L’Orient et l’Occident tels que définis dans cet ouvrage ne doivent pas être compris comme des entités géographiques, mais métaphysiques. L’Orient représente ici le type de la civilisation Traditionnelle, qui fait référence à un principe divin et transcendant, accepté comme Autorité suprême, et dont l’action se reflète dans toutes les manifestations du monde physique, cosmique et humain. La pleine réalisation de l’homme se voit liée au bon ordonnancement de tous les aspects de la vie humaine au Principe premier transcendant source de tout Être : dans le domaine familial, économique, politique, artistique, spirituel et eschatologique, tout est compris comme étant issu et devant revenir à Dieu.
A rebours, l’Occident représente l’opposé de la civilisation Traditionnelle : “La civilisation occidentale moderne apparaît dans l’histoire comme une véritable anomalie : parmi toutes celles qui nous sont connues plus ou moins complètement, cette civilisation est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, et ce développement monstrueux, dont le début coïncide avec ce qu’on est convenu d’appeler la Renaissance, a été accompagné, d’une régression intellectuelle correspondante.”
René Guénon remet en question la prétendue primauté morale de l’Occident moderne, promoteur universel du progrès, de la sécularisation généralisée, du libéralisme, et du matérialisme. Au niveau existentiel, l’Occident laisse un trou béant dans l’homme en niant la réalité de son esprit, et produit des névroses censées être comblées par les satisfactions matérielles de la volonté de puissance et de jouissance. Vu sous cet angle, la redécouverte des sagesses de l’Orient, de sa vision cosmique et anthropologique, apparaît comme un remède possible au mal-être de l’individu contemporain sans qualité.
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