De la médecine qui guérit à la médecine qui tue.
Dans le règne primitif, toutes les grandes dignités de l’Etat, les fonctions de juge, de médecin, étaient exclusivement réservées à la caste sacerdotale, c’est-à-dire à la femme.
Aussi, dès que l’homme usurpa les fonctions médicales de la femme, il se créa, pour justifier cette usurpation, un passé médical, comme les prêtres s’étaient créé un passé religieux ; les médecins se sont inventé des ancêtres, tel Esculape, dont le nom est une parodie des Asclépiades, nom des femmes-médecins en Grèce ; puis Hippocrate, sur lequel on n’a jamais rien pu savoir. Et enfin on a donné à Galien la paternité de tous les livres de médecine écrits par des femmes avant son époque.
Pour imiter la Déesse Hygie, « Hermès » prétendra guérir, et le caducée sera le symbole de sa médecine, celle qui tue, à l’instar de celle du « lobby pharmaceutique » actuel : votre mauvaise santé est la garantie de ses profits.
On donne à « Hermès » les traits d’un jeune homme ; en réalité « Hermès » est le nom générique des prêtres égyptiens qui sont venus, dans le cours des siècles, jeter le voile du mystère sur toutes les antiques vérités. « Hermès » tient une bourse et un caducée. Inutile d’expliquer le symbolisme de la bourse. Quant aux 2 serpents, ce sont les deux formes du pouvoir malfaisant, le Prêtre et le Roi ; l’un qui s’impose par la ruse et le mensonge, l’autre par la force.
Donc, à son origine « Hermès » fut simplement « le Prêtre », cherchant à tromper le peuple par des artifices, des mystifications, parodiant la Prêtresse pour s’attribuer son pouvoir, en même temps qu’il lui prend ses habits : pour rendre la justice, il met la robe du juge, la robe de Thémis ; pour exercer le sacerdoce, il met la robe de la prêtresse, la robe blanche de Junon, de Minerve ; pour enseigner les lois de la Nature, il met la robe universitaire : le satin et le velours dont on faisait la robe des neuf Muses. Ce sera l’origine du Carnaval, et c’est risible de voir les anciennes gravures représentant les sacerdotes antiques vêtus de robes légères bleues, rouges ou blanches, avec des ceintures de ruban et des corsages de femmes.
Poue en avoir une idée « moderne », précisons qu’« Hermès » représente aussi l’argent, les transactions commerciales ; il fait de la science un commerce, du temple un marché. Il est le Dieu des voleurs en attendant Mercure qui l’imitera ; aussi, fait de la religion une affaire et, en même temps, un privilège qu’il veut garder pour lui et ceux qui le soutiennent.
« Hermès » a changé plusieurs fois de nom, de religion, mais il est toujours là aujourd’hui, et son « réseau » est puissant.
Voyons la médecine dans le courant du moyen âge.
C’est par une Femme que fut représentée la médecine au moment où l’on fondait une première Faculté d’où on allait l’exclure.
En effet, sous le décanat de Jean de Roset, en 1274, la Faculté se fit faire un sceau. Ce premier sceau représentait une Femme assise sur un siège élevé ; elle tenait dans la main droite un livre, dans la gauche un bouquet de plantes médicinales ; quatre étudiants étaient assis plus bas et semblaient l’écouter avec attention. Ce sceau était gardé dans un coffre que l’on ne pouvait ouvrir qu’en présence de quatre Maîtres. En 1762, ce coffre existait encore.
Il n’y avait à Paris en 1272 que six médecins diplômés par la Faculté. En 1274, il y en a huit. Or la population de Paris était, sous Philippe le Bel, de 215.861 habitants ; il est bien certain que la médecine continuait à être exercée par des médecins et des médeciennes libres, la Faculté ne comptant pas encore.
La vraie science restait libre, et les plus illustres savants ne passèrent jamais par l’Université.
Ambroise Paré dut subir toutes les taquineries de la Faculté, qui le traitait d’ignorant et proscrivait ses livres parce qu’ils étaient écrits suivant l’ancienne méthode, celle qui guérissait, et que le fameux corps savant rejetait, voulant faire autrement.
La Faculté n’était pas un corps savant, mais une corporation professionnelle, fondée plutôt pour défendre des intérêts matériels, et c’est ce qu’elle est toujours restée. (Aujourd’hui, cette corporation s’appelle « l’ordre des médecins ».) Aussi elle craignait surtout la concurrence. La médecine continuait d’être exercée par des médeciennes et leurs élèves et par les médecins libres. La Faculté n’avait alors aucune autorité ni aucun prestige. Du reste, le public n’avait aucune confiance dans la médecine des hommes.
Hugues Le Sage fut le premier doyen de la Faculté de Médecine en 1338. Ses fonctions étaient surtout de sévir contre les « charlatans », c’est-à-dire les « indépendants », et contre les empiriques, les « expérimentateurs ».
Arnaud de Villeneuve, maître de médecine, donnait à ses élèves le conseil de ne témoigner, en aucune occasion, ni surprise ni étonnement.
« La septième précaution, leur disait-il, est d’une application générale. Supposons que vous ne puissiez rien comprendre au cas de votre malade ; dites-lui avec assurance qu’il a une obstruction du foie. S’il répond que c’est de la tête ou de toute autre partie qu’il souffre, affirmez hardiment que cette douleur provient du foie. Ayez bien soin d’employer le terme d’obstruction, parce que les malades ignorent ce qu’il signifie, et il importe qu’ils l’ignorent ».
Cette façon de pratiquer la médecine n’était pas faite pour inspirer une grande confiance au public ; aussi, lorsque les rois ou les grands personnages s’adressaient aux médecins libres, ils faisaient contrôler l’avis des uns par les autres et, au lieu d’un médecin, en prenaient un nombre plus ou moins grand, pensant sans doute que l’ignorance multipliée devient la science.
Philippe le Bel avait douze médecins, entre autres un certain Hermingard, qui possédait l’art de deviner les maladies à la simple vue et sans tâter le pouls.
Guillaume de Nangis raconte ainsi la mort de ce roi si bien soigné : « Le roi mourut d’une longue maladie, dont la cause, inconnue aux médecins, fut pour eux et pour beaucoup d’autres le sujet d’une grande surprise et stupeur. »
Philippe le Long, deuxième fils de Philippe le Bel, eut pour médecins Pierre de Caspicanie, Geoffroy de Courvot, etc. Il mourut à 28 ans. Et Guillaume de Nangis explique ainsi sa maladie : « Les malédictions du pape le rendirent malade ». En fait de soins, on lui apporta à baiser un morceau de la vraie croix et un clou venant de la crucifixion du Christ. Cela ne le guérit pas. Il mourut.
Charles IV, son frère, vécut jusqu’à 34 ans. Son médecin était Guillaume Aymar, curé de Sainte-Marie du Mont. Charles IV eut au moins 22 médecins.
Dans un moment d’impatience, à la fin de 1393, on les chassa tous de Paris, mais ils revinrent.
Depuis, ils sont restés, et ce sont leurs « héritiers » qui s’occupent de votre « bonne » santé.
LIEN : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/findu4emesiecledumoyenagealarevolution.html
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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