, éruption qui a générée 255 kg au kilomètre carré de retombées acides acide sulfurique – H2SO4 enregistrée au Groenland. Notez que cette méga-éruption présumée n’a été attribuée à aucun volcan connu.

Éruptions majeures au cours des 9 500 dernières années

© Hammer et al., 1980
Éruptions majeures au cours des 9 500 dernières années

À titre de comparaison, l’éruption du Krakatoa en 1883 a « seulement » généré 21 kg au kilomètre carré de retombées acides au Groenland. C’est douze fois moins que l’éruption datée d’il y a 5 080 ans.

En plus des méga-éruptions dont l’existence est fortement pressentie, un impact cosmique est documenté pour cette époque, en 3050 avant J.-C. — soit il y a environ 5 000 ans : le champ de cratères de Morasko en Pologne (Wojciech, 2012). Ce champ d’impact contient huit cratères plus petits ; des séquences de tourbe avec des sphérules de métal météoritique y ont été datées.

En plus des quatre écarts de la courbe EOO repérés par Seifert, il y a trois discontinuités supplémentaires, survenant vers la fin de la période située entre il y a 5 200 ans et il y a 4 600 ans. Leur datation correspond aux trois derniers passages de Vénus, dont l’impact fut plus modeste :

– Cinquième passage aux environs d’il y a 4 960 ans — comme indiqué par la flèche bleu foncé dans le diagramme EOO.

– Sixième passage aux environs d’il y a 4 870 ans — comme indiqué par la flèche vert clair dans le diagramme EOO.

– Septième passage aux environs d’il y a 4 650 ans — comme indiqué par la flèche turquoise dans le diagramme EOO.

Le diagramme EOO de Seifert est basé sur la carotte de glace du Groenland nommée GISP2, tandis que notre diagramme duodécennal [qui couvre une période de douze années, et intitulé « duodecanal » dans le graphique – NdT] est basé sur la reconstruction de la température moyenne de cinq régions : Antarctique, hémisphère sud, tropiques, hémisphère nord et Arctique. Bien qu’ils utilisent des sources différentes, les deux diagrammes fournissent une image remarquablement similaire : sept chutes de température avec pratiquement le même timing.

GISP2 versus reconstruction de la température moyenne régionale

© Sott.net
GISP2 versus reconstruction de la température moyenne régionale

Pour les sept événements [relatifs aux sept passages de la cométaire vénus – NdT] décrits précédemment, la différence de datation entre les températures du GISP2 et la reconstruction moyenne régionale n’est que de 13,8 ans, comme le montre le tableau ci-dessus. Ce qui constitue une concordance plutôt encourageante pour des événements qui se sont produits il y a environ 5 000 ans, sachant que la marge d’erreur pour la datation des carottes de glace est généralement de 2 %, c’est-à-dire environ 100 ans pour des événements qui se sont produits il y a 5 000 ans.

Conclusion

La plupart des ouvrages traitant des événements cométaires postulent des cycles réguliers ou un événement ponctuel. Bien que ce soit souvent vrai, cela ne représente pas l’ensemble du tableau. Les sept passages de Vénus décrits ci-dessus ne constituaient ni un événement ponctuel ni une partie d’un cycle constant.

Les événements cométaires peuvent être récurrents ou appartenir au passé. De même, ils peuvent être périodiques, pseudo-périodiques ou ponctuels.

Par exemple, nous connaissons des cycles cométaires périodiques en cours comme le cycle de 27,9 millions d’années suivi par Némésis et l’essaim cométaire qui l’accompagne — voir les chapitres 13 à 19 dans Les changements terrestres et la connexion anthropocosmique ou le cycle cométaire en cours d’une périodicité de 3 600 ans décrit dans mon article « L’effervescence volcanique et sismique associée au cycle cométaire de 3 600 ans ».

Il existe également des cycles pseudo-périodiques en cours, comme la comète de Halley, dont la durée moyenne est de 77 ans, mais dont les périodes uniques s’étendent de 74,33 ans à 79 ans.

Il existe des événements ponctuels comme l’événement cométaire situé il y a 12 900 ans, que je l’ai décrit dans mon article « Mammouths gelés et catastrophes cosmiques ».

Enfin, il existe des comètes pseudo-périodiques qui appartiennent au passé, comme c’est le cas pour la comète Vénus : durant la période située entre il y a 5 200 ans à il y a 4 600 ans, sa période orbitale est passé de 160 ans pour le premier passage à 60 ans pour le septième passage.

Dans mes trois articles précédents, j’ai surtout traité des événements cométaires :

« Mammouths gelés et catastrophes cosmiques »
« La Terre a-t-elle « volé » l’eau de Mars ? »
« L’effervescence volcanique et sismique associée au cycle cométaire de 3 600 ans »

Tous ces éléments font référence à l’histoire ancienne. Les événements cométaires semblent si éloignés dans le temps lorsqu’ils sont observés à l’échelle du temps humain. Cependant, en 2013, l’explosion aérienne de Tcheliabinsk a libéré trente fois plus d’énergie que la bombe d’Hiroshima et a endommagé plus de sept mille bâtiments.

Plus récemment, l’impact d’un météore à Akure, au Nigeria, qui, avec un cratère d’impact de 8 mètres de profondeur et d’un diamètre de 21 mètres a détruit soixante-dix bâtiments, nous rappelle que les événements cométaires ne sont pas seulement un concept abstrait qui appartient exclusivement au passé lointain.

Le cratère formé par l'explosion à Akure est dû à l'impact d'un météore

© Inconnu
Le cratère formé par l’explosion à Akure est dû à l’impact d’un météore

Malgré leur caractère apparemment éloigné dans le temps, les événements cométaires sont très réels et pourraient constituer en fait l’un des principaux facteurs rythmant la vie et la mort sur Terre. La plupart des extinctions massives ont été déclenchées par des événements cométaires et, fait intéressant, elles ont été suivies par l’apparition de formes de vie plus complexes.

Nous pouvons observer ce phénomène, par exemple, à la jonction située entre l’Éocène et l’Oligocène, où de nombreuses espèces de l’Éocène se sont éteintes et ont été « remplacées » par la faune plus complexe de l’Oligocène :

Des paysages encore plus dégagés ont permis aux animaux d’atteindre des tailles plus grandes qu’au Paléocène, 30 millions d’années plus tôt. Les faunes marines ont été remplacées par celles qui nous sont contemporaines, tout comme la faune vertébrée terrestre des continents du nord. Ceci est probablement dû davantage à l’extinction de formes plus anciennes qu’à l’évolution de formes plus modernes.

Source

Il existe un schéma similaire à la jonction entre le Crétacé et le Paléogène et qui est attribué à l’impact de Chicxulub — où de nombreuses espèces du Crétacé se sont éteintes et ont été « remplacées » par la faune plus complexe du Paléogène :

Le Paléogène se distingue surtout par le fait que c’est au cours de cette période que les mammifères se sont diversifiés, passant de formes relativement petites et simples à un grand groupe d’animaux divers, dans le sillage de l’extinction du Crétacé-Paléogène qui a mis fin à la période crétacée précédente.

Source

Si des impacts cométaires majeurs déclenchent des sauts dans la complexité de la vie sur notre planète, la question est : comment ? Un des mécanismes possibles est celui des virus transmis par les comètes. La présence de matière organique dans les comètes est aujourd’hui une hypothèse émise par la science dominante. Et nous savons que les virus peuvent transférer de l’ADN à leurs hôtes.

Filaments cyanobactériens dans la météorite Murchison CM2

© NASA/MSFC
Filaments cyanobactériens dans la météorite Murchison CM2

Donc, les grands événements cométaires sont-ils la fenêtre d’opportunité utilisé par le « dessein intelligent » pour éliminer les formes de vie obsolètes — par des extinctions de masse — et pour introduire des formes de vie plus élaborées — par des explosions de vie — via les nouveaux codes ADN portés par les virus qui les accompagnent ?

Ce sera le sujet d’un futur article.

Cet article a initialement été publié en anglais le 14 avril 2020 : Sott.net

Source: Lire l'article complet de Signes des Temps (SOTT)

À propos de l'auteur Signes des Temps (SOTT)

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