Mes aïeux, ça faisait longtemps que la presstituée ne nous avait pas fait autant rire…
Toujours sur le podium du délire russophobe, le Fig à Rot et son inénarrable Poisson d’ Pierre Avril nous a gratifié une nouvelle perle vite retirée de l’édition en ligne devant le torrent de moqueries des lecteurs.
Sous le titre « Navalny quitte l’Allemagne en catimini pour rentrer en Russie », une photo montrant un avion rempli de journalistes interviewant le comique. Décidément, la propagande n’est plus ce qu’elle était et l’on se dit que même CNN aurait pondu quelque chose d’un peu plus élaboré…
Aussitôt arrivé à Moscou, le bateleur a évidemment été arrêté par les autorités pour s’être soustrait à la justice avant son escapade allemande. Selon un scénario ennuyeux et prévisible, tout ce que le système impérial compte de publicistes est immédiatement tombé en pâmoison, poussant les habituels cris d’orfraie outrés, ce qui était évidemment le but recherché.
La question est de savoir pourquoi on le sort maintenant de sa boîte car, dans ce genre de mascarade, rien n’est jamais dû au hasard. Le calendrier nous donne la réponse, ou plus exactement les réponses…
- Nord Stream
On le sait, les tribulations de l’opposant à 2% et le gazoduc sont intimement liés, presque amoureusement :
En cet auguste mois, la journaloperie a trouvé son feuilleton de l’été. Une vraie saga, avec empoisonnement raté et opposant ciblé par le terrible Poutine, mais qui peut quand même tranquillement partir à l’étranger se faire soigner, et dont la guérison miraculeuse rendrait jaloux le sanctuaire de Lourdes. Le scénario est quelque peu bancal mais nos plumitifs ne sont plus à ça près…
Derrière cette mascarade, évidemment, la pression impériale pour renouveler/durcir les sanctions euronouilliques à l’égard de Moscou, notamment à un moment charnière pour le Nord Stream II. Frau Milka a bien vu la manœuvre et veut absolument découpler les deux événements : la gazoduc n’a rien à voir avec le blogueur, meine Herren, qu’on se le dise.
Est-ce tout à fait un hasard si le clown est reparti en Russie faire son buzz au moment même où les travaux reprennent ? Evidemment pas. Une manière comme une autre de remettre la pression médiatique sur les dirigeants européens, Frau Milka au premier chef, qui voudraient enfin voir le tube terminé.
- Intronisation de Biden
Comment mieux lancer une présidence qui, forcément vu les antécédents du bonhomme, sera principalement dirigée contre Moscou ? Car, nous le savons, il y a tout de même un hic pour la nouvelle direction américaine :
En bon Démocrate russophobe et successeur d’Obama, Joe l’Indien ne rêverait que de torpiller définitivement le Nord Stream II. En même temps, et toujours en bon Démocrate impérial, il veut « rétablir le lien transatlantique » (comprendre la soumission des euronouilles) et ne peut se permettre de se mettre à dos Berlin comme le Donald l’a fait. Décidément, le gazoduc de la discorde restera un casse-tête, quel que soit l’occupant de la Maison Blanche…
La bouffonnerie actuelle peut être vue comme une manière de donner le ton des quatre années à venir, d’autant que les vétérans de la croisade contre le Heartland reviennent sur le devant de la scène, comme l’impayable gorgone Victoria Nuland qui fait son grand retour. Après l’étrange et insondable intermède Trump, notre bon vieux Grand jeu, édition classique, se prépare à connaître des joutes mémorables…
- Succession allemande
Très peu d’observateurs (si ce n’est aucun) ont relevé la troublante concomitance entre le buzz Navalny et l’important événement qui a eu lieu à Berlin ; Armin Laschet vient d’être nommé à la tête de la CDU et devrait vraisemblablement succéder à Merkel en tant que chancelier.
Or, si le leader chrétien-démocrate est comme de bien entendu europhile dans l’âme, il a tout de même eu de bien étranges prises de position qui ont fait sonner des alarmes outre-Atlantique. En mars 2020, Foreign Policy en était déjà tout retourné : « Ces dernières années, Laschet a averti du danger de diaboliser le président russe Vladimir Poutine suite à l’annexion de la Crimée, critiqué Washington pour son soutien aux rebelles qui essaient de renverser Bachar al-Assad et appelé à renforcer les liens avec la Chine. »
Diantre, on comprend que la pilule passe mal et, depuis avant-hier, les trolls impériaux de service s’arrachent littéralement les cheveux :
Il est vrai que le sieur Laschet n’y est pas allé de main morte et, dans le petit Landerneau politique occidental constitué alors par les Barack à frites et autre capitaine de pédalo hollandais, le bonhomme sortait résolument de l’ordinaire…
La farce Navalny est-elle un moyen pour Washington de délimiter les bornes, de rappeler Berlin à l’ordre et de mettre immédiatement le futur chancelier sous pression ? Pas impossible…
Source: Lire l'article complet de Chroniques du Grand Jeu