Le retour du Fils prodigue par Leonello Spada.
Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour dimanche de la Septuagésime) ― Photo (côtés flous rajoutés) : www.pintura.aut.org/Wikimedia Commons
La crise affreuse que connaît présentement l’Église est autant une crise de la charité qu’une crise de la foi. La foi catholique n’a jamais été autant bafouée, parce qu’on en a perdu le sens, en lui ôtant son origine divine, qui est le Verbe de Dieu, incarné en Jésus-Christ. En en faisant une croyance comme les autres, qui sont toutes d’origine humaine, on lui enlève son caractère de vérité absolue. « Les gens fidèles disparaissent d’entre les enfants des hommes, on ne fait que mentir, chacun à son prochain, lèvres trompeuses, langage d’un cœur double », gémissait jadis le Psalmiste. (Ps 12 2). Combien plus aujourd’hui les vérités les plus sacrées sont perverties, parce qu’on n’a plus guère le souci de la sainteté de la foi, parce que bien peu ont l’amour ardent de la vérité, première expression de la charité. On parle cependant beaucoup de charité, d’amour du prochain, mais très souvent cet amour du prochain se confond avec un vague humanitarisme qui ne dépasse pas celui des païens de l’Antiquité. L’amour du prochain est alors sentiment et parole, et il tend à se manifester extérieurement en une vaste action sociale philanthropique sans lien réel avec l’amour de Dieu.
La preuve en est qu’on ne se préoccupe pas d’offenser gravement Dieu sous prétexte d’amour du prochain. La charité à l’égard des personnes homosexuelles exigerait qu’on considère l’homosexualité active comme un comportement normal et même pouvant être agréable à Dieu, alors que ce très grave péché mène directement en enfer, à moins qu’il y ait sérieuse conversion et pénitence. Par ailleurs, la charité sociale justifierait aujourd’hui le contrôle des naissances par un recours systématique aux moyens anticonceptionnels. Et on a comblé d’honneurs certains milliardaires qui se sont faits les promoteurs de la contraception et ont cherché à faire imposer une politique contraceptive à des populations pauvres. La charité à l’égard des femmes ne désirant pas les enfants qu’elles ont conçus légitimerait le crime abominable de l’avortement. De même, la charité à l’égard des vieillards et des grands malades voudrait qu’on abrège leurs souffrances en leur faisant la faveur d’une aide médicale à mourir… Bientôt, ce sera toute personne handicapée ou atteinte de maladies dites incurables qu’on supprimera « par compassion », malgré elle.
La déviation humanitaire de la charité est beaucoup plus grave lorsqu’elle s’exerce sur le plan de l’éducation, de la vie spirituelle et religieuse. Que de désastres cause aujourd’hui cette fausse charité qui ne corrige pas les enfants de leurs défauts pour ne pas leur faire de peine ou les frustrer ! Quel tort immense et souvent irréparable font les supérieurs religieux aux âmes qui leur sont confiées en ne redressant pas ce qui aurait besoin d’être redressé en elles ! Et quelle aberration, chez les pasteurs, de ne pas condamner fermement les vices et les erreurs qui répandent dans l’Église le poison hautement contagieux de l’ivraie de Satan. Aux plus grands pécheurs repentants, que soit accordée une miséricorde sans bornes, certes, comme nous l’enseigne Jésus, mais ne devons-nous pas aussi imiter Jésus, Lumière des intelligences et des cœurs, dans sa très nette opposition à tous les vices et dans sa condamnation sans équivoque des doctrines erronées, toujours promues hypocritement par le Père du mensonge ?
J.-R.B.
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