par Dominique Delawarde.
Sous le titre : « Le Parlement russe autorise Vladimir Poutine à se représenter en 2024 », le journal le Monde vient de publier une « fake news » de plus qui sera abondamment commentée par la presse mainstream occidentale. (voir le lien ci-après)
C’est une Fake news, au moins pour le titre, car le parlement russe n’était actuellement qu’en phase finale d’approbation d’un « PROJET » de constitution. Ce « PROJET » devra être approuvé ou rejeté par référendum par l’ensemble du peuple russe qui, seul, autorisera ou refusera les changements constitutionnels proposés. On fait encore des référendums dans ce pays et le parlement n’y a pas tous les pouvoirs. La Russie n’est pas la France…
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La députée Valentina Terechkova, ancienne cosmonaute et première femme à avoir effectué un vol dans l’espace en 1963, est la dernière intervenante au débat sur le projet de constitution. Elle propose un amendement au projet de Constitution avant le vote final. Elle dit ceci :
« Pourquoi tourner autour du pot ? pourquoi imaginer des constructions artificielles ? Regardons les choses honnêtement : si les gens le veulent et si la situation l’exige, il faut permettre au président en exercice de se présenter à nouveau à ce poste. ».
Transformé en amendement, la proposition de Valentina Terechkova est adoptée à une écrasante majorité. Le référendum aura lieu dans 6 semaines, le 22 avril prochain. Le projet sera très probablement voté, ce qui me réjouit pour deux raisons :
1 – Poutine représente aujourd’hui le seul contre pouvoir solide à l’OTAN dont on connaît la propension à générer le chaos et la mort sur la planète depuis 1995.
(Au cours du dernier quart de siècle, 1 million de bombes ont été larguées par des pays membres de l’OTAN, agissant en coalition de circonstance, sur des pays qui n’avaient agressé aucun des membres de l’Organisation).
Garder Poutine jusqu’à 2036 sera probablement un bien pour son pays qu’il a remis sur pied entre 2000 et 2020 et surtout un bien pour le maintien de la paix sur la planète entière, par le retour à « l’équilibre de la terreur ». Il serait bon que les fous furieux « néoconservateurs » des États Unis, de l’UE et de l’OTAN qui entendent régenter le monde en fonction de leurs seuls intérêts trouvent quelques « garde-fous » sur leur chemin.
2 – Poutine a manœuvré merveilleusement, comme à son habitude. Il n’a pas proposé lui-même cet amendement, Il a laissé une député mondialement connue le faire et le parlement voter. Mais Poutine a proposé lui-même des amendements à la Constitution qui vont droit au cœur d’une partie importante de l’électorat russe et de l’homme que je suis, citoyen d’un pays en déliquescence économique, politique, sociale, morale et sociétale. Ces amendements correspondent aux valeurs qui sont les miennes : Ainsi du respect de la « foi en Dieu », de l’interdiction du mariage homosexuel ou de la protection par l’État d’une « vérité historique », souvent mise à mal par les occidentaux qui ne cessent de la ré-écrire à leur avantage (notamment sur la 2ème Guerre Mondiale).
En conclusion, si le projet de nouvelle constitution est voté par référendum et si Poutine décide de rester jusqu’à 2036, il pourrait dépasser la longévité au pouvoir de la grande Catherine II, impératrice de Russie. Avec son expérience et celle de son ministre des affaires étrangères Lavrov, avec la complicité active de Xi Jingping, président à vie de son pays, il pourrait s’opposer avec succès aux velléités guerrières des « gouvernements de passage inexpérimentés » de chacun des grands pays d’une coalition occidentale en déclin. Notons au passage que les tenants du pouvoir des grands pays de l’OTAN sont de plus en plus mal élus, que leur opinion publique est profondément divisée et que ces états membres de l’OTAN sont, eux même, divisés entre eux.
Source: Lire l'article complet de Réseau International