Le vaccin AstraZeneca était attendu au CHRU de Brest, pour commencer la vaccination des soignants à grande échelle, dès lundi. Les premières doses sont arrivées un peu plus tôt, le week-end dernier. De source syndicale, sans perdre de temps, les premières injections ont eu lieu. Ces vaccinations ont débuté en priorité dans les services qui accueillent les malades covid : maladies infectieuses, urgences et réanimation. Mais face à une proportion importante de vaccinés présentant des effets secondaires, la direction du CHRU aurait pris la décision de suspendre la vaccination.
Il s’agit de syndromes grippaux avec maux de tête et fortes fièvres qui, selon nos sources, ont obligé 20 à 25 % des personnels vaccinés à se mettre en arrêt de travail. Les mêmes réactions, dans les mêmes proportions auraient été enregistrées pour les personnels de l’hôpital de Quimper. L’hôpital de Morlaix qui devait recevoir les premières doses de vaccins AstraZeneca ce vendredi, pour commencer la vaccination des soignants, a aussi décidé de suspendre l’opération.
« Désagréable mais pas très grave »
Au CHU de Rennes, des syndromes grippaux ont aussi été relevés. Deux personnes ont même eu une température supérieure à 39°C. « Nous disposons de données sur 70 personnes. Environ la moitié d’entre elles a été concernée par un syndrome grippal mais une seule a ressenti cela comme quelque chose de grave », rapporte l’infectiologue François Bénézit. Des données « à consolider » montrent que leur état s’améliorait dès le lendemain. 9 % des 70 cas étudiés ont déclaré devoir arrêter leur activité, précise le médecin, tout en indiquant que les arrêts de travail dont il a eu connaissance n’ont pas dépassé les 24 heures. Il affirme par ailleurs n’avoir pas détecté de problème concernant les modalités d’injection et se veut rassurant sur la situation : « Voir ce type d’effet secondaire rapporté dans plusieurs centres, me fait penser à un défaut de communication sur les effets indésirables transitoires. Ils sont désagréables mais pas très graves ».
Nouvelle préconisation de l’Agence du médicament
Contactée par Le Télégramme, l’Agence du médicament, l’ANSM, précise avoir reçu 149 remontées de syndromes grippaux de ce type depuis samedi. « Ils étaient attendus mais s’avèrent d’une intensité assez élevée », explique un porte-parole. Conséquence, une nouvelle recommandation a été publiée dans la soirée : le vaccin AstraZeneca doit être administré de façon « échelonnée » au sein d’un même service afin d’éviter que trop de soignants soient affaiblis en même temps. S’ils souffrent de douleur ou de fièvre, une prise de paracétamol est conseillée.
Une suspension de la vaccination n’est, en tout cas, pas indiquée pour l’instant. L’ANSM tempère les inquiétudes : « Il s’agit de 149 cas rapportés sur plus de 10 000 personnes vaccinées ». Et affirme poursuivre « le suivi ».
Pourrait-il s’agir d’un lot défaillant ? « Des éléments d’investigation vont être conduits », précise l’Agence du médicament qui constate que « ce lot a eu son certificat, les analyses étaient conformes. Une vingtaine de pays l’utilisent et il n’y a pas eu de remontée particulière ».
Source : Le Télégramme
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