Depuis la mobilisation des gilets jaunes au mois de novembre 2018 et l’expression d’un mal-être sur fond de violence, un sentiment profond d’insécurité n’a pas cessé de croître en France.
Il est certain que l’expression de ce mal-être en France n’a pas comme raison principale la contestation populaire, citée ci-dessus, malgré que cette dernière se soit rapidement transformée en affrontement entre bandes de tous genres et les forces de l’ordre, au détriment de plusieurs milliers de français qui manifestaient pacifiquement.
La montée en puissance de certains mouvements d’extrême droite en Europe exaspère également l’expression d’un mal-être en Europe en général et en France en particulier.
Il convient de préciser aussi que la montée de la violence en Europe est la résultante directe de la menace terroriste qui pèse sur le vieux continent.
Les campagnes médiatiques confondant Islam, islamisme politique et terrorisme contribuent à leur tour et de façon délibérée à accentuer le mal-être des Français, en injectant dans l’imaginaire des Français une peur type pathologique qui n’a aucun fondement fiable. Cette peur relève en très grande partie d’un fantasme haineux, d’une fausse insécurité, servant sûrement des intérêts quelconques. Par conséquent cette démarche sabote de façon radicale le pacte sociétal de confiance entre les groupes sociaux en France.
Toutefois, qu’il en déplaise à certains, la lutte en Europe en général et en France en particulier est contre l’extrémisme politique et religieux de tous bords, contre le terrorisme, et non pas contre l’Islam. Le contraire reviendrait à se tromper de cible, se soumettant volontairement aux diktats de ceux et celles qui ont diabolisé l’Islam depuis les années 2000, faisant de lui l’ennemi commun de l’Occident, afin de substituer à l’URSS considéré autrefois l’ennemi commun par excellence de l’Occident, et par le fait déstabiliser l’Europe.
«L’islamisme radical» a pu nicher en Europe en général et en France en particulier à cause de trois facteurs. Nous avons évoqué le premier précédemment. Le second est la complaisance de certains mouvements et groupes politiques avec une lecture radicale de l’Islam, appliquant la Charia mot à mot, interdisant toutes interprétations et adaptations, dans le but d’intérêts politiques quelconques. Le troisième est l’incompréhension de l’opinion publique française de cet Islam qui est inadapté à leurs réalités. Il convient de préciser qu’il y a une occultation complète du pluralisme de l’Islam et une politisation à outrance de ce que les médias de masse exposent à longueur de journée sur leurs ondes et écrans.
Les analyses et déclarations se multiplient depuis le discours du Président Emmanuel Macron en février 2020 à propos du séparatisme. L’évocation de cette notion dans le contexte français actuel a été interprétée comme un reproche aux musulmans de France de vouloir se séparer de la République. Comme c’est l’usage les médias de masse ont bien fait leur travail d’amplification, d’exagération et d’exaspération de l’opinion publique. Tout cela au nom de la liberté d’expression à laquelle il faut apporter quelques nouveaux concepts afin de l’agrémenter, l’actualiser et ainsi l’adapter à l’époque actuelle, dans le souci du bien commun et de la paix entre les composantes de la société française.
Pendant que l’expression de l’Islam radical est dans toutes les bouches, qu’en est-il du christianisme radical ? Est-ce qu’une certaine lecture rigoureuse et radicale du christianisme signifierait que le christianisme français ou européen est violent, dangereux et menaçant pour l’avenir de la République ?
Il est nécessaire de préciser que la communauté musulmane de France n’a jamais réclamé un séparatisme quelconque avec la République, elle n’a jamais revendiquée un territoire quelconque de l’Hexagone. Si le discours de certaines personnes d’obédience musulmane frôle le séparatisme ceci ne représente en aucun cas l’ensemble des musulmans de France ni d’Europe.
Il est clair qu’à l’époque actuelle certaines banlieues françaises sont quasiment devenues des territoires de non-droit. Ceci incombe à la responsabilité des politiques publiques des décennies durant. Cependant, mettre cela en perspective ne dédouane en rien certaines personnes et groupes adeptes d’une lecture radicale de l’Islam dont les comportements et les manières d’agir posent problème en prime abord à la communauté musulmane de France et à l’ensemble de la société française.
Adopter une telle réflexion doit permettre à qui le choisit d’adopter une posture citoyenne, évitant à la France des influences extérieures, des manipulations politiques dont le peuple français ne tire aucun bénéfice et un choc frontal entre les composantes sociétales françaises, sur fond d’ignorance les unes des autres. La question qui se pose de nos jours n’est pas au sujet d’un séparatisme quelconque, mais plutôt au sujet de l’identité française, au sujet du projet politique et sociétal commun, ainsi qu’au sujet de l’avenir morose qui se profile notamment avec les conséquences négatives de la crise du Covid-19 qui viennent empirer les choses. Enfin, le mal-être français révèle de nos jours une peur profonde de l’avenir.
Antoine Charpentier
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