Coronavirus & fanatisme : Macron sacrifie la santé publique sur l’autel de l’idéologie

Coronavirus & fanatisme : Macron sacrifie la santé publique sur l’autel de l’idéologie

Par Neil Clark

Macron et Merkel défendent l’ouverture des frontières au milieu de la propagation de Covid-19, faisant triompher l’idéologie libérale et la vertu ostentatoire sur la santé des habitants.

Source : RT, le 13 mars 2020

Traduction : lecridespeuples.fr

S’exprimant au sujet du Covid-19, Emmanuel Macron semble jouer la même partition qu’Angela Merkel, qui est également contre la fermeture des frontières, mais n’est-ce pas un cas d’idéologie libérale occidentale qui l’emporte sur la nécessité et le bon sens ?

Comparons. Dans son discours à la nation jeudi soir, Macron a déclaré : « Ce virus n’a pas de passeport. » Il a ajouté: « Nous prendrons sans aucun doute des mesures pour fermer les frontières, mais seulement lorsque cela sera pertinent… C’est au niveau européen que nous avons bâti nos libertés. »

Macron ferme toutes les écoles, crèches, universités et garderies à partir de la semaine prochaine et a appelé les personnes vulnérables à s’isoler. Mais si tout le monde peut toujours entrer en France sans être soumis au moindre contrôle depuis des pays où le coronavirus est encore plus problématique, ces mesures ne seront-elles pas sapées ?

Idem en Allemagne. Angela Merkel a déclaré cette semaine que « nous, en Allemagne en tout cas, sommes d’avis que la fermeture des frontières n’est pas une réponse appropriée au défi ».

Comparons cette « ouverture des frontières », l’approche « nous devons protéger de Schengen » avec celle de la République tchèque, de la Slovaquie, de l’Autriche et de la Hongrie, qui sont tous des États membres de l’UE. Déclarant un « état d’urgence » de 30 jours, le gouvernement tchèque a fermé ses frontières aux personnes de 15 pays touchés par le coronavirus et a également interdit à ses citoyens de se rendre dans ces pays. À partir de la semaine prochaine, tous les voyages internationaux à destination et en provenance de la République tchèque seront essentiellement interdits.

La Slovaquie ferme aujourd’hui ses frontières à tous les étrangers, à l’exception de ceux qui ont un permis de séjour, tout en annonçant que tous les Slovaques qui ont séjourné à l’étranger se verront astreindre deux semaines de quarantaine. L’Autriche a interdit l’accès à toutes les personnes en provenance d’Italie, sauf si elles ont un certificat médical. La Hongrie a interdit les arrivées d’Italie, de Chine et d’Iran.

Mais en Europe occidentale, il semble que l’engagement de maintenir des « frontières ouvertes », même en période de crise sanitaire potentiellement très extrême, l’emporte sur d’autres préoccupations.

Un exemple de cette approche fondamentaliste et très dogmatique peut être vu dans le tweet du député belge Guy Verhofstadt qui a déclaré : « Le nationalisme n’est pas la réponse au COV19, parce que les virus ne se soucient pas des frontières ou des nationalités. »

Mais au niveau médical le plus élémentaire, une telle déclaration est tout simplement stupide, même pour Guy Verhofstadt (dont la stupidité est proverbiale). Bien sûr que les virus ne se soucient pas des frontières ou des nationalités, et peuvent potentiellement infecter n’importe qui ; mais lorsque ce virus est plus répandu dans certains pays du monde que dans d’autres, il est logique de restreindre ou d’interdire l’entrée aux personnes des pays les plus touchés, pour minimiser les risques de propagation de la maladie.

Il ne s’agit pas d’être pro ou anti-immigration ; il s’agit de bon sens en situation d’urgence.

Considérez les mesures de quarantaine strictes introduites par Hong Kong pour les voyageurs en provenance de Chine continentale et le cas du Vietnam. Dès que le virus a commencé à se propager fin janvier, le Vietnam a partiellement fermé ses frontières avec la Chine (et a procédé à la fermeture d’écoles) et a cessé de délivrer des visas aux touristes chinois. En conséquence, le pays n’a eu que 16 cas de coronavirus et tous les patients se sont rétablis. Cependant, il y a quelques jours, le nombre de cas est passé à 35, suite à la réintroduction du virus à partir d’un vol en provenance de Grande-Bretagne, le ministère affirmant que la plupart des 13 passagers testés positifs étaient des Britanniques ou des Vietnamiens qui s’étaient rendus dans d’autres parties de l’Europe, y compris l’Italie.

Les voyages internationaux peuvent forger la jeunesse et ouvrir l’esprit, mais malheureusement, ils aident également le Covid-19 à se propager.

Il n’est vraiment pas nécessaire d’être Einstein pour comprendre que plus les frontières sont ouvertes, plus le pays voit ses risques de coronavirus augmenter. Pourtant, les pays les plus puissants de l’UE, à la différence des pays les plus pragmatiques d’Europe centrale et orientale, semblent privilégier la vertu ostentatoire et l’idéologie libérale (et, pour Macron, les calculs politiciens à la veille de municipales qui s’annonçaient désastreuses pour son parti). Bien sûr, il existe un argument moral en faveur de la « libre circulation », mais en temps de crise, les gouvernements doivent oublier tout cela et mettre la protection de leurs propres citoyens en premier. Nationalisme ?  Non, il s’agit seulement de faire ce que les gouvernements sont élus pour faire.

Si nous pouvons critiquer Macron et Merkel pour ces motifs, nous pouvons également critiquer Boris Johnson. Des avions entiers de personnes en provenance des régions les plus touchées d’Italie sont arrivés en Grande-Bretagne sans aucun contrôle approprié. Lors de l’heure des questions de la BBC hier soir, le professeur John Ashton, ancien directeur de la santé publique, a noté que quelque 3000 supporters de l’équipe de football espagnole Atletico Madrid étaient à Liverpool cette semaine pour un match de la Ligue des champions. Mercredi, les cas espagnols de Coronavirus ont dépassé 1 600, dont environ la moitié dans la région de Madrid.

Les deux tiers des décès espagnols dus au virus sont survenus dans la région de Madrid. Pourtant, comme l’a souligné le professeur Ashton, les Madrilenos étaient à Liverpool mardi et mercredi, buvant dans des bars, séjournant dans des hôtels, voyageant dans les transports publics. Comment les gouvernements peuvent-ils prétendre qu’ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour arrêter la propagation du coronavirus alors que les déplacements sans restriction depuis les « points chauds » du Covid-19 sont toujours en cours ?

Il est peut-être vrai, comme le dit Macron, que « c’est au niveau européen que nous avons bâti nos libertés » (référence à la démocratie antique gréco-romaine ?), mais quel prix aura la « liberté » si elle signifie la « liberté » de mourir du coronavirus parce que l ‘étape la plus logique et du bon sens le plus flagrant n’est pas mise en œuvre ? S’arrêter de vivre, est-ce mettre le pays à l’arrêt ou être déclaré cliniquement décédé ?

Voir notre dossier sur le coronavirus.

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À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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