Français réfractaires au confinement: le gouvernement serre la vis

Le cap des 10.000 morts dans le monde a été franchi vendredi. L’Italie, qui ne parvient pas à juguler l’avancée du coronavirus, va déployer l’armée en Lombardie – la région la plus touchée – pour faire davantage respecter le confinement. Et pendant ce temps, de trop nombreux Français, sourds aux consignes, s’affranchissent de toute prudence. Quand ils ne profitent pas de la situation pour s’enrichir par le biais d’escroqueries au détriment des plus vulnérables.

Le nombre de malades est aujourd’hui estimé à 20.000 dans notre pays et les hôpitaux approchent de manière inéluctable de la saturation. Quelque 372 personnes ont déjà perdu la vie.

 

L’indiscipline met en péril les mesures sanitaires décrétées pour freiner la progression du virus. Quais, plages, marchés, sites touristiques, restent très fréquentés, ce qui crée des promiscuités propices à la contagion. Or, la crise ne fait que commencer, et il est désormais certain que le confinement de quinze jours va devoir se prolonger – des épidémiologistes évoquent une durée minimale de six semaines. «C’est une course de vitesse engagée avec le virus, mais alors même que nous sommes au début, nous avons besoin de garder beaucoup de réactivité», a déclaré le président de la République, vendredi, lors d’une visite à la cellule interministérielle de crise. La veille, Emmanuel Macron rappelait: «Il faut déjà que tout le monde respecte les règles. Quand je vois des gens qui vont au parc, qui se rassemblent, qui vont à la plage ou qui se ruent sur les marchés ouverts, c’est qu’ils n’ont pas compris le message.»

Fort de ce constat, le ministre de l’Intérieur a indiqué vendredi que les mesures de confinement «seraient appliquées de façon plus stricte», rappelant qu’il ne s’agit pas de sanctionner «mais de protéger aussi ceux qui ont ces comportements». Il a précisé qu’il n’y aurait pas de couvre-feu à l’échelle nationale, mais qu’il «accompagnerait les initiatives locales comme celle du maire de Nice, qui prévoit un couvre-feu partiel sur l’ensemble de sa commune.»

 

«Comportements insouciants»

Les autorités se montrent donc de plus en plus drastiques pour restreindre les allées et venues. À Paris, la Préfecture de police interdit certains lieux très fréquentés. Dès ce vendredi et pendant le week-end, «tout déplacement et rassemblement sont interdits sur les voies sur berges situées rive droite et rive gauche de la Seine, sur les pelouses de l’esplanade des Invalides, ainsi que sur le Champ-de-Mars. Seuls sont autorisés à déroger à l’interdiction les riverains qui habitent à proximité immédiate des lieux concernés, mais dans de très strictes conditions: ils devront justifier de cette qualité par tout moyen». Dans la Drôme, le préfet Hugues Moutouh a pris des mesures similaires, interdisant jusqu’au 31 mars «l’accès aux parcs publics, promenades, espaces forestiers, espaces de randonnées», ainsi que l’accès «aux cheminements des berges de rivières, (…) plans d’eau artificiels et aires de jeux».

Par ailleurs, à Paris, Lyon et Bayonne, notamment, des SDF ont été verbalisés (135 euros) pour non-respect du confinement. Des associations humanitaires demandent que cessent ces verbalisations dont on peut s’interroger sur les vertus dissuasives, s’agissant de pauvres hères totalement démunis.

 

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