par Sidhoum Leon.
La gendarmerie a déballé son cadeau tant attendu, demandé au père Noël. Au pied du sapin : un appel d’offres de 90 nouveaux véhicules blindés dédié au maintien de l’ordre. Dans le même temps, pas de cadeau au pied du sapin pour l’hôpital public.
L’appel d’offre pour « l’acquisition de véhicules blindés maintien de l’ordre et sa maintenance associée au profit de la gendarmerie nationale », publié le 22 décembre, prévoit l’achat d’un nouveau joujou pour la gendarmerie. Capable de transporter un groupe de maintien de l’ordre ou de combat de 8 à 10 gendarmes, ce nouveau véhicule de la gendarmerie pourra être armé d’un lance-grenades et d’une arme téléopérée. Il sera blindé pour résister aux armes légères et à des engins explosifs improvisés, en plus d’être équipé d’une lame pour dégager d’éventuelles barricades. Ces futurs véhicules blindés maintien de l’ordre (VBMO) vont venir s’ajouter aux actuels véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG) que l’on a pu observé en action sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et durant la mobilisation des Gilets jaunes.
Cette nouvelle commande de plusieurs millions d’euros s’inscrit dans la dynamique de réarmement massif de la police et de la gendarmerie depuis 2016, accélérée suite au mouvement des Gilets jaunes. En effet, le gouvernement semble avoir estimé que la vétusté et la faiblesse numérique du matériel répressif avaient alors limité la capacité des gendarmes à réprimer et donc contenir la radicalité du début du mouvement dans de nombreuses métropoles de France. Dans un contexte social déjà des plus tendus est venu s’ajouter une crise économique d’une ampleur inédite, accélérée par la pandémie qui a déjà précipité dans la précarité des millions de personnes parmi lesquelles beaucoup n’ont plus confiance dans les politiques et partis institutionnels et tendent à faire entendre leur voix sur le terrain de la lutte des classes. De nouvelles mobilisations sociales sont donc à prévoir dans les années à venir, de par la polarisation toujours plus importante de la société. Face à cette situation, le gouvernement se prépare à réprimer les potentiels futurs mouvements sociaux. Pour cela, il a entamé un processus de réarmement de la police, aussi bien sur un plan matériel – avec la commande de grenades lacrymogènes, flash balls, nouveau véhicules, drones…– que judiciaire, à travers la loi de sécurité globale et celle sur les séparatismes notamment.
Alors qu’il n’y a toujours pas « d’argent magique » pour les hôpitaux, la priorité du gouvernement en ces temps de crise profonde se situe bien sur les mesures de répression. L’armement de la police et de la gendarmerie démontre l’inquiétude palpable du gouvernement, confronté à de nouvelles mobilisations sociales auxquelles il ne peut rien concéder.
Face à l’armement croissant de la police et de la gendarmerie, il est urgent de s’organiser et de se battre pour que les millions investis dans la répression soient dirigés vers les secteurs vitaux de l’économie, à commencer par celui de la santé à l’heure où une troisième vague de Covid se profile à l’horizon.
source : https://www.revolutionpermanente.fr
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International