Stanislas Guerini député de Paris, délégué général de LREM dans l’émission “ Le temps du débat ” du 4 février, sur France Culture, propose aux étudiants de s’endetter pour pouvoir faire des études.
Stanislas, fils du directeur de Air Products France, inscrit, enfant, à l’École alsacienne, a fait ses études au lycée Henri IV. Diplômé d’HEC, il crée son entreprise Watt & Home. Il fait partie de la dream team de Strauss-Khan avec Ismaël Emelien, Benjamin Griveaux et d’autres qui ont défrayé la chronique… Les enfants chéris de la macronie qui ont biberonné au rocardisme.
Nul étonnement que ce néolibéral s’attache à faire passer cette idée géniale.
Le prêt étudiant, un assujettissement.
Le prêt étudiant qui n’était jusqu’alors qu’un produit financier très marginal deviendrait un mode banalisé de financement des études. Stanislas Guerini prend des précautions tant cette pratique du prêt étudiant est sulfureuse dans notre pays aux traditions opposées à celles des pays anglo-saxons. Le prêt de 10 000 euros serait remboursable sur trente ans à taux zéro, uniquement si le niveau de revenu le permet. Comment résister à ces sirènes ? Faire entrer dans les mœurs l’idée-même du prêt, là est l’objectif. Les mots nouveaux arrivent avec les vieilles idées. Un « capital-jeunes ».
Stanislas Guerini nous rassure en maintenant les aides existantes.
Le plan est bien au point.
L’ organisation étudiante UNEF demande, elle, l’extension du RSA à partir de18 ans arguant que la majorité civile est à 18 ans et qu’il n’y aucune raison que la majorité économique ne soit pas elle aussi à 18 ans. L’argument porte.
Mais quelle est la logique du prêt, comme d’ailleurs celle des aides ponctuelles, des minimas ? Un étudiant ne travaille pas, il étudie !
Contre toute raison, les heures passées à apprendre ne sont pas considérées comme du travail. Pourtant l’Éducation Nationale, les professeurs, se répandent en injonction sur les bulletins trimestriels de « travailler davantage », « si tu ne travailles pas tu n’arriveras à rien… ».
Que faut-il comprendre ?
Si l’on peut admettre qu’un lycéen à la charge de ses parents jusqu’à sa majorité ne perçoive pas de salaire pour son travail, il est en revanche absurde qu’un étudiant passé 18 ans ne perçoive pas un salaire. « À 18 ans ce qu’on veut c’est un travail » déclare Bruno Lemaire à BFM s’opposant au RSA à partir de 18 ans. La sagesse populaire lui répond : « à 18 ans on travaille, alors on veut un salaire ». D’ailleurs, si travailler et donc percevoir un salaire, comme semblent le dire les libéraux façon Stanislas, se résume à avoir un emploi productif, alors Stanislas n’est pas légitime à percevoir ses émoluments, médiocre apprenti député qu’il est.
Le PNSI pour étudier/travailler dans la dignité
Un Premier Niveau de Salaire Inconditionnel (PNSI) égal au SMIC, est la seule réponse juste et efficace à la détresse des étudiants qui n’ont pas eu la « chance » du petit Stanislas.
Mais l’instauration de ce premier niveau de salaire ne se limiterait pas aux étudiants. Il concernerait l’ensemble de la population à partir de 18 ans. En effet, il reconnaîtrait à chacun le statut de producteur de richesses ayant valeur économique. Il permettrait aux salariés de choisir leur collectif de travail, d’en créer un en toute sécurité. Financé par une cotisation sociale assise sur la valeur ajoutée des entreprises, il permettrait aux entreprises employant de nombreux salariés de pouvoir rivaliser avec des entreprises robotisées ayant une forte valeur ajoutée. Il exonérait les employeurs de payer la part des salaires inférieure au SMIC, pour ne payer que la part supérieure au SMIC. L’ensemble des protections sociales, sécurité sociale, UNEDIC serait bien entendu maintenu. Il est probable qu’une telle sécurité du salaire serait de nature à limiter les fléaux sociaux que sont la misère, le chômage, le burn-out, les addictions…
Stanislas, je sais que vous vous opposerez de toutes vos forces, ainsi que tous ceux qui vous ont porté sur les fonts baptismaux de la finance mais « le monde se fera sans vous ou contre vous ».
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir