Et si le «monde d’avant» ne revenait jamais? Ce ne sera pas Mad Max, nous dit Piero San Giorgio, mais ce sera un monde où nous risquons bien d’être abandonnés à nous-mêmes par des États qui ont fait la preuve de leur incompétence, voire de leur inutilité.
Les travaux de Piero San Giorgio portent sur les questions de survie en cas d’effondrement économique et plus généralement encore de crise grave entraînant une désorganisation de la vie sociale dans son ensemble. Le risque de voir de telles situations se concrétiser à relativement brève échéance est selon lui élevé. Il nous propose un tour d’horizon sans enjolivures, mais sans panique.
Vous suivez évidemment de près le déroulement de la crise actuelle. Pensez-vous qu’on en restera là, ou doit-on au contraire penser que cette crise n’en est encore qu’à ses débuts et qu’elle porte en elle les germes d’événements plus graves encore qui, eux, pourraient déboucher sur un effondrement au sens strict?
PSG: Dans mon premier livre traitant de ce sujet, en 2011, j’avais esquissé que la période de risques accrus d’effondrement allait commencer entre 2020 et 2022. Certes, nous n’en sommes pas encore à une situation de type Mad Max, et bien que rouler à fond sur des routes désertes en Opel Manta surboostée à la nitro et avec son chien et son fusil d’assaut sur le siège passager puisse être séduisant, je ne crois pas que l’on en arrive là!
Cependant, au cours du printemps 2020, en plein début de la crise qu’ont déclenchée les mesures liées au COVID-19, le monde a frôlé une rupture des chaînes d’approvisionnement de consommables, de produits manufacturés, de médicaments et de nourriture. Beaucoup ont découvert que la globalisation a concentré la production de produits essentiels comme les antibiotiques, les pièces détachées servant à la réparation des automobiles ou des transformateurs dans peu d’endroits du monde et que, avec l’optimisation par le zéro-stock et la production et distribution juste à temps, il n’y a pas beaucoup de marge en cas de problème. Fort heureusement, la situation n’a pas précipité à ce moment-là et les systèmes se sont adaptés.
Hélas, la crise profonde demeure. Elle n’est pas liée à une pandémie qui n’est qu’un choc ponctuel — arrivé bien à propos — dans un système économique en banqueroute virtuelle depuis 2008 et qui, de rustine en rustine, survit tant bien que mal, auquel il faut ajouter une situation géopolitique tendue malgré la parenthèse Trump. Ajoutons encore le chômage, les tensions sociales et le populisme dont Trump, les Gilets jaunes et le Brexit auront ont été des symptômes, et ajoutons enfin une fuite en avant irréelle, iconoclaste et hallucinée de l’Occident sur les sujets sociétaux et vous avez une belle convergence de catastrophes possibles.
On le ressent tous, de plus en plus. Il y a un parfum dans l’air de fin de cycle, d’avant-guerre. Comment cela se déroulera est difficile à prévoir, mais tous les scénarii qui se dessinent sont sombres. Et nous n’en sommes qu’au début.
Plus fondamentalement encore, dans quelle mesure la crise actuelle vous confirme-t-elle dans vos vues initiales sur le sujet ou vous a-t-elle au contraire conduit à les modifier? Et en ce cas, sur quels points plus particulièrement?
PSG: La présidence Trump a été un facteur de ralentissement des guerres impériales et autres sombres menées d’un État profond américain qui ne semble plus avoir d’autre projet qu’un désir psychopathologique de pouvoir illimité, quels qu’en soient les coûts pour le monde.
La trouvaille fantastique des taux d’intérêt négatifs a permis de continuer la folie d’un endettement sans limites pendant encore une décennie alors que tous les experts financiers, de Myret Zaki en Suisse à Peter Schiff ou Gerald Celente aux USA, en passant par Oliver Delamarche en France, n’ont cessé d’alerter quant au risque d’inflation, voire d’hyperinflation, ainsi que d’effondrement du Dollar pour cause de planche-à-billettite aiguë. Une maladie très dangereuse qui, après avoir terrassé bien des royaumes, des empires et des républiques, semble avoir contaminé la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne, la Banque centrale du Japon et, aussi, notre Banque Nationale suisse. Ces taux d’intérêt ne peuvent plus augmenter sans causer l’effondrement du système financier mais ne peuvent donc non plus freiner l’inflation qui a fini par nous rattraper.
L’appauvrissement de l’Occident est programmé et inévitable. Les troubles seront considérables. Les dérives autoritaires par des États aux aguets, très faibles en réalité, et à la légitimité discutable, seront surprenantes, violentes, et sans doute comiques dans leur absurdité. N’est pas Staline ou Dzerjinski qui veut et, heureusement, les peuples modernes sont trop mous pour faire des gardes rouges ou des S.A. crédibles.
L’extraction de pétrole, ressource fondamentale et indispensable aux transports et dont — il faut s’en rappeler — dépendent toutes les autres sources d’énergie, y compris celles erronément dites renouvelables, semble aussi — mais de manière plus discrète — avoir atteint son pic tant annoncé. Si cela est avéré — nous n’en sommes pas encore tout à fait sûrs tant le frein à l’économie causé par la crise de 2020 a rendu troubles (à dessein?) les informations — nous entrons dans une ère de pénuries. Et là, la fête du slip que je décris avec crainte dans mes livres ne sera plus loin.
Dans les bonnes nouvelles, et quoi qu’en disent les adolescentes suédoises qui ont le don de voir le CO2 à l’œil nu, le réchauffement climatique, s’il devait être réel, ne semble pas avoir de conséquences concrètes pour le moment. Je me rappelle, au début des années 2000, Al Gore annonçant la fin des glaciers alpins pour 2010 et la fonte des banquises pour 2020. Tout au plus, c’est un sujet qu’il faut surveiller mais de loin, alors que nous devons surveiller de près l’impact de la pollution sur notre santé et sur celle des écosystèmes dont nous dépendons.
Nous devrions aussi réfléchir, comme le préconisait l’écologie avant qu’elle ne devienne une auxiliaire du socialisme, au développement de modes de vie et de consommation plus en harmonie avec la nature et notre nature profonde. Nous devrions aussi surveiller de très près ceux et celles qui voudraient utiliser la thèse du réchauffement climatique causé par l’homme pour nous taxer jusqu’à la régression dans la misère tandis que les «élites» continueront à se réunir à Davos en jets privés.
Vous laissez entendre, et souvent même dites explicitement, que dans les situations extrêmes que vous décrivez les individus se retrouvent livrés à eux-mêmes et dans l’obligation de prendre eux-mêmes les mesures nécessaires pour assurer leur propre survie. Ils ne peuvent en particulier plus compter sur les structures institutionnelles existantes, en particulier sur la police. Mais vous dites en même temps dans Rues barbares (p. 302) qu’il est très difficile, à vrai dire quasi impossible, de survivre seul. D’où cette question: si l’on admet qu’en cas d’effondrement économique l’État n’échappe pas lui-même à l’effondrement, comment penser les rapports sociaux? Qu’est-ce qui vient ici remplacer l’État dans sa fonction régulatrice, le cas échéant répressive? Un nouvel État? Pas d’État du tout mais le groupe lui-même en tant qu’il se réinvente lui-même dans le contexte de l’effondrement économique?
PSG: Nous n’avons pas besoin de l’État pour ne pas être seuls. Nous avons nos familles, nos amis, les communautés parmi lesquelles nous habitons et qui nous entourent. Nos congrégations religieuses et bien d’autres encore. Il est vrai que l’amélioration du niveau de vie et la dérive individualiste de ces dernières années — encouragés par la culture populaire — ont rendu possible et confortable la vie individuelle.
Si les techniques de survie en pleine nature sont intéressantes et même utiles, elles dérivent d’un imaginaire romantique lié au mythe du bon sauvage, vivant en harmonie avec la nature (mais qui a, dans la réalité, une espérance de vie de 35 ans et un comportement ultra-violent). En cas de crise, la survie «seul», en forêt, avec son allume-feu et sa sarbacane pour attraper le lapin sauvage semble dérisoire, ridicule, pour ne pas dire pathétique. Je ne préconise pas cela dans mes livres ni dans mon travail.
Bien au contraire, si nous devons bien réfléchir par nous-mêmes et ne pas compter sur les structures institutionnelle, car fragiles ou incompétentes, et même si nous devrions pouvoir, dans le pire des cas, savoir nous en sortir seuls, une bonne stratégie consiste à inclure dans nos préparatifs et nos procédures en cas de crise nos familles, nos amis et nos communautés. Certes, cela nécessite de l’effort et prend du temps, mais ce processus nous rappelle qu’un de nos besoins anthropologiques les plus fondamentaux est celui de se sentir appartenir à un groupe qui compte sur vous et qui vous estime. Nous l’apprécions lorsque cela arrive dans notre travail ou lors du service militaire ou avec nos amis d’enfance, mais il nous échappe souvent dans nos vies modernes. À nous de le reconstruire, petit à petit.
Pendant le premier confinement, l’entraide avec mes voisins fut fort appréciable, surtout d’un point de vue psychologique et, même si nous nous adressions d’un balcon à l’autre, ou avec une distance respectable, nous savions que l’on pouvait compter les uns sur les autres pour surveiller les enfants au jardin ou donner l’alerte dans le cas de l’improbable venue d’inconnus.
Et ne jamais oublier la règle n° 1 de la vie qu’avait édictée l’humoriste George Carlin: «Ne jamais croire ce que vous dit le gouvernement».
Si, dans l’éventualité d’une crise dure et longue, l’État devait rétrécir ou se retrancher dans les beaux quartiers des villes, la communauté de gens de bonne volonté se substituerait pour les décisions communes liées à la sécurité, au maintien des infrastructures d’utilité publique. Quant au reste, il faudra se faire à la présence réduite, voire à l’inexistence du système policier et judiciaire, ce qui nous encouragera sans doute à une plus grande politesse et courtoisie. Plus d’honnêteté, moins de tolérance et plus de sévérité envers les éléments criminels, et enfin moins de quérulence et de violence car nous sommes, du moins en Suisse, armés et entraînés à l’utilisation de la force en légitime défense.
Hélas, il y a aussi beaucoup d’autres groupes, déjà présents sur nos territoires, qui n’hésiteront pas à utiliser la violence, mais de manière agressive, pour obtenir ce qu’ils veulent: les organisations criminelles, les groupes politiques ou religieux extrémistes, les hordes de lumpenprolétariat, voire l’invasion d’autres forces armées.
Quant à l’État tyrannique, il reste une possibilité dans les pays qui ont une population essentiellement désarmée, mais où trouverait-il les ressources monétaires, fiscales, alimentaires, psychologiques et physiques — tant les populations en manquent — pour mettre en place une oppression et une confiscation physique ressemblant à celle des soviétiques dans les années 1920-1940 ou dans la Chine maoïste? L’État tyrannique ne peut régner que par la subversion psychologique de l’anthropologie des peuples, mais cela ne fonctionne jamais bien longtemps. L’éternel retour du concret et du refoulé, si vous me permettez de fusionner des concepts de Nietzsche, Freud et Lénine, auquel il faut ajouter l’entropie, nous apportera l’addition, une addition salée et douloureuse.
Quelle appréciation d’ensemble portez-vous sur la gestion de la crise actuelle par l’État? Trouvez-vous que l’État s’est montré à la hauteur?
PSG: Très franchement, je n’ai pas encore compris si c’est une arrogance démesurée, un calcul politique démentiel, une incompétence ahurissante, une basse tactique pour «sauver sa place», ou l’obéissance aveugle à des ordres venus «d’en haut» (mais de qui?), qui a fait que les États occidentaux — et eux seuls — ont pris des mesures si désastreuses.
J’ai commenté sur mon blog Patreon depuis mi-janvier 2020 l’évolution de la crise et si, au début, il fallait être prudent, notamment après avoir vu ces images terrifiantes venant de Wuhan (dont on ne sait toujours pas si elles étaient réelles ou mises en scène) et d’Italie (on sait désormais que le relativement fort nombre de morts en fin février et début mars 2020 était essentiellement dû à des erreurs médicales), et que si, les populations ont «joué le jeu» du premier confinement bien que cette mesure n’ait été prévue par aucun protocole sanitaire, nulle part, et bien, dès l’été 2020, l’analyse des chiffres a montré que cette réaction fut exagérée et inutile par rapport aux risques sanitaires réels. Nous avons fait «baisser la courbe», tant mieux. Nous avons vécu un «événement mémorable», tant mieux. Nous nous sommes retrouvés en famille pour certains, un peu seuls pour d’autres, et sans nos habitudes consuméristes, nous forçant à l’introspection, tant mieux.
Tant mieux, si on s’était arrêté là. Or, il semble qu’il y ait eu une puissante volonté, un ordre venu de quelque part pour que l’on change la manière d’additionner les «cas» et de comptabiliser les morts… Et donc, dès septembre 2020, nous ne sommes plus dans une crise sanitaire, mais bien dans un coup d’État global (ou du moins en Occident) voulant poursuivre les campagnes de terreur informationnelle, pour nous convaincre d’accepter de nous faire vacciner en masse en dépit du bon sens médical et du principe de précaution, pour nous imposer des règles changeantes, absurdes (restaurants ouverts le midi mais pas le soir, définition à géométrie variable selon la puissance du lobby de ce qui est un commerce essentiel ou non, etc.), qui ne se basent pas sur des études crédibles mais sur l’avis de «task forces» de soi-disant experts, dont on se demande pour quels intérêts ils œuvrent…
Le résultat est réellement catastrophique: une moitié de la population se laisse convaincre de tout subir sans broncher, une autre est défiante et plus que mécontente, elle est en colère et sa colère s’accumule très rapidement; la crise économique couve et se déclenchera ces prochains mois sous forme d’inflation galopante, de chômage de masse, de tensions sociales importantes et sans doute de mille manières imprévues. Il faut encore ajouter à cela la vraie crise sanitaire qui démarre, entre dépressions et suicides en augmentation, ralentissement des dépistages et des soins pour les problèmes médicaux autres et autrement plus graves, drames familiaux. On ne découvrira l’étendue de ce désastre manufacturé que dans quelques années.
Cela en dit long sur les incapables qui constituent les classes dirigeantes occidentales qui, avec les médias mainstream, ne sont plus que les courroies de transmission de la volonté des oligarques, le tout saupoudré par l’idéologie religieuse du moment (le wokisme). Tout cela sent très fort la fin de cycle. Si j’étais religieux ou mystique, je penserais Fin des Temps, Ragnarok ou Kali Yuga!
La question que personne ne semble poser est pourquoi notre santé publique est gérée par un État que nous savons lent, influençable, corruptible et enclin aux dérives tyranniques, alors que nous avons accès à des scientifiques crédibles, à des analyses pertinentes et que nous pouvons nous faire notre avis par nous-mêmes et agir en conséquence.
Personnellement, je me suis confiné avec ma famille en début mars 2020, bien avant la décision de l’État, car j’ai préféré être prudent. En revanche, je n’obéis plus aux consignes de l’État depuis que j’ai compris qu’il n’y a aucun risque sanitaire, bien qu’il me faille bien faire semblant de mettre un masque là où c’est «obligatoire» — mais en plaisantant à chaque fois avec les personnes en présence et faisant un peu de microsédition… Pour paraphraser l’ancien président américain Ronald Reagan: «Dieu merci, nous n’avons pas tout l’État pour lequel nous payons», et il serait temps de forcer l’animal à une cure d’amaigrissement. Un jeûne très long même.
Et puisqu’il est beaucoup question de guerre généralisée ces temps-ci (jamais depuis longtemps le risque n’en a été aussi élevé), que se passerait-il à votre avis en cas de guerre? À votre avis, la population est-elle bien préparée à une telle éventualité? Vous recommandez dans vos livres l’acquisition, en réserve, de pastilles d’iode pour se protéger contre les radiations. Il est impossible aujourd’hui en Suisse d’obtenir de telles pastilles en pharmacie. Le seul endroit où l’on peut les trouver est la pharmacie de l’armée, qui soi-disant se chargerait de les distribuer en cas de nécessité: on imagine dans quelles conditions. Autrement dit la population est à l’heure actuelle sans protection dans ce domaine. Quelle appréciation portez-vous sur cet état de choses?
PSG: Comme mon co-auteur (l’ancien patron de la cellule NRBC du GIGN) et moi l’expliquions dans notre livre NRBC: Survivre aux événements nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques, les états occidentaux ont cessé de préparer la population aux conséquences d’attaques ou d’accidents de ce genre pour préférer se concentrer sur des programmes de «continuité du gouvernement» qui échafaudent bunkers et bases secrètes pour permettre aux chefs d’État et aux responsables militaires, avec leurs subordonnés proches et leurs familles, de survivre pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, et cela nous fait penser aux scènes finales du génial film de Stanley Kubrick, Docteur Folamour. La population civile n’est donc plus préparée depuis des décennies. Même en Suisse, nos abris antiatomiques ne sont plus, dans la plupart des cas, remplis du minimum vital pour tenir les deux semaines préconisées dans les anciens manuels de la protection civile.
Quant aux pastilles d’iode, ceux qui veulent bien se donner la peine peuvent les trouver sur internet (voici un lien), et feraient bien d’en avoir un peu pour chacun des membres de leur famille et quelques voisins et amis, au cas où….
Saluons au passage la demande récente de la conseillère nationale Isabelle Pasquier Eichenberger qui demande à faire étendre les zones à risque nucléaire à l’ensemble de la Suisse. Cela dit, le citoyen responsable devrait se préoccuper de sa sécurité par lui-même et ne pas se reposer uniquement sur l’État qui est toujours en retard. Le citoyen peut donc comprendre les menaces et les conséquences de celles-ci, puis se préparer physiquement (une bonne santé physique, mentale et immunitaire), apprendre à bien réagir (s’abriter rapidement en hauteur en cas d’accident chimique, mais se terrer en profondeur en cas d’attaque atomique…), matériellement (zone de repli, abri, capacité de se défendre, avoir au minimum 48 h de ravitaillement, notamment en eau).
Selon vous, quels seraient en 2021 les facteurs les plus susceptibles de provoquer des conflagrations dans le monde, et quelle forme prendraient-elles?
PSG: Nous sommes entrés dans un monde instable, et où des décisions irrationnelles prises dans l’ombre rendent toute prédiction encore plus difficile que d’habitude. Cependant, nous découvrons la complexité du monde globalisé, avec des chaînes d’approvisionnement si sophistiquées qu’il est impossible de comprendre et de prévoir les effets en chaîne d’un événement, y compris celui qui serait peu notable. Cette complexité nous apporte des risques et des fragilités qui s’empilent et qui ajoutent à l’incertitude. L’événement déclencheur de la prochaine phase de crise peut venir de partout: finance, industrie, pénurie, décision politique, incident puis guerre, catastrophe naturelle, nouvelle pandémie réelle ou inventée, cyberattaques, terrorisme de masse, émeutes sociales, révoltes des peuples, guerres civiles dans de grands pays occidentaux… la liste des possibles est longue.
Il y a toutefois quelques «valeurs sûres» dès lors que l’empire américain est de retour: plus d’interventions américaines en Ukraine, dans le Caucase, au Moyen-Orient et peut-être même en Asie. Ajoutons à cela l’impensable: une volonté de grande guerre mondiale destructrice, bien qu’avec des arsenaux nucléaires actuels ce scénario est terrifiant. Enfin, il reste les conflits locaux qui peuvent déraper, par exemple entre Inde et Pakistan, entre Chine et Taiwan, entre Turquie et Grèce, etc. Ce qui est certain est que nous ne vivrons plus dans un mode tranquille et qu’il nous faut être flexibles mentalement, physiquement, financièrement et même spirituellement à réagir et à agir. Pour cela aussi, il faut se préparer.
- Entretien mené par Éric Werner et Slobodan Despot.
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