Le débat sur la liberté académique et la censure dans nos universités est bien lancé.
Deux incompréhensions majeures subsistent toutefois dans le grand public.
La première est de croire que ce fanatisme se limite aux étudiants. Faux, il est aussi partagé par beaucoup de professeurs.
La deuxième est de croire que c’est un mouvement superficiel et passager, alors qu’il est profond, en gestation depuis des décennies, porté par une apparence de cohérence globale, comme le marxisme de jadis, auquel il emprunte beaucoup.
Voici les 10 fondements de l’idéologie woke :
1. La vérité objective et le savoir universel n’existent pas. Tout n’est qu’un point de vue. Tout est une « construction sociale ». Ce qui passe pour objectif et universel, c’est le point de vue dominant imposé par un pouvoir blanc, mâle, occidental et colonial.
2. C’est donc un abus de pouvoir pour un homme blanc de se prononcer sur une question relative aux femmes ou aux minorités visibles, ou s’il interprète leurs œuvres d’art.
3. Comme ce savoir dominant n’est qu’une construction subjective et coloniale, il peut être « déconstruit » et « décolonisé ». Voilà la croisade à mener.
4. Comme cette culture dominante est partout, comme tout est politique et racial, tous les savoirs doivent être « déconstruits ». Aucune discipline n’est donc épargnée : on commence par les arts, les humanités et les sciences sociales, et on s’attaque maintenant aux sciences « pures », dont la rationalité ne serait qu’un discours parmi d’autres.
5. Comment on déconstruit ? En éliminant les œuvres qui incarnent ce savoir, en proposant des récits alternatifs et en changeant le sens des mots, puisque c’est avec des mots que l’on pense.
6. Puisque la société dominante est blanche, patriarcale, capitaliste, occidentale et islamophobe, puisque l’acte d’accusation est général, tous les groupes « victimisés » y trouvent leur compte. On peut donc tous les embrigader dans un combat commun.
7. Comme le pouvoir qui contrôle cette société est blanc et judéo-chrétien, il n’y a qu’un racisme significatif – celui des Blancs – et qu’une seule intolérance religieuse – celles des « islamophobes ». Si un Noir dit sa haine des Blancs, si un islamiste déclare la guerre à l’Occident, c’est qu’il a été poussé à bout par ce système d’oppression.
8. Pour donner un vernis de sérieux scientifique à tout cela, il faut inventer du jargon et des concepts, et citer des auteurs : racisme systémique ou institutionnel (Carmichael), intersectionnalité (Crenshaw), fragilité blanche (DiAngelo), privilège blanc (McIntosh), minorités racisées (Guillaumin). Et surtout, surtout, il faut citer Foucault. Beaucoup.
9. Comme les gens agissent sur la base d’idées, il faut agir sur les esprits. Or, les esprits se forment à l’école. C’est donc le milieu éducatif qu’il faut investir, du primaire jusqu’à l’université.
10. Si vous êtes sceptique, vous illustrez vos biais inconscients. Si vous êtes franchement contre, si vous trouvez contradictoire qu’on vous présente comme des vérités ces théories alors que toutes les théories jusque-là n’étaient que des constructions subjectives, vous êtes un ennemi et un obstacle au progrès. Faites attention.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec